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Ami·es des parcs
14 septembre, 2021 National - Canada
Troisème rapport mettant en lumière les tendances, enjeux et pratiques qui façonnent les parcs urbains du Canada.
Pour plus d’informations, contactez :jsammy@parkpeople.ca
Cette étude de cas fait partie du Rapport 2021 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
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Les changements climatiques touchent tous les domaines de notre vie : l’agriculture, les transports et la construction immobilière. Et il en va de même pour nos parcs urbains.
Comme nous l’avons souligné dans d’autres parties de ce rapport, les parcs contribuent de différentes manières à atténuer les changements climatiques et nous aident à nous y adapter. Par exemple, la végétation des parcs contribue à réduire le CO2 dans l’atmosphère, à faire baisser la température pendant les vagues de chaleur et à absorber l’excès de pluie pour éviter les inondations pendant un phénomène météorologique extrême.
Cependant, les changements climatiques mettent également à rude épreuve nos espaces verts, avec un risque accru de dégâts lors d’une tempête et en modifiant le climat de croissance des plantes. À cet égard, 84 % des municipalités ont indiqué que la protection contre les effets des changements climatiques et contre les conditions météorologiques extrêmes constituait un défi majeur pour elles.
Pour que les parcs puissent procurer des avantages importants en matière de résilience climatique, nous devons changer la manière de planifier, de concevoir et d’entretenir les espaces verts afin qu’ils puissent s’adapter et prospérer dans des conditions climatiques fluctuantes. Et ces changements interviendront dans tous les domaines, que ce soit pour la planification des systèmes de parcs, l’esthétique des parcs ou les équipements utilisés pour tondre l’herbe.
De plus en plus de Villes canadiennes envisagent actuellement des plans d’adaptation aux changements climatiques, que ce soit via de nouveaux plans d’action pour le climat, des mesures climatiques intégrées aux plans directeurs de leurs systèmes de parcs, ou les deux. Cette année, 72 % des Villes ont déclaré avoir adopté un plan d’action pour le climat. Cette augmentation par rapport à l’an dernier s’explique à la fois par l’ajout de nouvelles villes dans le rapport de 2021 et par l’approbation de nombreux plans d’action pour le climat en 2020.
Toutefois, certains de ces travaux de planification n’en sont qu’à leurs débuts. En effet, si presque tous les plans directeurs des systèmes de parcs au Canada font référence aux changements climatiques, un grand nombre de leurs recommandations requièrent d’aller plus loin afin de fournir des directives permettant de mieux intégrer les normes de résilience climatique dans la planification des parcs.
Cela ne veut pas dire que les Villes ne construisent pas de parcs résilients face aux changements climatiques. Cependant, il s’agit parfois de projets ponctuels, comme un jardin pluvial installé dans un parc pour réduire les risques d’inondation, plutôt que de changements systématiques dans la conception et l’aménagement des parcs.
Mais la situation commence à changer.
Prenons l’exemple du nouveau plan d’action sur les changements climatiques de la Ville de Mississauga. Celui-ci préconise d’intégrer dans les normes d’aménagement des parcs des considérations relatives aux changements climatiques. Selon Leya Barry, superviseure des projets contre les changements climatiques de la Ville, la municipalité effectuait déjà ce genre de travail d’un parc à un autre. Toutefois, lorsque quelqu’un [un membre du personnel de la Ville] défend une initiative et qu’il part ou change de poste, il arrive souvent que l’on perde cet élan ainsi que l’attention accordée au projet. » Le fait de planifier la résilience des parcs face aux changements climatiques de manière standardisée permettra d’institutionnaliser ces pratiques et d’en garantir la pérennité.
De plus, l’adoption d’une approche globale formalisant les pratiques au niveau municipal peut contribuer à promouvoir une nouvelle façon de faire les choses et à établir des partenariats entre différents services municipaux, comme les services des parcs, des transports et des eaux.
La Rain City Strategy* de Vancouver, par exemple, coordonne les améliorations requises dans l’infrastructure verte, comme les jardins pluviaux, les fossés végétalisés et les zones de rétention, réalisées dans les rues, les parcs et les aménagements afin d’atteindre l’objectif de capter 90 % des précipitations. Pour montrer toute l’importance de cette stratégie, le personnel des parcs nous a dit* que « sans politique globale, les projets d’infrastructure verte ont surtout été des projets pilotes à l’initiative du personnel… plutôt qu’une approche faisant partie intégrante des programmes d’investissement de la Ville ».
De même, Kitchener a approuvé une politique municipale exigeant que tous les projets d’aménagements privés et publics réduisent le ruissellement des eaux de pluie en captant les premiers 12,5 mm de précipitations là où ils tombent, plutôt que de les laisser ruisseler dans les canalisations souterraines. À cet égard, le RBJ Schlegel Park illustre cette attention portée à la gestion des eaux de pluie grâce à des pratiques innovantes. Achevé dernièrement, le parc gère toutes les précipitations sur place et réutilise l’eau de l’aire de jeux d’eau pour l’irrigation du parc.Enfin, la municipalité de Brampton a récemment approuvé l’Eco Park Strategy* afin d’encadrer le développement d’un système de parcs résilients et connectés, axés sur le retour à l’état naturel, l’intégrité écologique et la reconnaissance des valeurs sociales et culturelles. L’« EcoPark Toolkit » créé par la municipalité fournira des directives à la fois pour le développement des parcs urbains et pour les groupes citoyens, comme « Adoptez un parc », afin d’atteindre dans des projets spécifiques les objectifs indiqués dans la stratégie. À travers le programme Eco Park, la Ville a déjà mis ce plan en pratique afin de redonner aux berges bétonnées du canal des parcs Jefferson, Jordan et Jayfield* leur caractère naturel.
Selon l’endroit où l’on se trouve au Canada et la période de l’année, les changements climatiques engendrent une hausse des températures, une augmentation des précipitations ou des sécheresses plus fréquentes. Il est donc important de s’interroger sur les types de plantes et d’arbres les mieux adaptés aux parcs, et d’utiliser des espèces plus résistantes aux changements climatiques qui n’auraient peut-être pas poussé dans certaines villes.
Le plan d’adaptation au climat* d’Edmonton, par exemple, indique que d’ici 2050, la durée de la saison de croissance dans la ville pourrait augmenter de 22 jours, ce qui nécessitera d’utiliser les espèces végétales les mieux adaptées. Le personnel des parcs de la Ville de Regina a, quant à lui, déclaré que les changements climatiques incitaient à planter de nouvelles espèces d’arbres.
Ainsi, ces changements auront différentes répercussions sur le paysage de nos parcs : par exemple, les parterres de fleurs annuelles dans les parcs seront remplacés par des fleurs sauvages indigènes. Mais ces changements affecteront aussi un autre élément omniprésent dans les parcs : la pelouse.
Bien que les pelouses bien entretenues aient encore de beaux jours devant elles, car elles sont essentielles à la pratique du sport en plein air et à la détente, les Villes souhaitent de plus en plus que ces espaces retrouvent un caractère naturel, en créant notamment des « prairies à tonte réduite ».
En se détournant de la monoculture du gazon, les parcs peuvent stimuler la biodiversité et accroître leurs vertus face aux changements climatiques. À cet égard, des études* ont montré que* la présence de plantes variées permettait de rafraîchir davantage l’air qu’une pelouse. Et comme l’a indiqué le personnel de la Ville d’Edmonton, « le fait de rétablir ces espaces à l’état naturel permet de réduire le besoin de tondre », ce qui permet ainsi de faire baisser les émissions générées par le matériel de motoculture. Afin d’accroître cette pratique, le personnel de la Ville d’Edmonton a dit avoir adapté les normes d’aménagement paysager* pour se concentrer sur les possibilités de rétablir à leur état naturel « les espaces non entretenus, à faible utilisation ou les endroits présentant des avantages écologiques à retrouver leur état naturel ». De même, dans ses directives d’aménagement paysager* de 2019, la Ville de Brampton indique vouloir planter des espèces résistantes aux changements climatiques et y a inscrit des exigences en matière de densité des plantes dans ses parcs.
Donner plus de place aux paysages à l’état naturel requiert de mobiliser le public, de répondre à ses attentes au niveau de l’esthétique des parcs ainsi qu’à ses préoccupations liées à la faune et à la flore.
« Nous avons habitué le public à avoir une pelouse bien tondue et des parterres de fleurs en bonne et due forme dans les parcs », explique Chad Townsend, planificateur principal de la commission des parcs de Vancouver. Cependant, la commission est en train de convertir davantage d’espaces verts en prairies à tonte réduite. Approuvé dernièrement, un projet pilote* permettra de convertir 37 hectares dans 18 parcs municipaux en paysages laissés davantage à l’état naturel.
« Les personnes habituées à une esthétique différente ont du mal à accepter ces changements », déclare Chad Townsend. « Pour certains, ces espaces ont l’air négligés et mal entretenus en comparaison, mais c’est à cela que ressemblent les endroits laissés à l’état naturel. »
La signalisation peut toutefois faciliter la transition. D’après Chad Townsend, la commission souhaite créer des sentiers à travers certaines prairies et placer des panneaux de signalisation invitant les gens à les utiliser. De même, pour le projet Meadoway à Toronto, dont l’objectif est de naturaliser un corridor hydroélectrique de 16 km, l’Office de protection de la nature de la région de Toronto a installé des panneaux d’information sur les nouvelles prairies afin d’expliquer pourquoi leur apparence est différente de celles des autres zones du parc.
Gérer les attentes du public suite aux dégâts réguliers engendrés par les tempêtes de plus en plus dévastatrices dans les parcs, comme le très populaire Seawall du Stanley Park* à Vancouver, constitue aussi un objectif important.
« Le premier réflexe est de réparer ce qui a été « endommagé », explique Chad Townsend. « Le public s’attend à ce que l’on trouve un moyen de faire repousser les cèdres, de remplir les bassins et de réparer le mur. »
« Il est plus facile de mettre une rustine sur ce qui a été endommagé que de penser à long terme », dit-il. Selon lui, il est important de trouver un équilibre entre les mesures innovantes requises pour créer des parcs résilients face aux changements climatiques et la prise en compte des attentes du public concernant les espaces verts populaires.
La Ville doit donc choisir entre se barricader contre la montée du niveau de la mer ou accepter que certains parcs soient parfois inondés et donc les concevoir en conséquence, explique Chad Townsend.Pour s’attaquer au problème, la municipalité invite le public à discuter des conséquences de l’élévation du niveau de la mer dans le cadre d’un programme appelé Sea2City*, qui attire l’attention sur les répercussions possibles sur les parcs riverains. Dans le cadre de ce programme, des panneaux illustrant les futurs niveaux de laisse de haute mer ont été installés dans les parcs du bord de mer, et une série de vidéos intitulées « Conversations in Canoes » a été réalisée avec divers experts.
Malgré les défis majeurs que représentent les changements climatiques, les Villes ne sont pas les seules à tenter de les relever. Comme nous l’avons souligné dans le Rapport sur les parcs urbains du Canada de l’an dernier, les projets citoyens « Petits mais puissants » peuvent avoir des répercussions considérables.
Selon Michael Polanyi, directeur des politiques de Nature Canada, les projets de quartier peuvent servir de « validation de principe ». La réussite de tels projets peut en effet ouvrir la voie à des projets de plus grande envergure et encourager des changements au niveau des politiques municipales.
« Planter des arbres dans les parcs, créer des jardins collectifs, distribuer des citernes d’eau de pluie dans un quartier ou essayer de restaurer une petite parcelle de zone humide sont des initiatives importantes qui mobilisent et sensibilisent les gens. Elles permettent aussi de susciter l’intérêt et l’appui des politiciens », dit-il.
De plus, les projets de quartier permettent de montrer la marche à suivre pour lever les obstacles en matière de résilience dans les villes. « Lorsque les résidents mettent en œuvre des initiatives au niveau local, ils prennent en même temps conscience des obstacles existants, que ce soit en matière de financement ou en raison d’un système de permis absurde ou d’un règlement auquel ils doivent se plier », explique Michael Polanyi.
Selon lui, « les villes constituent souvent des laboratoires dans lesquels se produisent des changements plus importants. » Par exemple, certains militants ont joué un rôle essentiel dans l’interdiction des pesticides, qui a d’abord été adoptée au niveau municipal, puis au niveau provincial.
« Souvent, c’est en œuvrant au niveau local que l’on peut faire bouger les choses au niveau municipal et susciter un changement », dit-il.
CCPR, Tendances
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