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Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada

Combler le fossé : comment le secteur des parcs peut relever les défis complexes actuels grâce à la collaboration et aux partenariats.

Au cours des six dernières années, Ami·es des parcs a collecté des données sur les parcs et des témoignages inspirants auprès des municipalités de tout le Canada, servant de base à son Rapport annuel sur les parcs urbains du Canada. Dans l’édition de cette année, nous mettons l’accent sur les collaborations et les partenariats — que ce soit entre services municipaux, citoyen·nes engagé·es, organisations à but non lucratif et bien d’autres — qui, selon nous, ont le potentiel de combler le fossé entre ce que nous attendons de nos parcs et ce qu’ils sont aujourd’hui.

Les parcs sont des lieux qui nous rassemblent, il est donc logique qu’ils atteignent leur plein potentiel de la même manière : ensemble.

Budget
Budget
Engagement citoyen
Santé
Structure organisationnelle
Partenariats
Enjeux sociaux

Enseignement clé

Les budgets des parcs ne sont pas à la hauteur des besoins

Les années de budgets insuffisants pour la gestion des parcs fragilisent les départements municipaux et s’accompagnent d’une baisse de la satisfaction des citadin·es.

Visite guidée de la zone riveraine de Toronto lors de la Conférence d’Ami·es des parcs 2023. Crédit photo : Ami·es des parcs.

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des municipalités ont déclaré que le budget de fonctionnement pour leurs parcs n’était pas suffisant.

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des municipalités ont signalé que des budgets insuffisants entraînent un manque de personnel, tandis que 75 % ont indiqué que cela provoque des retards dans la réalisation des projets ou la planification des parcs.

Depuis 2019, les municipalités avec lesquelles nous collaborons nous ont régulièrement fait part de l’écart qui existe entre le budget de fonctionnement nécessaire pour maintenir les parcs en bon état et le financement accordé chaque année. En bref, les services des parcs doivent, année après année, faire plus avec moins, alors que la population augmente, que la fréquentation des parcs s’accroît et que les pressions, telles que les conditions météorologiques extrêmes, se multiplient. 

Dans de nombreuses villes, l’augmentation des retards dans les travaux d’entretien est attribuable en partie à des années de sous-investissement dans l’exploitation des parcs. Alors que les problèmes d’entretien quotidien passent au second plan, les réparations ou les remplacements deviennent plus graves et plus coûteux. Il n’est donc pas surprenant que 81 % des municipalités déclarent que la gestion des actifs est une priorité élevée pour elles. Parmi elles, 17 % la considèrent comme une priorité moyenne (pour en savoir plus, consultez le graphique 4 de la partie « Données : tendances à travers le Canada»). 

Une autre conséquence de cette tendance est une baisse de la satisfaction de la population à l’égard de l’état de leurs parcs. Cette année, 65 % des citadin·es ont déclaré que leurs parcs étaient bien entretenus. Bien que ce soit un bon résultat, il constitue toutefois une baisse par rapport aux 78 % enregistrés en 2021. Nous constatons aussi que beaucoup de personnes souhaitent voir une augmentation du financement des parcs, à condition que les décideurs aient la volonté d’agir. La majorité des citadin·es (85 %) ont déclaré souhaiter que davantage de fonds publics soient investis dans les parcs.

Enseignement clé

Les citoyen·nes se sentent impuissant·es, mais désirent s’investir dans leurs parcs

Bien que les citadin·es souhaitent s’impliquer davantage dans les parcs, les services municipaux des parcs n’ont pas suffisamment de ressources pour leur offrir des occasions d’engagement à long terme.

Atelier « Parole d’excluEs » visant à amplifier la voix des habitant·es du quartier de Montréal-Nord, Comité RaCINE. Crédit photo : Bakr Elfekkak, Réseau des ami·es des parcs de Montréal.

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des personnes interrogées ont déclaré avoir l’impression de ne pas avoir la possibilité de s’exprimer ni d’avoir la capacité d’influencer les décisions concernant leurs parcs (décisions relatives à la conception des parcs et aux programmes).

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des municipalités ont déclaré qu’en raison des ressources limitées, il peut être difficile de concerter le public de manière régulière et proactive, au-delà des consultations habituelles sur des projets de parcs.

Nous constatons toujours un écart entre le désir de la population de s’engager dans les parcs et leur perception de ce qu’ils peuvent réellement accomplir. Les trois principales raisons pour lesquelles ces personnes se sentent impuissantes vis-à-vis de leurs parcs sont qu’elles ne savent pas comment s’engager, qu’elles doutent de l’impact de leur participation, et qu’elles manquent d’opportunités. En effet, 83 % des municipalités ont signalé qu’il leur était difficile de créer des occasions pour que les citoyen·nes puissent s’investir de manière régulière et proactive dans les parcs.

Si on leur en donnait l’occasion, près de 60 % des citadin·es ont exprimé le souhait de contribuer à l’amélioration des parcs et à la protection des espaces verts, tandis que 45 % ont indiqué vouloir participer à des événements et activités organisés par d’autres dans les parcs.

Cela souligne l’opportunité pour les villes d’élargir la mobilisation citoyenne en développant et en faisant mieux connaître les activités proposées dans les parcs, qu’elles soient orchestrées par la municipalité ou par une organisation partenaire.

Bien que le personnel municipal ne puisse pas impliquer directement le public dans le plaidoyer en faveur des parcs, il peut néanmoins éveiller leur intérêt à travers diverses activités. Cela peut favoriser un sentiment de participation à un projet commun et les inciter par la suite à plaider en faveur d’une augmentation du financement et des mesures de protection pour les parcs.

« Il est possible d’anticiper certaines choses, mais il est très important d’aller sur le terrain et de voir comment le public les utilise. Et il faut ensuite s’adapter à ces usages. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire »

Stephanie Watt, Metalude

Enseignement clé

Les parcs favorisent la santé mentale et physique, mais manquent de programmes pour les promouvoir

L’amélioration de la santé mentale et de la santé physique font partie des principaux avantages cités par les personnes fréquentant des parcs. Il s’agit-là d’une occasion inédite pour les villes de renforcer ces impacts en mettant en place des programmes spécifiques.

Spectacle de danse de rue de la School of Groove, un programme de mentorat visant à renforcer les capacités des femmes par la danse, à Toronto. Crédit photo : Kat Rizza, Arts in the Parks.

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et 93 % des personnes interrogées estiment que les parcs ont des effets positifs sur leur santé physique et mentale.

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des municipalités se sentent « bien équipées » pour répondre aux enjeux liés à la santé mentale et physique ainsi qu’au bien-être dans leur travail dans les parcs.

Les vertus des parcs sur la santé mentale et physique sont bien connues et reconnues. Malgré cela, nous avons constaté que le personnel municipal manquait d’assurance sur la manière de concrétiser ces avantages de manière proactive : seulement 25 % des municipalités ont déclaré se sentir « bien équipées » pour répondre aux questions de santé mentale et physique et du bien-être du public dans leur travail dans les parcs. 

Ce chiffre est en décalage avec les principales raisons pour lesquelles les citadin·es fréquentent les parcs : améliorer leur santé mentale et physique. Les parcs contribuent bien entendu au bien-être de la population de diverses manières, y compris de manière passive : il a été démontré que le simple fait de se promener dans un espace vert améliore l’humeur et réduit le stress. Mais pour tirer pleinement parti des bienfaits des parcs pour la santé, il ne suffit pas de compter sur leur potentiel intrinsèque.

Toutefois, nul besoin pour le personnel municipal de créer de nouveaux programmes pour répondre à ces besoins. Établir des partenariats avec des organisations à but non lucratif dont le mandat cible le bien-être mental et physique représente un bon moyen pour les villes de répondre activement à ces enjeux. À cet égard, consultez dans notre étude de cas relative au projet d’agriculture urbaine mis en place par la Ville de Victoria pour améliorer la santé de la population.

Enseignement clé

La structure des services municipaux peut favoriser la collaboration – ou le travail à huis clos

Une minorité de municipalités regroupe les opérations et la conception des parcs dans un seul et même service. Pour les autres, la manière dont leurs services sont structurés engendre des disparités entre les infrastructures construites et la manière dont elles sont entretenues.

Événement Ami·es des parcs à Vancouver, Musée de Vancouver. Crédit photo : Ami·es des parcs.

Près de

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des municipalités ont déclaré que leur structure organisationnelle pouvait compliquer la collaboration entre le personnel chargé des parcs et celui d’autres divisions/services.

Pour moins de

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des municipalités, le personnel chargé de la planification et de la conception des parcs travaille dans le même service que le personnel chargé de l’exploitation des parcs.

Examiner la structure du service des parcs d’une municipalité est un peu comme examiner un flocon de neige : ils sont tous un peu différents. Bien qu’il n’existe pas de bonne ou de mauvaise manière de structurer le service des parcs d’une ville, la répartition du travail a cependant une incidence sur la manière de collaborer à l’interne ainsi que sur les priorités établies. Il est donc important de comprendre les concessions que cela implique.

Par exemple, lorsque le service des parcs est intégré à une division dédiée aux infrastructures, cela semble favoriser la collaboration avec des spécialistes dans des domaines spécifiques, comme la gestion des eaux pluviales. Toutefois, cette organisation peut conduire à percevoir les parcs principalement comme des infrastructures physiques, négligeant ainsi leur potentiel à promouvoir l’équité sociale et à influencer la santé de la population. (Pour en savoir plus, consultez le graphique 2 de la section « Données : tendances à travers le Canada ».)

Les structures municipales peuvent également influencer la qualité de l’entretien des parcs au fil du temps, un défi constant pour le personnel confronté à des budgets restreints. Dans moins de 40 % des municipalités, le personnel chargé de la planification et de la conception des parcs travaille dans le même service que le personnel chargé de l’exploitation des parcs. Cela peut aggraver le cloisonnement entre les aménagements réalisés dans les parcs urbains et l’entretien de ces infrastructures. Selon l’une des personnes travaillant dans les parcs municipaux avec laquelle nous nous sommes entretenues : « La planification des parcs et des services est bien meilleure quand nous connaissons et comprenons vraiment nos limites opérationnelles. »

Enseignement clé

Les partenariats sont essentiels, mais les villes ont besoin de politiques et de structures adaptées

Les services des parcs municipaux reconnaissent les avantages des partenariats, mais peinent à mettre en place des mesures et procédures pour en faciliter le fonctionnement. 

Plantation et inauguration des Jardins Talon dans le cadre du programme de déminéralisation participatif « Bye Bye Béton » à Montréal. Crédit photo : Louis-Étienne Doré, arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension.

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des municipalités ont déclaré que l’un des obstacles à l’établissement de partenariats avec des organisations à but non lucratif était leur incapacité à respecter les normes municipales.

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des municipalités ont déclaré avoir établi au moins un partenariat avec une organisation à but non lucratif pour l’exploitation des parcs ou l’organisation de programmes.

Les partenariats jouent un rôle crucial dans le bon fonctionnement des parcs. Les villes savent qu’elles ne peuvent pas faire cavalier seul pour résoudre les problèmes dans leurs parcs et offrir les programmes dont la population a besoin. Nous avons constaté que 91 % des municipalités avaient noué des partenariats avec des conseils scolaires, 88 % avec des ligues de sport et loisirs, et 79 % avec des organisations à but non lucratif.

L’avantage de collaborer avec des organisations à but non lucratif et d’autres groupes locaux réside dans leur flexibilité et leur capacité à offrir des programmes et services pertinents aux habitant·es de leur quartier respectif. Elles sont parfois perçues comme des interlocutrices plus accessibles que les municipalités, notamment dans les quartiers plus vulnérables.

Cependant, le personnel municipal a déclaré dans notre sondage trouver difficile de gérer ces partenariats et collaborations. Les principaux obstacles mentionnés étaient le temps nécessaire à la coordination des partenaires, la capacité de ces derniers à respecter les normes municipales, les préoccupations budgétaires, la reddition de comptes et les questions de responsabilité. Notons que seulement 14 % des municipalités interrogées citaient le manque de contacts avec des organisations à but non lucratif comme un obstacle. Ces résultats suggèrent que ce n’est pas un manque de sensibilisation qui rend les partenariats difficiles, mais plutôt l’absence de politiques adaptées pour gérer les attentes et les relations, ce qui pourrait également alléger la charge de travail liée à la coordination des partenaires.

En conclusion, les partenariats devraient compléter le travail du personnel municipal, et non le remplacer. Dans le rapport de cette année, nous présentons un certain nombre d’études de cas qui montrent comment les partenaires des municipalités œuvrent pour combler les lacunes et apporter une valeur ajoutée aux programmes municipaux existants. Pour en savoir plus, consultez notre étude de cas sur le projet d’agriculture urbaine dans les parcs de la Ville de Victoria, ainsi que le projet de la Ville de Toronto pour donner vie à des lieux vacants avant même qu’ils ne soient transformés en parcs.

« Notre rôle est de rassembler tous ces groupes et de faire en sorte de montrer comment leurs actions respectives contribuent à l’objectif global »

Dylan Rawlyk, Nature Canada

Enseignement clé

Répondre aux enjeux croissants des parcs exige davantage de formation et de collaboration

Les parcs font face à des enjeux majeurs et la population attend des actions concrètes de la part des villes. Pour répondre à ces enjeux, le personnel des parcs requiert davantage de formation et plus de collaboration avec d’autres services municipaux.

Kihcihkaw askî, un site culturel permanent dédié aux cérémonies, aux événements et au partage de savoirs autochtones, Whitemud Park à Edmonton. Crédit photo : Julian Parkinson, Reimagine Architects Ltd.

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des municipalités reconnaissent que, depuis ces dernières années, leur service des parcs est soumis à une pression croissante pour traiter des questions allant au-delà des enjeux « traditionnels » des parcs.

Nous savons que l’utilisation des parcs évolue. Autrefois principalement consacrés aux activités récréatives, ils ont tendance à devenir des espaces de rencontre informels. Ce changement s’est intensifié depuis la pandémie, qui a entraîné une augmentation significative de la fréquentation des parcs. Mais nous constatons un écart croissant entre ce que le personnel des parcs se sent capable de prendre en charge et ce qui semble ne pas relever de ses compétences. Le personnel des parcs a en effet déclaré ne pas être bien équipé pour répondre à de nombreuses problématiques dans les parcs. Sur l’ensemble des municipalités ayant répondu à notre sondage, 50 % ont mentionné le transport actif comme étant un défi, un chiffre supérieur à celui de la biodiversité.

Si les avantages des parcs en matière de santé physique et mentale, de biodiversité et de résilience climatique figurent en tête de liste, la population est également consciente que les parcs sont aussi des lieux permettant de répondre à des questions sociales. Par exemple, la majorité des citadin·es interrogé·es étaient d’accord ou tout à fait d’accord pour dire que les parcs jouent un rôle majeur dans la justice raciale (66 %), les enjeux de vérité et de réconciliation avec les peuples autochtones (59 %) et les problèmes de logement (40 %).

Dans le même temps, le personnel municipal a déclaré ressentir un manque de connaissances et d’outils pour aborder un grand nombre de ces questions. Seuls 17 % se disaient bien équipés pour lutter contre le racisme, 14 % pour traiter les enjeux de vérité et de réconciliation, 9 % pour gérer les problèmes de logement, et 9 % pour répondre à la question de l’éco-embourgeoisement. De plus, les services municipaux avec lesquels le personnel des parcs collabore le moins sont ceux relatifs à la lutte contre le racisme, au logement et à la santé publique. Cela met en avant la nécessité de renforcer la collaboration interne et de décompartimenter ce qui constitue les « enjeux liés aux parcs ».

En l’absence de formation et de renforcement des compétences du personnel municipal travaillant dans les parcs, et d’une collaboration avec d’autres divisions municipales et des partenaires, l’écart entre les attentes de la population et ce que le municipalités sont en mesure d’offrir risque de s’agrandir, de même que les mécontentements. Pour creuser le sujet, consultez nos études de cas sur la collaboration entre le service des parcs régionaux de Metro Vancouver et la Première Nation Tsleil-Waututh, ainsi que notre conversation avec Jay Pitter à propos de son enquête « BEING BLACK IN PUBLIC » [ÊTRE NOIR·E DANS UN LIEU PUBLIC].

Étude de cas

Le Parc Marcelin-Wilson à Montréal présente une plaza temporaire conçue pour les jeunes, basée sur des observations directes et l’engagement des jeunes.

Waterfront Toronto établit de nouvelles normes d’inclusivité avec ses directives d’accessibilité pour les espaces du lac Ontario.






Comment la Ville de Victoria adopte une approche de justice alimentaire en fournissant des outils de jardinage et des plants de légumes durables et sains aux communautés vulnérables confrontées à l’insécurité alimentaire.





Comment la Ville de Mississauga accroît la superficie des parcs dans un quartier en plein développement pour répondre à la demande future.

L’expérience de la Ville de Charlottetown avec l’ouragan Fiona souligne l’importance des partenariats interservices et des infrastructures résilientes.

Comment Toronto transforme les futurs espaces parcs en espaces publics temporaires grâce à des partenariats, permettant ainsi aux résident·es de les apprécier dès maintenant tout en planifiant leur développement à long terme.

Un modèle de partenariat entre la Première Nation Tsleil-Waututh et les parcs régionaux du Grand Vancouver.

Comment les municipalités peuvent-elles passer de la sensibilisation à l’action ? Une conversation avec Jay Pitter sur l’expérience des personnes Noires dans les parcs et espaces publics.

Comment Nature Canada établit un réseau de partenaires à tous les niveaux pour aider le Canada à atteindre ses objectifs en matière de conservation de la biodiversité.

Généreusement soutenu par Mohari Hospitality et