Fonder un groupe d’amis d’un parc au moyen d’une approche axée sur la collectivité

Ressource | avril 16, 2018

Lorsqu’une personne a une bonne idée pour développer le potentiel d’un parc, il lui est impossible de savoir si d’autres se joindront à elle pour concrétiser son idée. Cette situation n’est pas étrangère à Ana Cuciureanu qui a mis ses rêves pour son parc en veilleuse et s’est consacrée entièrement à l’établissement de liens avec sa collectivité.

Pour les groupes communautaires d’amis d’un parc, l’étape la plus difficile est le commencement. Lorsqu’une personne a une bonne idée pour développer le potentiel d’un parc, il lui est impossible de savoir si d’autres se joindront à elle pour concrétiser son idée. Cette situation n’est pas étrangère à Ana Cuciureanu qui a mis ses rêves pour son parc en veilleuse et s’est consacrée entièrement à l’établissement de liens avec sa collectivité. Les façons qui lui ont permis de réaliser ses projets et les convictions soutenant son approche sont dignes d’intérêt.

  1. Prioriser la collectivité

    Après s’être inscrite à l’infolettre de sa conseillère municipale (Shelley Carroll), Ana a participé à tous les événements à sa portée. En effet, elle a assisté à environ 15 activités en trois mois. Ana était présente dans des groupes de tricot, des ateliers d’anglais langue seconde, des événements publics, des rencontres à la bibliothèque, des séances sur le budget et des rassemblements de résidents un peu partout dans sa région. Cette effervescente immersion dans la collectivité a façonné la vision d’Ana sur ce que son parc et un groupe d’amis du parc pourraient devenir.

    « Prenez le temps de parler aux gens, déclare Ana. Pas pour les recruter pour vos propres fins, mais pour bâtir des liens sincères. » Voilà le premier apprentissage de son marathon d’activités communautaires. « J’étais une inconnue, et on s’est mis à m’inviter à toutes les rencontres et on a été très transparent avec moi », affirme-t-elle. Cette ouverture a permis à Ana de réaliser que sa priorité était de créer des liens avec sa collectivité. Bien qu’encore importante, la fondation d’un groupe d’amis du parc était relayée au second rang.

  2. Être ouvert aux apprentissages

    Ana a découvert les besoins de sa communauté durant les activités communautaires auxquelles elle a participé. Bien que son apprentissage n’ait pas été linéaire, elle insiste sur le fait « qu’on ne perd jamais son temps si on est à l’écoute ». Durant une rencontre, Ana a entendu que les aînés de son quartier réclamaient des services de transport parce qu’ils ne pouvaient pas monter la pente de Sheppard Avenue. Dans une autre, elle a appris que le club environnemental de l’école avait besoin d’accéder à un espace extérieur. Lors d’un autre événement, elle a appris que le tricot est une activité qui interpelle les nouveaux arrivants, parce qu’il n’est pas nécessaire de comprendre la langue pour y participer.

    Grâce à son écoute, Ana a obtenu des pistes qui l’ont aidée à façonner ses idées quant aux manières dont elle pourrait le mieux répondre aux besoins des aînés, des jeunes, des différents groupes linguistiques et d’une multitude d’autres groupes de sa région par l’entremise de son groupe d’amis du parc. Si elle n’avait pas été entièrement présente et à l’écoute, ces détails lui auraient échappé.

  3. Tisser des relations ouvre un monde de possibilités

    L’approche d’Ana en matière de partenariat est à l’opposé d’une transaction ou d’une entente d’affaires. Durant différentes rencontres, elle a entendu souvent les mêmes questions : « De quoi avez-vous besoin? » et « Comment puis-je vous aider? ». Elle a constaté que ce type de questions contribue à éliminer la hiérarchie et aide les personnes à se retrouver au carrefour de leurs intérêts.

    Ana donne un exemple qu’elle remarque lorsqu’elle se promène dans son parc et qu’elle voit des groupes de gens réunis au même endroit, mais séparés de ceux qu’ils ne connaissent pas. Elle a toujours envie de rassembler les gens, car elle considère que c’est magique. « Si les personnes tissent des liens entre elles, de nouvelles possibilités qui n’étaient pas là auparavant apparaissent », explique-t-elle. Voilà l’approche qu’elle préconise en matière de partenariat. Les liens ouvrent la voie aux nouvelles possibilités.

  4. Poser la question « Qui n’est pas là et pourquoi? »

    Lorsque Jay Pitter a fait une allocution à la conférence nationale de Park People, elle a invité les participants à toujours se rappeler de regarder autour d’eux et de se demander : « Qui n’est pas là et pourquoi? » Cette question a marqué Ana, car elle voit le pouvoir qui découle du rassemblement des gens de nouvelles façons et le potentiel que recèle l’espace public pour offrir des solutions créatives aux défis actuels.

    Ana cite ses relations avec Toronto North Local Immigration Partnership (TNLIP), Working Women Community Centre et Centre for Immigrant and Community Services à titre d’exemples. Grâce à ses rencontres et à ses interactions avec ces organismes pour nouveaux arrivants, Ana a appris que l’isolement mine souvent l’accès des nouveaux arrivants aux programmes et aux services qui leur sont offerts à leur arrivée dans la collectivité. Elle a donc commencé à penser aux façons dont le parc pourrait créer un pont entre les nouveaux arrivants et les services dont ils ont besoin.

    Ensuite, Ana s’est attardée à tisser des liens avec le Canadian College of Naturopathic Medicine, à deux pas du parc. Elle a récemment reçu une subvention pour organiser des balades et des ateliers dans la nature axés sur l’utilisation de plantes indigènes du parc pour créer des remèdes naturels. Ces activités aideront à rapprocher le parc et la collectivité de cette institution quadragénaire du quartier.

  5. La curiosité authentique fait des étincelles

    Au cours des six derniers mois, le groupe d’amis du parc d’Ana est passé à 7 bénévoles convaincus. Dernièrement, un événement Arts in the Parks a réuni 250 membres de la collectivité. Il ne fait aucun doute que l’approche d’Ana a porté ses fruits, mais clairement, les résultats obtenus n’étaient pas le but ultime de son marathon de rencontres communautaires. Après avoir vécu cinq années dans son quartier, Ana a bâti des relations basées sur la confiance mutuelle et a appris comment le groupe des amis du parc peut rendre service à la collectivité. Le parcours d’Ana a été motivé par un désir authentique de connaître ses voisins. Quand on a de telles intentions, les possibilités sont infinies.