Skip to content

Le programme des bourses TD Ami·es des parcs est une initiative nationale qui permet de tisser des liens essentiels entre les citadin·es et les parcs. 

Chaque année, nous soutenons plus de 70 groupes citoyens dans 21 zones urbaines à travers le Canada en les aidant à dynamiser leurs parcs locaux grâce à des événements rassembleurs. Des ateliers sur les plantes médicinales autochtones aux randonnées nature, nous aidons les citoyen·nes engagé·es à organiser des événements qui rassemblent autour de thématiques sur la durabilité, l’éducation et l’intendance environnementale.

Besoin d’inspiration pour votre événement dans les parcs ? Découvrez trois initiatives remarquables rendues possibles grâce aux bourses TD Ami·es des parcs en 2024 ! 

Ancrer la communauté francophone de Vancouver dans la nature

Au cœur du quartier Downtown Eastside de Vancouver, La Boussole est un organisme francophone à but non lucratif qui aide les personnes marginalisées ou en situation de précarité à accéder à des services de santé, au logement et à des emplois en français, tout en sensibilisant le public à ces problématiques.

En 2024, grâce à la bourse TD Ami·es des parcs, La Boussole s’est donné pour mission de lever les obstacles qui privent les résident·es du Downtown Eastside d’un accès à la nature en milieu urbain. Entre coût du transport et stigmatisation des personnes sans-abris dans les espaces verts, les barrières sont nombreuses. L’organisme a ainsi mis en place des expériences immersives et ressourçantes, conçues pour favoriser le bien-être mental et social des participant·es.

L’organisme a organisé deux événements marquants. La première activité, une randonnée guidée sur le sentier Pacific Spirit, a permis aux participant·es d’explorer la forêt tout en approfondissant leurs connaissances sur la préservation de l’environnement, les droits des peuples Autochtones et la justice climatique. Lors de la seconde activité, une séance d’éco-art-thérapie au parc Stanley, les participant·es ont laissé libre cours à leur imagination en concevant des œuvres à partir d’éléments naturels, tout en veillant à préserver l’environnement.

« Ces événements sont essentiels pour notre public, car le Downtown Eastside est un milieu très urbanisé, expliquent les animateur·trices de La Boussole. En été, la chaleur accablante isole encore davantage la population de la nature ».

Leur engagement a permis à 28 participant·es de tisser des liens entre elles/eux et avec leur environnement grâce à des expériences ressourçantes en forêt. 

Des personnes créant un collage de nature avec des arbres tombés et des feuilles.
Événement « Éco art-thérapie » au parc Stanley, Vancouver. Crédit : La Boussole.

J’ai beaucoup apprécié cette sortie en forêt. C’était sympa de retourner dans le Pacific Spirit Parc, ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé. J’adore les odeurs de forêt, les odeurs de pin et c’était cool de faire la balade avec Aloïs parce qu’il y a plein de choses qu’on a appris que je ne savais pas. D’être avec tout le groupe, chacun a pu partager un peu ses petites anecdotes, les petites informations qu’il avait de son côté donc c’était une super expérience. »

Participant·e à l’événement

Apprendre ensemble grâce à une « école populaire »

LifeSchoolHouse* est un réseau d’écoles communautaires basées sur le troc qui favorise le partage de compétences en Nouvelle-Écosse. Ces « folkschools », véritables écoles de savoirs partagés, transforment des espaces informels en lieux d’apprentissage où les voisin·es endossent le rôle d’enseignant·es et transmettent leurs connaissances dans une atmosphère conviviale. 

L’objectif ? Briser les barrières financières liées à l’éducation et renforcer les liens de voisinage. En 2024, grâce à la bourse TD Ami·es des parcs, l’équipe de LifeSchoolHouse à Spryfield, en Nouvelle-Écosse, a organisé deux événements extérieurs gratuits axés sur l’éducation environnementale, la durabilité et la gestion des espaces verts.

Ces expériences immersives comprenaient des randonnées guidées, et ont réuni 43 participant·es de tous âges, accompagné·es par 16 enseignant·es bénévoles. Plongées au cœur de la nature, les participant·es ont appris à identifier les espèces locales et adopté des pratiques respectueuses de l’environnement.

Au retour de leur randonnée, les groupes ont savouré un repas préparé avec des produits locaux, avant de conclure la journée par une opération de nettoyage du parc, un geste concret pour préserver leur environnement.

« On passe devant ces parcs sans vraiment les voir, alors qu’ils regorgent de trésors insoupçonnés ! »

Participant·e à l’événement

Des enfants écoutant un guide environnemental près d’un lac.
Spryfield Community Lunch, Learn and Care à Halifax. Crédit : LifeSchoolHouse.

« Merci infiniment pour cet événement ! On savait que ce serait sympa, mais c’était bien au-delà de nos attentes. L’accueil chaleureux de chacun a rendu l’expérience encore plus belle, surtout avec l’énergie débordante des enfants ! » Voir mon enfant accueilli avec tant de bienveillance a été très rassurant et nous avons vraiment eu le sentiment de faire partie d’une communauté. »

Participant·e à l’événement

Renouer avec la terre pour avancer vers la Vérité et la Réconciliation

La Kapabamayak Achaak Healing Forest de Winnipeg* est un mémorial vivant dédié aux enfants Autochtones affecté·es par le système des pensionnats. Deuxième forêt de guérison créée au Canada, elle fait partie d’un réseau grandissant de sites liés à l’Initiative nationale forêts de la guérison*. 

Espace de recueillement et d’enseignement, cette forêt en plein air est un lieu où les Aîné·es transmettent leurs savoirs et animent des cérémonies. Depuis sa création en 2017, ses gardien·nes y ont organisé de nombreuses activités éducatives et spirituelles. 

En 2024, grâce à leur bourse TD Amis des parcs, l’équipe a collaboré avec des écoles locales pour réunir enfants et éducateur·trices afin de réfléchir sur la Vérité et la Réconciliation ainsi qu’à l’importance de la conservation de l’environnement. Cette expérience d’apprentissage en pleine nature intégrait les connaissances autochtones, révélant aux enfants les vertus thérapeutiques du lien avec la terre et les plantes ancestrales comme la sauge qui pousse dans la forêt. 

En 2024, ces deux événements ont rassemblé plus de 300 personnes, incluant des étudiant·es, des enseignant·es et d’autres membres de la communauté, autour d’un repas traditionnel composé de bannock et de confiture. 

Un grand groupe d'enfants rassemblés autour d'un feu sacré, portant un t-shirt orange.
Événement « Land, Learn, Heal : Reflecting on Truth and Reconcilation » au parc St. John, Winnipeg. Crédit : Kapabamayak Achaak Healing Forest Winnipeg

« Les écoles avec lesquelles nous travaillons comptent un grand nombre d’enfants Autochtones », expliquent les organisateur·trices de l’événement. « De nombreux enfants ont des parents qui portent encore les blessures du traumatisme intergénérationnel des pensionnats. Ces événements reconnaissent leurs expériences, tout en offrant un chemin vers la guérison, guidé par les savoirs autochtones. »

Inspiré·e par ces initiatives ? 

Visitez notre page des bourses TD Ami·es des parcs pour en savoir plus sur les critères d’admissibilité et déposer votre candidature. 

Comment la réduction des espaces et des financements disponibles pour les parcs pousse les Villes à se remettre en question 

Cette étude de cas fait partie du Rapport 2023 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.

Résumé

  • Avec la raréfaction des espaces verts et des financements disponibles, les Villes cherchent de plus en plus à améliorer la qualité et la performance des sites existants.
  • Peu de Villes mesurent la qualité des infrastructures et de l’expérience des usager·es dans les parcs, alors que toutes possèdent des indicateurs pour mesurer la quantité des parcs.
  • Comparer les divers usages afin d’en tirer pleinement parti fait partie des moyens pour maximiser le potentiel des parcs existants.

Alors que les Villes s’efforcent de trouver et de financer de nouveaux espaces verts pour répondre à la croissance démographique, certaines parties prenantes affirment que la solution réside en partie dans l’amélioration de leur qualité.

Bien qu’il soit essentiel de disposer d’un nombre suffisant d’espaces verts, la qualité de ces espaces peut aussi influencer dans une large mesure leur utilisation. La recherche de qualité peut concerner les aménagements existants (ou manquants), mais aussi le sentiment de s’y sentir bienvenus et en sécurité.

« Nous devons prendre conscience que nous entrons dans une période où il sera de plus en plus difficile de créer des parcs dans le cadre des projets d’aménagement du territoire ce qui, en l’absence d’autres outils d’acquisition de terrain, entraînera une réduction des parcs par habitant·e au fil du temps », a déclaré une personne en charge de la gestion de parc travaillant pour une municipalité de l’Ontario, en faisant référence aux changements apportés à la législation provinciale de l’Ontario qui affectent la quantité de parcs obtenue par les Villes par le biais des projets d’aménagement.

Des sièges et bancs extérieurs dans un parc verdoyant.
Parc Andrée Lachappelle, Montréal, Clémence Marcastel, Ami•es des parcs, 2022

« Nous devons donc nous intéresser de plus près à la qualité et à l’utilisation de ces espaces plutôt qu’à leur quantité. »

Personne en charge de la gestion de parc

Ce gestionnaire de parc a fait remarquer que sa Ville constatait déjà une réduction de la superficie des parcs dans les demandes d’aménagement du territoire. Dans certaines zones nouvellement aménagées et à densité moyenne ou élevée, la Ville observe une réduction allant jusqu’à 60 % de la capacité à créer de nouveaux parcs. Cette réduction est encore plus flagrante dans les quartiers fortement peuplés où de plus en plus de personnes doivent partager des espaces publics de plus en plus restreints.

Tout en soulignant à quel point ce changement est préjudiciable, ce gestionnaire entrevoit également pour les Villes une occasion intéressante d’examiner de plus près leurs actifs existants et la manière de les utiliser au mieux.

Alors, en quoi consiste le fait de mettre l’accent sur la qualité?

Cela passe par exemple par le fait de veiller à ce que les parcs disposent des infrastructures dont les habitant•es du quartier ont besoin et que ces infrastructures soient en bon état. Cela passe aussi par l’étude des dimensions socioculturelles d’un parc et de déterminer si les infrastructures, les programmes et la conception du parc en général conviennent aux habitant•es du quartier.

Ces mesures semblent élémentaires, pourtant seulement 43 % des Villes ont dit mesurer la qualité de leurs parcs. Elles sont encore moins nombreuses à recueillir des données sociodémographiques sur l’utilisation de leurs parcs afin de déterminer si ces parcs répondent aux divers besoins de leurs usager·es. Dans le même temps, 100 % des Villes ont déclaré que leurs infrastructures vieillissantes et la gestion de leurs actifs constituaient un défi pour elles.

Selon l’avis d’une personne en charge de la gestion des parcs, la solution consiste notamment à revoir comment tirer pleinement parti des parcs et à faire en sorte de maximiser le potentiel des terrains et des infrastructures.

À cet égard, cette personne a noté que l’un des défis auxquels étaient confrontées les Villes en croissance est de concevoir des installations sportives de grande taille, comme un terrain de soccer ou de baseball, qui requièrent une grande superficie tout en offrant une seule utilisation possible. Selon elle, étant donné la nécessité pour les Villes de fournir davantage d’installations de ce type pour répondre à la demande, elles devront trouver des moyens d’intensifier l’usage de leurs actifs existants pendant de plus longues périodes, plutôt que de simplement chercher des endroits où construire de nouvelles installations.

Une des pistes pourrait être d’installer des dômes saisonniers au-dessus des terrains de sport afin de les utiliser toute l’année, quelles que soient les conditions météorologiques. Certaines Villes, comme North Vancouver, transforment des infrastructures désaffectées en installations répondant à la demande actuelle, comme la transformation d’une ancienne piscine en planchodrome. D’autres Villes divisent les activités entre la période chaude et la période froide, convertissant ainsi des installations autrefois destinées à une utilisation unique, comme les courts de tennis, en espaces multifonctionnels, comme des parcs à chiens sans laisse pendant les mois d’hiver.

Tous ces exemples illustrent le potentiel qui réside dans la transformation des sites existants pour garantir leur fonctionnement optimal et faire en sorte qu’ils répondent aux besoins actuels de la population.

Des personns jouant au beach volley dans un parc
Parc La Fontaine, Montréal, Clémence Condemi, Ami·es des parcs, 2022

À cet égard, cette personne a noté que l’un des défis auxquels étaient confrontées les Villes en croissance est de concevoir des installations sportives de grande taille, comme un terrain de soccer ou de baseball, qui requièrent une grande superficie tout en offrant une seule utilisation possible. Selon elle, étant donné la nécessité pour les Villes de fournir davantage d’installations de ce type pour répondre à la demande, elles devront trouver des moyens d’intensifier l’usage de leurs actifs existants pendant de plus longues périodes, plutôt que de simplement chercher des endroits où construire de nouvelles installations.

Une des pistes pourrait être d’installer des dômes saisonniers au-dessus des terrains de sport afin de les utiliser toute l’année, quelles que soient les conditions météorologiques. Certaines Villes, comme North Vancouver, transforment des infrastructures désaffectées en installations répondant à la demande actuelle, comme la transformation d’une ancienne piscine en planchodrome. D’autres Villes divisent les activités entre la période chaude et la période froide, convertissant ainsi des installations autrefois destinées à une utilisation unique, comme les courts de tennis, en espaces multifonctionnels, comme des parcs à chiens sans laisse pendant les mois d’hiver.

Tous ces exemples illustrent le potentiel qui réside dans la transformation des sites existants pour garantir leur fonctionnement optimal et faire en sorte qu’ils répondent aux besoins actuels de la population.

Recommendations

  • Veiller à ce que ces espaces soient conçus de manière à maximiser leur utilisation par tous les temps et en toutes saisons, notamment grâce à des structures ombragées, des auvents et d’autres éléments permettant de gérer les microclimats.
  • Évaluer régulièrement la qualité des parcs en examinant le nombre et l’état de leurs infrastructures, mais mener aussi des sondages auprès des habitant•es pour mieux comprendre leur expérience non observable en matière de sécurité, de confort et d’inclusion, en accordant une attention particulière aux groupes méritant l’équité.
  • Concevoir des espaces offrant une utilisation flexible, en trouvant des moyens de répondre à différents usages, en fonction de la saison ou de l’heure de la journée, et en concevant des installations pouvant être utilisées au moins de deux manières différentes.

Vous connaissez peut-être Ami·es des parcs en raison de l’un de nos programmes de microbourses, comme les Bourses TD Ami·es des parcs. Dans le cadre de ces programmes, nous octroyons une petite aide financière aux groupes citoyens et organisations sans but lucratif pour organiser des activités et des événements dans des parcs de leur quartier. 

Cela semble parfait, mais pourquoi faisons-nous cela ? Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils si importants ? Comment ces bourses s’intègrent-elles dans les objectifs plus larges de notre organisation visant à faire changer les choses dans les parcs urbains ? Cet article explore ces questions et met en lumière certaines tensions et certains défis liés à l’octroi de microbourses.

Pourquoi nous offrons des bourses

Les parcs urbains possèdent un potentiel inexploité pour favoriser le bien-être des gens, la biodiversité et la résilience climatique. Trop de personnes vivant dans des villes du Canada peinent à avoir accès à des espaces verts de qualité qui offrent des équipements et des activités enrichissant leur vie. Les quartiers comme le mien (dans la circonscription de Davenport à Toronto) sont largement exposés aux vagues de chaleur grandissantes auxquelles nous sommes confrontés en raison du manque d’arbres et d’espaces verts. Les parcs que nous possédons à l’heure actuelle sont précieux, mais il ne s’agit pas d’espaces neutres. Pour de nombreuses raisons, certaines personnes ne s’y sentent pas en sécurité et n’ont pas l’impression d’y être les bienvenues. 

L’un des premiers principes sur lequel notre organisation a été fondée est qu’en augmentant la participation du public, on améliore les parcs. Nos villes et nos quartiers foisonnent de personnes débordant d’idées, d’énergie et de talents. Celles-ci sont conscientes des possibilités qui existent pour améliorer leurs parcs et des défis spécifiques que rencontre leur quartier. En bénéficiant des ressources adéquates, ces groupes peuvent mener des activités beaucoup plus pertinentes et durables que celles lancées par des organisations tierces comme Ami·es des parcs. Voici donc la question que nous utilisons pour guider nos initiatives : Comment pouvons-nous aider les communautés locales à réaliser le potentiel de leurs parcs ?

Organiser des événements dans les parcs, un début simple mais efficace

Les groupes citoyens faisant partie de notre réseau ont des objectifs variés, que ce soit le jardinage, l’amélioration de la biodiversité ou le soutien en matière de santé mentale*. Quel que soit leur domaine de prédilection, organiser des événements dans les parcs permet d’obtenir un soutien stratégique et de sensibiliser le public aux diverses initiatives de ces groupes. À la fois réjouissants et divertissants, ces événements constituent une porte d’entrée attractive pour mobiliser le personnel municipal, d’autres habitant•es du quartier ainsi que les pouvoirs publics locaux afin de proposer de nouvelles idées pour le parc ou les habitant·es en général.

Organiser des événements dans les parcs offre également bien d’autres avantages, même quand ils ne s’inscrivent pas dans un projet de plus grande ampleur. D’après nos études et l’évaluation de nos programmes, organiser des événements dans les parcs renforce le sentiment d’appartenance et les liens sociaux des habitant•es, et leur permet de se sentir plus heureux et moins isolés. En 2024, ces liens sociaux seront essentiels pour faire face aux répercussions de la pandémie sur la santé mentale et physique et nous préparer à nous soutenir mutuellement face aux défis de la crise climatique actuelle, comme les vagues de chaleur urbaine et les inondations. 

La diversité des événements organisés par ces groupes est impressionnante : que ce soient des programmes de soutien pour les familles ayant des enfants neurodivergents dans le parc Thorncliffe de Toronto, ou des ateliers pratiques pour la culture de champignons dans la ville de Deux-Montagnes, près de Montréal. Ces événements illustrent la grande richesse des activités menées dans les parcs urbains à travers le Canada et permettent d’appeler les gouvernements et les autres parties prenantes à accroître leurs ressources et le soutien qu’ils accordent aux parcs.

Credit : Funky Fungi, bénéficiaire de la bourse TD Ami·es des parcs 2023, Montréal

Un moyen efficace de partager le pouvoir avec les groupes citoyens locaux

Grâce à ces microbourses, nous pouvons soutenir financièrement des groupes trop petits ou trop récents pour pouvoir bénéficier du statut d’organisation sans but lucratif. Bien que les montants octroyés soient modestes, ils permettent de compenser les dépenses liées au travail bénévole*, en particulier dans les quartiers à faibles revenus. Grâce à la simplicité de nos procédures de candidature et à l’élimination des obstacles habituels en matière de recherche de fonds (comme la nécessité d’avoir le statut d’organisation sans but lucratif), les groupes citoyens peuvent consacrer leur temps limité à donner vie à leurs idées, à innover et à mobiliser d’autres formes de soutien, comme celui de leur conseiller·e municipal·e. De plus, pour répondre à des problèmes plus systémiques, nous contribuons à notre niveau à mieux partager les ressources et le pouvoir dans le secteur des parcs.

L’octroi de bourses encourage également les groupes citoyens à prendre contact avec nous. Une fois le lien établi, nous pouvons leur proposer d’autres types de soutien, comme des ateliers de formation, un encadrement et une mise en relation avec d’autres groupes citoyens. Les demandes de financement de ces groupes et les conversations que nous avons avec eux nous permettent d’en apprendre beaucoup sur leurs activités, leurs besoins et leurs rêves. En 2023, nous avons proposé un dépôt de demande de financement par téléphone pour des bourses ayant un montant plus faible. Nous avons été submergés par le nombre de candidatures déposées par de nouveaux groupes. 

Dans notre sondage annuel (add link), nous avons appris que le principal besoin des groupes citoyens œuvrant pour un parc était d’obtenir davantage de fonds. Offrir des microbourses nous permet ainsi de répondre à ce besoin. Celles-ci permettent aussi de renforcer leurs capacités ainsi que nos relations avec ces groupes afin d’aider les bénéficiaires à obtenir des financements plus conséquents à l’avenir.

Comment nous octroyons ces bourses

Ami·es des parcs fournit des microbourses ou de petites compensations financières depuis 2014. Nous avons beaucoup appris au fil des années et continuons à apprendre de nouvelles choses.

Nous nous inspirons des principes de la « philanthropie basée sur la confiance » , un terme défini par Jennifer Brennan et Shereen Munshi dans cet article sur la philanthropie Autochtone* et qui cherche à transformer les relations entre les organismes philanthropiques et les organisations à but non lucratif en identifiant les inégalités systémiques et en remédiant à la mauvaise répartition du pouvoir. Bien que nous fassions partie des bailleurs de fonds de très petite taille par rapport à d’autres, nous avons à cœur d’identifier ces inégalités systémiques et ces déséquilibres du pouvoir et d’adapter nos méthodes de travail en conséquence. Pour ce faire, nous réfléchissons et travaillons en permanence sur la manière de :

fournir aux groupes citoyens souhaitant recevoirune bourse un soutien supplémentaire, comme des appels d’encadrement à la demande et des rendez-vous en personne, menés par le personnel d’Ami·es des parcs et avec d’autres groupes. Nous espérons aussi que les groupes pourront utiliser les compétences qu’ils ont acquises en sollicitant une bourse auprès d’Ami·es des parcs en les appliquant à de nouvelles demandes de financement auprès d’autres organismes.

  • réduire ou éliminer les obstacles à l’obtention de fonds en offrant aux bénéficiaires autant de souplesse que possible.
  • simplifier nos procédures et éliminer autant de contraintes que possible, en simplifiant la soumission de demandes de financement et de rapports afin de réduire le temps requis pour les réaliser.
  • augmenter le montant des bourses ou réduire les exigences pour tenir compte des répercussions de l’inflation sur les dépenses liées aux activités menées dans les parcs et permettre aux groupes citoyens d’atteindre leurs objectifs.

Credit : Markbrook Residents’ Group et Steps Public Art, bénéficiaire de la bourse inTO the Ravines 2023, Toronto

Tensions et défis

  

Favoriser des liens de confiance et une ouverture d’esprit

L’octroi de fonds engendre un rapport de force inégal entre Ami·es des parcs et les groupes qui font partie de notre réseau. Ceci peut influencer la capacité de ces groupes à nous faire part de leur avis sincère sur nos programmes. Nous faisons de notre mieux pour atténuer ce problème en séparant notre processus d’octroi de bourses de nos activités d’évaluation, mais cela pose un autre problème. 

Les groupes participant à un grand nombre de nos programmes – que ce soient les réunions pour les membres du réseau, les ateliers de formation, les conférences et d’autres événements – peuvent être particulièrement déçus quand ils se voient refuser une microbourse de notre part. Se voir opposer un refus à sa demande de bourse après avoir passé beaucoup de temps à créer des liens avec notre organisation peut être déplaisant. 

Comment pouvons-nous faire en sorte que l’octroi de fonds s’inscrive dans une relation réciproque et non transactionnelle ? Nous nous réjouissons à l’idée d’étudier prochainement des approches plus participatives* pour l’octroi des bourses en invitant les membres du public à participer à la prise de décision, ce qui pourrait nous permettre de mieux gérer ces tensions.

Aider les groupes citoyens à se développer au-delà de l’octroi d’une microbourse

Ami·es des parcs apporte son soutien aux groupes citoyens et aux OBNL œuvrant pour un parc en utilisant un modèle à plusieurs échelons. Les microbourses visent à aider ces groupes à démarrer leurs activités ou à s’établir dans leur quartier. Toutefois, il arrive que quand certains de ces groupes atteignent un certain palier, obtenir une bourse de 1 500 $ ou 2 000 $ ne justifie pas les efforts investis dans le processus de candidature. Bien que cette situation suggère que ces groupes connaissent un certain succès, cela indique aussi que les microbourses proposées par notre organisation ne répondent pas à leurs besoins. 

Nous faisons de notre mieux pour informer ces groupes sur d’autres sources de financement plus conséquentes en leur offrant notamment des ateliers sur la recherche de fonds, des rendez-vous personnalisés pour les aider à solliciter des bourses, comme celles de la Fondation TD des amis de l’environnement, et notre page sur les possibilités de financement qui comprend des liens vers des dizaines de bourses. Ces activités sont bien accueillies et appréciées par les participant·es et s’inscrivent dans notre objectif de renforcer les capacités de ces groupes plutôt que d’animer nous-mêmes les parcs urbains. Toutefois, ces activités sont plus complexes à mettre en œuvre que l’octroi d’une microbourse. Il devient plus difficile de déterminer le « succès » d’un projet et d’en parler.

Répondre à la demande avec des solutions systémiques

Avec l’expansion du réseau d’Ami·es des parcs et l’importance grandissante qu’ont prise les parcs dans la vie des gens pendant la pandémie, le nombre de personnes sollicitant une bourse a augmenté de manière significative. Par conséquent, nous sommes chaque année dans l’obligation de dire non à un plus grand nombre de personnes. Nous sommes constamment déchirés entre la volonté d’encourager un grand nombre de personnes à se mobiliser pour leurs parcs, et celle de ne pas leur faire perdre leur temps en sollicitant une bourse qu’elles ont peu de chance d’obtenir. 

Nous réfléchissons actuellement aux avantages et aux inconvénients liés à notre désir de faire bénéficier davantage de personnes de nos microbourses et à celui de proposer d’autres types de soutien aux groupes composant notre réseau. Il se peut qu’il n’y ait pas de solution parfaite. À court terme, nous allons utiliser des moyens innovants pour répondre à cette demande. Voici notamment certains changements récents et à venir concernant nos microbourses :

2021-2023 :

  • Simplification des formulaires de candidature 
  • Élimination des restrictions quant à l’utilisation des fonds 
  • Possibilité pour les groupes de bénéficier d’un appel d’encadrement
  • Possibilité pour les bénéficiaires de recevoir un dépôt direct des fonds
  • Possibilité de faire une demande de bourse par téléphone (au lieu de remplir un formulaire écrit) pour une bourse au montant plus faible dans le cadre du programme Susciter le changement à Toronto
  • Organisation de webinaires avec la Fondation TD des amis de l’environnement afin d’informer les bénéficiaires de bourse actuels et passés sur des sources de financement plus importantes.

2024 :

  • Mise en place d’un projet pilote visant à fournir des fonds supplémentaires aux groupes dirigés par des personnes en situation de handicap. Ces fonds leur permettront de collaborer avec d’autres bénéficiaires d’une bourse afin d’organiser des événements conjoints et ainsi renforcer leurs capacités mutuelles à organiser des événements inclusifs. Notre objectif est de déterminer comment aider les bénéficiaires d’une bourse à rendre leurs événements plus accessibles aux personnes en situation de handicap.
  • Augmentation des montants des Bourses TD Ami·es des parcs afin de tenir compte de l’inflation
  • Augmentation de la portée géographique du programme des Bourses TD Ami·es des parcs en ajoutant 15 nouvelles villes et 3 nouvelles provinces
  • Expérimentation d’un processus d’octroi des bourses plus participatif, dans le cadre du programme Susciter le changement à Toronto, en invitant des membres de groupes citoyens à examiner les candidatures présélectionnées et à prendre la décision finale en matière d’octroi des bourses.

Credit : IPSG et Thorncliffe Youth, bénéficiaires de la bourse Susciter le Changement Toronto 2023, Toronto

À plus long terme, notre objectif est de nous désengager de notre rôle de bailleur de fonds pour le financement des groupes œuvrant pour un parc. Nous pensons que les grandes institutions, telles que les municipalités, devraient revoir la manière dont la prise de décision et le partage du pouvoir s’opèrent dans leurs parcs et espaces publics. Elles disposent des ressources nécessaires pour apporter un soutien plus systématique et continu aux initiatives menées par les citoyen·nes. Notre but ultime est de voir les groupes composant notre réseau passer plus de temps à enrichir leur quartier et leurs parcs, et moins de temps à recueillir des fonds. Des changements systémiques doivent impérativement être mis en œuvre de manière permanente, comme la réforme des procédures d’obtention de permis pour les parcs ou l’affectation de personnel à la concertation citoyenne.

Conclusion

Pour en revenir à la question guidant nos initiatives : comment pouvons-nous aider les groupes citoyens à maximiser le potentiel de leurs parcs pour favoriser le bien-être et la résilience des habitant·es? L’octroi de microbourses pour financer des événements et activités dans les parcs fait partie des outils dont nous disposons pour les soutenir. Comme vous l’avez lu dans cet article, ces microbourses ne constituent pas la solution miracle et ne répondent pas aux besoins de tous les groupes.

Mobilisez-vous et informez-vous :

Vous êtes une organisation sans but lucratif offrant des microbourses ou en ayant offert auparavant ? Quels sont les enseignements que vous en avez retirés ? Vous êtes un membre du public ayant obtenu ou sollicité une bourse auprès de notre organisation ? Dites-nous ce que vous pensez de ces microbourses : les bons et les mauvais côtés, et ce que nous pouvons faire pour les améliorer.

Lectures complémentaires (en anglais) :