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Chaque été, les parcs de Toronto s’animent avec des expositions d’art, des concerts, du théâtre et de la danse grâce à Arts in the Parks*. Cette initiative organisée à travers la ville transforme les espaces verts publics en véritables scènes à ciel ouvert.

Présenté par Toronto Arts Foundation en partenariat avec Toronto Arts Council, la Ville de Toronto et Ami·es des parcs, ce programme unique anime des parcs dans tous les coins de la ville : que ce soient des places en béton ou des espaces verts à la végétation abondante, à Scarborough, Etobicoke ou North York.

Depuis le lancement du programme en 2016, plus de 700 000 personnes de toute la ville ont visité 78 parcs à l’occasion de plus de 2 400 événements artistiques gratuits. Ceux-ci comprennent – pour n’en citer que quelques-uns – des spectacles de tambours japonais Taiko, des fresques murales collaboratives et des performances de cirque africain!

L’ambition de notre organisation est de voir fleurir dans les villes canadiennes des parcs dynamiques favorisant la prospérité des gens et de la nature; des villes dans lesquelles toute personne – quels que soient ses revenus, son identité, ses capacités ou son âge – dispose d’un accès équitable aux avantages des espaces verts publics. 

Cependant, 33 % de la population torontoise* ne résident pas à proximité d’un centre artistique et culturel accessible à pied. Il s’agit en grande majorité de personnes autochtones, noires ou de couleur et de personnes nouvellement arrivées au Canada vivant dans les banlieues proches de la ville.

Pour combler cette lacune, Ami·es des parcs soutient le programme Arts in the Parks en sélectionnant des sites dans des zones où les programmes culturels gratuits ne sont généralement pas aussi disponibles. Ce sont aussi des endroits riches en opportunités pour animer les parcs de façon créative. 

Innovation dans la collaboration

Nous apportons aussi notre aide à Arts in the Park en nous appuyant sur notre plus grande compétence : créer du lien social entre les résident·es et avec leur parc de quartier. Afin de garantir l’adéquation de ces événements avec les besoins et les intérêts des publics concernés, nous mettons à profit, dès les premières étapes, nos liens avec les groupes citoyens œuvrant pour un parc et les leaders de quartier. Cela nous permet de concevoir des événements qui reflètent l’esprit du quartier et favorisent la participation

« Notre rôle est de créer des liens. Avant d’organiser des événements, nous essayons de réunir des artistes et des groupes citoyens, généralement dans le parc où se déroulera l’événement. Ces réunions initiales créent un espace où les idées peuvent germer ». 

Cindy Hashie, gestionnaire de projet principale à Ami·es des parcs.

Elles sont l’occasion pour toutes les personnes présentes de faire part de leurs expériences, de poser des questions et d’innover, ensemble. Les groupes citoyens apportent des connaissances précieuses, notamment sur les périodes de grande affluence dans le parc ou la langue dans laquelle les prospectus doivent être imprimés. Tandis que les artistes peuvent présenter leurs idées innovantes et apprendre ce qui importe le plus aux personnes qui fréquentent le parc tous les jours.

« Nous aidons les gens à établir des liens pour que tout le monde se sente à l’aise, écouté et respecté »

Ayesha Talreja, gestionnaire de projet à Ami·es des parcs.

Inspirer de nouveaux parcours artistiques

Pour Ayesha, l’un des aspects les plus passionnants d’Arts in the Parks est de voir comment cet événement incite les participant·es à explorer leur propre créativité.

Ana Cuciureanu en est un bon exemple : Ana s’est d’abord investie dans Arts in the Parks en tant que fondatrice de Friends of Parkway Forest Park, un groupe également soutenu par Ami·es des parcs via son programme Susciter le changement. Après avoir vu comment Arts in the Parks avait permis d’organiser des créations artistiques participatives dans son parc bien-aimé, Ana a décidé de créer son propre événement par l’intermédiaire de son collectif Splash on Earth. Pour ce faire, des artistes sensibles aux enjeux environnementaux, des conteurs et conteuses, ainsi que des résident·es du quartier ont créé des œuvres d’art publiques en utilisant de la peinture écologique fabriquée à partir de déchets alimentaires. Ana et son équipe organisent des événements dans le cadre d’Arts in the Parks depuis trois ans. Ils ont même créé une association à but non lucratif consacrée à l’action climatique innovante.

« Ana sait ce que collaborer veut dire. Elle a occupé les deux rôles : organisatrice communautaire et artiste. C’est grâce à cette perspective que nous pouvons créer des événements pertinents pour le public. »

Ayesha

D’autres, comme Christine Malec, ont emprunté un parcours semblable. Elle a d’abord participé à l’initiative InTO the Ravines organisée par les Ami·es des parcs avant de diriger aujourd’hui des programmes artistiques centrés sur l’accessibilité dans le cadre de Arts in the Parks. Son projet, Described Toronto, propose aux personnes malvoyantes des visites audio de la ville. Celles-ci sont souvent intégrées à un balado contenant des descriptions étayées de Toronto, de sa flore et de sa faune, de ses habitant·es et de sa culture.


Un groupe de personnes observant des plantes natives
Le balado Described Toronto propose une visite descriptive des jardins de Toronto.

Ces exemples nous rappellent qu’il existe une corrélation étroite entre l’espace public et l’art public. Lorsque les gens se sentent représentés dans les activités organisées dans leur parc, ils éprouvent souvent un plus grand sentiment de responsabilité vis-à-vis de leur quartier et, bien souvent, découvrent de nouvelles possibilités créatives. 

La créativité : un facteur d’attraction

Le programme de Arts in the Parks entend s’adresser à toutes et à tous. Qu’il s’agisse de tambours asiatiques ou de danse salsa, ces activités invitent les gens à bouger ensemble, sans oublier les événements plus tranquilles comme un conte raconté à l’ombre d’un arbre. Certains événements s’enracinent dans les traditions culturelles mêmes du quartier. D’autres introduisent des formes d’art nouvelles et inattendues, encore inédites dans ces quartiers. Quel que soit le support, la force de ce programme réside dans la manière de rassembler les gens et d’encourager des partenariats innovants à long terme entre les artistes et les résident·es.

Une femme asiatique jouant sur des tambours
Lancement de Arts in the Parks le 20 juin 2025. Crédit : Kat Rizza, Arts in the Parks Toronto

« Les artistes qui reviennent dans le programme d’une année à l’autre réfléchissent souvent à des façons de faire participer le public. Leur travail s’appuie sur des moyens innovants de recueillir l’opinion des résident·es et d’intégrer ces contributions dans leurs œuvres. »

Ayesha

Évidemment, il arrive que des défis se présentent : le programme change, les autorisations pour organiser l’événement prennent du temps, et toutes les collaborations ne se déroulent pas exactement comme prévu. Mais une grande attention accompagne chaque étape du processus. En cas de déplacement d’un événement, on s’assure que le parc d’origine puisse toujours recevoir une activité dédiée. L’intention reste d’honorer les relations avec les résident·es du quartier et de favoriser la participation.

À l’horizon

À l’approche du dixième anniversaire du programme, Arts in the Parks continue de croître en termes de portée et d’impact.

Nous soutenons avec fierté cette initiative qui favorise la joie, le lien social et les opportunités dans différents quartiers de Toronto. Elle accompagne aussi bien les artistes dans la création de liens forts avec le public que les groupes citoyens mobilisés autour d’un parc dans l’exploration de leur créativité.

Pour en savoir plus sur Arts in the Parks et trouver d’autres événements près de chez vous cet été, visitez artsintheparksto.org

Deux femmes se tenant devant une table Park People
Cindy et Ayesha au lancement d’Arts in the Parks 2023.


Notez-les dans votre calendrier! Voici quelques recommandations de Cindy et Ayesha pour la saison 2025 de Arts in the Parks:

From Weeds We Grow 

12 et 13 juillet, 9 août, 6 septembre 2025, 13 h 00 – 16 h 00 | parc Rowntree Mills

Explorant la corrélation entre nature, arts participatifs et bien-être, ce programme d’art public proposera des ateliers d’artisanat et d’exploration corporelle. Ils seront dirigés par STEPS Public Art et des intervenant·es locaux et autochtones, pour se reconnecter à la terre et à la rivière Humber. En savoir plus*.

Modal Music in the Park 

16 et 23 août 2025, 12 h 30 – 13 h 30 | parc R.V. Burgess 

Appréciez la musique du Moyen-Orient, de la Méditerranée, de l’Asie du Sud, et bien plus encore! Quatre groupes musicaux interpréteront de la musique modale, un système musical vieux de plusieurs siècles pratiqué par de nombreuses cultures, avec des interprétations contemporaines et de nouvelles compositions. En savoir plus*.

The Description-Rich Story Hour

27 septembre 2025, 14 h 00 – 15 h 30 | parc Lee Lifeson Art

Les artistes raconteront des histoires originales inspirées par le territoire et les œuvres d’art publiques du parc Lee Lifeson Art, en utilisant un langage descriptif et inclusif, accessible à un auditoire aveugle et malvoyant. Le public fera également l’expérience d’une visite tactile des œuvres d’art et des modèles tactiles en 3D du parc. Cet événement sera enregistré en direct et diffusé dans le balado Described Toronto. En savoir plus*.

Chaque année, lors de ses Sommets sur les parcs*, notre organisation réunit les membres engagé·es de son réseau. Il s’agit-là de citoyen·nes engagé·es, de bénévoles, d’employé·es des municipalités, d’organisations sans but lucratif, de leaders œuvrant pour les parcs et militant·es. 

Organisés à Toronto, Vancouver et Montréal, ces sommets sont bien plus que de simples événements de réseautage au niveau local. Ce sont des moments importants qui nous permettent de marquer une pause dans notre travail, de faire connaissance avec d’autres personnes et d’élargir notre perception de ce qui est possible dans nos villes.

Les Sommets d’Ami·es des parcs offrent à toute personne qui se passionne pour les parcs urbains l’occasion de rejoindre un mouvement en faveur de parcs dynamiques, inclusifs et portés par l’engagement des citadin·es.

Des personnes assises devant un panel de 4 personnes
Forum Ami·es des parcs de Vancouver, 2025. Crédit : Smiely Khurana.

Mais pourquoi organisons-nous ce genre de sommets ?

La manière dont le public utilise les parcs et s’y investit évolue profondément. Pour favoriser l’établissement de parcs urbains plus solides et adaptés à la croissance de nos villes, il est important que tout le monde puisse prendre part aux discussions que ce soit sur l’isolement social grandissant ou sur les conditions climatiques instables.

Notre organisation est précisément née de cet esprit. En 2011, un groupe de bénévoles vivant à Toronto s’est réuni autour d’une question simple, mais radicale : « Quel rôle pouvons-nous jouer pour que les parcs répondent mieux aux besoins de la population et des différents quartiers ? » Cette idée a trouvé un écho dans toute la ville, donnant naissance à un solide réseau de groupes citoyens, de programmes et de partenariats autour des parcs.

Toutefois, notre travail ne s’est pas arrêté là. En 2017, nous avons organisé notre première conférence nationale à Calgary. L’objectif était de réunir des leaders œuvrant pour les parcs venant de tout le Canada afin d’imaginer de nouvelles possibilités à l’échelle nationale basées sur la collaboration. Ce rassemblement a permis de lancer notre Réseau national, qui comprend aujourd’hui plus de 1 400 groupes citoyens dans 46 villes à travers le pays. Ce premier sommet a démontré que le potentiel des activités locales que nous avions observé à Toronto existait partout, et que ces idées pouvaient avoir un impact à l’échelle nationale.Si nous organisons des sommets, c’est parce que les parcs urbains ne sont pas seulement des espaces verts, ce sont des espaces profondément humains. En milieux urbains, ils constituent des lieux de rencontre, de culture, de protestation, de repos et de joie. Et derrière chaque parc apprécié des résident·es du quartier se cachent d’innombrables histoires d’implications civiques. Il peut s’agir de bénévoles organisant un ramassage de déchets, ou bien d’artistes animant leur parc en offrant de la musique, du mouvement et du sens.

Deux personnes parlant au niveau d'un stand de présentation
Forum des ami·es des parcs de Montréal, 2024. Crédit : Bakr ElfekkakBakr

Voilà pourquoi nous organisons des sommets : nous avons constaté par nous-mêmes que, lorsque nous nous rassemblons et partageons ces histoires, nous pouvons créer un mouvement autour des parcs qui soit vraiment porteur de changement.

Cette année, nous invitons toutes les personnes passionnées par les parcs urbains à participer à notre Sommet des parcs à Toronto qui aura lieu le samedi 14 juin, de 12 h à 18 h, au centre culturel Daniels Spectrum. Venez écouter des témoignages de collaborations innovantes et rencontrer les personnes qui façonnent l’avenir de nos parcs urbains. Entre chaque intervention, vous aurez le temps de vous restaurer, de visiter les stands interactifs des différents groupes et de partager vos propres expériences en tant que membre de ce réseau en pleine expansion.

Ange Loft, une artiste interdisciplinaire, est notre conférencière principale. Elle nous parlera de la présence autochtone et de l’établissement de partenariats dans les parcs. Sa présentation sera suivie d’une table ronde sur des initiatives locales, réunissant Ana Cuciureanu (Splash on Earth* et la Ville de Toronto*), Julia Hitchcock (Apothecary’s Garden* et Teaching Gardens at Churchill Park*), et Shakhlo Sharipova (Thorncliffe Park Autism Support Network*) et animée par Eunice Wong (Monumental*).

Que vous soyez engagé·e de longue date ou que vous commenciez tout juste votre parcours en faveur des parcs, le Sommet des parcs de Toronto est l’occasion idéale pour mieux comprendre les enjeux actuels qui touchent nos espaces verts. Le véritable changement dans nos parcs ne vient pas d’en haut : il prend racine au cœur même de nos quartiers.

Voilà pourquoi nous organisons ces sommets.

Forum Ami·es des parcs de Vancouver, 2025. Crédit : Smiely Khurana.

Vous joindrez-vous à nous ?

Sommet de Toronto. Le samedi 14 juin 2025, de 12 h à 18 h (HNE) au centre Daniels Spectrum (585, rue Dundas Est, Toronto, ON), Billets à partir de 5 $. S’inscrire ici*.

Si vous avez besoin d’une aide financière pour couvrir vos frais de transport ou de participation, veuillez contacter Cynthia Hashie

En 2025, 72 groupes citoyens et organisations à travers le pays reçoivent une bourse TD Ami·es des parcs. Grâce à des événements créatifs, inclusifs et axés sur l’environnement, ils et elles rassembleront les habitant·es de leur quartier dans les parcs et des espaces verts à proximité.

Ces initiatives témoignent de la force des actions locales pour cultiver un lien vivant entre nature et communauté, d’un océan à l’autre.

Organisations en Alberta

Edmonton

Operation Fruit Rescue Edmonton (OFRE)

Sinkunia Community Development Organisation

Strathearn Community League

Windsor Park Community League

Calgary

Pamir Canadian Multiculturalism Council

Skatelife Calgary

Spectrum Promising Association

Springboard Performance Society

Organisations en British Columbia

Grand Vancouver

Birding Buddies

Briarpatch Community Garden

East Richmond Community Association

Everett Crowley Park Committee

Free the Fern Stewardship Society

La Boussole centre communautaire société

Ladybug Community Garden

Middle Eastern Support Women Group

Native Bee Society of British Columbia

Pollinating Butterflyway Urban Gardens

RedRoadRecovery

The Sustainable Act

WESN in the Park

Wild with Nature

Kelowna 

Kelowna Chinese United Association

Saanich

Accessible Nature Wellness Park Group

Swan Lake Nature Sanctuary

Organisations au Manitoba

Winnipeg

ArtBeat Studio Inc

Kapabamayak Achaak Healing Forest Winnipeg

Seniors for Climate Mb

Winnipeg Ta’alim Community

Organisations en Nouvelle-Écosse

Halifax

Gale Force Theatre

Healing Buddha Hermitage

North End Community Garden

The Monthly Cycle

Organisations en Ontario

Grand Toronto 

Charlie’s Free Wheel

Children’s Creative Village

Friends of Marita Payne Park

Friends of Tom Riley Park

Georgina Island First Nation 

Humber River Lodge Volunteer Group 

Lovers of Planet Earth 

Our Space

Queer Forest Club

Sweet Grass Roots Collective

The Forgiveness Project 

Ysabel Project

Guelph

Two Rivers Neighbourhood Group

Hamilton

Pamoja

Kitchener

Weaving Community Connections in Civic Centre Kitchener 

Ottawa

Jane’s Walk Ottawa-Gatineau

Neighbours of Meadowvale Park 

Ottawa Stewardship Council-KN Regens

Women of Colour Remake Wellness

Thunder Bay

Age BIG

Waterloo

Green Harmony Collective 

MacGregor-Albert Community Association

Organisations au Québec

Grand Montréal

Action-vert 

Atelier Tlachiuak

Coalition des ami·es du parc Jarry (CAP Jarry)

Innovation Youth

La Grande Tablée de Terrasse-Vaudreuil

La Planète s’invite au Parlement

Mossy Society

Parc Nature MHM

Parcours Âme

Ruelle des Décou-verte

Ruelle Esperanza Verde

Westhaven Community Center

Gatineau

Chez les Simone, tiers-lieu

Horti-cité

Ville de Québec

Club L’Aval

R.A.F.A.L.: Ressources Actions Familles au Lac St-Charles

Organisations au Saskatchewan

Saskatoon

Saskatoon Climate Hub

Ami·es des parcs a le plaisir d’annoncer qu’Erika Nikolai, passera du statut de co-directrice exécutive à celui de seule directrice exécutive, à compter du 1er juillet. Dave Harvey, qui dirige avec elle l’organisation en tant que co-directeur exécutif, prendra sa retraite à cette date.

A blond woman with glasses

Erika compte des dizaines d’années d’expérience de travail au sein d’organisations à but non lucratif dans les domaines du développement communautaire et de l’aménagement urbain. Depuis 2022, Dave et Erika se partageaient la direction de l’organisation.

Erika a rejoint Ami·es des parcs en 2014, lorsque les activités de l’organisation portaient exclusivement sur la ville de Toronto. En accédant au poste de directrice générale, Erika a ensuite largement contribué à faire rayonner l’organisation dans d’autres villes et parcs du Canada. Avant de rejoindre l’organisation, Erika a joué un rôle de premier plan chez Evergreen, où elle a travaillé auprès de groupes méritant l’équité dans des domaines comme l’agriculture urbaine, les transports actifs et l’employabilité des jeunes dans le secteur de l’environnement. 

“C’est avec énormément d’enthousiasme que je reprends le flambeau de cette formidable équipe afin de continuer à accroître notre impact dans les villes de tout le pays. Dave laisse derrière lui un formidable patrimoine. Partant du désir en 2011 de renforcer la mobilisation des habitant·es dans les parcs, Ami·es des parcs a réussi, malgré sa petite taille, à changer la façon dont nous pensons les parcs.”

Erika Nikolai, Directrice exécutive, Ami·es des parcs

Erika dirigera le personnel de l’organisation qui compte plus de 30 membres, dont les bureaux sont situés à Toronto, Vancouver et Montréal. Au cours de ses 13 années d’existence, l’organisation a contribué à un changement de paradigme radical pour les parcs urbains : autrefois considérés comme « un plus », ceux-ci sont désormais considérés comme des infrastructures urbaines essentielles.

“La nomination d’Erika au poste de directrice exécutive unique démontre l’importance de son immense contribution au succès de l’organisation ces 10 dernières années. Il s’agit d’une transition naturelle et positive pour l’organisation, et j’ai hâte de voir quel nouveau chapitre elle écrira pour Ami·es des parcs.”

Zahra Ebrahim, Présidente du conseil d’administration, Ami·es des parcs

Dave Harvey, codirecteur exécutif sortant et fondateur de l’organisation en 2011, partage cet enthousiasme : “Je suis ravi de passer la barre à Erika. Je laisse l’organisation entre ses mains expertes et avec le soutien d’une excellente équipe.”

Dave entend continuer à apporter son soutien à l’organisation et à participer à d’autres activités liées aux espaces verts urbains à titre de consultant et conseiller. 

L’année 2024 s’annonce être une année passionnante pour l’organisation et les parcs urbains du Canada. À cet égard, Ami·es des parcs travaille déjà sur de nombreuses initiatives emballantes pour cette année, comme le Rapport sur les parcs urbains du Canada, le Forum de Montréal, le programme des Bourses TD Ami·es des parcs, le programme InTO the Ravines, ainsi que l’incroyable programme Parcs Cœur vital destiné aux grands parcs urbains du Canada.

Les grands parcs urbains constituent des espaces essentiels qui permettent aux citadin·es de créer des liens bénéfiques avec la nature et avec les autres. Nous savons déjà que les personnes participant à des activités manuelles axées sur la nature dans les parcs jouissent de solides liens sociaux, d’un sentiment d’appartenance, d’un sentiment d’accomplissement dans leur vie, d’un meilleur état de santé physique et d’une meilleure satisfaction générale vis-à-vis de leur vie. 

Nous avons besoin d’un plus grand nombre de parcs canadiens qui peuvent montrer l’exemple sur la manière de faire profiter de ces effets positifs aux quartiers méritant l’équité.

Dans le cadre du programme Parcs Cœur vital, les Ami·es des parcs ont le plaisir d’accueillir cet été de tout nouveaux partenaires. Le parc Everett Crowley, le corridor écologique Darlington et l’autorité de la vallée Meewasin* viennent ainsi s’ajouter aux parcs fondateurs de High Park*, Mont-Royal et Stanley Park*. Tous ménagent une place de choix à la nature dans les villes et montrent aux résident·es ce qu’il est possible de faire dans les grands parcs urbains.

Répartir les avantages

Les Rapports sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs dans les Parcs Cœur vital montrent les bienfaits sur la santé physique et mentale des personnes participant à des activités d’intendance environnementale dans les parcs. Voici un résumé des conclusions :

  • 99 % des bénévoles participant à des activités d’intendance déclarent que celles-ci contribuent à leur bonheur et leur satisfaction
  • 97 % déclarent que ces activités contribuent à leur bien-être mental.
  • 90 % déclarent que ces activités contribuent à leur santé physique.  

Malheureusement, l’ensemble de la population ne jouit pas de ces avantages de manière égale:

  • 68 % des usager·es des grands parcs urbains interrogé·es s’identifient comme des femmes cisgenres.
  • 86 % s’identifient comme valides
  • 76 % s’identifient comme des personnes blanches 

Le Rapport sur les parcs urbains du Canada a également révélé que les personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC) (70 %) interrogées après la pandémie souhaitaient s’investir davantage dans des activités d’intendance environnementale que les personnes blanches (54 %). 

Quels sont les obstacles que rencontrent actuellement les groupes multiculturels pour participer à l’intendance environnementale des parcs? Et qui tente de les surmonter afin de favoriser le bien-être de ces groupes de population?

3 personnes ayant rammassée des plantes envahissantes
Sourc e: Everett Crowley Park Committee

Dans les quartiers méritant l’équité, comme celui de Champlain Heights dans le sud de Vancouver, les groupes citoyens œuvrant dans un parc jouent un rôle crucial pour améliorer la santé et le bien-être des résident·es. Construit sur une ancienne décharge municipale, Champlain Heights possède aujourd’hui le cinquième plus grand parc de Vancouver : le parc Everett Crowley. S’étalant sur 40 hectares, ce parc abrite l’étang d’Avalon et le ruisseau Kinross qui constituent des habitats essentiels pour les oiseaux, les amphibiens, les poissons et d’autres espèces sauvages. Le parc et le réseau de sentiers qui traverse le quartier font partie des 4 % de forêts indigènes qui subsistent dans la ville. Champlain Heights compte des centaines de logements sociaux, coopératives d’habitation, copropriétés et logements pour personnes âgées, bordés par des arbres comptant parmi les plus vieux de la ville. 

À la suite de pressions exercées par les résident·es du quartier, la Ville de Vancouver a inauguré le parc Everett Crowley en 1987. Ces résidents ont alors créé le Everett Crowley Park Committee* (ECPC), un sous-comité de l’association communautaire de Champlain Heights*. Le comité s’est donné pour mission d’encourager les activités d’intendance dans cette forêt urbaine résiliente en organisant auprès du public des événements d’intendance, des activités éducatives en plein air et un festival annuel de la Journée de la Terre. En 2022, 306 bénévoles ont réalisé collectivement près de 1 000 heures de travail pour entretenir le parc, en éliminant environ 80 mètres cubes de plantes envahissantes. Juste à l’est du parc Everett Crowley, un autre groupe d’intendance environnementale travaille d’arrache-pied sur les sentiers qui serpentent à travers le quartier de Champlain Heights. En 2021, les résident·es ont remarqué que les plantes envahissantes proliféraient sur ces sentiers. Ensemble, ils ont formé l’association Free the Fern*. Tout comme l’ECPC, Free the Fern rassemble les résident•es grâce à des activités d’intendance environnementale, comme l’arrachage de plantes envahissantes et la plantation de plantes indigènes. Depuis 2021, leurs 277 bénévoles ont éliminé 50,33 tonnes de plantes envahissantes. Ils ont également planté plus de 1 300 plantes indigènes.

Catalyser un changement social dans les parcs 

“Les parcs ne sont pas seulement des lieux de détente avec de l’herbe et des arbres. Ils jouent aussi un rôle essentiel dans l’infrastructure sociale de nos villes. Selon nous, ils ont le potentiel de créer des lieux plus inclusifs et équitables, modelés par et pour les personnes qui les utilisent.”

Rapport Susciter le changement.

Notre rapport Susciter le changement propose cinq façons de catalyser un changement social dans les parcs, en particulier dans les quartiers mal desservis :

  1. Susciter un changement et un sentiment de responsabilité collective
  2. Renforcer la confiance personnelle et inspirer les leaders locaux
  3. Réduire l’isolement social et favoriser l’engagement civique
  4. Offrir un lieu de rassemblement aux groupes multiculturels 
  5. Soutenir le développement économique local

Nous nous sommes entretenus avec Grace Nombrado, la directrice générale de Free the Fern, pour voir comment ces cinq facteurs se manifestent à Champlain Heights. 

Femme blonde souriant devant un stand d'information
Source: Free the Fern, avec Grace Nombrado

1. Responsabilité collective

S’impliquer dans un parc près de chez soi peut ouvrir de nouveaux horizons et donner l’impulsion pour faire changer les choses et ainsi motiver les autres.

 L’une des stratégies pour créer un sentiment de responsabilité collective repose sur une approche associant la nécessité d’améliorer un parc et des discussions sur la manière de mobiliser continuellement les résident·es. 

Le centre communautaire de Champlain Heights est géré conjointement par la Commission des parcs de Vancouver et la Champlain Heights Community Association (CHCA). La CHCA s’occupe également de l’intendance du parc Everett Crowley. Le centre communautaire sert de plateforme dans le quartier en offrant aux résident·es des activités de loisirs et représente aussi une porte d’entrée pour s’investir dans le parc et l’entretien des sentiers. L’organisation d’événements, la présence de panneaux d’affichage et la possibilité de stocker des outils permettent au centre de connecter les résident·es avec ces ressources tout en les aidant à utiliser leur potentiel pour améliorer le parc, les sentiers et bien d’autres choses encore. 

2. Des bénévoles remarquables  

Acquérir des compétences et une plus grande confiance en soi en travaillant comme bénévole dans un parc peut avoir des retombées extérieures, notamment en développant un plus grand engagement civique. Et le fait de recruter une personne au sein du quartier pour organiser ces activités peut servir de pilier pour ces bénévoles. Ceci permet aussi de renforcer leurs capacités et de veiller à ce que les résident·es demeurent à la tête de ces groupes.

En tant qu’ancienne fondatrice de Free the Fern et actuellement directrice générale, Grace est aussi une bénévole passionnée qui se charge de recruter, superviser et soutenir ses collègues bénévoles. « Nos 9 membres du Conseil d’administration habitent tous dans le quartier Champlain Heights », explique-t-elle.

“La plupart des bénévoles qui participent chaque mois à l’élimination des espèces envahissantes et à nos activités de plantation à l’automne vivent à une courte distance de marche du sentier. Cette année, dans le cadre de notre projet Native Food Forest, nous avons introduit des événements de sensibilisation de manière à informer le grand public et pour les inviter à partager leurs idées. Nous distribuons des prospectus aux habitations proches du sentier et les diffusons dans les groupes de quartier sur Facebook. Par ailleurs, nous avons placé des panneaux sur le sentier avec notre site web pour que les gens puissent en savoir plus sur nos activités et y participer s’ils le souhaitent. Pour nous, il est important que les personnes qui vivent dans le quartier de Champlain Heights participent à l’entretien du réseau de sentiers.” 

Grace Nombrado, Directrice générale de Free the Fern

Un groupe de personnes lors d'une visite guidée dans un parc
Source : Everett Crowley Park Committee

3. Créer des quartiers inclusifs

Bien que les améliorations apportées à l’infrastructure physique d’un parc contribuent à y faire venir davantage de personnes, en réalité, ce sont les activités et les événements qui permettent de créer des liens bénéfiques entre les gens et qui donnent vie au parc. Pour ce faire, les programmes mis en œuvre dans les parcs doivent être inclusifs et représenter la population locale.

« L’inclusivité est un processus continuel qui cherche à comprendre à qui s’adressent ces services et comment répondre aux besoins des gens », dit Grace. « J’ai beaucoup appris sur la manière d’améliorer l’inclusivité en écoutant les bénévoles. » Elle se rappelle de témoignages des résidents ayant directement orienté leurs pratiques d’inclusion, comme l’achat d’outils de jardin extensibles pour les personnes en fauteuil roulant ou d’outils ergonomiques pour celles souffrant d’arthrite, la mise à disposition de collations et de boissons gratuites pour les bénévoles, et la gratuité de tous les événements. D’autres postes budgétaires à l’étude comprennent d’offrir des services de gardiennage d’enfants pendant les événements, ainsi que des coupons de transport prépayés.

“ Tout le monde doit avoir accès à l’éducation à l’environnement, quels que soient ses moyens financiers.” 

Grace Nombrado

4. Offrir un espace de rassemblement aux groupes multiculturels

Dans l’histoire, les parcs ont souvent servi d’espaces de démocratie en favorisant les échanges entre personnes de différents horizons. C’est pourquoi il est essentiel de reconnaître les obstacles existants et de les supprimer afin que les gens puissent travailler ensemble. Une stratégie intéressante pourrait être pour les municipalités de revoir la surveillance des parcs en adoptant une approche centrée sur l’équité afin de supprimer d’éventuels obstacles, tel un manque de clarté dans la gestion des parcs et dans ce qui est permis.

« Lorsque les gens me demandent si le terrain appartient à la Ville, je leur réponds : “Oui, et NOUS faisons partie de la Ville”. » En tant que citoyen·nes, nous devrions considérer les parcs comme des lieux dédiés à nous tous. Des lieux où nous pouvons nous rassembler, prendre soin de la terre et nous reconnecter avec celle-ci. » 

Grace Nombrado

Grace parle aussi de trouver un équilibre entre la peur initiale d’enfreindre les règles de la municipalité et la volonté de faire preuve de transparence. Free the Fern est née du désir des citoyen·nes issus de diverses communautés ethniques de prendre soin de la terre collectivement. La municipalité ne savait pas comment soutenir ce groupe. Fallait-il instaurer des consignes de sécurité? Quel membre du personnel municipal allait superviser le groupe? Lorsque le projet a commencé à s’enliser dans la paperasse, Free the Fern a décidé d’inviter des employés municipaux à venir parcourir le sentier. Découvrant des centaines de fougères, de mahonias à feuilles de houx, de gaylussacia et de sapins Douglas, le personnel de la Ville a été impressionné par l’ampleur du travail accompli de leur propre chef par les résident·es du quartier. La municipalité a alors décidé d’apporter tout son soutien aux activités d’intendance de Free the Fern.

5. Soutenir le développement économique local

Les répercussions économiques des parcs se mesurent souvent en fonction de l’augmentation de la valeur foncière des propriétés adjacentes. Cette conséquence provoque souvent des inquiétudes concernant l’embourgeoisement de ces quartiers. Toutefois, les parcs peuvent aussi offrir de nombreux avantages aux habitant·es du quartier et servir notamment de levier de pression.

« Champlain Heights est un quartier expérimental à revenu mixte construit dans les années 1970 », explique Grace. « Plutôt que de construire des maisons individuelles, la municipalité a choisi de construire des lotissements avec des maisons en rangée composées de logements sociaux, de coopératives d’habitation, de copropriétés et de logements pour personnes âgées… Et le bail des locataires d’un grand nombre de ces coopératives d’habitation arrive à échéance. Beaucoup s’inquiètent et se demandent si la Ville va renouveler les contrats de location ou décider de réaménager le quartier avec éventuellement des tours d’habitation pour densifier le quartier. »

“Le réseau de sentiers de Champlain Heights, qui ne représente plus qu’une simple bande de la forêt de sapins Douglas d’origine, est aussi un terrain à bail et ne bénéficie d’aucune protection face aux promoteurs immobiliers. L’une des meilleures manières pour les citoyen·nes de protéger le sentier de la prospection immobilière est de l’entretenir. En arrachant les herbes envahissantes et en replantant des espèces indigènes, nous montrons que ce réseau de sentiers possède un écosystème sain et divers au lieu d’être perçu comme une zone dangereuse. En créant des liens entre les résident·es et en donnant de notre temps comme bénévoles, nous augmenterons aussi nos chances pour faire pression sur la municipalité lorsque les baux arriveront à échéance dans le quartier. En créant une communauté épanouie et diversifiée, nous avons démontré que le quartier “expérimental” de Champlain Heights a trouvé son équilibre.” 

Des personnes en train d'enlever des plantes envahissantes
Source : Free the Fern

Les activités d’intendance dans les parcs ont le potentiel d’enrichir la vie et d’améliorer la santé de la population. Cependant, pour faire en sorte que les quartiers méritant l’équité, comme celui de Champlain Heights, puissent profiter de ces avantages, nous devons éliminer les obstacles sur leur chemin. Free the Fern et the Everett Crowley Park Committee apporteront ainsi une contribution essentielle au Réseau des Parcs Cœur vital en démontrant ce qu’il est possible de faire dans leur quartier. 

Les Parcs Cœur vital montrent l’exemple. À travers des activités d’intendance environnementale, ils contribuent à améliorer la santé et la qualité de vie des personnes de tous les horizons*, de tous les âges*, parlant différentes langues* et ayant différentes capacités physiques. Lisez les Rapports des Parcs Cœur vital pour découvrir comment ces activités contribuent à améliorer la santé et la qualité de vie des gens. Et suivez les avancées de nos nouveaux partenaires Free the Fern et ECPC qui démontrent comment mieux soutenir les quartiers méritant l’équité.

En préparation de la Conférence des Amis des parcs qui approche à grands pas en juin, nous nous sommes entretenus avec le conférencier principal, Dave Meslin. Dave travaille comme organisateur de groupes sociaux et activiste, et a écrit le livre Teardown: Rebuilding Democracy from the Ground Up*. Il est le directeur artistique de l’organisation Unlock Democracy Canada* et à l’origine de nombreuses initiatives à fort impact, dont le Toronto Public Space Committee* et Cycle Toronto*.

Pouvez-nous nous dire quel est le rapport entre les parcs et la démocratie?

Dave Meslin : Pour moi, les parcs et les lieux publics ont un caractère sacré parce que nous y avons toutes et tous accès de façon identique. Ce que j’apprécie le plus c’est que l’accès aux parcs, aux trottoirs et aux ruelles ne dépend pas de la carte de crédit que l’on a dans son portefeuille. Selon moi, ceci a quelque chose de beau et de sacré que nous devons défendre et protéger. 

Deux femmes riant
Le Knowsy Fed à Edmonton célèbre les connaissances de la communauté et invite les habitants à interpréter des histoires. Ces histoires peuvent ensuite être transformées en idées concrètes de changement dans le quartier. Crédit photo : Daniel Chamberlain.

Je suis curieuse de savoir ce que vous entendez par « sacré » quand vous parlez des parcs et les lieux publics. Pouvez-vous expliquer pourquoi vous qualifiez les parcs de sacrés?

DM : Il y a beaucoup d’aspects dans mon travail et mes convictions qui me semblent sacrés parce que cela n’est pas qu’une question de travail, de politique, de votes, de lobbying, ni de législation. C’est dans cela que je trouve un ancrage spirituel.

Nous vivons dans une époque où les gens se détournent de plus en plus des religions établies. Ceci soulève toutefois une question : comment remplace-t-on les rituels de rassemblement dans les synagogues, les églises, les mosquées ou les temples? Lorsque les religions établies sont moins présentes dans nos vies, vers quoi se tourne-t-on pour combler ce besoin de spiritualité et d’ancrage et donner un sens à nos vies?

Pour moi, les lieux publics répondent à ces besoins.

Une chose sacrée est quelque chose que l’on est prêt à défendre, quitte à s’impliquer personnellement. Quitte à faire des sacrifices. C’est ce que je ressens pour nos lieux publics. J’ai le sentiment que, sans ce genre de protection, ils seraient autrement soumis à diverses forces. 

Quels sont ces forces et les risques qui vous préoccupent le plus concernant nos lieux publics?

DM : Je pense que le plus grand risque pour les lieux publics et les parcs est en fait la publicité. La seule raison qui explique l’absence des annonceurs dans ces endroits est liée au fait que nous considérons les parcs comme sacrés. Nous savons bien que les annonceurs sont prêts à apposer leur logo sur n’importe quoi; à moins de déclarer un endroit sacré. Et l’on voit bien que la liste de ce que nous considérons comme sacré s’amenuise rapidement.

Je verrais bien un conseil municipal dire : « Voici une nouvelle source de revenus que nous pourrions mettre à profit. On pourrait installer des panneaux d’affichage numériques dans tous les parcs. Les parcs sont fréquentés par le public, et les annonceurs souhaitent cibler le public. Ils aimeraient certainement cibler les gens qui aiment la nature. On pourrait vendre ces espaces à des annonceurs qui veulent cibler ce genre de public dans nos parcs. » La seule façon de lutter contre cela est de dire : Non, ce sont des endroits sacrés. Cela reviendrait à mettre des panneaux d’affichage dans une église ou une mosquée, ce que personne ne souhaite faire.

Dans votre livre, vous dites que les gens n’ont plus confiance en la démocratie lorsqu’ils participent à une consultation publique et qu’ils trouvent porte close. Selon vous, quels sont les éléments qui font croire aux gens qu’ils ne peuvent avoir aucun impact sur les décisions liées aux lieux publics?

DM : Je pense que le plus grand obstacle auquel se heurtent de nombreuses personnes est qu’elles croient que leurs idées ne comptent pas et ne sont pas suffisamment importantes pour les défendre; que cela ne vaut pas la peine de faire entendre leur opinion. C’est l’idée de la porte close. 

Un autre obstacle de taille est que les gens ne savent tout simplement pas par où commencer. La plupart des gens ne comprennent pas vraiment les compétences des divers gouvernements : au niveau municipal, provincial et fédéral. Et ce n’est pas de leur faute. On l’enseigne mal. Et c’est compliqué. Par exemple, de qui relèvent les services de santé? Il y a un ministère provincial de la Santé. Il y a un ministère fédéral de la Santé. Et puis, il y a les municipalités qui gèrent les soins de longue durée, les garderies d’enfants et le service de prévention sanitaire.

Par ailleurs, la mairie peut être un endroit intimidant. J’en parle dans mon livre : la mairie ne mandate jamais une personne à l’entrée pour vous accueillir en disant : « Bonjour, comment puis-je vous aider? » Il y en a une chez Walmart. Il y en a une dans les magasins d’Apple. 

C’est pourquoi il est essentiel que les gens se réunissent pour former des groupes. Et c’est pourquoi le travail que réalisent les Amis des parcs a toute son importance. Au sein d’un groupe, les gens sont plus enclins à faire bouger les choses, car ils n’ont plus l’impression d’être seuls. Cela leur permet de renforcer leur confiance en eux. L’union fait la force, car nous avons souvent peur d’agir seuls.

Si quelque chose nous intimide dès le départ, il y a peu de chances que nous le fassions par nous-mêmes ensuite. Mais si les membres du groupe disent : « Nous pouvons travailler là-dessus. Nous pouvons organiser cela ensemble », alors cela nous semble beaucoup plus attrayant. En fait, cela est assez révolutionnaire.

Qu’est-ce qui vous rend optimiste quand on parle de budget participatif?

DM : J’aime beaucoup le volet pédagogique de ce programme. La municipalité octroie une petite partie du budget d’immobilisations, et la répartit entre plusieurs quartiers en laissant les résidentes et résidents décider de la manière de l’allouer. 

 C’est un excellent moyen pour eux d’acquérir une expérience démocratique, mais aussi d’en apprendre davantage sur le budget municipal et sur ce que fait réellement la municipalité. 

L’un des principaux rôles du conseil municipal est de décider du montant des revenus et de la manière de les allouer. La meilleure façon d’enseigner cela est d’octroyer une petite somme aux citoyennes et citoyens et de leur demander comment ils souhaitent la répartir? » C’est une incroyable leçon d’éducation civique.

Ce thème de la participation citoyenne me fait penser aux consultations publiques. Selon vous, comment pourrait-on les améliorer?

DM : Je pense à l’échelle d’Arnstein. C’est une façon d’envisager les différents niveaux de participation citoyenne. Pour résumer, l’échelon le plus bas de l’échelle représente la coopération symbolique. Le gouvernement décide de ce qu’il veut faire et utilise un faux sondage ou une fausse réunion publique en guise de consultation. Je ne pense pas qu’il y ait de mauvaises intentions de sa part, mais plutôt une sorte d’arrogance. Le personnel municipal et les politiques pensent avoir raison et considèrent la consultation publique comme un bon geste. Ce n’est toutefois pas la bonne approche. Non seulement ce n’est pas démocratique, mais cela met toujours les gens très en colère.

À l’autre bout de l’échelle, il y a la démocratie directe. Toutes les décisions sont soumises au vote des citoyennes et citoyens. Je n’y suis pas favorable non plus. Selon moi, non seulement personne n’a envie de lire des rapports de 200 pages, mais surtout, avec un système dans lequel tout le monde peut voter, qui aura véritablement le temps de lire tous ces documents? Seules les personnes les plus aisées pourront certainement le faire, car elles ont les moyens de payer quelqu’un pour garder leurs enfants et faire le ménage. Probablement pas celles qui ont trois emplois pour payer leur loyer et nourrir leurs enfants. Ainsi, ce que certains considèrent comme le niveau de participation le plus élevé est en réalité incroyablement inaccessible pour la plupart des gens.

Alors, comment trouver le juste équilibre? 

DM : Je pense que cela dépend du contexte. Imaginons un projet de réaménagement d’un parc dans lequel on demande aux gens ce qu’ils veulent faire de ce parc. La décision devrait appartenir aux personnes qui fréquentent le parc et qui vivent dans le parc et à proximité de celui-ci. Il s’agit d’une occasion idéale pour mettre en œuvre la démocratie directe. Selon moi, il en va de même pour renommer les parcs. Les politiques ne devraient pas avoir la capacité de nommer des parcs selon d’autres personnes politiques. Ce sont les gens qui utilisent le parc qui devraient en décider. 

Des panneaux d'information dans un parc
Affiches présentant la “Movement Strategy” à High Park, Toronto, où l’on a demandé aux utilisateurs du parc quels modes de transport devraient être autorisés dans le parc et à quel endroit.

Les parcs sont un exemple parfait de démocratie directe. Il s’agit d’un microcosme dans lequel les décisions ne sont pas très complexes, comparé à celles qu’une Ville doit prendre pour un budget de fonctionnement de plusieurs milliards de dollars.

Les municipalités ont donc l’obligation morale d’allouer des fonds réels pour promouvoir activement la participation citoyenne, sans s’en tenir au strict minimum. Dans ce cas, pourquoi ne pas dédommager financièrement les gens pour leur participation? Ils apportent une perspective différente en fonction de leur âge, de leur genre, de leur confiance en soi et de la manière dont ils utilisent ces endroits. Pour moi, la municipalité devrait s’efforcer d’investir davantage pour amplifier ces points de vue. 

Je pense à des personnes comme ma mère et ma sœur. Ce sont des personnes qui ont du cœur et sont très intelligentes, mais que l’on ne surprendrait jamais à une « consultation publique ». Elles ne sauraient même pas qu’une consultation est organisée, et prendraient encore moins le temps de s’y rendre. 

Mais elles savent tellement de choses sur leurs parcs. Ma mère a peur d’emprunter le sentier de son parc parce qu’il y a un endroit avec une pente où les gens pourraient se cacher sans qu’on les voie. Je n’y avais jamais pensé. Cela n’a jamais été un sujet de préoccupation pour moi. Elle ne savait pas à qui s’adresser, alors elle m’a demandé ce qu’elle pouvait faire.

Si la municipalité souhaite avoir l’avis des gens au sujet d’un parc, pourquoi ne pas se rendre directement sur place? C’est ce que font les sociétés de cartes de crédit lorsqu’elles prospectent de nouveaux clients. Elles affectent du personnel devant les magasins ou à l’aéroport pour solliciter les gens. Elles ne vous invitent pas à participer à une réunion sur les cartes de crédit dans un centre communautaire. Elles vont là où se trouve leur public cible. Nous devrions faire la même chose pour la consultation publique. Si les décisions concernent un parc, ce n’est pas difficile de trouver le public cible. Celui-ci se trouve dans le parc.

À mon avis, on ne devrait jamais organiser des consultations publiques sur les parcs entre quatre murs. Le meilleur endroit pour parler des parcs est dans les parcs.

Les amis de la montagne, Stanley Park Ecology Society* et High Park Nature Centre*, trois des organisations à but non lucratif œuvrant pour les parcs les plus réputées et les plus anciennes du Canada, faisaient partie des 100 délégués présents lors du lancement du Réseau national des Amis des parcs pendant la conférence « Cœur de la ville » à Calgary en 2017.

Au cours de l’expansion des programmes nationaux des Amis des parcs et du lancement de son premier Rapport sur les parcs urbains du Canada, nous avons constaté les énormes retombées qu’avaient ces groupes. Par exemple, si quatre millions de personnes visitent chaque année le parc national de Banff, plus de huit millions visitent le Mont Royal, soit 30 000 fois plus de visiteurs par acre de parc. Combinés, ces trois grands parcs urbains accueillent plus de 17 millions de visiteurs chaque année.

Pendant la pandémie, Ami·es des parcs a commencé à organiser une série de rencontres virtuelles du type « cinq à sept » avec de grandes organisations de parcs urbains afin de déterminer la meilleure manière de les soutenir. Le but était de les aider à trouver les meilleures solutions pour rendre nos villes plus vertes et plus résilientes face aux changements climatiques. Nous avons ainsi appris que ces grands parcs urbains devaient être reconnus pour leur immense contribution face aux changements climatiques et en termes de résilience communautaire et recevoir les financements adéquats.

Pendant la pandémie, le Mont Royal, Stanley Park et High Park ont vu affluer un nombre de visiteurs sans précédent. L’enquête des Amis des parcs a montré que près des trois quarts (70 %) de la population estimait que leur appréciation des parcs et des espaces verts s’était accrue pendant la pandémie. Même si les vaccins permettent d’envisager la fin de la pandémie, ces parcs avec leurs écosystèmes uniques continueront de subir une pression considérable.

Des enfants qui courent et jouent dans un parc
Les amis de la montagne, Camp de jour, Freddy Arciniegas, 2019

Aujourd’hui, Ami·es des parcs a le plaisir de lancer le programme « Parcs Cœur vital », une collaboration nationale inédite visant à revitaliser l’infrastructure verte des plus grands parcs urbains du pays, tout en démontrant leur valeur incomparable pour le bien-être de la population. Le nom « Parcs Cœur vital » illustre leur importance cruciale dans nos villes. 

Un « Parc Cœur vital » est un large espace vert urbain qui contribue à la biodiversité, aux services écosystémiques et qui permet à la population d’en faire de multiples usages. Dans ces parcs, le personnel municipal, les ONG locales et celles œuvrant dans les parcs, ainsi que les responsables communautaires coordonnent les activités axées sur l’éducation et la gestion environnementales, afin d’inciter des personnes d’origines diverses à établir des liens avec la nature et les autres. Les « Parcs Cœur vital » procurent des avantages environnementaux et sociaux inestimables aux villes en les rendant plus vertes et plus résilientes face aux changements climatiques. 

Durant la première année, Ami·es des parcs collaborera avec ces trois groupes en soutenant leurs activités de revitalisation des écosystèmes. À High Park à Toronto, notre programme de financement permettra d’améliorer l’état des zones humides et de restaurer la savane de chênes noirs, un habitat rare dans le monde, en éliminant les espèces envahissantes. Les activités réalisées au Mont-Royal seront également bénéfiques pour les forêts et les zones humides du parc. Grâce aux travaux de plantation et à la gestion environnementale, le marais restauré sera en mesure de mieux absorber les eaux de pluie, ce qui améliorera la qualité des eaux souterraines et l’habitat des diverses espèces. Cela permettra aussi de réduire l’érosion et le ruissellement des eaux de surface qui dégradent la forêt. À Stanley Park, la plantation de 500 arbres et arbustes indigènes et l’élimination de 10 000 mètres carrés d’espèces envahissantes permettront d’améliorer l’état de cette forêt pluviale tempérée côtière, qui constitue un puits de carbone efficace et un habitat faunique dans le centre-ville de Vancouver. 

« Aujourd’hui, nous comprenons le rôle régénérant que joue la nature dans notre sentiment de bien-être. Nous devons approfondir cette notion et envisager plus largement la manière dont la restauration de la nature contribue à rendre nos villes plus résilientes face aux effets des changements climatiques »

Sara Street, Directrice générale du High Park Nature Centre.

En plus de soutenir les travaux de restauration essentiels, le programme servira de pilier pour ces grandes organisations de parcs urbains qui pourront ainsi échanger leurs connaissances et partager leurs pratiques exemplaires. Le programme « Parcs Cœur vital » s’appuiera sur une évaluation d’impact rigoureuse afin de mesurer et d’amplifier les conclusions liées à l’importance des grands parcs urbains pour le bien-être de la population et celui des écosystèmes.

Deux personnes près d'un lac qui font des activités de conservation de l'environnement
Stanley Park Ecology Society

« En travaillant en groupe, nous pouvons multiplier notre impact, intensifier notre travail et devenir de véritables porte-voix, d’une manière qu’aucun de nous ne peut le faire seul »

Dylan Rawlyk, Directeur général de la Stanley Park Ecology Society.

« Le programme Parcs Cœur vital s’appuie sur le fait que nous avons beaucoup de choses à partager avec les autres ONG œuvrant pour un parc dans le pays, et tant à apprendre d’elles. Ami·es des parcs fait prendre conscience de l’importance de ces espaces verts et nous fournit le cadre nécessaire pour revitaliser les écosystèmes. »

Hélène Panaïoti, Directrice générale des amis de la montagne

L’objectif à long terme du programme est de faire en sorte que chaque citadin au Canada ait facilement accès à un Parc Cœur vital qui présente à la fois des avantages écologiques et sociaux.

“Les grands parcs urbains revêtent une grande importance pour les villes. Ami·es des parcs sert de pilier pour renforcer leur travail et pour obtenir davantage de soutien en leur faveur. Il est clair que nous disposons d’importants milieux naturels à la fois précieux et capables de répondre aux effets des changements climatiques et aux objectifs de nos villes. C’est pourquoi, nous nous réjouissons grandement à l’idée de contribuer à cette réalisation.”

Natalie Brown, Directrice des programmes chez Ami·es des parcs

Grâce à son Réseau national, Ami·es des parcs sélectionnera d’autres grands parcs à travers le Canada afin qu’ils puissent eux aussi bénéficier d’investissements et du réseau de l’organisation pour offrir à leur tour un maximum d’avantages écologiques et sociaux. 

Et si vos citrouilles sculptées trouvaient une seconde vie après Halloween ?

Généralement organisées le lendemain d’Halloween, les parades de citrouilles rassemblent le voisinage pour illuminer les rues et les parcs dans une ambiance festive. Entre tradition canadienne et engagement écologique, ces événements gratuits allient créativité, convivialité et compostage, dans un décor idéal pour de superbes photos.

Saviez-vous que les parades de citrouilles sont une tradition canadienne ? En 2004, Friends of Sorauren park* à Toronto ont lancé la tendance en invitant les résident·es du quartier à exposer leurs créations dans le parc. D’une centaine de citrouilles à plus de 3 000, la parade a pris de l’ampleur et s’est désormais imposées comme une tradition en Amérique du Nord. 

Et pourquoi pas chez vous ? Imaginez votre quartier scintiller sous la lueur des lanternes… Voici un guide pas à pas pour organiser votre propre parade de citrouilles et en faire un événement inoubliable.

Trouvez le parcours parfait

Parcourez votre quartier avec votre groupe communautaire pour repérer l’itinéraire idéal. Prévoyez un trajet modifiable en fonction du nombre de citrouilles et assurez-vous qu’il soit accessible aux poussettes et fauteuils roulants. Explorez des façons d’exposer les citrouilles à différentes hauteurs pour une visibilité optimale.

Réglez les formalités

Un permis est souvent exigé pour ce type de rassemblement, alors mieux vaut vérifier avant d’organiser votre parade. À Toronto, il existe même un permis spécial* pour les parades de citrouilles, qui facilite et rend le compostage abordable. Renseignez-vous auprès de votre municipalité ou de votre service des parcs pour savoir si un permis ou une assurance spéciale est nécessaire. 

Faites passer le mot

Pour une promotion efficace (et gratuite), partagez votre événement sur les réseaux sociaux, contactez les centres communautaires, écoles, commerces du coin ainsi que votre conseiller municipal pour qu’ils diffusent l’info par le biais de leurs infolettres, babillards et plateformes sociales. 

Faites connaître la parade en mettant des affiches dans les endroits clés comme les cafés, bibliothèques et épiceries, et en distribuant des dépliants lors d’événements locaux. Contactez les médias locaux—journaux, stations de radio, blogs—pour qu’ils ajoutent l’événement à leurs calendriers. 

Enfin, encouragez votre communauté à promouvoir votre événement en taguant des ami·es ou en partageant des photos de leurs citrouilles en préparation pour la grande soirée. Plus les résident·es se sentiront impliqué·es, plus l’enthousiasme et la participation seront au rendez-vous!

People watching aligned carved pumpkins and lighten in the dark at night
Parade de citrouilles, parc Sorauren, Toronto. Crédit: Friends of Sorauren Park

Mobilisez des bénévoles

Quelques coups de main seront essentiels pour assurer le bon déroulement du défilé. Demandez à quelques bénévoles d’arriver en avance pour préparer le parcours et aider les gens à installer leurs citrouilles. Ne soyez pas surpris si les premières citrouilles arrivent plus tôt que prévu, la sortie des classes étant souvent privilégiée par certains·es. Les spécialistes des groupes citoyens recommandent d’être sur place dès 15 h 30.

Les bénévoles peuvent aussi distribuer des bougies et allumer (ou rallumer) les citrouilles tout au long de la soirée. Enfin, prévoyez une table où des bénévoles pourront recueillir les inscriptions pour votre infolettre et recruter des volontaires pour la parade de l’année prochaine.

Laissez le parc propre

Que vous prévoyez de nettoyer le parc le soir ou le lendemain matin le ménage, une équipe de bénévoles munie de brouettes et de chariots facilitera le transport des citrouilles vers les sites de compostage. Certaines villes, comme Toronto, fournissent des bacs de compost spéciaux. Vérifiez si votre municipalité offre ce service. Assurez-vous d’informer tout le monde sur quoi apporter et à quelle heure se rassembler. 

Autres Astuces

  • Défi nettoyage : Rendez le nettoyage ludique en formant des équipes et en organisant une compétition de lancer de citrouilles. Attribuez des points pour la présentation, la précision et la rapidité. Le prix ? Le droit de se vanter et des rires garantis !
  • Musique et lumières : La magie des parades de citrouilles réside dans leur simplicité, mais une ambiance musicale et un éclairage bien placé peuvent les rendre encore plus spectaculaires ! 
  • Boissons et collations : Rien de mieux qu’une boisson chaude pour créer une ambiance réconfortante lors d’une soirée fraîche. Pensez à offrir un chocolat chaud, du café ou du cidre à vos bénévoles et au public. Vérifiez les règlements municipaux concernant la consommation de boissons alcoolisées dans les parcs.
  • Impliquez la communauté artistique : Il y a des talents cachés partout! Invitez des artistes à sculpter des citrouilles uniques, qui pourront être exposées dans les commerces du quartier avant l’événement, afin d’en faire la promotion.

Le programme des bourses TD Ami·es des parcs est une initiative nationale qui permet de tisser des liens essentiels entre les citadin·es et les parcs. 

Chaque année, nous soutenons plus de 70 groupes citoyens dans 21 zones urbaines à travers le Canada en les aidant à dynamiser leurs parcs locaux grâce à des événements rassembleurs. Des ateliers sur les plantes médicinales autochtones aux randonnées nature, nous aidons les citoyen·nes engagé·es à organiser des événements qui rassemblent autour de thématiques sur la durabilité, l’éducation et l’intendance environnementale.

Besoin d’inspiration pour votre événement dans les parcs ? Découvrez trois initiatives remarquables rendues possibles grâce aux bourses TD Ami·es des parcs en 2024 ! 

Ancrer la communauté francophone de Vancouver dans la nature

Dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver, La Boussole est un organisme francophone à but non lucratif qui aide les personnes marginalisées ou en situation de précarité à accéder à des services de santé, au logement et à des emplois en français, tout en sensibilisant le public à ces problématiques.

En 2024, grâce à la bourse TD Ami·es des parcs, La Boussole s’est donné pour mission de lever les obstacles qui privent les résident·es du Downtown Eastside d’un accès à la nature en milieu urbain. Entre coût du transport et stigmatisation des personnes sans-abris dans les espaces verts, les barrières sont nombreuses. L’organisme a ainsi mis en place des expériences immersives et ressourçantes, conçues pour favoriser le bien-être mental et social des participant·es.

L’organisme a organisé deux événements marquants. La première activité, une randonnée guidée sur le sentier Pacific Spirit, a permis aux participant·es d’explorer la forêt tout en approfondissant leurs connaissances sur la préservation de l’environnement, les droits des peuples Autochtones et la justice climatique. Lors de la seconde activité, une séance d’éco-art-thérapie au parc Stanley, les participant·es ont laissé libre cours à leur imagination en concevant des œuvres à partir d’éléments naturels, tout en veillant à préserver l’environnement.

« Ces événements sont essentiels pour notre public, car le Downtown Eastside est un milieu très urbanisé, expliquent les animateur·trices de La Boussole. En été, la chaleur accablante isole encore davantage la population de la nature ».

Leur engagement a permis à 28 participant·es de tisser des liens entre elles/eux et avec leur environnement grâce à des expériences ressourçantes en forêt. 

Des personnes créant un collage de nature avec des arbres tombés et des feuilles.
Événement « Éco art-thérapie » au parc Stanley, Vancouver. Crédit : La Boussole.

J’ai beaucoup apprécié cette sortie en forêt. C’était sympa de retourner dans le Pacific Spirit Parc, ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé. J’adore les odeurs de forêt, les odeurs de pin et c’était cool de faire la balade avec Aloïs parce qu’il y a plein de choses qu’on a appris que je ne savais pas. D’être avec tout le groupe, chacun a pu partager un peu ses petites anecdotes, les petites informations qu’il avait de son côté donc c’était une super expérience. »

Participant·e à l’événement

Apprendre ensemble grâce à une « école populaire »

LifeSchoolHouse* est un réseau d’écoles communautaires basées sur le troc qui favorise le partage de compétences en Nouvelle-Écosse. Ces « folkschools », véritables écoles de savoirs partagés, transforment des espaces informels en lieux d’apprentissage où les voisin·es endossent le rôle d’enseignant·es et transmettent leurs connaissances dans une atmosphère conviviale. 

L’objectif ? Briser les barrières financières liées à l’éducation et renforcer les liens de voisinage. En 2024, grâce à la bourse TD Ami·es des parcs, l’équipe de LifeSchoolHouse à Spryfield, en Nouvelle-Écosse, a organisé deux événements extérieurs gratuits axés sur l’éducation environnementale, la durabilité et la gestion des espaces verts.

Ces expériences immersives comprenaient des randonnées guidées, et ont réuni 43 participant·es de tous âges, accompagné·es par 16 enseignant·es bénévoles. Plongé·es en pleine nature, les participant·es ont appris à identifier les espèces locales et adopté des pratiques respectueuses de l’environnement.

Au retour de leur randonnée, les groupes ont savouré un repas préparé avec des produits locaux, avant de conclure la journée par une opération de nettoyage du parc, un geste concret pour préserver leur environnement.

« On passe devant ces parcs sans vraiment les voir, alors qu’ils regorgent de trésors insoupçonnés ! »

Participant·e à l’événement

Des enfants écoutant un guide environnemental près d’un lac.
Spryfield Community Lunch, Learn and Care à Halifax. Crédit : LifeSchoolHouse.

« Merci infiniment pour cet événement ! On savait que ce serait sympa, mais c’était bien au-delà de nos attentes. L’accueil chaleureux de chacun a rendu l’expérience encore plus belle, surtout avec l’énergie débordante des enfants ! » Voir mon enfant accueilli avec tant de bienveillance a été très rassurant et nous avons vraiment eu le sentiment de faire partie d’une communauté. »

Participant·e à l’événement

Renouer avec la terre pour avancer vers la Vérité et la Réconciliation

La Kapabamayak Achaak Healing Forest de Winnipeg* est un mémorial vivant dédié aux enfants Autochtones affecté·es par le système des pensionnats. Deuxième forêt de guérison créée au Canada, elle fait partie d’un réseau grandissant de sites liés à l’Initiative nationale forêts de la guérison*. 

Espace de recueillement et d’enseignement, cette forêt en plein air est un lieu où les Aîné·es transmettent leurs savoirs et animent des cérémonies. Depuis sa création en 2017, ses gardien·nes y ont organisé de nombreuses activités éducatives et spirituelles. 

En 2024, grâce à leur bourse TD Amis des parcs, l’équipe a collaboré avec des écoles locales pour réunir enfants et éducateur·trices afin de réfléchir sur la Vérité et la Réconciliation ainsi qu’à l’importance de la conservation de l’environnement. Cette expérience d’apprentissage en pleine nature intégrait les connaissances autochtones, révélant aux enfants les vertus thérapeutiques du lien avec la terre et les plantes ancestrales comme la sauge qui pousse dans la forêt. 

En 2024, ces deux événements ont rassemblé plus de 300 personnes, incluant des étudiant·es, des enseignant·es et d’autres membres de la communauté, autour d’un repas traditionnel composé de bannock et de confiture. 

Un grand groupe d'enfants rassemblés autour d'un feu sacré, portant un t-shirt orange.
Événement « Land, Learn, Heal : Reflecting on Truth and Reconcilation » au parc St. John, Winnipeg. Crédit : Kapabamayak Achaak Healing Forest Winnipeg

« Les écoles avec lesquelles nous travaillons comptent un grand nombre d’enfants Autochtones », expliquent les organisateur·trices de l’événement. « De nombreux enfants ont des parents qui portent encore les blessures du traumatisme intergénérationnel des pensionnats. Ces événements reconnaissent leurs expériences, tout en offrant un chemin vers la guérison, guidé par les savoirs autochtones. »

Inspiré·e par ces initiatives ? 

Visitez notre page des bourses TD Ami·es des parcs pour en savoir plus sur les critères d’admissibilité et déposer votre candidature. 

Marie-Pierre est une visionnaire qui milite pour la création d’oasis de verdure au milieu des jungles de béton. Elle souhaite mieux comprendre les défis que pose l’accès aux espaces verts ainsi que son importance. Ces espaces favorisent la création de liens sociaux entre les gens, un sentiment d’appartenance et une appréciation pour les histoires et les pratiques liées à cette terre. C’est ce rêve qui a conduit à la création de la fondation Vancouver Urban Food Forest (VUFFF).

Créée en pleine pandémie, la fondation avait pour objectif de répondre au problème de l’isolement et de l’accès alimentaire dans un quartier comptant 34 000 habitant·es. Après avoir identifié ces besoins, et grâce au soutien d’Ami·es des parcs, la fondation a imaginé de créer une forêt nourricière qui servirait de havre de paix aux personnes Autochtones vivant en milieu urbain et aux résident·es à faible revenu. Son objectif était de démontrer que l’accès aux espaces verts et le droit de cultiver la terre sont des droits fondamentaux. 

Atelier sur les jardins d’herbes aromatiques, Burrard View Park, Vancouver.

C’est ainsi que la première forêt nourricière Autochtone appelée Chén̓chenstway Healing Garden a vu le jour dans le parc Oxford, à Vancouver. Hébergée dans le pavillon Burrard Park View Field House, la fondation n’a pas ménagé ses efforts jusqu’à présent, un gage certain de sa résilience.

Avec le soutien d’Ami•es des parcs, la VUFFF a pu organiser des ateliers de jardinage de plantes médicinales et d’autres événements pour soutenir, connecter et outiller les résident·es du quartier. Les personnes auparavant isolées ou réticentes à l’idée de jardiner ont trouvé un groupe de personnes bienveillantes qui valorise leur histoire et leurs expériences. Avec la création de jardins de plantes médicinales, d’activités artistiques et artisanales, et dans le cadre d’un dialogue ouvert, la fondation a déclenché une vague de changements positifs dans son quartier. 

Alors que nos villes modernes se caractérisent par des jungles de béton, Ami·es des parcs soutient des initiatives comme celle de la VUFFF – qui sont sources de connexion, d’autonomisation et de transformation pour les habitant·s. Elles nous rappellent que les parcs sont plus que de simples espaces publics : ils contribuent activement à l’épanouissement, au ressourcement et à la prospérité des habitant·es.

Jardin de guérison et forêt nourricière Autochtone de Chén̓chenstway, Oxford Park, Vancouver.

Lorsque nous imaginons des villes dynamiques, nous reconnaissons le rôle crucial que jouent des organisations locales comme la VUFFF et tenons à leur apporter notre soutien. Ces organisations ne se contentent pas de semer des graines pour susciter un changement, elles nourrissent aussi les liens qui nous unissent à la nature ainsi que les uns aux autres. 

Découvrez d’autres histoires inspirantes avec Nawal à Toronto et Geneviève à Montréal. Ces récits soulignent le travail remarquable accompli par des citoyen·nes engagé·es pour favoriser les liens sociaux et la résilience des habitant·es grâce aux parcs et aux espaces verts à travers le Canada.