Alors que Dave Harvey prend sa retraite de son poste de co-dirigeant chez Ami·es des parcs, il revient sur le chemin parcouru depuis la fondation de l'organisation en 2011.
Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils importants ? Comment les subventions s'intègrent-elles dans les objectifs plus larges des Ami·es des parcs pour susciter des changements dans les parcs urbains ?
Quelques conseils utiles pour vous y aider a créer un environnement accueillant, sûr et respectueux pour tou·tes les participant·es, quelle que soit leur capacité physique ou mentale, leur origine, leur âge ou leur identité de genre.
L’hiver peut être éprouvant : il fait sombre, froid, et la neige s'accumule. Explorez des moyens concrets pour redécouvrir la joie de l'hiver.
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L'expérience de la Ville de Charlottetown avec l'ouragan Fiona souligne l'importance des partenariats interservices et des infrastructures résilientes.
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Cette étude de cas fait partie du Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
Alors que les changements climatiques font augmenter la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, les villes voient leurs parcs et infrastructures subir des dégâts plus importants. En 2024, 97 % des services des parcs municipaux ont déclaré que répondre aux effets des changements climatiques et des conditions météorologiques extrêmes était devenu un véritable défi. Tandis que les inondations, les sécheresses et les incendies présentent des risques importants, le vent a lui aussi engendré des dégâts considérables ces dernières années.
Les gestionnaires des parcs à qui nous avons parlé en 2023 ont mentionné des tempêtes de plus en plus intenses, caractérisées non seulement par une augmentation de la vitesse des vents, mais aussi des vents qui durent plus longtemps et causent beaucoup plus de dégâts. Bien que les municipalités aient commencé à réaménager leurs parcs et à modifier leurs palettes végétales pour leur permettre de mieux résister aux inondations ou de s’adapter à la sécheresse, il est difficile de se préparer à la survenue de vents violents.
Frank Quinn, responsable des parcs et des loisirs à la Ville de Charlottetown sur l’Île-du-Prince-Édouard, maîtrise bien la préparation aux tempêtes. Pourtant en septembre 2022, lorsque l’ouragan Fiona s’est abattu sur l’île, l’une des tempêtes les plus violentes à avoir frappé les côtes canadiennes, il a été confronté à un phénomène d’une envergure totalement inédite.
La tempête a été la plus coûteuse de l’Atlantique canadien*, causant 220 millions de dollars de dégâts rien que sur l’Île-du-Prince-Édouard. L’ouragan Fiona a duré plusieurs heures, endommageant sur son passage des infrastructures municipales et dévastant la canopée. Dans l’aire naturelle de Royalty Oaks, de nombreux arbres anciens ont été arrachés, certains âgés de 300 ans.
Frank Quinn a indiqué l’équipe des mesures d’urgence* de la Ville, composée de cadres supérieurs travaillant dans différents services, s’est réunie fréquemment avant et après la tempête. Charlottetown étant une petite municipalité, les membres des différents services ont l’habitude de travailler ensemble et de s’entraider. Ces liens se sont en effet avérés utiles après le passage de cet ouragan.
« Nous avions déjà de bonnes relations de travail, et tout le monde se connaissait. Nous disposions d’un large éventail d’expériences et d’expertise. » Les membres du personnel municipal ont ainsi pu mettre à profit leurs connaissances mutuelles à l’interne, mais aussi celles de prestataires externes pouvant leur apporter leur soutien.
Assurer la sécurité publique et les activités de nettoyage était en haut de la liste des priorités. Toutefois, Frank Quinn reconnaît qu’ « après quelques jours passés à l’intérieur, on a envie de sortir. » Durant les premiers jours, son équipe a donc évalué chaque aire de jeux et inspecté les réseaux de sentiers en affichant des avis sur ceux qui étaient fermés ou accessibles au public.
La communication était compliquée en raison des pannes de courant, ajoute-t-il. Des messages concernant l’avancement du déblaiement des sentiers et la réouverture des aires de jeux ont été publiés sur le site Web de la Ville et communiqués aux médias. Toutefois, c’est en collaborant avec des organisations communautaires, comme les associations religieuses, que la municipalité a pu le mieux relayer ses messages auprès du public.
La Ville intègre actuellement des solutions de secours dans ses systèmes et services. Par ailleurs, Frank Quinn indique que le carburant a été l’un des principaux problèmes rencontrés suite à la tempête. Bien que le personnel municipal ait rempli les réservoirs et les véhicules avant l’arrivée de la tempête, refaire le plein a été plus difficile, car le principal dépôt de carburant ne disposait d’aucun générateur de secours sur place.
« Auparavant, nous avions affaire à des tempêtes de moindre ampleur, avec des coupures de courant pendant un jour ou deux seulement. Mais lorsqu’une partie de la ville est privée d’électricité pendant deux semaines suite à une tempête, cela engendre de nombreux problèmes et défis », comme par exemple les sources d’approvisionnement en carburant.
Frank Quinn, Responsable des parcs et des loisirs à la Ville de Charlottetown sur l’Île-du-Prince-Édouard
Frank Quinn explique que la municipalité a tiré des leçons de son expérience après le passage de l’ouragan Fiona et a déjà commencé à se préparer à la prochaine tempête. « Nous construisons de nouvelles infrastructures et faisons en sorte qu’elles résistent mieux à des vents plus forts », dit-il. La Ville a également acheté de nouveaux équipements permettant de déblayer les arbres, mais pouvant aussi être utilisés pour d’autres usages quotidiens comme le nivellement des sentiers.
D’ici à 2030, 30 % des terres, des eaux et des zones marines du Canada seront protégés. À condition, bien sûr, que le pays atteigne cet objectif fixé par la communauté internationale lors de la 15ème Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15).
Atteindre un objectif aussi ambitieux requiert une solide collaboration. Il est essentiel que tous les niveaux de gouvernement, les communautés des Premières Nations, Inuits et Métis, les organisations locales à but non lucratif, les propriétaires privés ainsi que les habitantes et habitants agissent ensemble. Mais comment fait-on pour établir une coalition aussi large et aussi approfondie?
Nature Canada, une organisation nationale dédiée à la protection de la faune et de la flore sauvages au Canada, s’emploie à rassembler ces différentes parties prenantes. Son but : faire en sorte que celles-ci, dans un effort concerté, agissent à la fois à l’échelle nationale, mais aussi hyperlocale, notamment grâce au Programme municipal des aires protégées, afin de permettre au Canada d’atteindre son objectif 30×30.
Lorsque l’on parle de zones naturelles protégées, on imagine souvent de vastes territoires naturels encore vierges, bien loin de l’endroit où beaucoup d’entre nous vivons. Pourtant, selon Dylan Rawlyk, gestionnaire de l’équipe organisatrice de Nature Canada, protéger les terres en zones urbaines est vital.
La première raison est d’ordre pratique : les environnements les plus riches en termes de biodiversité au Canada se trouvent le long de sa frontière méridionale. C’est aussi là que vit la majorité de la population, dans une constellation de zones urbaines. La deuxième raison, moins évidente, est une question de sensibilisation. Protéger les zones naturelles proches de nos lieux de vie quotidiens permet de démontrer de manière plus tangible l’importance de la biodiversité.
« Les gens la connaissent, l’aiment et y sont attachés. »
Dylan Rawlyk
Si les municipalités disposent souvent toutes d’un plan de gestion et de restauration des zones naturelles, chacune d’entre elles mène ses efforts de conservation d’une manière légèrement différente. Afin d’atteindre l’objectif 30×30, il est donc nécessaire de travailler avec les villes pour « homogénéiser notre impact collectif ». Bien que la majorité des municipalités l’aient cité comme une priorité, seulement un tiers d’entre elles ont affirmé dans notre sondage de 2024 que répondre aux objectifs fédéraux en matière de biodiversité et de protection des terres constituait une priorité importante pour 2024.
Nature Canada a ainsi noué des partenariats à la fois nationaux et hyperlocaux pour établir ce que Dylan Rawlyk appelle un « maillage d’organisations ». À Nature Canada, « notre rôle est de rassembler tous ces groupes et de faire en sorte de montrer comment leurs actions respectives contribuent à l’objectif global ».
Par exemple, à Hamilton, le travail mené par Ontario Nature contribue à rassembler différentes organisations pour permettre au réseau d’écoparcs de la ville d’accueillir davantage de terrains bénéficiant du statut de protection reconnu par le gouvernement fédéral. En travaillant avec la Ville, l’office de protection de la nature et le club de naturalistes d’Hamilton, Ontario Nature a pour objectif d’évaluer les terrains actuels et de déterminer ceux qui nécessitent des mesures de protection différentes pour répondre aux critères fédéraux et contribuer à l’objectif 30×30 global. Des projets comme celui-ci, alignés sur les programmes fédéraux tels que l’initiative des Parcs urbains nationaux menée par Parcs Canada, sont essentiels pour atteindre les objectifs de protection de la biodiversité.
Collaborer avec les communautés des Premières Nations et les organisations autochtones est « essentiel » pour ce travail, explique Dylan Rawlyk. Ceci est particulièrement important en raison des antécédents coloniaux des mouvements de conservation responsables de l’expropriation des peuples autochtones de leurs terres. Pour éviter que les erreurs du passé ne se répètent, Dylan Rawlyk cite l’exemple du travail réalisé récemment par le Réseau de milieux naturels protégés au Québec. Celui-ci « a organisé un atelier avec plusieurs fiducies foncières et des communautés des Premières Nations pour tenter de construire des ponts entre elles. »
Nature Canada a également établi des partenariats avec des organisations régionales, comme Ontario Nature et BC Nature, possédant une meilleure compréhension des contextes locaux ainsi que des liens politiques solides pour faire avancer la législation. En outre, il est également crucial de travailler avec des organisations hyperlocales, comme la Whistler Naturalists Society. Ces groupes connaissent bien des lieux spécifiques et organisent souvent certaines activités, comme des inventaires-éclairs des espèces naturelles ou bioblitz en anglais.
« Ce niveau de connaissance des espèces dans une zone particulière est extrêmement important pour faire avancer les choses », souligne Dylan Rawlyk. De plus, les habitantes et habitants jouent également un rôle clé dans ces efforts : en plaidant pour l’intensification des mesures de conservation, et en servant de vigiles pour veiller à ce que ces endroits restent protégés.
Les municipalités ont un besoin urgent de trouver des terrains pour créer de nouveaux parcs. Malgré cette nécessité, il arrive que des problèmes de financement, de contamination environnementale et de propriété repoussent de plusieurs années la conception et les travaux définitifs dans ces sites destinés à devenir des parcs.
Pour relever ce défi, le service des Parcs, forêts et loisirs de la Ville de Toronto collabore avec le service du Développement économique et de la culture de la Ville ainsi qu’avec des organisations externes de développement culturel et économique afin de mettre en place et d’animer des espaces publics faisant cruellement défaut à l’heure actuelle.
Paul Farish, directeur de la planification des parcs à Toronto, explique qu’au lieu d’attendre parfois des années pour achever le processus officiel, qui comprend la conception et l’acquisition de terrain, – et de laisser le site vacant pendant ce temps – la Ville « le rend accessible au public afin qu’il puisse en profiter et même le façonner à leur image dès le départ. »
Selon lui, le service du Développement économique et de la culture de la Ville de Toronto représente un « partenaire très utile ». Il permet d’introduire « des idées et des personnes tierces capables de mettre en œuvre des programmes et d’organiser des événements », jusqu’à ce que le service des Parcs, forêts et loisirs de la Ville soit prêt à en faire un parc pleinement opérationnel.
Citons l’exemple d’un futur parc situé à l’angle des rues Front et Bathurst. Des problèmes de contamination environnementale signifient qu’il faudra plusieurs années avant que la Ville puisse transformer le terrain en parc public. En attendant, la Ville collabore avec Stackt Market* qui a mis en place depuis 2019 un marché abrité dans des conteneurs d’expédition – le plus grand d’Amérique du Nord – ainsi qu’un espace événementiel en plein air sur le site. Grâce à ce partenariat, le lieu accueille des milliers de personnes pour des événements gratuits ou payants*. Il permet aussi à des entreprises locales de vendre leurs produits dans des boutiques éphémères, offre un espace pour se restaurer et donne la priorité aux programmes destinés au grand public.
« Il s’agit d’un lieu quasi public », déclare Paul Farish, en ajoutant qu’il « il est important de faire preuve de flexibilité et de reconnaître les différentes manières de concrétiser la vocation d’un site, comme celle d’être un lieu public. »
Les stationnements représentent eux aussi une opportunité. Selon Paul Farish, la Ville prévoit au cours des prochaines années de convertir un certain nombre de zones de stationnement en parcs. Toutefois, en raison d’un manque de financement ou d’autres facteurs, « leur conversion en parc ne sera pas pour demain.
« En attendant, nous devons faire preuve d’un peu de créativité et faire appel à des partenaires pour les animer et les rendre aussi attrayants que possible. »
Paul Farish, Directeur de la planification des parcs à Toronto
Mais l’une des difficultés est que les usager·ère·s risquent de s’attacher à l’utilisation actuelle du site et de se montrer réticent·e·s lorsque viendra le moment de la phase de conception du parc lui-même. « Nous en avons conscience », explique Paul Farish. Dans certains endroits, la Ville émet l’idée d’installer un terrain de pickleball ou de basketball sur une zone de stationnement, une utilisation qui pourrait s’ancrer dans les esprits, même si elle est censée être provisoire. « Mais il faut s’en accommoder », dit-il. « C’est moins préoccupant parce que la finalité de ce lieu public reste la même, en offrant des avantages récréatifs ou environnementaux à la population. »
Dans le quartier de Yonge et Eglinton à Toronto, une zone de stationnement municipal est sur le point de devenir le plus grand parc dans cette partie de la ville depuis des décennies. Il comblerait une forte demande en espaces publics dans ce quartier qui se densifie rapidement. Dans le cadre de la « phase 1 », la Ville y installe des terrains de pickleball et de basketball ainsi que des tables, des bancs et d’autres équipements avant la conception et les travaux définitifs du parc.
Dans le centre-ville de Toronto, qui est lui aussi confronté à un manque criant de parcs, la Ville a fait l’acquisition d’une des dernières zones de stationnement encore non aménagées. Pendant que les travaux environnementaux et les processus de conception du parc sont en cours, le site a été temporairement converti en terrasse de restaurant, devenue très populaire. Reconnu comme un lieu emblématique dans la ville, le site a fait l’objet d’un concours d’architecture* a abouti à un projet innovant doté d’un budget de 10 millions de dollars.
Sur un autre site, au bord du lac Ontario, une zone de stationnement récemment fermée sur la jetée Spadina devrait être réaménagée à court terme pour accueillir des événements culturels et divers, en vue de mettre en valeur son potentiel en tant que futur parc permanent. Paul Farish mentionne un certain nombre d’organisations locales pouvant servir de partenaires pour la mise en œuvre de ces programmes.
La première est l’organisme de conservation du site The Bentway, qui a créé un espace public sous une partie de la voie express surélevée de la Gardiner, afin d’animer le site pendant l’événement Nuit Blanche de 2023 à Toronto. L’installation de The Bentway (réalisée en partenariat avec la Ville) a permis de tester et de faire connaître ce projet à proximité du lac Ontario, en organisant notamment des projections artistiques sur les silos centenaires récemment restaurés de Canada Malting.
« Cette approche progressive aide le personnel municipal, le public et les partenaires à réfléchir à l’objectif à long terme de ce parc en créant des animations temporaires, des programmes innovants et des expérimentations sur le terrain. »
Ce processus permet aussi de tirer des enseignements sur ce qui fonctionne sur un site spécifique afin d’orienter la future conception et les besoins opérationnels du parc.
Cette approche offre également « une certaine souplesse en termes de partenariats et de modèles de gestion », déclare-t-il. « Elle favorise aussi la créativité et l’expérimentation tout en soulignant les avantages de ce lieu public et des terrains municipaux. »
L’un des principaux défis que rencontrent les villes en pleine croissance est d’acquérir de nouvelles parcelles pour l’implantation de parcs dans des quartiers en cours de densification, dans un contexte marqué par une pénurie de terrains encore non construits. En 2023, 69 % des municipalités ont déclaré que l’acquisition de nouveaux terrains destinés à l’implantation d’un parc constituait un défi majeur pour elles. Le plan à long terme de Mississauga montre qu’une approche cohérente et transparente pour l’acquisition de logements existants peut générer des bénéfices durables en matière d’espaces verts pour une population en pleine croissance.
Le quartier de Cooksville, une zone désignée comme centre de croissance urbaine, est déjà confronté à une pénurie de parcs, comme le montre le plan de développement des parcs de la Ville. Alors que la municipalité a pour objectif de dédier 12 % de sa superficie foncière aux parcs dans les centres de croissance urbaine, Cooksville se situe bien en deçà de cet objectif. Selon Sharon Chapman, gestionnaire de la planification des parcs et de la culture de la Ville de Mississauga, l’arrivée du futur système léger sur rail et la construction de tours d’habitation dans le quartier ne feront qu’accroître la démographie.
Pour répondre à la situation, la Ville doit donc prévoir l’acquisition de terrains dans le quartier de Cooksville afin d’accroître la superficie actuelle des parcs pour qu’ils puissent accueillir plus de monde et d’activités différentes. Le conseil municipal a approuvé cette mesure en 2017*. L’identification de 31 propriétés permettant d’acquérir 10 hectares de terrain au total vise à « créer de grandes superficies homogènes de parcs avec des réseaux de sentiers continus ».
Si l’extension des parcs est l’objectif premier, elle présente aussi un deuxième avantage : la résilience climatique. Certaines propriétés identifiées se trouvent actuellement sur des terrains inondables qui n’auraient pas pu être construits de nos jours. Cette situation pourrait donc inciter davantage de propriétaires à vendre leur bien à la Ville, sachant que les maisons ayant été inondées sont plus difficiles à vendre, indique Sharon Chapman.
Cependant, ce projet n’est pas sans controverse. Les projets de démolition de ces habitations ont provoqué le mécontentement de certain·es propriétaires dans le quartier qui affirment ne pas avoir l’intention de vendre leur bien à la Ville*. Sharon Chapman explique que la résistance initiale des propriétaires était liée à une mésinformation et à des inquiétudes concernant ces changements. La Ville s’est donc attachée à clarifier son intention en précisant que l’acquisition de ces propriétés suivait le principe d’un consentement mutuel entre acheteur et vendeur et que l’expropriation n’était donc pas à l’ordre du jour. Les négociations avec les propriétaires désireux de vendre se basent sur des rapports préparés par des agences d’évaluation indépendantes et accréditées estimant la juste valeur marchande du bien.
« Notre approche a été de coopérer réellement avec chaque propriétaire. Nous avons respecté les propriétaires qui ne souhaitaient plus en parler. »
Sharon Chapman, Gestionnaire de la planification des parcs et de la culture de la Ville de Mississauga
Comme c’est souvent le cas, la situation a mis en opposition les activistes en faveur des parcs et les activistes défendant le logement, comme s’il fallait choisir entre l’un ou l’autre. Reconnaissant cette situation, Sharon Chapman explique que la Ville était consciente que « le projet pourrait être perçu comme contribuant à réduire le nombre de logements ». Toutefois, elle précise qu’il ne s’agissait que de quelques maisons individuelles et que les 31 propriétés ne comportaient pas toutes des habitations. « Il est vrai que nous perdrons un petit nombre de maisons individuelles, mais la zone va connaître une croissance démographique considérable avec la construction de nouveaux logements. Nous devons donc garder une vue d’ensemble pour faire en sorte de créer suffisamment de parcs dans ce quartier. »
À ce jour, la Ville a acquis 19 propriétés. Cela représente déjà plus de 8 hectares de terrains sur les 10 hectares qu’elle s’est fixée comme objectif. La démolition des habitations se fait au fur et à mesure afin que celles-ci ne demeurent pas vacantes et que le terrain puisse être converti immédiatement en parc.
« Les propriétés que nous avons acquises sont presque suffisantes pour commencer à planifier l’aménagement d’un parc »
La municipalité s’apprête désormais à entamer le processus de concertation publique* pour décider des aménagements naturels et construits du parc.
En général, les parcs de quartier possèdent souvent des toboggans et des balançoires pour les enfants et des bancs pour les adultes, mais qu’en est-il des ados? Comment cette tranche de la population se divertit-elle et quels aménagements pourraient permettre de répondre à ses besoins?
C’est un sujet auquel Stephanie Watt réfléchit beaucoup. Avec Margaret Fraser, elles sont les codirectrices et cofondatrices de Metalude, une entreprise de conseil dédiée à la mobilisation des jeunes (jusqu’à 18 ans) en vue de promouvoir la participation publique, des espaces publics ludiques et des villes accueillantes pour les enfants.
Selon Stephanie, les jeunes ont bien conscience de leur « statut minoritaire » dans les espaces publics. Leur participation aux discussions sur la conception des parcs est en effet rarement sollicitée. Les lieux publics étant soit conçus pour les enfants avec des aires de jeux, soit pour les adultes avec d’autres types d’aménagements, ces jeunes ont parfois l’impression de nager entre deux eaux. D’après elle, la question n’est pas de concevoir des structures et des éléments de divertissement à proprement parler, mais d’établir une atmosphère ludique dans l’espace lui-même.
Prenons l’exemple de la placette éphémère du parc Marcelin-Wilson dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville de Montréal. Le parc est situé près de deux grandes écoles secondaires. En réalisant un sondage auprès du public et en discutant avec le personnel de ces écoles, nous avons constaté la nécessité d’avoir un « lieu de rencontre pour les jeunes », déclare David Sauvé, agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville. L’arrondissement a donc décidé de tester une « placette éphémère » dans le parc, située également à proximité d’un arrêt de bus et vouée à devenir un lieu de rencontre pour les jeunes. La structure a été conçue avec plusieurs endroits pour s’asseoir afin de favoriser les échanges sociaux.
Metalude a été embauché pour comprendre comment cette placette était utilisée par le public. Les méthodes retenues pour cette étude étaient l’observation directe des usages de cet espace, des entretiens semi-structurés auprès des jeunes sur le site et dans d’autres zones du parc, et même dans un centre commercial à proximité où les jeunes se rendent parfois pour manger. Ces observations ont permis de recueillir des données auprès de 500 personnes environ, et des entretiens ont été menés auprès d’une cinquantaine d’adolescent·es pour connaître leur expérience.
Établir un dialogue avec les jeunes demande d’adopter une approche différente, explique Stephanie Watt. Cela demande de changer les méthodes de concertation utilisées habituellement et perçues comme « professionnelles ». Cela veut dire, par exemple, d’écouter de la musique avec les jeunes pendant une séance de concertation, une méthode qui ferait probablement grincer des dents lors d’une réunion de participation publique traditionnelle. Il faut soit garder une ambiance vraiment légère, soit être très bref, dit-elle. Les jeunes doivent souvent jongler entre plusieurs priorités : s’occuper de leurs frères et sœurs, participer à des activités sportives ou faire leurs devoirs. L’important est d’apprendre à « mener des séances de concertation de 10 ou 15 minutes qui soient riches », précise la codirectrice de Metalude.
Cette participation publique menée auprès de la jeunesse a été riche d’enseignement pour le personnel de l’arrondissement.
« Cela nous a rappelé notre adolescence, quand nous nous rassemblions dans des espaces publics. Ce sont des choses que nous avons tendance à oublier quand nous devenons adultes. »
David Sauvé, Agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville
La méthode de l’étude basée sur l’observation a permis de déterminer les usages spontanés de cette placette, qui guideront potentiellement les futures décisions pour la conception d’une structure permanente. Citons, par exemple, la disposition des bancs en cercle afin de permettre à quatre à six personnes de s’y asseoir et de socialiser, au lieu de la disposition habituelle des bancs alignés dans les parcs qui oblige les gens à s’asseoir dans la même direction, formant ainsi « une rangée de personnes qui ne se parlent pas,» précise Stephanie Watt.
« Ce mobilier urbain favorise les [interactions] en face-à-face, tandis que les autres types de mobiliers était principalement utilisé par des personnes seules qui attendant le bus. »
Stephanie Watt, Codirectrice et cofondatrice de Metalude
Une autre observation porte sur l’utilisation d’une structure particulière : le filet installé sur la placette, qui est perçu de manière très différente selon le genre des utilisateurs. Les garçons, le qualifiant de trampoline, avaient tendance à sauter dessus, tandis que les filles le considéraient comme un hamac. Stephanie Watt recommande donc de concevoir deux structures distinctes : l’une pour sauter et l’autre pour se détendre.
« Il est possible d’anticiper certaines choses, mais il est très important d’aller sur le terrain et de voir comment le public les utilise. Et il faut ensuite s’adapter à ces usages. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire »
Concevoir des projets favorisant l’inclusion et l’accessibilité semble faire partie des priorités de nombreuses municipalités. D’après nos sondages, 78 % des municipalités ont indiqué que concevoir des espaces accessibles à toutes et à tous était une priorité dans leur travail. Cependant, bien que beaucoup se réfèrent aux directives provinciales pour répondre aux normes de base, notre sondage publique de 2022 a révélé que 10 % des citadines et citadins estiment que le manque d’aménagements favorisant l’accessibilité les décourageait de fréquenter et de profiter des parcs de la ville. Cela semble indiquer que les parcs ne sont pas encore accessibles à tout le monde.
L’agence trigouvernementale Waterfront Toronto* a relevé des lacunes dans les directives provinciales et municipales en matière d’accessibilité lors de la conception de nouveaux espaces publics, en particulier les espaces riverains. Certaines de ces lacunes concernent les normes relatives à la conception des rampes de mise à l’eau des embarcations, des passerelles en bois, des plages et des points d’accès au lac.
Pour créer des espaces publics réellement accessibles, l’organisation avait conscience qu’elle devait solliciter, écouter et faire participer les personnes qui comprennent le mieux les défis et les possibilités en matière d’accessibilité : les personnes vivant avec un handicap.
Waterfront Toronto a créé un comité consultatif composé de membres possédant une expertise professionnelle et technique, dont la plupart sont des personnes en situation de handicap, pour élaborer de nouvelles directives* pour la conception de ses projets. L’objectif de ces directives est d’aller au-delà des exigences existantes et de faire en sorte que les zones au bord de l’eau puissent être appréciées par tout le monde. Parmi les exigences les plus notables, citons les normes selon lesquelles toutes les plages doivent disposer de sentiers accessibles pour accéder à l’eau, et des rampes de mise à l’eau doivent être prévues pour les canoës et les kayaks spécialement adaptés.
Inclure des résidentes et résidents ayant un vécu particulier dans un comité consultatif ne constitue pas une nouvelle pratique de concertation publique. Ce qui distingue vraiment cette initiative est le fait que ces directives sont dotées d’un mécanisme permanent incluant les personnes ayant une expérience vécue dans tous les projets à venir.
Le comité consultatif a adopté le principe directeur « rien sur nous sans nous » et l’idée qu’aucune personne ne peut parler au nom de l’ensemble des personnes en situation de handicap. Les membres du comité ont également souligné l’importance de la phase de mise en œuvre.
L’un des moyens utilisés par Waterfront Toronto pour aborder cet aspect a été de créer un comité permanent sur l’accessibilité. Il examinera tous les projets du domaine public à venir et donnera son avis sur les futures mises à jour de ces directives. Ce comité chargé du suivi, nommé comité consultatif sur l’accessibilité, est composé de personnes ayant une expertise professionnelle, de défenseur des droits des personnes handicapées et de personnes aidantes. La plupart s’identifient comme des personnes en situation de handicap et reçoivent des honoraires pour le temps qu’elles y consacrent. Lors de la constitution du comité, Waterfront Toronto a recherché des personnes avec différents types de handicaps et expériences pour mieux refléter la diversité des besoins en matière d’accessibilité.
Pour tout nouveau projet de parc ou d’espace public, le comité consultatif sur l’accessibilité est sollicité au moins deux fois pendant le processus. Afin de signaler tout problème d’accessibilité, il donne son avis dès les premières étapes de la phase de conception et une fois la phase de construction terminée. D’autres possibilités de contribuer leur sont également proposées si nécessaire. Cet « examen » de l’ensemble des projets permet d’identifier les aspects susceptibles d’être améliorés. Waterfront Toronto reflétera ces commentaires sous forme d’amendements dans les directives et les appliquera aux projets à venir. L’organisation s’est également engagée à tenir compte de ces commentaires dans les sites concernés lorsque des rénovations ou des réparations sont nécessaires.
Ces directives définissent de nouvelles normes pour les espaces publics inclusifs en comblant les lacunes et en dépassant les exigences actuelles, tout en intégrant proactivement les personnes ayant une expérience vécue pour orienter les projets à long terme.
Améliorer l’accessibilité aux espaces bleus permet à quiconque de profiter des bienfaits réparateurs de la nature. Si la mise en œuvre de ces nouvelles directives garantit que les personnes vivant avec un handicap puissent fréquenter ces lieux publics, les espaces conçus dans une optique d’accessibilité sont aussi bénéfiques pour l’ensemble de la population.
« Nous savons que, pour créer des zones riveraines dynamiques qui appartiennent à tout le monde, nous devons prendre l’engagement ferme de prioriser l’accessibilité dans tout ce que nous concevons et réalisons. Avec le soutien du comité consultatif sur l’accessibilité, nous faisons de l’accessibilité un autre domaine d’excellence en matière de conception. »
Pina Mallozzi, Vice-présidente principale chargée de la conception à Waterfront Toronto
Pour en savoir plus
Ce rapport de recherche documente certains impacts sociaux d’initiatives mises en œuvre par des groupes citoyens ou des organisations à but non lucratif et qui visent l’appropriation citoyenne de parcs à Montréal – qu’ils soient reconnus ou non par les autorités municipales. Pour ce faire, les activités de trois groupes ou organisations ont été étudiées : Biquette-Écopâturage (parc Maisonneuve), Mobilisation 6600 Parc-nature MHM (Parc-nature MHM) et UrbaNature Éducation (falaise Saint-Jacques).
Les résultats reposent sur trois principaux outils de collecte : des grilles d’observation, un questionnaire et des guides d’entretien. Au total, l’équipe a réalisé quinze périodes d’observation de juillet à octobre 2023. Près de 200 personnes ont répondu au questionnaire, en ligne et sur place, et l’équipe a réalisé 9 entretiens avec des personnes impliquées dans la réalisation des initiatives.
Pour chaque cas étudié, le rapport explique l’origine et l’évolution de l’initiative, décrit les activités réalisées et l’environnement dans lequel ces activités ont lieu, brosse un portrait du profil sociodémographique et d’engagement des personnes qui réalisent ou participent à ces initiatives et documente l’impact de ces initiatives sur le bien-être, l’attachement au parc et à la nature, et la création de liens sociaux du point de vue de ces personnes.
L’étude établit quatre constats pertinents pour le réseau des Ami∙es des parcs de Montréal :
Ce travail de recherche a été rédigé par David Smith, Ph. D., chercheur et conseiller en transfert au CÉRSÉ (Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté), Émilie Guay-Charpentier technicienne de recherche au CÉRSÉ, et France Lavoie, professeure en Techniques de recherche et de gestion des données au Collège de Rosemont. L’étude est la troisième et dernière phase d’un projet de recherche s’intitulant « Initiatives d’appropriation citoyenne des parcs urbains à Montréal : modèles, enjeux, stratégies et résultats sociaux », réalisé de 2020 à 2024. Ce projet est financé par le Fonds d’innovation sociale destiné aux collèges et aux communautés (FISCC) du Conseil fédéral de recherches en sciences humaines (CRSH), en partenariat avec Ami∙es des parcs et le Centre d’écologie urbaine.
Ami·es des parcs se réjouit d’annoncer l’arrivée de trois nouveaux partenaires dans son réseau national Parcs Cœur vital en pleine expansion : Edmonton River Valley Conservation Coalition* à Edmonton, le Jardin botanique de Toronto* et Ecology Action Centre* à Halifax.
Lancé en 2021, le réseau Parcs Cœur vital est le seul programme au Canada dont l’objectif est de maximiser l’impact et les avantages des grands parcs urbains du pays. Ces espaces essentiels offrent aux citadines et citadins la possibilité de créer des liens enrichissants avec la nature et avec les autres, et donnent aux villes une longueur d’avance pour atténuer les effets des changements climatiques.
Les grands parcs urbains requièrent souvent plus de ressources pour leur entretien, leur exploitation et leurs activités, ainsi que des solutions innovantes pour relever les défis qui leur sont propres. Le réseau Parcs Cœur vital regroupe autour d’une communauté de pratique des organisations œuvrant pour un grand parc aux quatre coins du Canada. Grâce à ce programme, elles peuvent bénéficier d’un financement direct pour financer des activités d’intendance et de restauration environnementales offertes au public, renforcer les capacités au sein des groupes citoyens œuvrant pour un parc et entre eux (en particulier dans les quartiers méritant l’équité), et mettre en œuvre des mesures d’évaluation et communiquer sur le travail collectif réalisé.
L’Edmonton River Valley Conservation Coalition, le Jardin botanique de Toronto et l’Ecology Action Centre viennent de rejoindre les trois partenaires fondateurs de notre réseau : Stanley Park Ecology Society* à Vancouver, High Park Nature Centre* à Toronto, et Les Amis de la montagne à Montréal. Ils s’ajoutent ainsi aux nouveaux membres que nous avons accueillis en 2023, comme Everett Crowley Park Committee* et Free the Fern Stewardship Society* à Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, Rowntree Mills Park à Toronto et le Corridor écologique de Darlington à Montréal.
L’Edmonton River Valley Conservation Coalition (ERVCC) se consacre à la protection, à la préservation et à la régénération du réseau de ravins et de la vallée de la rivière Saskatchewan Nord à Edmonton (Alberta). La vallée fluviale est un « ruban de verdure » de 7 284 hectares (18 000 acres) constituant le plus grand parc urbain au Canada. Dirigée par des bénévoles, la coalition collabore avec de nombreux groupes et initiatives de conservation, dont Swim Drink Fish*, Edmonton Native Plant Society*, Shrubscriber* l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et Root for Trees* afin d’encourager des activités de conservation et de restauration en partageant des connaissances, en collaborant en matière d’intendance environnementale, en informant le public et en menant des campagnes de plaidoyer.
Grâce au programme Parcs cœur vital, la coalition entend accélérer la plantation d’arbres et de plantes en collaboration avec Root for Trees, améliorer la surveillance de l’eau* conjointement avec Swim Drink Fish, soutenir les programmes Tree Equity* et Bird Friendly Edmonton*, et lancer un nouveau programme pilote pour la restauration des sentiers* avec la municipalité. Toutes ces initiatives contribuent également à la création d’emplois en misant sur le pouvoir populaire pour réduire les émissions de carbone de la ville. De plus, l’organisation envisage de demander à ce que cet espace reçoive l’appellation de parc urbain national.
Le Jardin botanique de Toronto (ou TBG pour Toronto Botanical Garden en anglais) se compose de divers types de jardins couvrant près de 1,6 hectare (4 acres) à Toronto, se trouvant à proximité de la ravine de la vallée du Don*, du ruisseau Wilket* et des jardins Edwards Gardens*. Couvrant prochainement un site de plus de 14 hectares (35 acres), le TBG fait actuellement l’objet d’un projet d’expansion* sans précédent, qui vise à répondre à des objectifs précis, à favoriser des liens profonds avec la nature, et à avoir un impact positif sur son écosystème unique et aux alentours.
Avec le soutien du programme Parcs cœur vital, le TBG lancera un projet pilote reposant sur une série d’activités comprenant des promenades accessibles dans les ravines, des initiatives de science participative et de conservation des semences ainsi qu’un festival d’automne coïncidant avec les Journées des ravins de la Ville de Toronto*. Ces activités visent à permettre au public de se familiariser davantage avec les réseaux de ravines de la ville et d’encourager les activités de restauration environnementale.
L’Ecology Action Centre est une organisation environnementale dirigée par ses membres en Nouvelle-Écosse depuis 1971. Dans l’objectif de créer une ceinture verte à Halifax* (un réseau de parcs et d’espaces verts protégés et en bonne santé), l’organisation a établi de solides partenariats avec des organisations écologiques locales représentant trois sites clés : Purcells Cove Backlands*, Blue Mountain-Birch Cove Lakes*, et Sandy Lake-Sackville River*.
En tant que partenaire du programme Parcs Cœur vital, l’Ecology Action Centre élargira ses programmes de randonnées existants afin de sensibiliser et mobiliser davantage le public dans ces parcs, mener des recherches sur les espèces envahissantes locales par le biais de programmes de science participative, et tester de nouvelles activités en sondant notamment les usagères et usagers de ces parcs. L’organisation apportera son soutien à la réserve naturelle de Blue Mountain-Birch Cove Lakes qui étudie également la possibilité de faire désigner cet espace naturel comme parc urbain national*.
Accueillir de nouveaux membres dans le réseau Parcs cœur vital nous permet de créer des liens différents (mais tout aussi importants) : entre les parcs d’une même municipalité et avec ceux de différentes municipalités; entre les organisations établies de longue date et celles nouvellement créées; et entre différents types de grands parcs urbains, tels qu’ils sont façonnés par l’évolution de nos villes.
En favorisant l’établissement de liens entre différents parcs situés dans les mêmes centres urbains (Vancouver, Edmonton et Saskatoon, Toronto, Montréal et Halifax), le réseau Parcs cœur vital permet aux membres de s’apporter un soutien mutuel pour relever des défis souvent similaires : gestion des espèces végétales envahissantes, interactions entre les animaux sauvages et conséquences des changements climatiques (et à œuvrer pour l’élaboration de politiques locales afin d’y remédier). En servant de passerelle de communication entre les villes, notre programme permet de sensibiliser les groupes citoyens œuvrant pour un parc aux nouveaux défis qu’ils rencontrent (et souvent également rencontrés par d’autres) et de présenter de nouveaux modèles de collaboration et de gouvernance conjointe offrant d’éventuelles solutions facilement transférables.
Depuis 2021, notre programme a évolué pour tenir compte de la grande diversité des grands parcs urbains. Ceux-ci comprennent les parcs d’origine de notre réseau, comme Stanley Park à Vancouver, High Park à Toronto et le Mont-Royal à Montréal – qui représentent des parcs de destination très prisés depuis longtemps. Notre réseau comprend aussi des projets de « réutilisation adaptative » comme le parc Everett Crowley et son réseau de sentiers Champlain Heights à Vancouver, ainsi que le corridor écologique de Darlington à Montréal – un ancien site d’enfouissement et un ancien corridor ferroviaire, respectivement – dont la revitalisation permet de créer de nouveaux espaces verts essentiels pour des quartiers méritant l’équité. Notre réseau se compose également de corridors écologiques, comme les ravins, les vallées fluviales et les ceintures vertes, qui continuent à résister au développement urbain tandis que les villes gagnent rapidement du terrain tout autour d’eux.
Les grands parcs urbains du Canada constituent des espaces naturels vitaux qui méritent notre soutien. Quels que soient leur emplacement et leur histoire, et quelle que soit la date à laquelle leurs programmes de conservation et de préservation ont été établis officiellement, chacun d’entre eux offre aux habitant·es des villes la possibilité de maintenir des liens essentiels avec la nature et avec leurs concitoyen·nes.
De plus, les parcs membres du réseau Parcs Cœur vital offrent souvent des avantages multiples et favorables aux résident·es des quartiers urbanisés et méritant l’équité qui les fréquentent. Pour ce faire, ces parcs proposent des programmes et activités accessibles qui favorisent de manière tangible la santé physique et mentale ainsi que la qualité de vie des usager·es de ces parcs et de leurs bénévoles. En améliorant ces parcs, nous améliorons la vie des habitant·es.
Grâce à notre programme Parcs Cœur vital, nous nous réjouissons de contribuer à fournir des ressources collectives, des occasions de réseautage, le renforcement des capacités, des mesures d’évaluation, des outils de communication ainsi que des activités de plaidoyer pour nos nouveaux partenaires (l’Edmonton River Valley Conservation Coalition*, le Jardin botanique de Toronto* et l’Ecology Action Centre*) afin de favoriser leur croissance continue, et aussi d’améliorer le travail en cours de tous nos membres existants.
À la fin du mois de juin 2024, 13 ans après avoir fondé l’organisation, je quitterai mon poste de codirigeant d’Ami·es des parcs.
À cette occasion, je repense aux nombreux changements positifs qui se sont produits dans les parcs urbains du Canada depuis 2011 et au rôle particulier qu’a joué Ami•es des parcs. Beaucoup de chemin a été parcouru, que ce soit mon parcours personnel, dans l’organisation, et au sein de l’incroyable écosystème des parcs urbains du Canada.
Depuis nos tout débuts, l’objectif d’Ami•es des parcs a toujours été de créer des liens : entre les gens et la nature, entre les personnes d’un même quartier lors de rencontres fortuites dans des lieux publics, et entre leaders et initiatives audacieuses susceptibles d’améliorer nos parcs.
L’origine des Ami•es des parcs reflète d’ailleurs bien ce thème. En 2010, j’ai publié un document pour la Metcalf Foundation intitulé « Fertile Ground for New Thinking* » présentant mes idées pour améliorer le système des parcs de Toronto. Dans mes recommandations finales, je suggérai la création d’une ONG dédiée aux parcs de la ville. À l’époque, je n’avais absolument pas l’intention de créer ou de diriger une telle organisation. Cependant, ma publication a inspiré un groupe de personnes enthousiastes qui m’ont incité à lancer cette ONG. En retour, j’ai réussi à les persuader de faire partie des membres fondateurs de notre Conseil d’administration et de nos bénévoles. Nous nous sommes alors lancés dans un plan audacieux visant à aider le plus grand nombre de personnes possibles à se considérer comme des leaders pour les parcs urbains et à les relier aux outils dont ils ont besoin pour créer de grands parcs pour tout le monde.
Le 12 avril 2011, Ami·es des parcs a officiellement vu le jour lors du Sommet des parcs de Toronto. Cette occasion nous a permis de nouer les premiers contacts avec des spécialistes des parcs et des activistes émergents dans la ville. À partir de ces conversations animées, nous avons commencé à établir une force collective pour soutenir et pérenniser des espaces verts dynamiques dont toutes et tous en ville puissent profiter pleinement.
Depuis lors, le groupe original, constitué de membres du Conseil d’administration et de bénévoles, s’est développé de manière exponentielle : Ami•es des parcs compte aujourd’hui plus de 25 employé•es travaillant dans nos bureaux à Vancouver, Toronto et Montréal. Notre Conseil d’administration national compte des spécialistes de l’aménagement urbain et du développement citoyen. Nous avons également rallié des milliers de personnes à notre cause : notre Réseau national rassemble désormais 1 400 groupes citoyens œuvrant pour des parcs dans 35 villes du pays. Nous octroyons des micro-subventions à des groupes citoyens de 21 zones urbaines du Canada pour animer leurs parcs.
En créant Ami•es des parcs, notre objectif était de susciter un mouvement en faveur des parcs urbains, susceptible de changer radicalement la façon dont notre société perçoit la valeur de ces espaces verts publics. Il s’agissait d’un projet ambitieux. Toutefois, grâce à notre collaboration avec des partenaires et responsables de groupes citoyens fantastiques, je pense que nous avons accompli notre mission.
Les parcs du Canada ont connu beaucoup de changements – principalement positifs – ces 13 dernières années. C’est avec beaucoup de fierté que nous avons modestement contribué à ces transformations. Pour ce faire, nous avons mené des recherches cruciales sur les tendances et les possibilités dans les parcs. Nous avons aussi travaillé avec les autorités et les responsables de parcs pour soutenir des politiques novatrices.
Les résultats :
La hausse importante de la fréquentation des parcs au plus fort de la pandémie n’était pas un phénomène isolé : je n’avais jamais vu autant de gens fréquenter les parcs et les utiliser de manière aussi innovante. Les parcs nous permettent de rester en contact avec notre cercle amical, de célébrer des événements, de gérer un deuil, de goûter de nouveaux plats, d’écouter de la musique et de découvrir des expositions d’art. Ils sont la clé de voute de la diversité, de la richesse et du dynamisme de la vie urbaine.
C’est en nous appuyant sur cette conviction que nous avons conçu nos programmes de bourse, nos formations et nos activités de réseautage. Ces programmes ont aidé des centaines de personnes à transformer leurs parcs en centres communautaires dynamiques. Nous avons constamment défendu la valeur unique des parcs : avec notre plateforme axée sur les parcs pour les élections municipales de 2014 à Toronto, avec nos articles sur I’importance des parcs urbains, avec nos conférences nationales et avec notre Rapport sur les parcs urbains du Canada.
Ils ne sont pas de simples fioritures, mais font partie intégrante de l’essence même de nos quartiers. Grâce à nos recherches, nous avons pu mesurer et démontrer l’impact qu’ils ont sur notre bien-être physique et mental. Nous avons aussi montré qu’ils peuvent servir d’antidotes au fléau actuel de l’isolement social et de la solitude.
Les personnes absentes des parcs sont tout aussi importantes que celles qui y sont présentes. Grâce à des programmes comme Susciter le changement, notre organisation invite les groupes confrontés au manque d’équité à participer à la planification et à la mise en œuvre de nos programmes. Cette collaboration nous permet de tirer parti de leurs connaissances et de leurs expériences pour rendre les parcs plus accessibles. Avec le lancement de nos activités et la diffusion des enseignements que nous en avons tirés, nous avons observé une plus grande intégration des mesures d’équité dans les stratégies de planification et d’acquisition des parcs dans les municipalités du pays.
Comme l’a dit Rena Soutar, de la Commission des parcs de Vancouver : « il n’existe pas d’espace culturellement neutre n’ayant pas été modifié par les êtres humains. » Pendant la Conférence des ami·es des parcs de 2022, trois des principaux spécialistes Autochtones des parcs du Canada, Rena Soutar, Lewis Cardinal et Spencer Lindsay, ont abordé la question du colonialisme dans les pratiques de gestion des parcs. Ils ont aussi expliqué la manière d’intégrer les principes de réconciliation et de décolonisation dans ce que nous appelons les parcs. À cet égard, la Commission des parcs de Vancouver a décidé de lancer des programmes de cogestion et d’intendance avec des groupes Autochtones. Dans le même temps, Edmonton a commencé à travailler étroitement avec des leaders Autochtones pour le projet kihcihkaw askî*, le premier parc culturel urbain Autochtone du pays.
Avec les changements climatiques, les parcs urbains deviennent de plus en plus essentiels pour atténuer les vagues de chaleur, absorber les eaux de ruissellement et protéger la faune et la flore, ainsi que la population. Notre organisation a joué un rôle de pionnier en montrant le potentiel des parcs pour atténuer les changements climatiques et nous permettre de nous y adapter.
La taille des parcs n’est pas la seule caractéristique importante d’un parc. Les petits espaces verts peuvent aussi avoir un impact important sur notre bien-être. Avec l’augmentation de la densification de nos villes et du coût des terrains, des sites autrefois négligés, comme les zones en dessous des autoroutes, la chaussée, les corridors électriques, les lignes de chemin de fer et même d’anciennes décharges, se transforment peu à peu en de magnifiques espaces naturels. Grâce à nos recherches* et à notre soutien financier*, des projets innovants comme le sentier Meadoway et le parc linéaire The Bentway à Toronto ont pu voir le jour, de même que le parc Flyover à Calgary.
Nous en demandons beaucoup aux services des parcs municipaux. Les parcs sont de plus en plus fréquentés. Cependant, le personnel municipal est désormais chargé de traiter les questions relatives aux personnes itinérantes, à l’équité, à la réconciliation avec les groupes Autochtones, à l’atténuation des changements climatiques et aux méthodes d’adaptation. Selon moi, leur travail est toutefois devenu plus intéressant et plus gratifiant, car il a la possibilité d’avoir un impact positif sur nos villes et nos quartiers. Mais ce travail est aussi devenu plus complexe qu’avant. C’est pourquoi l’une des principales priorités de notre organisation est désormais de soutenir les membres du personnel municipal et de les mettre en relation.
La démographie augmente rapidement dans les villes du Canada, mais les budgets alloués à leurs parcs ne suivent pas cette hausse. Si cette tendance se poursuit, je m’inquiète de ce à quoi ressembleront nos parcs dans 13 ans. Sans un financement adapté, il n’y aura pas assez de parcs pour répondre aux besoins de la population. Nous risquons de glisser vers un modèle à l’américaine, où le manque d’aides publiques a engendré une crise pour les parcs que les philanthropes et les conservatoires de parcs privés ont dû résoudre. Bien que les partenariats et la philanthropie représentent d’excellentes ressources, elles ne remplacent en rien la dotation financière adéquate des services des parcs municipaux.
Pour les parcs urbains, faire preuve d’imagination en collaborant avec des partenaires communautaires n’est plus l’exception; c’est presque devenu la règle. Qu’il s’agisse de travailler avec des bénévoles locaux ou de créer des conservatoires de parcs officiels, les services des parcs commencent à collaborer avec des partenaires surprenants afin d’enrichir les ressources des parcs et non de les remplacer. Depuis ses débuts, notre organisation plaide en faveur de ce genre de partenariats*. Nous avons ainsi contribué à établir et à cultiver certains modèles de partenariat pour les parcs* parmi les plus importants au Canada. En parallèle, le gouvernement fédéral a commencé à jouer un rôle de plus en plus actif dans le secteur des parcs urbains. Jusqu’à présent, le Canada faisait partie des rares pays dont le gouvernement fédéral ne régissait pas directement les parcs urbains. Après la création du parc urbain national de la Rouge à Toronto, celui-ci a toutefois entrepris un processus visant à créer six nouveaux parcs urbains nationaux à travers le Canada au cours des prochaines années. Des provinces comme l’Ontario, qui ont historiquement évité de créer des parcs provinciaux dans les villes, se sont également engagées dans ce sens. Ami•es des parcs se réjouit de travailler avec les gouvernements et de soutenir ces initiatives qui changent la donne.
Ami·es des parcs n’a pas inventé la mobilisation citoyenne dans les parcs : certaines personnes le faisaient déjà bien avant 2011 partout au Canada. Cependant, nous avons joué un rôle essentiel en les réunissant, en amplifiant leur voix, en communiquant leurs réussites, et en inspirant les autres. Nous leur avons surtout permis d’avoir plus facilement accès à des ressources et à supprimer les obstacles pour les aider à dynamiser les parcs et améliorer leur quartier.
Ces 13 dernières années, le système des parcs urbains du Canada a connu des changements incroyablement positifs. Je suis fier de dire qu’Ami·es des parcs a joué un rôle important pour parvenir à ces avancées.
En passant le flambeau, je suis convaincu que l’équipe d’Ami·es des parcs – en collaboration étroite avec le gouvernement, le public et les bailleurs de fonds – continuera à susciter des changements positifs dans les décennies à venir. Je sais qu’elle fera tout son possible pour que chaque personne bénéficie de manière égale des avantages des espaces verts publics.
Parcs et bien-être : peu importe le parc, les bénéfices pour la santé sont indéniables. Qu’ils soient grands ou petits, riches en histoire ou conçus de manière unique, les parcs peuvent-ils rivaliser avec les emblématiques « parcs de destination » du Canada ? D’après les dernières recherches du réseau Parcs Cœur vital, la réponse est claire : oui, et la clé est de faire de la place aux activités d’intendance environnementale.
Depuis sa fondation en 2021, le programme Parcs Cœur Vital s’est imposé comme le seul réseau national dédié à maximiser les effets positifs et l’influence des grands parcs urbains canadiens, rassemblant des organismes à but non lucratif œuvrant dans ces parcs à travers le pays. En 2023, le réseau Parcs Coeur Vital a analysé deux années de données issues de sondages menés auprès des bénévoles et personnes visitant les trois parcs fondateurs — Stanley Park*, High Park* et le parc du Mont-Royal — afin d’évaluer leurs bienfaits sur la santé et le bien-être.
Nos premiers rapports des Parcs Coeur vital démontrent que l’usage des parcs améliore la santé et le bien-être, à condition que les personnes les utilisant se sentent connectées avec la nature. Les participant·es à des activités d’intendance (programmes axés sur la nature qui invitent les bénévoles à prendre soin de la terre) rapportent de forts liens sociaux et avec la nature qui les rendent plus heureux·ses et en meilleure santé par rapport à d’autres activités liées aux parcs. Malheureusement, les résultats démontrent qu’il existe des disparités d’engagement dans l’intendance des parcs entre différentes communautés. La bonne nouvelle est que l’intendance environementale et les bienfaits pour la santé qui en découlent peuvent souvent être accessibles dans des endroits inattendus.
Compte tenu du fait que la plupart des résident·es des villes ne vivent pas à proximité de parcs historiques de destination tels que Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, nous nous sommes demandé si différents types de grands parcs urbains, allant de nouveaux projets de réutilisation adaptative à des artères non aménagées comme des vallées fluviales, contribuent également à la santé des citoyens.
Pour le vérifier, nous avons mené des sondages en ligne et en personne auprès de 86 bénévoles qui s’impliquent dans les programmes des quatre nouveaux partenaires du programme Parcs Coeur vital : Free the Fern Stewardship Society* et Everett Crowley Park Committee* au sud de Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, et Corridor écologique Darlington à Montréal. Au cours de la période allant d’août à novembre 2023, les personnes interrogées ont expliqué en quoi les activités d’intendance environnementale jouent sur leur bien-être et les incite à adopter des comportements respectueux de l’environnement.
Nos rapports 2023 sur les Parcs Cœur vital réitèrent les tendances observées dans nos rapports de 2022. À partir de sondages menés auprès de bénévoles dans les nouveaux Parcs Coeur vital, nous avons constaté que :
Grâce à ces connexions avec la nature, nous avons constaté que :
Ces résultats sont similaires à ceux recueillis auprès des personnes faisant de l’intendance environnementale dans des parcs de destination en 2022.
En outre, nous avons examiné quels éléments des parcs favorisent la connexion avec la nature et, par conséquent, ont une influence positive plus marquée sur la santé. Les bénévoles de 2023 déclarent que les endroits qui favorisent le mieux la connexion avec la nature et le bien-être sont les sentiers (25 %) ; les zones naturelles qui comprennent la faune, les forêts et les plantes indigènes (30 %) et autour de l’eau (15 %).
Les bénévoles affirment également que les endroits suivants inhibent le sentiment de connexion avec la nature : les espaces gris/pavés (33 %) ; les espaces trés fréquentés (16 %) ; les installations de loisirs, y compris les installations sportives, les terrains de jeux et d’autres structures (21 %) ; les pelouses entretenues ainsi que les plantes non indigènes (17 %) et les zones avec déchets (12 %).
Les résultats indiquent que les espaces naturalisés jouent un rôle essentiel dans l’établissement de liens solides avec notre environnement. Toutefois, aménager des espaces naturalisés au cœur des zones urbaines est un défi de taille. Les nouveaux Parcs Cœur Vital ont élaboré leurs propres approches novatrices pour offrir aux quartiers urbains diversifiés les bienfaits de la nature à proximité.
Plus de la moitié des bénévoles (55 %) déclarent ressentir un sentiment de calme, de tranquillité ou de bonheur lorsqu’ils sont à Everett Crowley Park.
« Notre plus grand accomplissement est que ces améliorations écologiques ont un effet bénéfique sur la santé mentale et physique des personnes, en particulier celles qui vivent dans la communauté de Champlain Heights. »
Damian Assadi, Président de Everett Crowley Park Committee et directeur chez Free the Fern
Le réseau de parcs et de sentiers répond aux besoins du quartier en s’intégrant à des infrastructures essentielles, comme le très fréquenté centre communautaire de Champlain Heights* et les installations sportives, tout en offrant des éléments qui favorisent la connexion avec la nature. Free the Fern mène de nombreux projets, dont une forêt de guérison, reconnue par la Fondation David Suzuki* pour son soutien aux peuples Autochtones et à leurs descendants. Ils ont également mis en place une forêt nourricière Autochtone* dont les fruits, baies et autres aliments bénéficient tant pour les personnes en situation d’insécurité alimentaire que pour la faune, les oiseaux et les insectes.
Le Corridor écologique Darlington à Montréal est également un projet de réaménagement adaptatif. Il intègre une ancienne voie ferrée qui se connecte à la biodiversité du Mont-Royal à travers une série d’interventions menées dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Ce quartier densément peuplé et à faible revenu comprend de nombreux éléments qui entravent la connexion avec la nature, tels que des espaces pavés, des foules provenant des universités voisines, de nombreuses installations sportives et des déchets générés par de nombreux commerces et restaurants locaux.
« En dépit des perturbations, la ville est un écosystème où nous pouvons favoriser la prospérité des espèces en créant des habitats adaptés. Mais l’écosystème regorge aussi de personnes qui entretiennent des liens avec les endroits où elles vivent. En harmonisant l’attachement des individu·es à leur environnement avec les besoins des écosystèmes, une approche socio-écologique parvient à créer des connexions bénéfiques pour les deux parties. »
Alexandre Beaudoin, Initiateur du projet du Corridor écologique Darlington
Darlington parvient à équilibrer biodiversité, sécurité alimentaire et résilience climatique en réinstaurant des interactions avec la nature au cœur de l’environnement urbain. Ils le font à travers des pots géants de jardinage placés tout au long du corridor où les résident·es peuvent réserver un pot, suivre des cours de jardinage gratuits et cultiver leurs propres produits comestibles et fleurs. Darlington entretient une forêt nourricière et des jardins communautaires le long du parcours, permettant aux résident·es d’accéder aux fruits, aux baies et aux plantes médicinales. Selon un tiers (33 %) des bénévoles de Darlington, ces forêts nourricières sont les lieux où ils se sentent le plus connecté·es avec la nature. Sensible aux bienfaits de l’eau sur le bien-être, Darlington rénove également un étang thérapeutique pour les patient·es d’un institut local de réhabilitation, dont les capacités sensorielles, langagières, auditives et motrices sont altérées.
Sous la direction de la Meewasin Valley Authority*, la vallée de Meewasin couvre 6 700 hectares et s’étend sur 75 kilomètres le long de la rivière Saskatchewan Sud, traversant et dépassant Saskatoon. Situé au cœur de Saskatoon, Meewasin offre à plus de 2 millions de visiteur·ses par an la possibilité d’explorer ses écosystèmes uniques grâce à un réseau de sentiers étendu. Les retours sur Meewasin ont été incroyablement positifs, avec près de la moitié des bénévoles ayant fourni des commentaires supplémentaires sur les programmes et souhaitant plus d’opportunités d’intendance environnementale !
Andrea Lafond, directrice générale de Meewasin, explique qu’il existe plusieurs façons de s’engager :
« Meewasin aspire à offrir des expériences enrichissantes aux visiteurs : enseigner la durabilité, comment être un bon gardien de notre environnement naturel au quotidien, et comment rester impliqué grâce au bénévolat, aux dons ou au partage d’informations. »
Andrea Lafond, Directrice générale de Meewasin
La vallée de Meewasin, préservée de tout développement urbain, permet à diverses communautés de profiter de la nature en toute quiétude. Les améliorations apportées au sentier Meewasin rendent le parc et ses programmes plus accessibles aux résident·es de toutes les régions de Saskatoon, y compris les quartiers nord, sud et centraux. L’accès aux activités de Meewasin ne se limite pas aux personnes mobiles ; l’organisation propose également des activités en ligne. L’application Meewasin* met en valeur les usages traditionnels des terres, des rivières et des plantes médicinales de la région pour illustrer la synergie entre les savoirs Autochtones et les connaissances écologiques.
Les grands parcs urbains ne peuvent être caractérisés par une seule définition. Que ce soit des parcs centenaires comme Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, ou d’autres formes novatrices, ces espaces offrent des bienfaits avérés pour la santé et le bien-être des habitant·es. Les rapports 2022 et 2023 des Parcs Coeur vital démontrent que le facteur le plus important pour prédire la santé et le bien-être est la connexion avec la nature. Avec la densification croissante des villes canadiennes, il reste beaucoup à faire pour récupérer les espaces « intermédiaires » et créer des liens significatifs avec les diverses communautés qui les entourent.
Les initiatives de Free the Fern, Everett Crowley Park Committee, Meewasin Valley Authority et Corridor écologique Darlington s’étendent le long des sentiers de quartier, des vallées fluviales et des corridors ferroviaires, des endroits qui résistent au développement urbain, pour nourrir et enrichir les communautés locales. Ils offrent des programmes de bien-être et des opportunités d’intendance environnementale, ainsi que l’accès à de la nourriture, des soins de santé, des partages de connaissances et d’autres formes de connexion. Cela leur permet de soutenir et d’enrichir à la fois les capacités de leurs propres organisations et la vie des résident·es qui les entourent.
Ce qui importe le plus pour un parc, ce n’est pas leur nom mais la connexion qu’il crée avec les individu·es. C’est grâce aux nombreuses caractéristiques, programmes et activités d’intendance offerts à plusieurs reprises par les Parcs Coeur vital que les communautés ressentent cette connexion. Répondez à l’appel de la nature et découvrez ce que l’intendance environnementale peut vous offrir !
Téléchargez nos rapports 2023 sur l’intendance environnementale :
Téléchargez nos rapports 2021-2022 sur l’intendance environnementale :