Les premiers pas des Amis des parcs dans leur entreprise de décolonisation de leurs travaux : rédaction d’un énoncé de reconnaissance territoriale fondé sur le parc

Ressource | septembre 23, 2019

Depuis la rédaction et le partage de l’énoncé de reconnaissance territoriale des Amis des parcs à notre récente Conférence au Cœur de la Ville, on nous a demandé comment nous avions fait. Nous voulons partager quelques observations tirées de notre démarche personnelle pour définir notre énoncé.

En tant qu’organisme national de mise en valeur des parcs urbains, nous reconnaissons que lorsque nous parlons des parcs municipaux et des terres publiques, nous occultons le fait que dans la plupart des cas, il s’agit de terres traditionnellement autochtones. Nous manquons cruellement à nos objectifs de développement des collectivités et de quartiers attrayants si nous ne reconnaissons pas l’injustice faite aux Premières Nations quand elles ont été dépossédées de leurs terres que nous désignons de « terres publiques ».

Comment pouvons-nous commencer à remédier activement à des générations d’oppression systémique découlant de la colonisation et du peuplement du territoire? L’organisme Vancouver Park Board a engagé le tout premier planificateur en réconciliation et effectue actuellement un audit colonial de son conseil. La ville de Quesnel en Colombie-Britannique a récemment rendu la propriété de Tingley Park à la Première Nation Lhtako Dene. Il existe de nombreux projets de parc inspirants partout au pays qui visent à regagner la confiance, à partager les connaissances et à développer de véritables partenariats avec les Premières Nations.

Depuis la rédaction et le partage de l’énoncé de reconnaissance territoriale des Amis des parcs à notre récente Conférence au Cœur de la Ville, on nous a demandé comment nous avions fait. Nous voulons partager quelques observations tirées de notre démarche personnelle pour définir notre énoncé.

  1. Renseignez-vous

    Il est essentiel que votre groupe fasse des recherches en profondeur sur les questions autochtones à l’échelle mondiale, nationale, régionale et municipale. Déterminez sur quel territoire votre parc est situé et renseignez-vous sur les traités et les pactes conclus pour faire régner la paix. Commencez par consulter le site territoire-traditionnel.ca. Vous y trouverez peut-être des récits contradictoires sur les droits territoriaux. Adressez-vous à votre bureau du conseil de bande, au bureau municipal des affaires autochtones, à un centre d’accueil autochtone ou à un groupe universitaire autochtone pour comprendre l’histoire et les droits territoriaux en question.

    Votre groupe ou organisme pourrait adhérer au club de lecture sur la réconciliation de Pam Palmater (Pam Palmater’s National Reconciliation Book Club) pour se tenir au courant de l’évolution de la conversation nationale et s’engager à apprendre comment soutenir la décolonisation de l’Amérique du Nord.

  2. Parlez-en

    Prévoyez du temps pour que votre groupe discute des objectifs de réconciliation pendant vos rencontres ou vos dîners, ou planifiez leur inclusion dans vos programmes. Partagez les témoignages de reconnaissance éloquents que vous avez entendus dans le cadre d’activités, les livres que vous avez lus, les renseignements et les idées qui contribueront à amorcer le dialogue pour façonner la perspective et l’engagement de votre groupe. Ces conversations aideront à déterminer les personnes pouvant le mieux guider les efforts de réconciliation dans votre parc.

  3. Rédigez un énoncé bien à vous

    La lecture d’un énoncé de reconnaissance territoriale général que vous ne comprenez pas ou qui ne vous interpelle pas ne contribuera pas à faire progresser les objectifs de vérité et de réconciliation. Profitez de l’occasion pour organiser des discussions qui aideront votre groupe et ses membres à être en harmonie avec la terre et à participer au processus de décolonisation. Prévoyez inclure un élément qui ne laisse pas indifférent et suscitera la réflexion, longtemps après la fin de l’activité. La réconciliation est un sujet délicat et aucun progrès ne sera réalisé en l’édulcorant.

    Voici l’énoncé de reconnaissance territoriale actuel des Amis des parcs que vous êtes invités à utiliser :

    J’aimerais commencer par reconnaître les terres ancestrales où nous nous trouvons et exprimer notre gratitude pour ses bienfaits sur notre santé à tous. Nous reconnaissons la présence de longue date sur ces terres des Premières Nations, des Inuits et des Métis et leur résilience, ainsi que leur participation à la préservation et à l’intendance du territoire et leur rôle de conteurs partout sur l’île de la Tortue.

    * Nous ajoutons ici un segment de reconnaissance ou un mot personnel qui est adapté à la région, selon le lieu et le type de rencontre.

    Nous sommes honorés d’avoir pu regrouper, ici aujourd’hui, ce groupe des Amis des parcs, car nous croyons que les parcs sont essentiels pour fournir des espaces communs à tous et importants pour la réconciliation et la décolonisation. Nous vous invitons à vous joindre à nous et à vous engager à protéger cette terre comme les peuples autochtones l’ont fait depuis des temps immémoriaux, à mieux comprendre l’histoire de la colonisation et l’importance de la vérité et de la réconciliation pour favoriser le rapprochement autour de bases communes.

  4. Obtenez des conseils

    Une fois que vous vous êtes renseignés et avez rédigé un énoncé de reconnaissance territoriale sincère, montrez-le à un membre respecté de votre collectivité autochtone locale pour obtenir ses commentaires. Remerciez-le de vous recevoir et ne vous attendez pas à ce que votre première ébauche soit couronnée de succès. Profitez de l’occasion pour exprimer votre volonté de vous engager dans la décolonisation aux côtés de la collectivité autochtone locale.

  5. Invitez des Autochtones

    Même s’il est approprié qu’un énoncé de reconnaissance territoriale soit lu par un non-Autochtone, vous devriez inviter des Autochtones à participer aux activités et aux rencontres de votre groupe, s’il y a lieu. Prévoyez comment compenser les participants pour leur temps, leur expérience et leurs connaissances.

  6. Engagez-vous

    La rédaction d’un énoncé de reconnaissance territoriale est une occasion pour votre groupe de déclarer publiquement son engagement à devenir un allié des Autochtones et à œuvrer au démantèlement des systèmes coloniaux qui continuent de les opprimer, de refuser d’admettre leurs droits territoriaux et leur mode de vie. Expliquez dans votre énoncé comment votre groupe entend joindre le geste à la parole. Trouvez des façons d’agir concrètement dans ce dossier complexe et d’actualité.

     

  7. Utilisez les excellentes ressources suivantes pour vous aider dans la décolonisation de vos travaux dans le parc

    • Association canadienne des professeures et professeurs d’université – Guide de reconnaissance des Premières Nations et des territoires traditionnels
    • Trousse d’outils pour les alliées aux luttes autochtones
    • Indian Horse: 150 Days of Reconcili-Action Starts Now
    • First Peoples: A Guide for Newcomers
    • Commission de vérité et réconciliation du Canada : Appels à l’action