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Aperçu

Paver la voie en misant sur l’expérience vécue

Laura Smith

Ami·es des parcs

18 novembre, 2024
Toronto, Ontario

 Une représentation artistique de Promontory Park South, construit dans le cadre du projet de protection contre les inondations des Port Lands de Waterfront Toronto. Crédit : Waterfront Toronto.

Rapport 2024

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Découvrez davantage de récits et d’enseignements clés sur la page du Rapport sur les parcs urbains au Canada.

Comment Waterfront Toronto rehausse les normes en matière d’inclusivité grâce à ses directives sur l’accessibilité dans la conception des espaces au bord du lac Ontario

Cette étude de cas fait partie du Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.

Résumé

  • Bien que de nombreuses municipalités disent donner la priorité à l’amélioration de l’accessibilité dans les parcs, bon nombre de Canadien·nes se sentent encore exclues des parcs urbains. 
  • Créé par Waterfront Toronto, le comité consultatif permanent sur l’accessibilité, composé de personnes en situation de handicap, est désormais en charge d’examiner la conception de tous les projets à venir.
  • Intégrer diverses expériences vécues dans le processus de révision de la conception d’un projet est essentiel pour créer des espaces publics inclusifs.

Concevoir des projets favorisant l’inclusion et l’accessibilité semble faire partie des priorités de nombreuses municipalités. D’après nos sondages, 78 % des municipalités ont indiqué que concevoir des espaces accessibles à toutes et à tous était une priorité dans leur travail. Cependant, bien que beaucoup se réfèrent aux directives provinciales pour répondre aux normes de base, notre sondage publique de 2022 a révélé que 10 % des citadines et citadins estiment que le manque d’aménagements favorisant l’accessibilité les décourageait de fréquenter et de profiter des parcs de la ville. Cela semble indiquer que les parcs ne sont pas encore accessibles à tout le monde. 

L’agence trigouvernementale Waterfront Toronto* a relevé des lacunes dans les directives provinciales et municipales en matière d’accessibilité lors de la conception de nouveaux espaces publics, en particulier les espaces riverains. Certaines de ces lacunes concernent les normes relatives à la conception des rampes de mise à l’eau des embarcations, des passerelles en bois, des plages et des points d’accès au lac.

Pour créer des espaces publics réellement accessibles, l’organisation avait conscience qu’elle devait solliciter, écouter et faire participer les personnes qui comprennent le mieux les défis et les possibilités en matière d’accessibilité : les personnes vivant avec un handicap. 

Waterfront Toronto a créé un comité consultatif composé de membres possédant une expertise professionnelle et technique, dont la plupart sont des personnes en situation de handicap, pour élaborer de nouvelles directives* pour la conception de ses projets. L’objectif de ces directives est d’aller au-delà des exigences existantes et de faire en sorte que les zones au bord de l’eau puissent être appréciées par tout le monde. Parmi les exigences les plus notables, citons les normes selon lesquelles toutes les plages doivent disposer de sentiers accessibles pour accéder à l’eau, et des rampes de mise à l’eau doivent être prévues pour les canoës et les kayaks spécialement adaptés. 

Inclure des résidentes et résidents ayant un vécu particulier dans un comité consultatif ne constitue pas une nouvelle pratique de concertation publique. Ce qui distingue vraiment cette initiative est le fait que ces directives sont dotées d’un mécanisme permanent incluant les personnes ayant une expérience vécue dans tous les projets à venir. 

Le comité consultatif a adopté le principe directeur « rien sur nous sans nous » et l’idée qu’aucune personne ne peut parler au nom de l’ensemble des personnes en situation de handicap. Les membres du comité ont également souligné l’importance de la phase de mise en œuvre. 

Le Comité consultatif sur l’accessibilité de Waterfront Toronto en visite de site avec l’équipe de Waterfront Toronto (de g. à d. : Bruce Drewett, Pina Mallozzi [WT], Kasia Gladki [WT], Chris Stigas, Roman Romanov, Vail Zerr [WT], Dan Euser, Diane Kolin). Crédit : Waterfront Toronto.

L’un des moyens utilisés par Waterfront Toronto pour aborder cet aspect a été de créer un comité permanent sur l’accessibilité. Il examinera tous les projets du domaine public à venir et donnera son avis sur les futures mises à jour de ces directives. Ce comité chargé du suivi, nommé comité consultatif sur l’accessibilité, est composé de personnes ayant une expertise professionnelle, de défenseur des droits des personnes handicapées et de personnes aidantes. La plupart s’identifient comme des personnes en situation de handicap et reçoivent des honoraires pour le temps qu’elles y consacrent. Lors de la constitution du comité, Waterfront Toronto a recherché des personnes avec différents types de handicaps et expériences pour mieux refléter la diversité des besoins en matière d’accessibilité.

Pour tout nouveau projet de parc ou d’espace public, le comité consultatif sur l’accessibilité est sollicité au moins deux fois pendant le processus. Afin de signaler tout problème d’accessibilité, il donne son avis dès les premières étapes de la phase de conception et une fois la phase de construction terminée. D’autres possibilités de contribuer leur sont également proposées si nécessaire. Cet « examen » de l’ensemble des projets permet d’identifier les aspects susceptibles d’être améliorés. Waterfront Toronto reflétera ces commentaires sous forme d’amendements dans les directives et les appliquera aux projets à venir. L’organisation s’est également engagée à tenir compte de ces commentaires dans les sites concernés lorsque des rénovations ou des réparations sont nécessaires. 

Ces directives définissent de nouvelles normes pour les espaces publics inclusifs en comblant les lacunes et en dépassant les exigences actuelles, tout en intégrant proactivement les personnes ayant une expérience vécue pour orienter les projets à long terme.

Améliorer l’accessibilité aux espaces bleus permet à quiconque de profiter des bienfaits réparateurs de la nature. Si la mise en œuvre de ces nouvelles directives garantit que les personnes vivant avec un handicap puissent fréquenter ces lieux publics, les espaces conçus dans une optique d’accessibilité sont aussi bénéfiques pour l’ensemble de la population.

« Nous savons que, pour créer des zones riveraines dynamiques qui appartiennent à tout le monde, nous devons prendre l’engagement ferme de prioriser l’accessibilité dans tout ce que nous concevons et réalisons. Avec le soutien du comité consultatif sur l’accessibilité, nous faisons de l’accessibilité un autre domaine d’excellence en matière de conception. »

Pina Mallozzi, Vice-présidente principale chargée de la conception à Waterfront Toronto

Recommandations 

  • Veiller à ce que les processus de concertation publique tiennent compte d’un large éventail de personnes vivant avec un handicap, car aucune personne ne peut s’exprimer au nom d’un groupe de personnes tout entier.
  • Proposer aux personnes en situation de handicap de visiter les espaces physiques afin qu’elles puissent contribuer à identifier les obstacles en matière d’accessibilité qui peuvent être plus difficiles à déceler pendant la phase de conception.
  • Faire participer le plus tôt possible dans la phase de conception les résident·e·s ayant une expérience vécue pour garantir que leurs commentaires soient intégrés de manière adéquate dans le projet.

Pour en savoir plus 

Généreusement soutenu par Mohari Hospitality et

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