Alors que Dave Harvey prend sa retraite de son poste de co-dirigeant chez Ami·es des parcs, il revient sur le chemin parcouru depuis la fondation de l'organisation en 2011.
Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils importants ? Comment les subventions s'intègrent-elles dans les objectifs plus larges des Ami·es des parcs pour susciter des changements dans les parcs urbains ?
Quelques conseils utiles pour vous y aider a créer un environnement accueillant, sûr et respectueux pour tou·tes les participant·es, quelle que soit leur capacité physique ou mentale, leur origine, leur âge ou leur identité de genre.
Les nettoyages de parcs sont une excellente façon de créer des liens avec vos voisin·es, de favoriser le sentiment d'appartenance et de laisser un impact durable sur les espaces verts de votre quartier. Découvrez notre guide en 5 étapes pour vous lancer.
Comment activer les parcs à leur plein potentiel culturel ? Découvrez les leviers à disposition des groupes citoyens pour en faire des lieux de rencontres et de rayonnement des communautés francophones en contexte minoritaire.
Découvrez des événements inspirants menés par des groupes citoyens à travers le Canada, soutenus par notre programme de micro-bourses, allant de l'apprentissage lié au territoire aux randonnées nature et aux ateliers de partage de savoirs.
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Cette étude de cas fait partie du Rapport 2023 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
Il s’agit d’une législation provinciale qui modifie la Loi sur l’aménagement du territoire, qui régit la manière dont les espaces verts sont cédés aux municipalités, ainsi que la Loi sur les redevances d’aménagement, qui régit la manière dont les espaces verts et leurs installations liés à la croissance sont financés. Le projet de loi a réduit la quantité d’espaces verts que les municipalités se verront céder, ainsi que le montant du financement destiné à l’aménagement des parcs. Il aura également une incidence sur les critères de sélection des espaces verts à l’avenir, qui seront soumis aux futures réglementations, y compris les terrains grevés et les espaces publics privés.
Je pense que les promoteurs se sont plaints à la Province des différents frais exigés pour la construction de nouveaux logements. Le secteur du logement s’est largement mobilisé en expliquant à quel point ces frais augmentaient le coût de construction des nouveaux logements. Il a aussi montré que certaines municipalités n’utilisaient pas leurs réserves allouées aux espaces verts. Je pense que ces deux éléments, associés à la volonté du gouvernement provincial de se doter rapidement d’un plus grand nombre de logements, sont à l’origine de ces changements.
À court terme, de nombreuses municipalités revoient leur plan d’investissement et tentent de déterminer si elles peuvent encore se permettre ce genre de choses. À long terme, je dirais que les projets immobiliers construits après l’adoption du Projet de loi 23 disposeront de moins d’espaces verts que les projets construits avant son adoption, ce qui risque d’engendrer une certaine inégalité au fil du temps.
L’objectif était surtout de partager des connaissances et de se soutenir mutuellement afin de décider d’éventuelles stratégies de plaidoyer. Nous voulions savoir si les municipalités souhaitaient mener ces activités elles-mêmes ou par l’intermédiaire d’autres groupes, comme des associations professionnelles dédiées aux parcs. À l’heure actuelle, nous comptons 12 municipalités participantes, représentées par des responsables ou des spécialistes de l’aménagement des parcs. L’interprétation de ces textes pouvant différer d’une personne à l’autre, il était donc important de savoir comment les gens comprenaient ces informations et quelles informations ils avaient obtenues de leurs sources.
Nous avons surtout utilisé des notes d’information du conseil et des messages de sensibilisation via l’association des municipalités de l’Ontario (Association of Municipalities in Ontario), de l’association des architectes-paysagistes de l’Ontario (Ontario Landscape Association) et de l’institut des planificateurs professionnels de l’Ontario (Ontario Professional Planners Institute), que le gouvernement semblait écouter davantage. Les municipalités ne semblaient pas vouloir mener une campagne publique, probablement en raison des délais très courts.
Aucun changement n’a été effectué dans les dispositions réduisant les espaces verts que les municipalités se verront céder ni les indemnisations financières qu’elles recevront. Toutefois, nous avons réussi à soustraire les terrains grevés et les espaces publics privés des mains des promoteurs. Une future réglementation doit désormais officialiser le tout, qui, espérons-le, sera assortie de critères, comme la création d’espaces à distance de marche du site concerné. D’autre part, la possibilité selon laquelle les promoteurs pourraient suggérer de céder des terres situées en dehors du site sera également soumise à une future réglementation. Il s’agit là de changements importants.
Nous continuons également à organiser des discussions mensuelles en ligne pour permettre aux membres de ce groupe de travail de poser leurs questions ou d’exposer leur problème. De plus, nous échangeons des courriels avec les autres membres sur des problématiques que nous rencontrons et dont la résolution peut servir aux autres.
Selon moi, avoir plusieurs groupes dotés d’une certaine crédibilité sur un sujet spécifique et communiquant le même message permet de faire progresser un dossier. Il vous reste donc à déterminer les groupes qui partagent la même position que vous et à veiller à communiquer les mêmes messages et les mêmes préoccupations clés. Si vous pouvez identifier les groupes qui reçoivent l’attention du gouvernement provincial, vous avez alors de meilleures chances de faire entendre votre message que si vous faites cavalier seul. Parfois, vous réussirez, parfois non. Toutefois, chaque petite victoire dans les dossiers sur lesquels vous travaillez – comme les endroits où les gens se divertissent – est utile.
Les toilettes publiques sont une nécessité dans les parcs. Effectivement, selon notre enquête d’opinion, les toilettes publiques accessibles tout au long de l’année ont été identifiées comme le principal équipement que les personnes sondées aimeraient voir davantage dans les parcs. Elles font également partie intégrante d’une conception des parcs urbains basée sur les droits humains*, une perspective de plus en plus importante alors que de nombreuses villes continuent de lutter contre la crise du logement.
Toutefois, s’assurer que les toilettes soient accessibles, sûres et bien entretenues constitue un défi pour de nombreuses villes.
La Ville d’Edmonton s’attaque de front à ces défis en expérimentant des approches créatives pour améliorer la mise à disposition, la sécurité et l’entretien des toilettes.
Parmi les initiatives les plus réussies de la Ville, on trouve le programme d’intendance de toilettes publiques, qui emploie du personnel pour surveiller et entretenir les toilettes dans des endroits où la sécurité s’avère une préoccupation majeure. Les personnes sont embauchées en collaboration avec Hiregood*, une entreprise sociale locale qui crée des opportunités d’emploi pour toute personne ayant une expérience vécue d’itinérance et de pauvreté et pouvant rencontrer des difficultés sur le marché de l’emploi.
Mis en place pour la première fois en décembre 2019 sous la forme d’un projet pilote de trois mois, le programme s’est étendu depuis lors, passant de 3 à 12 sites et permet l’emploi d’environ 100 personnes à temps plein et à temps partiel. Alors que les premiers emplacements se trouvaient dans des parcs et des espaces publics, le programme d’intendance s’est maintenant élargi dans certaines bibliothèques et stations de transport en commun d’Edmonton.
« Nous avions des toilettes que vous auriez eu peur d’utiliser. Mais maintenant, parce que vous avez des gens qui surveillent et supervisent les toilettes, il y a une amélioration remarquable en termes de sécurité et de propreté. »
Samson Awopeju, Gestionnaire du programme de la stratégie des toilettes publiques à la Ville d’Edmonton
En plus de l’entretien des toilettes, les préposé·es sont formé·es à la désescalade et disposent de matériel de réduction des risques. Il y a eu moins de surdoses sur les sites avec des préposé·es, note Samson. À certains endroits, l’amélioration globale de la sécurité a été si marquée qu’il y a eu une réduction de la présence policière.
Un autre effet positif inattendu du programme a été qu’Edmonton a réussi à maintenir l’accès à ses toilettes publiques en début de pandémie, alors que de nombreuses villes les ont fermées.
Ces avantages ont motivé la Ville de Calgary à inaugurer sa propre version* du programme en phase pilote, inspirée du modèle d’Edmonton, avec des préposé·es surveillant les toilettes publiques dans deux parcs du centre-ville.
En plus de rendre les toilettes existantes plus accueillantes grâce au programme d’intendance, la Ville teste également des approches créatives pour élargir l’accès aux toilettes dans toute la ville.
Cette année, Edmonton a lancé un nouveau programme de subventions pour les organismes à but non lucratif et les entreprises afin d’élargir l’accès aux toilettes. Les subventions de 5 000 $, dont bon nombre ont été octroyées aux ligues communautaires qui supervisent les activités dans les parcs, peuvent être utilisées pour installer des toilettes mobiles ou compenser les coûts d’entretien supplémentaires pour les entreprises qui, en plus de la clientèle payante, ouvrent leurs toilettes au public en général.
« Sur le plan financier, il n’est tout simplement pas possible d’installer des toilettes partout. Et c’est précisément dans ces lieux que nous souhaitons inciter les entreprises ou les organisations communautaires à contribuer »
Toutes ces initiatives contribuent à l’élaboration de la future Stratégie des toilettes publics* de la Ville, qui devrait être dévoilée début 2024. La stratégie comprendra une cartographie démographique pour aider à identifier les zones de la ville où investir dans les toilettes publiques devraient être prioritaires.
L’objectif, comme le dit Samson, est de « s’assurer que tout le monde a accès aux toilettes, peu importe de qui il s’agit ».
La rivière Don, qui traverse Toronto du nord au sud et se jette dans le lac Ontario, a une histoire longue et complexe. Comme le souligne un article du Globe and Mail*, la rivière a servi pendant longtemps de moyen de transport et de source d’alimentation aux peuples Autochtones. Elle a été une bénédiction pour les apiculteurs, mais a aussi été utilisée comme décharge industrielle et comme égout à ciel ouvert. Elle a été parfumée à l’occasion d’une visite royale, a pris feu à deux reprises, a finalement été partiellement comblée, tandis que ses méandres ont été redressés à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
Selon Jennifer Bonnell, professeure à l’Université York et auteure du livre Reclaiming the Don*, la Don a été la « rivière la plus maltraitée* » du Canada.
Toronto n’est pas la seule à avoir maltraité ses cours d’eau. De nombreuses villes canadiennes se sont lancées dans une croisade similaire en enterrant, canalisant ou comblant les ruisseaux, rivières et marais dans le cadre de leurs plans d’urbanisation. On a souvent considéré la nature comme un élément à dompter, plutôt qu’une force qu’il est possible de comprendre et de respecter.
Lorsque nous avons sondé les Villes, 17 % d’entre elles ont déclaré avoir mis en œuvre des projets (programmés ou achevés) visant à « exhumer » les rivières enfouies en les ramenant à la surface, comme le projet de restauration des cours d’eau des parcs Tatlow et Volunteer* de Vancouver. D’autres projets redonnent vie à des cours d’eau disparus grâce à des œuvres d’art publiques, comme pour le ruisseau Garrison à Toronto, illustré par une fresque murale célébrant l’importance de l’eau pour les peuples Autochtones*.
Actuellement, Toronto mène un projet de plusieurs années et d’un budget d’un milliard de dollars visant à corriger les erreurs du passé pour la rivière Don. Dirigé par l’organisation Waterfront Toronto en collaboration avec la municipalité, le projet appelé Don Mouth Naturalization and Port Lands Flood Protection entend recréer des habitats naturels tout en protégeant des inondations les zones adjacentes de la Don.
Dans le cadre du projet de naturalisation de l’embouchure de la rivière Don, Waterfront Toronto entend travailler avec les forces de la nature plutôt que d’aller à leur encontre. Recréer les méandres de la rivière avant son embouchure doit permettre de ralentir le débit de l’eau. Quant aux nouvelles berges conçues spécifiquement pour résister aux inondations, elles permettront de protéger les nouveaux quartiers construits à proximité. En cas de forte tempête – dont la fréquence augmente en raison des changements climatiques – la rivière Don pourrait voir son volume atteindre « une quantité d’eau équivalente aux deux tiers des chutes du Niagara* ».
Shannon Baker, directrice de projet pour les parcs et le domaine public de Waterfront Toronto, a déclaré lors d’un entretien avec les Ami·es des parcs en 2021 que l’objectif n’était pas de retenir l’eau ni de l’empêcher de monter et de descendre, mais « de l’accepter et de renforcer notre résilience, comme le ferait tout système naturel ». Pour ce faire, l’équipe a soigneusement choisi des espèces végétales « capables de se plier et de fléchir en permettant à l’eau de passer. » Les berges ont été divisées en différentes sections* : forêt des hautes terres en haut des berges, et marais submergé (aquatique) en bas des berges, chacune possédant sa propre palette de plantes.
La tâche est gargantuesque : il s’agit du plus grand projet d’aménagement urbain du pays. Il a fallu déplacer et nettoyer des tonnes de terre, façonner et stabiliser les berges à l’aide de techniques telles que des ancrages en bois et des roches de schiste, et planter des espèces végétales favorisant de nouveaux habitats et un nouvel écosystème pour le cours d’eau. Enfin, des espaces verts seront aménagés sur les berges avec diverses infrastructures, comme de nouveaux sentiers, des plages et des rampes de mise à l’eau pour permettre au public de mieux profiter du lac.
En remettant l’embouchure de la rivière à son état naturel, l’objectif est de faire en sorte que les stigmates de ces travaux d’ingénierie deviennent invisibles pour celles et ceux qui profiteront de ces nouveaux espaces. Malgré l’ampleur énorme de ce projet, ses responsables espèrent que d’autres Villes cherchant à renaturaliser et à faire renaître leurs cours d’eau autrefois enterrés ou canalisés pourront en tirer des enseignements précieux et ainsi repenser leur relation à l’eau en passant d’un rapport de domination à un rapport de respect mutuel.
Les municipalités du Canada se trouvent sous pression pour répondre à la demande en parcs. Suite à des années de restrictions dans leurs budgets de fonctionnement, les services des parcs sont aujourd’hui forcés d’étirer leurs fonds déjà maigres tout en faisant face à des pressions croissantes liées à la fréquentation accrue des parcs. D’ailleurs, l’acquisition de terrains est devenue beaucoup plus coûteuse – quand il est encore possible de trouver une parcelle adéquate.
Face à ces défis, les espaces publics privés (ou POPS pour privately-owned public spaces en anglais) constituent une solution tentante pour les Villes. Construits par des promoteurs immobiliers privés, ces espaces restent détenus et gérés par ces entités privées, et semblent représenter une solution gagnante pour les municipalités qui ont bien du mal à fournir des espaces publics à leurs concitoyen·nes et à en financer l’entretien.
Depuis des années, les promoteurs font pression sur les municipalités pour qu’elles acceptent les POPS dans le cadre de leurs exigences d’affectation de terrains à la création de parcs, une politique à laquelle certaines municipalités ont résisté jusqu’à présent.
Une personne en charge de la planification des parcs a souligné que si les POPS permettent en partie de répondre à la demande d’espaces en plein air, ils ne remplacent pas les parcs publics pour autant. C’est pourquoi les Villes doivent continuer à inciter les promoteurs à céder des terrains afin de créer des parcs publics.
Pour mieux orienter le rôle des POPS, la Ville de Toronto a recensé plus de 170* lieux et créé des directives pour la conception des POPS ainsi qu’une stratégie de signalisation* pour veiller à ce que ces espaces soient accueillants et clairement identifiés comme des lieux publics. Vancouver a également recensé les emplacements des POPS* dans sa liste de places et de parcs publics en centre-ville, dans le cadre de sa stratégie pour l’espace public en centre-ville [Downtown Public Space Strategy*]. Cette stratégie contient des mesures à prendre comme l’élaboration d’un cadre décisionnel pour l’acquisition de nouveaux POPS et l’assurance que « la conception et les programmes de ces espaces soient accessibles au public et ouverts à tou·tes les usager·es. »
Certaines Villes comme Newmarket, Brampton et Vaughan acceptent de prendre en compte les POPS à divers niveaux dans leurs exigences d’affectation de terrains à la création de parcs. La Ville de Vaughan, qui vient de finir une étude sur les politiques d’affectation des parcs, a finalement approuvé la modification d’un règlement* afin de prendre en compte les POPS à 100 % dans ses exigences, sous réserve de l’approbation du conseil municipal.
Les gestionnaires de parcs restent toutefois prudents vis-à-vis des POPS. Comme l’a affirmé un gestionnaire de parc, si l’espace public repose sur la création de lieux accessibles, démocratiques et ouverts, privatiser l’espace semble contradictoire avec cette idée, car ces sites s’accompagnent de « restrictions tangibles ou intangibles », telles que des limitations d’utilisation, une surveillance active et des intentions commerciales probables. Selon lui, ces espaces peuvent être utiles et essentiels pour créer des accès piétonniers à travers des projets de construction privés ou bien en complément – et non en remplacement – du réseau d’espaces publics en plein air.
À Brampton, la Ville accorde aux promoteurs un crédit de 50 % pour les POPS. Jaskiran Kaur Bajwa, superviseur de la planification des parcs à Brampton, a déclaré que
« Dans les zones denses, où il sera difficile de créer un parc public ou de quartier, il faudra adopter une approche plus collaborative avec les propriétaires des terrains et la Ville. »
Jaskiran Kaur Bajwa, Superviseur de la planification des parcs à Brampton
Toutefois, la municipalité reste prudente quant à leur utilisation et élabore à l’heure actuelle des directives sur les POPS. « Les POP doivent répondre aux besoins des collectivités », a déclaré Werner Kuemmling, ancien gestionnaire de la planification et du développement des parcs de Brampton.
« Ils ne peuvent pas être simplement un espace en plein air ou une voie de passage. Ils doivent offrir un usage fonctionnel. » Les POPS que proposent certains promoteurs sont souvent des restes de terrain situés dans leurs projets d’aménagement, « et cela n’est pas acceptable. »
Werner Kuemmling, Ancien gestionnaire de la planification et du développement des parcs de Brampton
En juin 2023, la municipalité de Saanich a mis en place une nouvelle stratégie en matière de parcs à chiens, redéfinissant la manière dont les espaces publics seront partagés entre les personnes et les animaux de compagnie.
L’élaboration de la stratégie a débuté en 2021, sous l’impulsion de l’évolution des besoins d’une municipalité en plein essor. La croissance démographique de Saanich s’est accompagnée d’une intensification des conflits entre les personnes visitant les parcs, en raison de divergences d’opinions sur la manière dont les espaces devraient être utilisés.
Face à la nature clivante de la question, l’implication citoyenne est devenue l’élément central de la stratégie pour les parcs à chiens, en mobilisant une multitude d’intervenant·es et de citoyen•nes. À travers les activités d’implication, le personnel de la Ville de Saanich a tenté de déceler des valeurs et des défis communs dépassant les positions individuelles des diverses parties prenantes.
La démarche de mobilisation a été lancée à l’aide de sondages publics conçus pour comprendre les divers points de vue au sein du public. Ces sondages ont été renforcés par des méthodes plus approfondies, telles que des apparitions spontanées dans les parcs et des séances de dialogue citoyen, offrant aux habitant•es une plateforme pour exprimer leurs inquiétudes, partager leurs points de vue et se lier avec d’autres membres de la communauté. Un objectif essentiel de ces séances était de promouvoir l’empathie et la compréhension entre les participant·es, contribuant ainsi à trouver un terrain d’entente.
Les journées portes ouvertes ont servi de forum de collaboration. Des habitant•es, des propriétaires d’animaux de compagnie, des défenseur·es de la faune et des écologistes se sont réuni·es pour discuter de leur vision des parcs de Saanich. En échangeant mutuellement, ces parties prenantes diverses ont commencé à identifier des valeurs communes malgré leurs points de vue divergents.
Une passion commune pour l’environnement naturel de la municipalité, l’appréciation des espaces publics et le désir de parcs accessibles, sécurisés et agréables ont été identifiés comme étant des éléments unificateurs. Ces échanges ont permis de rediriger l’attention ailleurs, passant d’intérêts divergents à l’objectif commun de favoriser une communauté dynamique et durable qui répond aux besoins de tout le monde.
Les échanges ont également mis en évidence des enjeux communs. Les habitant•es ont collectivement reconnu la nécessité de préserver l’environnement, de garantir la sécurité et le bien-être des animaux de compagnie et des personnes ainsi que de répondre à la demande croissante d’espaces publics dans la plus grande municipalité de l’île de Vancouver, à mesure que la population de Saanich continue de croître.
C’est à partir de ces enseignements que la stratégie sur les Personnes, les animaux de compagnie et les parcs People, Pets and Parks Strategy* a vu le jour, avec comme base six valeurs citoyennes communes. Ces valeurs ont été identifiées lors de consultations et chaque recommandation de la stratégie est associée à une ou plusieurs de ces valeurs, établissant de manière transparente le fondement de chaque action selon les objectifs définis par le public. La Ville a renforcé son engagement en faveur de la transparence envers les habitant•es en mettant en ligne une page FAQ* détaillée* expliquant la motivation derrière chaque décision
La stratégie s’accompagne d’un engagement en faveur de la création de nouveaux parcs clôturés et dédiés pour les chiens. Ces emplacements ont été choisis stratégiquement pour concilier les exigences des propriétaires d’animaux de compagnie et des autres utilisateurs·rices. Cette approche illustre l’engagement à créer des parcs qui sont sûrs, agréables et écologiquement durables, tout en prenant les valeurs partagées et les enjeux communs en compte.
Pour en savoir plus sur ce sujet :
Selon notre sondage, 60 % des Villes ont indiqué que le développement de partenariats avec des organismes à but non lucratif pour la cogestion des parcs est une priorité élevée ou moyenne pour l’année à venir. Cet engouement marqué n’est pas si surprenant étant donné les avantages qu’offrent les modèles de gouvernance collaborative, allant du renforcement de l’engagement communautaire à l’amélioration de la gestion, à une époque où les ressources municipales d’entretien sont limitées.
Néanmoins, les rouages de ces dispositifs demeurent souvent mystérieux. Les rôles et responsabilités, les sources de financement, les processus décisionnels et les structures de participation communautaire ne sont que quelques-unes des variables qui définissent les différentes manières dont ces partenariats se concrétisent.
À Saskatoon, Meewasin Valley Authority* offre un exemple de la façon dont la gouvernance collaborative peut être mise en œuvre dans un grand parc urbain. S’étendant sur environ 6 700 hectares, la vallée de Meewasin est un trésor au sein de Saskatoon qui comprend des terres des deux côtés de la rivière Saskatchewan Sud, 60 kilomètres de réseaux de sentiers et une vaste biodiversité.
Il s’agit là d’une exception, non seulement en raison de sa taille, mais aussi de la structure unique de son mode de gouvernance. La vallée de Meewasin est gérée par trois partenaires principaux : la Ville de Saskatoon, l’Université de la Saskatchewan et la province de la Saskatchewan.
Meewasin Valley Authority, un organisme à but non lucratif, constitue l’organe qui permet aux trois partenaires de travailler de concert dans la gestion du parc. L’organisme a été créé en 1979 à la suite de l’élaboration d’un plan conceptuel sur 100 ans, qui définissait une vision de gouvernance collaborative pour permettre un processus de prise de décisions intégré. Cela revêt une importance cruciale étant donné la complexité du paysage du parc, composé de terrains détenus par des propriétaires privé·es, des universités, des Premières Nations, le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial ainsi que de nombreuses municipalités.
De nos jours, l’organisme à but non lucratif dispose d’une équipe de personnel chargée de la gestion quotidienne du parc, de la programmation du parc, de l’engagement communautaire et de la préservation du parc, ainsi que d’un conseil d’administration composé de quatre représentant·es de chaque partenaire. Le Conseil met l’accent sur sa politique à travers cinq comités : le Comité du développement [Development Review], le Comité de conservation [Conservation Advisory], le Comité de conception [Design Advisory], le Comité de formation [Education Advisory] et le Comité du fonds de développement [Fund Development].
L’établissement de rôles et de responsabilités clairement définis au moyen de protocoles d’entente a été la clé du succès de Meewasin, tout comme le perfectionnement des éléments du partenariat au fil du temps. Le modèle de financement, par exemple, a évolué au cours de l’histoire de Meewasin pour refléter la réalité des demandes accrues de fonds publics. En complément du financement de base, Meewasin a diversifié ses sources de revenus grâce aux collectes de fonds, aux subventions, aux contrats dans le cadre de ses domaines de compétence, à un fonds de dotation, à la programmation payante et aux campagnes de financement pour des projets de grande envergure.
En se projetant vers l’avenir, Meewasin étend sa collaboration avec des partenaires à travers le pays et approfondit ses relations avec les Premières Nations. Meewasin participe présentement à une étude de préfaisabilité avec Parcs Canada pour explorer son potentiel en tant que parc urbain national. Il fait également partie du réseau Parcs Cœur vital des Ami·es des parcs, une communauté d’expertise nationale qui permet aux représentant·es de grands parcs urbains dotés de structures de gouvernance complexes d’échanger sur les défis et les apprentissages et de s’engager dans la résolution collaborative de problèmes.
Alors que de nombreuses Villes s’efforcent d’implanter de « nouveaux » parcs dans des zones urbaines denses, une initiative montréalaise met en évidence le potentiel du partenariat pour tirer parti de ce qui existe déjà.
Situé dans l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce à Montréal, le Corridor écologique Darlington a vu le jour grâce à Alexandre Beaudoin, conseiller en biodiversité à l’Université de Montréal. L’objectif du projet était de créer un bras de verdure entre le Mont-Royal et l’environnement urbain, en fournissant de nouvelles voies de passage pour la faune et les habitant·es de la ville.
En reliant ensemble une mosaïque d’espaces situés le long d’une ancienne voie ferrée, le projet permet de créer un couloir vert cohérent à partir de terrains fragmentés par des propriétés privées, tout en se basant sur la collaboration.
Le Corridor écologique Darlington utilise un modèle de cogestion innovant impliquant diverses parties prenantes. En réunissant des établissements universitaires, des organisations de la société civile, des organismes sans but lucratif, des expert·es et des habitant·es du quartier, le projet répond à plusieurs priorités au sein d’un même projet qui profitera à la population et à la nature.
Le concept de cogestion repose sur la collaboration avec un réseau de partenaires dont les rôles et les responsabilités ont été définis dans le cadre d’accords de gestion. Selon ce modèle, Éco-pivot joue le rôle de fiduciaire et fournit un soutien administratif et une supervision. L’Université de Montréal apporte son savoir académique, avec actuellement 19 étudiant·es de maîtrise se consacrant au projet et façonnant son évolution. L’arrondissement joue un rôle central en mettant à disposition une personne dédiée pour que le projet s’inscrive dans le cadre institutionnel de l’arrondissement. Cet engagement tangible de la municipalité légitime l’importance du projet auprès des habitant·es et veille à ce qu’il réponde à des objectifs plus larges.
Le modèle de gouvernance du Corridor écologique Darlington se distingue par sa capacité d’adaptation. Au fil du temps, grâce à la participation de la population et des partenaires, le projet a élargi sa mission et assumé un rôle plus important pour répondre aux défis sociaux du quartier. Le partenariat avec Multi-Caf, une organisation locale axée sur la lutte contre l’insécurité alimentaire dans le quartier, illustre cette évolution. L’organisation a créé un potager aménagé en partenariat avec le YMCA afin d’initier les jeunes à l’agriculture urbaine et au jardinage. Cette collaboration met en évidence la manière dont le corridor est passé d’une initiative axée sur des enjeux écologiques à un projet polyvalent répondant aux problématiques sociales urgentes des habitant·es.
Le Corridor écologique de Darlington a inspiré la création d’autres corridors écologiques dans d’autres quartiers de la ville, conduisant à une initiative similaire dans l’arrondissement du Sud-Ouest. À la suite du tout premier budget participatif de l’arrondissement, l’un des projets retenus a été un corridor écologique reliant l’arrondissement du Sud-Ouest à celui de Lasalle.
Le succès du modèle de Darlington montre la corrélation qui existe entre la mise en relation de divers partenaires et la connexion des espaces verts, offrant ainsi aux Villes une nouvelle voie pour créer des parcs sans dépendre uniquement d’une stratégie d’acquisition de terrains.
Lors d’un récent sondage menée par les Ami·es des parcs auprès de participant·es à des programmes d’intendance dans de grands parcs urbains, 97 % des personnes interrogées ont déclaré que l’intendance contribuait à leur bien-être mental et 90 % à leur santé physique. Cependant, notre sondage a également laissé entrevoir d’importantes lacunes dans l’accès à ces avantages, les participant·es s’identifiant de manière disproportionnée comme des femmes cisgenres, des personnes valides et des personnes de race blanche.
À North Vancouver, la ville a constaté des lacunes similaires dans son programme City Park Stewards*, une initiative municipale mise en place en 2001 qui propose des activités mensuelles de bénévolat, au cours desquels les habitant•es peuvent participer, telles que l’arrachage de plantes envahissantes, la plantation d’espèces indigènes et des ateliers éducatifs. Pour aider à attirerles groupes sous-représentés, la municipalité a sollicité une subvention de 5 000 $ à BC Healthy Communities, destinée à à soutenir les avantages préventifs pour la santé de ces communautés.
« Nous avons fait une demande en partant de l’idée que nous pourrions renforcer la cohésion communautaire et le sentiment d’appartenance grâce au programme de gestion des parcs en favorisant l’inclusivité et la diversité. »
Anu Garcha, Assistante de planification à la Ville de North Vancouver.
Lorsque la subvention a été accordée, la municipalité a lancé des initiatives de sensibilisation auprès d’organisations desservant des populations diversifiées, notamment des citoyen·es mal logées, des nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants ainsi que des jeunes à risque, et au travers d’autres programmes municipaux, tels que les cours d’anglais à la bibliothèque publique.
« Établir ces relations est nécessaire, car cela nous permet de tisser des liens avec différentes personnes au sein de ces communautés. »
Anu Garcha
Afin de surmonter ces obstacles, la Ville privilégie une approche mettant l’accent sur une facilité de participation et la collecte continue de commentaires pour favoriser les améliorations constantes.
Le processus implique que le personnel municipal se rende dans chaque organisation pour présenter le programme à leurs membres et les avantages d’y participer. La Ville met ensuite en place un événement de gestion sur mesure, conçu spécifiquement pour les membres de cette organisation. Cette première immersion dans le programme sert de brise-glace, encourageant les participant·es à se sentir à l’aise pour s’inscrire à des événements futurs ouverts au grand public.
À la fin des événements, le personnel de la municipalité invite les participant·es à partager leurs impressions lors d’un entretien de départ volontaire.L’entretien aborde des questions sur le ressenti des participant·es en matière d’accueil et d’inclusion, l’effet des événements sur leur sentiment de connexion avec autrui et avec l’environnement ainsi que leurs suggestions pour améliorer la situation. Il convient de souligner que les personnes qui participent à ces entretiens reçoivent des honoraires en guise de reconnaissance pour leur temps et leurs idées.
Les participant·es ont fait part de multiples bénéfices découlant du programme, comme la découverte de nouveaux espaces verts, l’approfondissement de leur compréhension de l’écologie locale et la création de nouvelles amitiés.
Le personnel municipal s’inspire de ces entretiens pour continuer à maximiser ces avantages, a déclaré Angela Negenman, coordonnatrice environnementale à la Ville de North Vancouver.
« Pour les personnes itinérantes, peut-être que cela pourrait leur permettre de décrocher un emploi dans le domaine de l’aménagement paysager? En découvrant ces informations grâce à cette méthode, nous pourrions perfectionner le programme. »
Angela Negenman, Coordonnatrice environnementale à la Ville de North Vancouver
Les discussions ont également mis en lumière des obstacles significatifs. Par exemple, le personnel municipal a découvert que se rendre aux événements peut être un défi, non seulement en termes d’accès aux transports, mais aussi à l’idée de s’aventurer dans de nouvelles zones de la ville. En réponse, la municipalité a mis à la disposition des participant·es des billets de bus gratuits. Dans la mesure du possible, un membre de l’équipe de l’organisation partenaire les accompagne jusqu’au parc.
« Je n’aurais jamais songé [à ces obstacles] s’ils ne nous avaient pas été signalés. C’est vraiment révélateur. »
Angela Negenman
Une autre leçon que nous avons tirée est que la sensibilisation est plus efficace « dans le monde réel », c’est-à-dire grâce à des affiches et des visites en personne et cela doit être fait de manière constante, étant donné que de nombreuses organisations connaissent des changements constants. À titre d’exemple, les personnes venant d’un refuge local ne restent souvent que pour de courtes durées. Les avantages du programme d’intendance ne sont pas réservés qu’aux participant·es. Pour la Ville, le programme revêt une importance cruciale en matière d’éducation du public, de développement de pratiques de préservation durables et de restauration des zones naturelles dégradées. Un autre avantage inattendu est l’amélioration du moral au sein du personnel des parcs. Angela a noté que pour le personnel des opérations impliqué dans le programme, s’engager directement avec la communauté et assister à l’éducation publique en pleine action « leur donne une perspective différente sur le travail ».
Une autre leçon que nous avons tirée est que la sensibilisation est plus efficace « dans le monde réel », c’est-à-dire grâce à des affiches et des visites en personne et cela doit être fait de manière constante, étant donné que de nombreuses organisations connaissent des changements constants. À titre d’exemple, les personnes venant d’un refuge local ne restent souvent que pour de courtes durées.
Les avantages du programme d’intendance ne sont pas réservés qu’aux participant·es. Pour la Ville, le programme revêt une importance cruciale en matière d’éducation du public, de développement de pratiques de préservation durables et de restauration des zones naturelles dégradées.
Un autre avantage inattendu est l’amélioration du moral au sein du personnel des parcs. Angela a noté que pour le personnel des opérations impliqué dans le programme, s’engager directement avec la communauté et assister à l’éducation publique en pleine action « leur donne une perspective différente sur le travail ».
Ce sont des bénéfices qu’Angela comprend de manière intime : « c’est vraiment inspirant et cela m’épanouit. »
De plus en plus de Villes du Canada accordent la priorité à la naturalisation des parcs existants. Transformer des espaces bien entretenus dans les parcs en prairies naturelles offre de nombreux avantages, dont l’augmentation de la résilience climatique, de la biodiversité et de la connexion avec la nature pour les citadin·es.
Cependant, ces projets se sont également révélés controversés. Par exemple, le projet pilote « sans tonte [no-mow] »* de Vancouver, qui a permis la naturalisation de certaines sections de parcs, a suscité l’opposition de quelques citadin·es qui considéraient ces espaces comme négligés, un défi auquel de nombreuses autres villes du Canada ont également été confrontées.
Karley Cianchino se passionne pour la naturalisation des parcs. En tant que spécialiste des projets environnementaux pour la Ville de Brampton, Karley a pour mission de concevoir des parcs en étroite collaboration avec les communautés, en mettant l’accent sur la nature.
La Ville de Brampton accorde la priorité aux projets de naturalisation grâce à sa stratégie Eco Park*, unique en son genre. Il s’agit d’une stratégie à l’échelle de la Ville qui intègre des principes visant à préserver et à valoriser à la fois le patrimoine naturel et culturel. La stratégie intègre un outil pratique pour comprendre comment planifier des espaces, en les situant sur une échelle allant des systèmes hautement naturalisés aux systèmes sociaux très performants, tout en reconnaissant que la plupart des espaces se situent quelque part entre les deux.
La Ville utilise également un système de notation qui classe les parcs en fonction de leurs attributs sociaux, culturels et environnementaux. Cette méthode permet ensuite à la Ville de déterminer quelles améliorations sont nécessaires et où.
« Si un parc obtient un faible score environnemental, nous chercherons des opportunités pour faire avancer les travaux de restauration »
Karley Cianchino, Spécialiste des projets environnementaux pour la Ville de Brampton
Même si elles sont excellentes, les stratégies ont tendance à ne pas être mises en application, recueillant la poussière sur une étagère. Pour éviter que cela ne se produise, Karley a révélé qu’elle était fortement impliquée dans la coordination de son équipe interne, notamment lors des réunions Eco Park bimestrielles, ainsi que lors de « conversations informelles » avec ses collègues au sujet de nouveaux projets et de la façon de mettre en œuvre les objectifs Eco Park. Par exemple, si un parc fait l’objet de rénovations, cela pourrait être l’occasion d’entreprendre des travaux de naturalisation en même temps. Cette stratégie vise à minimiser la mobilisation citoyenne redondante et l’allocation de ressources, tout en favorisant la synergie entre les projets.
Néanmoins, tous ces projets ne se déroulent pas sans encombre. Récemment, la Ville a rendu une grande section du Dearbourne Park plus naturelle, un parc très fréquenté du quartier. Cela constitue une première pour la Ville dans le cadre de son programme de naturalisation. La réaction n’a pas été positive, affirme Karley, les gens faisant remarquer qu’ils avaient perdu de l’espace au sein du parc qu’ils utilisaient auparavant pour d’autres activités.
La municipalité a organisé une réunion communautaire avec les citadin·es qui ont choisi un espace plus petit de 10 000 pieds carrés dans le parc pour en faire un habitat adapté pour les pollinisateurs et qui serait géré par le groupe communautaire créé par Karley, avec le soutien continu de la Ville. Karley a partagé ses projets pour l’avenir, dont son souhait de mettre en place un système de codes QR dans les endroits identifiés pour une éventuelle naturalisation, incitant les citadin·es à informer la Ville de leur utilisation actuelle de l’espace.
Soutenir les intendant·es communautaires sera un élément clé du succès continu du projet. Avec l’aide de bénévoles, Karley a supervisé le premier « bioblitz » du groupe, au cours de laquelle les citadin·es ont évalué le nombre de pollinisateurs avant la plantation d’espèces indigènes cet automne. Karley collabore également avec le groupe pour discuter des actions que les gens peuvent entreprendre dans leur propre jardin pour soutenir les efforts de naturalisation. Au cœur de la stratégie Eco Park se trouve une série d’habitats interconnectés et de corridors verts,
« Et ce n’est pas quelque chose que l’on peut réaliser uniquement avec des terrains publics. Il est essentiel que nous informions les propriétaires fonciers et les aidions à renforcer leurs compétences afin de naturaliser leurs espaces d’une manière qui leur convienne »
Lectures complémentaires :
Depuis quatre ans, la Commission des parcs de Vancouver met en œuvre son plan directeur VanPlay qui guidera la gestion de ses parcs et loisirs pour les 25 prochaines années. En abordant les questions d’équité, de croissance de la population et de changements démographiques, cette stratégie prépare le terrain pour les investissements dans les espaces verts et permet à la Ville de répondre aux besoins émergents.
Si la Ville compte aujourd’hui plus de parcs qu’il y a 25 ans, la densification rapide s’est traduite par une diminution d’un tiers de l’espace de parc par personne. Pour relever ce défi, le plan directeur offre une série d’outils afin d’améliorer la prise de décision, en tenant compte de la diversité des besoins et des groupes d’utilisateur·trices.
Cette stratégie se distingue des autres par la prise en compte de principes d’équité, comme l’étude de facteurs tels que l’intersectionnalité, les privilèges et l’oppression. VanPlay repose sur une volonté de corriger les inégalités historiques en matière d’accès et de qualité des parcs dans les différents quartiers. Cette stratégie positionne ainsi la Ville de Vancouver comme un leader dans ce domaine.
Elle utilise des données géospatiales pour identifier les zones mal desservies qui nécessitent des investissements accrus dans leurs parcs. Ces zones, connues sous le nom de « Zones d’initiative », sont déterminées à partir d’une analyse de trois facteurs clés : le manque d’accès aux parcs, la demande pour des loisirs présentant une réduction des barrières et la couverture forestière. Avec la possibilité d’ajouter des facteurs supplémentaires au fil du temps, comme le revenu, la mobilisation citoyenne, les investissements financiers et les données démographiques, la Commission des parcs peut mieux déterminer les différents besoins et cibler efficacement les diverses politiques clés à mettre en œuvre.
La stratégie concernant la gestion des eaux constitue une priorité importante pour VanPlay. Pourtant réputée pour son front de mer et ses plages, Vancouver a malheureusement enterré 91 % de ses cours d’eau urbains. VanPlay entend donc améliorer la biodiversité et la gestion des eaux de pluie en exhumant ces cours d’eau et en leur redonnant vie. Cette initiative permet à la fois de créer davantage d’espaces naturels en ville, d’offrir au public de nouveaux aménagements tout en contrôlant les eaux de pluie en cas d’orage. Il s’agit d’un grand pas en avant pour la biodiversité et la capacité à résister aux changements climatiques.
Parlons maintenant des rues qui jouent un rôle crucial dans l’espace public des municipalités. À Vancouver, les rues occupent 32 % de la superficie de la ville, contre 11 % pour les parcs. Afin de tirer parti de ce potentiel inexploité, VanPlay encourage la transformation des rues en espaces publics. En collaboration avec les services d’urbanisme et d’ingénierie, le plan directeur propose notamment la création de mini-parcs, le barrage de certaines rues et l’activation des ruelles afin de répondre à la demande croissante en espaces publics de la population.
VanPlay accorde aussi une grande importance à la connectivité. La Ville de Vancouver est fière de posséder le plus long sentier continu en bord de mer du monde : l’emblématique Seawall de 28 kilomètres. S’inspirant de cet atout, VanPlay vise à élargir le réseau de pistes cyclables et de sentiers piétonniers de la Ville. Le plan directeur introduit également des « améliorations du réseau », comme des stations de réparation de vélos, des panneaux d’orientation, des lampadaires et des bancs. Ces éléments améliorent non seulement la connectivité, mais aussi la sécurité, l’utilité et l’expérience en général des usager·es entre les différentes destinations.