Les points clés sur les liens entre la biodiversité, le bien-être et l’inclusion

Ressource | décembre 9, 2020

Découvrez les 7 points clés de notre webinaire « Approfondir la conversation sur la conservation : quel est le lien entre biodiversité, bien-être et inclusion? ». Ce webinaire fait partie de notre série intitulée « Les 7 Questions : Le futur des parcs et des lieux publics ».

Le 25 novembre, Les Amis des parcs a organisé un webinaire intitulé « Approfondir la conversation sur la conservation : quel est le lien entre biodiversité, bien-être et inclusion?*». Ce webinaire a abordé les points clés suivants qui, nous l’espérons, inciteront les citoyens et les organisations à maximiser le potentiel de leur quartier.

Ce webinaire fait partie de notre série intitulée « Les 7 questions : le futur des parcs et des lieux publics ». Les intervenants du webinaire étaient Nadha Hassen*, Doctorante titulaire d’une Bourse Vanier spécialisée en santé publique, Don Carruthers Den Hoed, chercheur principal et responsable du Canadian Parks Collective for Innovation and Leadership, Jennifer Rae Pierce*, Directrice des partenariats et de l’engagement, Urban Biodiversity Hub, et Doctorante, School of Community and Regional Planning, UBC, et Joce Two Crows Tremblay, Travailleur de la Terre, Indigenous Land Stewardship Circle.  Ce webinaire était animé par Jake Tobin Garrett, responsable des politiques et de la planification chez les Amis des parcs.

  1. L'importance de la nature en ville

    La biodiversité représente la diversité de la vie sur Terre. Les intervenants ont déclaré que la biodiversité et la nature ne font qu'un.

    La biodiversité est souvent présentée comme étant bénéfique pour l'Homme. Toutefois, plusieurs intervenants ont indiqué que l'Homme ne devait plus être au centre de cette problématique et qu’il fallait à la place élargir notre point de vue pour englober tous les êtres vivants, humains et non humains.

    Don a déclaré que la biodiversité en ville permettait de « profiter de la nature à proximité de chez nous », et avait des avantages pour la santé mentale et physique des êtres humains et des autres êtres vivants, même dans un paysage artificiel.

    Les parcs urbains, plus ou moins grands, permettent aux citadins de découvrir tous les bienfaits de la nature pendant les 4 saisons.

  2. La qualité avant la quantité

    La biodiversité peut se développer dans des espaces de toutes les tailles.

    Que ce soient des aires protégées de plusieurs hectares ou un petit square de quartier, la taille de l'espace n’empêche pas ses usagers d’en ressentir les effets bénéfiques sur leur bien-être.

    Comme l'a souligné Nadha, ce qui compte, c'est l'expérience que l’on fait de cet espace et sa qualité. Don a dit qu’il fallait respecter les lieux favorisant la biodiversité ainsi que les êtres humains et les espèces qui y vivent. Il s’agit des seuls endroits, en particulier les zones sauvages, où les êtres humains n’exercent pas leur contrôle sur la nature, mais peuvent au contraire en découvrir tous les mystères.

    « Les parcs sont les endroits où l'on apprend à aimer la vie », dit-il.

  3. La verdure est partout

    Lorsque l'on pense aux parcs en ville, ce qui nous vient d’abord à l'esprit sont souvent les espaces naturels clos du paysage urbain.

    Jennifer suggère de voir plutôt la nature comme faisant partie intégrante de la matrice urbaine et non pas seulement dans ce que nous appelons les « parcs ».

    Lors de la conception et de la mise en œuvre d'une stratégie sur la biodiversité, il faut tenir compte de l'ensemble des espaces qu’offre une ville : que ce soient les parcs, les rues ou les complexes résidentiels. Les espaces petits ou grands, et tout ce qui se trouve au milieu, jouent un rôle vital pour la biodiversité en ville.

  4. La COVID-19 a créé des circonstances que nous ne pouvons pas ignorer

    En parlant de la manière dont la pandémie a affecté (et continuera d'affecter) leur travail, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'agir. Le lien entre la nature, le bien-être et la santé n'a jamais été aussi évident.

    L'année écoulée a mis en lumière l'importance de la nature et la façon dont elle agit sur notre mental, notre santé physique, notre connaissance de nous-mêmes, notre psychisme et notre sentiment d'appartenance et de communauté.

    Alors que nous envisageons l’avenir, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'agir. « Ce n'est pas le moment d’être frileux, mais plutôt de passer à l’action », a dit Jennifer.

    Les points clés à garder en mémoire :

    • Comment pouvons-nous améliorer l'accès à des espaces naturels de qualité? Quelles sont les personnes privilégiées les plus susceptibles d’être en contact avec la biodiversité et comment pouvons-nous en faire profiter davantage de personnes
    • Réfléchissez à ceux qui prennent les décisions dans votre travail. Comment pouvons-nous donner davantage la parole à d’autres types de personnes dans le processus de prise de décision?
  5. Se reconnecter aux émotions

    La biodiversité est arrivée à un point où elle semble être devenue une affaire de spécialistes, qui l’observent principalement d’un point de vue objectif, scientifique et dans une perspective de conservation.

    Toutefois, plusieurs intervenants ont parlé de la nécessité de repenser la biodiversité en étant attentifs à nos liens émotionnels et spirituels avec la Terre et les autres êtres vivants.

    Jennifer souligne notamment que le domaine de la biodiversité est né d'un « amour du vivant » et nous incite à « nous reconnecter à nos émotions ».

  6. Qui bénéficie le plus d’espaces naturels de qualité et respectueux de la biodiversité en ville?

    La COVID a amplifié les inégalités raciales et sociales déjà existantes dans l'accès à des espaces naturels de qualité en ville.

    Comme l'a souligné Nadha, la perception et l’expérience sont différentes pour chacun. Lorsque nous parlons des parcs, nous devons penser à la manière dont notre propre vécu influence notre perception et notre expérience des lieux publics.

    Alors que nous réfléchissons à l’avenir, Nadha a suggéré de réévaluer et de réimaginer nos méthodes de conception, en faisant preuve de plus d'empathie, en favorisant un sentiment d'appartenance et en donnant la parole à d’autres types de personnes dans le processus de décision.

    Réflexion : Qui bénéficie le plus des espaces naturels de qualité et respectueux de la biodiversité en ville, et donc de leurs avantages pour la santé mentale et physique?

    Cette question a soulevé d’autres réflexions, comme :

    • Comment pouvons-nous tirer parti des parcs et des espaces naturels pour lutter contre l'insécurité alimentaire?
    • Qui sont ceux qui ont le privilège de percevoir les lieux publics comme des lieux de détente?
    • Comment intégrer la question de l’intersectionnalité dans la conception des lieux publics?
    • Quels sont ceux qui font partie des processus de conception et de décision et identifient des solutions?
  7. La domination des blancs dans les parcs et la relation des Autochtones à la terre

    À la fin du webinaire, Joce a parlé des relations des Autochtones à la terre à Toronto, notamment à High Park. Joce a parlé des 13 documents qui ont été remis à la Ville de Toronto, dont les conclusions de la Commission Vérité et Réconciliation.

    Ces documents ont présenté des conclusions qui « réitèrent l'importance pour les peuples autochtones de conserver leurs liens avec la terre afin de préserver leurs us et coutumes, leurs rituels et leurs langues. Sans accès à la terre, la pérennité de toutes ces choses n’est pas garantie ».

    Pendant ses 15 années de travail à High Park, Joce s’est efforcé de sensibiliser les conseillers de la Ville de Toronto sur l'histoire et les liens forts des Autochtones avec cet endroit. Néanmoins, Joce a souligné que certains espaces dans le parc avaient été consacrés pour la pratique du sport, pour les chiens et pour le stationnement, mais qu’aucun n’avait été désigné pour les coutumes Autochtones. High Park est une terre sacrée ancestrale qui était autrefois le lieu de rassemblement de plus de 50 nations. Le parc abrite toujours plus de 50 monticules sacrés ainsi que des sentiers ancestraux.

    Joce a répété qu’aucune référence à cela n’était faite à High Park, que ce soit sur des cartes ou des panneaux. Joce a appelé les personnes en charge de la conception, de la gestion et de l’entretien des parcs et des espaces naturels à réfléchir à ceux qui sont assis à la table des négociations et à ceux qui manquent à l’appel.

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    Regarder le webinaire en entier (uniquement disponible en anglais)

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    Ce webinaire est généreusement financé par la Fondation RBC

     

     

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