Skip to content

Les grands parcs urbains constituent des espaces essentiels qui permettent aux citadin·es de créer des liens bénéfiques avec la nature et avec les autres. Nous savons déjà que les personnes participant à des activités manuelles axées sur la nature dans les parcs jouissent de solides liens sociaux, d’un sentiment d’appartenance, d’un sentiment d’accomplissement dans leur vie, d’un meilleur état de santé physique et d’une meilleure satisfaction générale vis-à-vis de leur vie. 

Nous avons besoin d’un plus grand nombre de parcs canadiens qui peuvent montrer l’exemple sur la manière de faire profiter de ces effets positifs aux quartiers méritant l’équité.

Dans le cadre du programme Parcs Cœur vital, les Ami·es des parcs ont le plaisir d’accueillir cet été de tout nouveaux partenaires. Le parc Everett Crowley, le corridor écologique Darlington et l’autorité de la vallée Meewasin* viennent ainsi s’ajouter aux parcs fondateurs de High Park*, Mont-Royal et Stanley Park*. Tous ménagent une place de choix à la nature dans les villes et montrent aux résident·es ce qu’il est possible de faire dans les grands parcs urbains.

Répartir les avantages

Les Rapports sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs dans les Parcs Cœur vital montrent les bienfaits sur la santé physique et mentale des personnes participant à des activités d’intendance environnementale dans les parcs. Voici un résumé des conclusions :

  • 99 % des bénévoles participant à des activités d’intendance déclarent que celles-ci contribuent à leur bonheur et leur satisfaction
  • 97 % déclarent que ces activités contribuent à leur bien-être mental.
  • 90 % déclarent que ces activités contribuent à leur santé physique.  

Malheureusement, l’ensemble de la population ne jouit pas de ces avantages de manière égale:

  • 68 % des usager·es des grands parcs urbains interrogé·es s’identifient comme des femmes cisgenres.
  • 86 % s’identifient comme valides
  • 76 % s’identifient comme des personnes blanches 

Le Rapport sur les parcs urbains du Canada a également révélé que les personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC) (70 %) interrogées après la pandémie souhaitaient s’investir davantage dans des activités d’intendance environnementale que les personnes blanches (54 %). 

Quels sont les obstacles que rencontrent actuellement les groupes multiculturels pour participer à l’intendance environnementale des parcs? Et qui tente de les surmonter afin de favoriser le bien-être de ces groupes de population?

3 personnes ayant rammassée des plantes envahissantes
Sourc e: Everett Crowley Park Committee

Dans les quartiers méritant l’équité, comme celui de Champlain Heights dans le sud de Vancouver, les groupes citoyens œuvrant dans un parc jouent un rôle crucial pour améliorer la santé et le bien-être des résident·es. Construit sur une ancienne décharge municipale, Champlain Heights possède aujourd’hui le cinquième plus grand parc de Vancouver : le parc Everett Crowley. S’étalant sur 40 hectares, ce parc abrite l’étang d’Avalon et le ruisseau Kinross qui constituent des habitats essentiels pour les oiseaux, les amphibiens, les poissons et d’autres espèces sauvages. Le parc et le réseau de sentiers qui traverse le quartier font partie des 4 % de forêts indigènes qui subsistent dans la ville. Champlain Heights compte des centaines de logements sociaux, coopératives d’habitation, copropriétés et logements pour personnes âgées, bordés par des arbres comptant parmi les plus vieux de la ville. 

À la suite de pressions exercées par les résident·es du quartier, la Ville de Vancouver a inauguré le parc Everett Crowley en 1987. Ces résidents ont alors créé le Everett Crowley Park Committee* (ECPC), un sous-comité de l’association communautaire de Champlain Heights*. Le comité s’est donné pour mission d’encourager les activités d’intendance dans cette forêt urbaine résiliente en organisant auprès du public des événements d’intendance, des activités éducatives en plein air et un festival annuel de la Journée de la Terre. En 2022, 306 bénévoles ont réalisé collectivement près de 1 000 heures de travail pour entretenir le parc, en éliminant environ 80 mètres cubes de plantes envahissantes. Juste à l’est du parc Everett Crowley, un autre groupe d’intendance environnementale travaille d’arrache-pied sur les sentiers qui serpentent à travers le quartier de Champlain Heights. En 2021, les résident·es ont remarqué que les plantes envahissantes proliféraient sur ces sentiers. Ensemble, ils ont formé l’association Free the Fern*. Tout comme l’ECPC, Free the Fern rassemble les résident•es grâce à des activités d’intendance environnementale, comme l’arrachage de plantes envahissantes et la plantation de plantes indigènes. Depuis 2021, leurs 277 bénévoles ont éliminé 50,33 tonnes de plantes envahissantes. Ils ont également planté plus de 1 300 plantes indigènes.

Catalyser un changement social dans les parcs 

“Les parcs ne sont pas seulement des lieux de détente avec de l’herbe et des arbres. Ils jouent aussi un rôle essentiel dans l’infrastructure sociale de nos villes. Selon nous, ils ont le potentiel de créer des lieux plus inclusifs et équitables, modelés par et pour les personnes qui les utilisent.”

Rapport Susciter le changement.

Notre rapport Susciter le changement propose cinq façons de catalyser un changement social dans les parcs, en particulier dans les quartiers mal desservis :

  1. Susciter un changement et un sentiment de responsabilité collective
  2. Renforcer la confiance personnelle et inspirer les leaders locaux
  3. Réduire l’isolement social et favoriser l’engagement civique
  4. Offrir un lieu de rassemblement aux groupes multiculturels 
  5. Soutenir le développement économique local

Nous nous sommes entretenus avec Grace Nombrado, la directrice générale de Free the Fern, pour voir comment ces cinq facteurs se manifestent à Champlain Heights. 

Femme blonde souriant devant un stand d'information
Source: Free the Fern, avec Grace Nombrado

1. Responsabilité collective

S’impliquer dans un parc près de chez soi peut ouvrir de nouveaux horizons et donner l’impulsion pour faire changer les choses et ainsi motiver les autres.

 L’une des stratégies pour créer un sentiment de responsabilité collective repose sur une approche associant la nécessité d’améliorer un parc et des discussions sur la manière de mobiliser continuellement les résident·es. 

Le centre communautaire de Champlain Heights est géré conjointement par la Commission des parcs de Vancouver et la Champlain Heights Community Association (CHCA). La CHCA s’occupe également de l’intendance du parc Everett Crowley. Le centre communautaire sert de plateforme dans le quartier en offrant aux résident·es des activités de loisirs et représente aussi une porte d’entrée pour s’investir dans le parc et l’entretien des sentiers. L’organisation d’événements, la présence de panneaux d’affichage et la possibilité de stocker des outils permettent au centre de connecter les résident·es avec ces ressources tout en les aidant à utiliser leur potentiel pour améliorer le parc, les sentiers et bien d’autres choses encore. 

2. Des bénévoles remarquables  

Acquérir des compétences et une plus grande confiance en soi en travaillant comme bénévole dans un parc peut avoir des retombées extérieures, notamment en développant un plus grand engagement civique. Et le fait de recruter une personne au sein du quartier pour organiser ces activités peut servir de pilier pour ces bénévoles. Ceci permet aussi de renforcer leurs capacités et de veiller à ce que les résident·es demeurent à la tête de ces groupes.

En tant qu’ancienne fondatrice de Free the Fern et actuellement directrice générale, Grace est aussi une bénévole passionnée qui se charge de recruter, superviser et soutenir ses collègues bénévoles. « Nos 9 membres du Conseil d’administration habitent tous dans le quartier Champlain Heights », explique-t-elle.

“La plupart des bénévoles qui participent chaque mois à l’élimination des espèces envahissantes et à nos activités de plantation à l’automne vivent à une courte distance de marche du sentier. Cette année, dans le cadre de notre projet Native Food Forest, nous avons introduit des événements de sensibilisation de manière à informer le grand public et pour les inviter à partager leurs idées. Nous distribuons des prospectus aux habitations proches du sentier et les diffusons dans les groupes de quartier sur Facebook. Par ailleurs, nous avons placé des panneaux sur le sentier avec notre site web pour que les gens puissent en savoir plus sur nos activités et y participer s’ils le souhaitent. Pour nous, il est important que les personnes qui vivent dans le quartier de Champlain Heights participent à l’entretien du réseau de sentiers.” 

Grace Nombrado, Directrice générale de Free the Fern

Un groupe de personnes lors d'une visite guidée dans un parc
Source : Everett Crowley Park Committee

3. Créer des quartiers inclusifs

Bien que les améliorations apportées à l’infrastructure physique d’un parc contribuent à y faire venir davantage de personnes, en réalité, ce sont les activités et les événements qui permettent de créer des liens bénéfiques entre les gens et qui donnent vie au parc. Pour ce faire, les programmes mis en œuvre dans les parcs doivent être inclusifs et représenter la population locale.

« L’inclusivité est un processus continuel qui cherche à comprendre à qui s’adressent ces services et comment répondre aux besoins des gens », dit Grace. « J’ai beaucoup appris sur la manière d’améliorer l’inclusivité en écoutant les bénévoles. » Elle se rappelle de témoignages des résidents ayant directement orienté leurs pratiques d’inclusion, comme l’achat d’outils de jardin extensibles pour les personnes en fauteuil roulant ou d’outils ergonomiques pour celles souffrant d’arthrite, la mise à disposition de collations et de boissons gratuites pour les bénévoles, et la gratuité de tous les événements. D’autres postes budgétaires à l’étude comprennent d’offrir des services de gardiennage d’enfants pendant les événements, ainsi que des coupons de transport prépayés.

“ Tout le monde doit avoir accès à l’éducation à l’environnement, quels que soient ses moyens financiers.” 

Grace Nombrado

4. Offrir un espace de rassemblement aux groupes multiculturels

Dans l’histoire, les parcs ont souvent servi d’espaces de démocratie en favorisant les échanges entre personnes de différents horizons. C’est pourquoi il est essentiel de reconnaître les obstacles existants et de les supprimer afin que les gens puissent travailler ensemble. Une stratégie intéressante pourrait être pour les municipalités de revoir la surveillance des parcs en adoptant une approche centrée sur l’équité afin de supprimer d’éventuels obstacles, tel un manque de clarté dans la gestion des parcs et dans ce qui est permis.

« Lorsque les gens me demandent si le terrain appartient à la Ville, je leur réponds : “Oui, et NOUS faisons partie de la Ville”. » En tant que citoyen·nes, nous devrions considérer les parcs comme des lieux dédiés à nous tous. Des lieux où nous pouvons nous rassembler, prendre soin de la terre et nous reconnecter avec celle-ci. » 

Grace Nombrado

Grace parle aussi de trouver un équilibre entre la peur initiale d’enfreindre les règles de la municipalité et la volonté de faire preuve de transparence. Free the Fern est née du désir des citoyen·nes issus de diverses communautés ethniques de prendre soin de la terre collectivement. La municipalité ne savait pas comment soutenir ce groupe. Fallait-il instaurer des consignes de sécurité? Quel membre du personnel municipal allait superviser le groupe? Lorsque le projet a commencé à s’enliser dans la paperasse, Free the Fern a décidé d’inviter des employés municipaux à venir parcourir le sentier. Découvrant des centaines de fougères, de mahonias à feuilles de houx, de gaylussacia et de sapins Douglas, le personnel de la Ville a été impressionné par l’ampleur du travail accompli de leur propre chef par les résident·es du quartier. La municipalité a alors décidé d’apporter tout son soutien aux activités d’intendance de Free the Fern.

5. Soutenir le développement économique local

Les répercussions économiques des parcs se mesurent souvent en fonction de l’augmentation de la valeur foncière des propriétés adjacentes. Cette conséquence provoque souvent des inquiétudes concernant l’embourgeoisement de ces quartiers. Toutefois, les parcs peuvent aussi offrir de nombreux avantages aux habitant·es du quartier et servir notamment de levier de pression.

« Champlain Heights est un quartier expérimental à revenu mixte construit dans les années 1970 », explique Grace. « Plutôt que de construire des maisons individuelles, la municipalité a choisi de construire des lotissements avec des maisons en rangée composées de logements sociaux, de coopératives d’habitation, de copropriétés et de logements pour personnes âgées… Et le bail des locataires d’un grand nombre de ces coopératives d’habitation arrive à échéance. Beaucoup s’inquiètent et se demandent si la Ville va renouveler les contrats de location ou décider de réaménager le quartier avec éventuellement des tours d’habitation pour densifier le quartier. »

“Le réseau de sentiers de Champlain Heights, qui ne représente plus qu’une simple bande de la forêt de sapins Douglas d’origine, est aussi un terrain à bail et ne bénéficie d’aucune protection face aux promoteurs immobiliers. L’une des meilleures manières pour les citoyen·nes de protéger le sentier de la prospection immobilière est de l’entretenir. En arrachant les herbes envahissantes et en replantant des espèces indigènes, nous montrons que ce réseau de sentiers possède un écosystème sain et divers au lieu d’être perçu comme une zone dangereuse. En créant des liens entre les résident·es et en donnant de notre temps comme bénévoles, nous augmenterons aussi nos chances pour faire pression sur la municipalité lorsque les baux arriveront à échéance dans le quartier. En créant une communauté épanouie et diversifiée, nous avons démontré que le quartier “expérimental” de Champlain Heights a trouvé son équilibre.” 

Des personnes en train d'enlever des plantes envahissantes
Source : Free the Fern

Les activités d’intendance dans les parcs ont le potentiel d’enrichir la vie et d’améliorer la santé de la population. Cependant, pour faire en sorte que les quartiers méritant l’équité, comme celui de Champlain Heights, puissent profiter de ces avantages, nous devons éliminer les obstacles sur leur chemin. Free the Fern et the Everett Crowley Park Committee apporteront ainsi une contribution essentielle au Réseau des Parcs Cœur vital en démontrant ce qu’il est possible de faire dans leur quartier. 

Les Parcs Cœur vital montrent l’exemple. À travers des activités d’intendance environnementale, ils contribuent à améliorer la santé et la qualité de vie des personnes de tous les horizons*, de tous les âges*, parlant différentes langues* et ayant différentes capacités physiques. Lisez les Rapports des Parcs Cœur vital pour découvrir comment ces activités contribuent à améliorer la santé et la qualité de vie des gens. Et suivez les avancées de nos nouveaux partenaires Free the Fern et ECPC qui démontrent comment mieux soutenir les quartiers méritant l’équité.

En préparation de la Conférence des Amis des parcs qui approche à grands pas en juin, nous nous sommes entretenus avec le conférencier principal, Dave Meslin. Dave travaille comme organisateur de groupes sociaux et activiste, et a écrit le livre Teardown: Rebuilding Democracy from the Ground Up*. Il est le directeur artistique de l’organisation Unlock Democracy Canada* et à l’origine de nombreuses initiatives à fort impact, dont le Toronto Public Space Committee* et Cycle Toronto*.

Pouvez-nous nous dire quel est le rapport entre les parcs et la démocratie?

Dave Meslin : Pour moi, les parcs et les lieux publics ont un caractère sacré parce que nous y avons toutes et tous accès de façon identique. Ce que j’apprécie le plus c’est que l’accès aux parcs, aux trottoirs et aux ruelles ne dépend pas de la carte de crédit que l’on a dans son portefeuille. Selon moi, ceci a quelque chose de beau et de sacré que nous devons défendre et protéger. 

Deux femmes riant
Le Knowsy Fed à Edmonton célèbre les connaissances de la communauté et invite les habitants à interpréter des histoires. Ces histoires peuvent ensuite être transformées en idées concrètes de changement dans le quartier. Crédit photo : Daniel Chamberlain.

Je suis curieuse de savoir ce que vous entendez par « sacré » quand vous parlez des parcs et les lieux publics. Pouvez-vous expliquer pourquoi vous qualifiez les parcs de sacrés?

DM : Il y a beaucoup d’aspects dans mon travail et mes convictions qui me semblent sacrés parce que cela n’est pas qu’une question de travail, de politique, de votes, de lobbying, ni de législation. C’est dans cela que je trouve un ancrage spirituel.

Nous vivons dans une époque où les gens se détournent de plus en plus des religions établies. Ceci soulève toutefois une question : comment remplace-t-on les rituels de rassemblement dans les synagogues, les églises, les mosquées ou les temples? Lorsque les religions établies sont moins présentes dans nos vies, vers quoi se tourne-t-on pour combler ce besoin de spiritualité et d’ancrage et donner un sens à nos vies?

Pour moi, les lieux publics répondent à ces besoins.

Une chose sacrée est quelque chose que l’on est prêt à défendre, quitte à s’impliquer personnellement. Quitte à faire des sacrifices. C’est ce que je ressens pour nos lieux publics. J’ai le sentiment que, sans ce genre de protection, ils seraient autrement soumis à diverses forces. 

Quels sont ces forces et les risques qui vous préoccupent le plus concernant nos lieux publics?

DM : Je pense que le plus grand risque pour les lieux publics et les parcs est en fait la publicité. La seule raison qui explique l’absence des annonceurs dans ces endroits est liée au fait que nous considérons les parcs comme sacrés. Nous savons bien que les annonceurs sont prêts à apposer leur logo sur n’importe quoi; à moins de déclarer un endroit sacré. Et l’on voit bien que la liste de ce que nous considérons comme sacré s’amenuise rapidement.

Je verrais bien un conseil municipal dire : « Voici une nouvelle source de revenus que nous pourrions mettre à profit. On pourrait installer des panneaux d’affichage numériques dans tous les parcs. Les parcs sont fréquentés par le public, et les annonceurs souhaitent cibler le public. Ils aimeraient certainement cibler les gens qui aiment la nature. On pourrait vendre ces espaces à des annonceurs qui veulent cibler ce genre de public dans nos parcs. » La seule façon de lutter contre cela est de dire : Non, ce sont des endroits sacrés. Cela reviendrait à mettre des panneaux d’affichage dans une église ou une mosquée, ce que personne ne souhaite faire.

Dans votre livre, vous dites que les gens n’ont plus confiance en la démocratie lorsqu’ils participent à une consultation publique et qu’ils trouvent porte close. Selon vous, quels sont les éléments qui font croire aux gens qu’ils ne peuvent avoir aucun impact sur les décisions liées aux lieux publics?

DM : Je pense que le plus grand obstacle auquel se heurtent de nombreuses personnes est qu’elles croient que leurs idées ne comptent pas et ne sont pas suffisamment importantes pour les défendre; que cela ne vaut pas la peine de faire entendre leur opinion. C’est l’idée de la porte close. 

Un autre obstacle de taille est que les gens ne savent tout simplement pas par où commencer. La plupart des gens ne comprennent pas vraiment les compétences des divers gouvernements : au niveau municipal, provincial et fédéral. Et ce n’est pas de leur faute. On l’enseigne mal. Et c’est compliqué. Par exemple, de qui relèvent les services de santé? Il y a un ministère provincial de la Santé. Il y a un ministère fédéral de la Santé. Et puis, il y a les municipalités qui gèrent les soins de longue durée, les garderies d’enfants et le service de prévention sanitaire.

Par ailleurs, la mairie peut être un endroit intimidant. J’en parle dans mon livre : la mairie ne mandate jamais une personne à l’entrée pour vous accueillir en disant : « Bonjour, comment puis-je vous aider? » Il y en a une chez Walmart. Il y en a une dans les magasins d’Apple. 

C’est pourquoi il est essentiel que les gens se réunissent pour former des groupes. Et c’est pourquoi le travail que réalisent les Amis des parcs a toute son importance. Au sein d’un groupe, les gens sont plus enclins à faire bouger les choses, car ils n’ont plus l’impression d’être seuls. Cela leur permet de renforcer leur confiance en eux. L’union fait la force, car nous avons souvent peur d’agir seuls.

Si quelque chose nous intimide dès le départ, il y a peu de chances que nous le fassions par nous-mêmes ensuite. Mais si les membres du groupe disent : « Nous pouvons travailler là-dessus. Nous pouvons organiser cela ensemble », alors cela nous semble beaucoup plus attrayant. En fait, cela est assez révolutionnaire.

Qu’est-ce qui vous rend optimiste quand on parle de budget participatif?

DM : J’aime beaucoup le volet pédagogique de ce programme. La municipalité octroie une petite partie du budget d’immobilisations, et la répartit entre plusieurs quartiers en laissant les résidentes et résidents décider de la manière de l’allouer. 

 C’est un excellent moyen pour eux d’acquérir une expérience démocratique, mais aussi d’en apprendre davantage sur le budget municipal et sur ce que fait réellement la municipalité. 

L’un des principaux rôles du conseil municipal est de décider du montant des revenus et de la manière de les allouer. La meilleure façon d’enseigner cela est d’octroyer une petite somme aux citoyennes et citoyens et de leur demander comment ils souhaitent la répartir? » C’est une incroyable leçon d’éducation civique.

Ce thème de la participation citoyenne me fait penser aux consultations publiques. Selon vous, comment pourrait-on les améliorer?

DM : Je pense à l’échelle d’Arnstein. C’est une façon d’envisager les différents niveaux de participation citoyenne. Pour résumer, l’échelon le plus bas de l’échelle représente la coopération symbolique. Le gouvernement décide de ce qu’il veut faire et utilise un faux sondage ou une fausse réunion publique en guise de consultation. Je ne pense pas qu’il y ait de mauvaises intentions de sa part, mais plutôt une sorte d’arrogance. Le personnel municipal et les politiques pensent avoir raison et considèrent la consultation publique comme un bon geste. Ce n’est toutefois pas la bonne approche. Non seulement ce n’est pas démocratique, mais cela met toujours les gens très en colère.

À l’autre bout de l’échelle, il y a la démocratie directe. Toutes les décisions sont soumises au vote des citoyennes et citoyens. Je n’y suis pas favorable non plus. Selon moi, non seulement personne n’a envie de lire des rapports de 200 pages, mais surtout, avec un système dans lequel tout le monde peut voter, qui aura véritablement le temps de lire tous ces documents? Seules les personnes les plus aisées pourront certainement le faire, car elles ont les moyens de payer quelqu’un pour garder leurs enfants et faire le ménage. Probablement pas celles qui ont trois emplois pour payer leur loyer et nourrir leurs enfants. Ainsi, ce que certains considèrent comme le niveau de participation le plus élevé est en réalité incroyablement inaccessible pour la plupart des gens.

Alors, comment trouver le juste équilibre? 

DM : Je pense que cela dépend du contexte. Imaginons un projet de réaménagement d’un parc dans lequel on demande aux gens ce qu’ils veulent faire de ce parc. La décision devrait appartenir aux personnes qui fréquentent le parc et qui vivent dans le parc et à proximité de celui-ci. Il s’agit d’une occasion idéale pour mettre en œuvre la démocratie directe. Selon moi, il en va de même pour renommer les parcs. Les politiques ne devraient pas avoir la capacité de nommer des parcs selon d’autres personnes politiques. Ce sont les gens qui utilisent le parc qui devraient en décider. 

Des panneaux d'information dans un parc
Affiches présentant la “Movement Strategy” à High Park, Toronto, où l’on a demandé aux utilisateurs du parc quels modes de transport devraient être autorisés dans le parc et à quel endroit.

Les parcs sont un exemple parfait de démocratie directe. Il s’agit d’un microcosme dans lequel les décisions ne sont pas très complexes, comparé à celles qu’une Ville doit prendre pour un budget de fonctionnement de plusieurs milliards de dollars.

Les municipalités ont donc l’obligation morale d’allouer des fonds réels pour promouvoir activement la participation citoyenne, sans s’en tenir au strict minimum. Dans ce cas, pourquoi ne pas dédommager financièrement les gens pour leur participation? Ils apportent une perspective différente en fonction de leur âge, de leur genre, de leur confiance en soi et de la manière dont ils utilisent ces endroits. Pour moi, la municipalité devrait s’efforcer d’investir davantage pour amplifier ces points de vue. 

Je pense à des personnes comme ma mère et ma sœur. Ce sont des personnes qui ont du cœur et sont très intelligentes, mais que l’on ne surprendrait jamais à une « consultation publique ». Elles ne sauraient même pas qu’une consultation est organisée, et prendraient encore moins le temps de s’y rendre. 

Mais elles savent tellement de choses sur leurs parcs. Ma mère a peur d’emprunter le sentier de son parc parce qu’il y a un endroit avec une pente où les gens pourraient se cacher sans qu’on les voie. Je n’y avais jamais pensé. Cela n’a jamais été un sujet de préoccupation pour moi. Elle ne savait pas à qui s’adresser, alors elle m’a demandé ce qu’elle pouvait faire.

Si la municipalité souhaite avoir l’avis des gens au sujet d’un parc, pourquoi ne pas se rendre directement sur place? C’est ce que font les sociétés de cartes de crédit lorsqu’elles prospectent de nouveaux clients. Elles affectent du personnel devant les magasins ou à l’aéroport pour solliciter les gens. Elles ne vous invitent pas à participer à une réunion sur les cartes de crédit dans un centre communautaire. Elles vont là où se trouve leur public cible. Nous devrions faire la même chose pour la consultation publique. Si les décisions concernent un parc, ce n’est pas difficile de trouver le public cible. Celui-ci se trouve dans le parc.

À mon avis, on ne devrait jamais organiser des consultations publiques sur les parcs entre quatre murs. Le meilleur endroit pour parler des parcs est dans les parcs.

Les amis de la montagne, Stanley Park Ecology Society* et High Park Nature Centre*, trois des organisations à but non lucratif œuvrant pour les parcs les plus réputées et les plus anciennes du Canada, faisaient partie des 100 délégués présents lors du lancement du Réseau national des Amis des parcs pendant la conférence « Cœur de la ville » à Calgary en 2017.

Au cours de l’expansion des programmes nationaux des Amis des parcs et du lancement de son premier Rapport sur les parcs urbains du Canada, nous avons constaté les énormes retombées qu’avaient ces groupes. Par exemple, si quatre millions de personnes visitent chaque année le parc national de Banff, plus de huit millions visitent le Mont Royal, soit 30 000 fois plus de visiteurs par acre de parc. Combinés, ces trois grands parcs urbains accueillent plus de 17 millions de visiteurs chaque année.

Pendant la pandémie, Ami·es des parcs a commencé à organiser une série de rencontres virtuelles du type « cinq à sept » avec de grandes organisations de parcs urbains afin de déterminer la meilleure manière de les soutenir. Le but était de les aider à trouver les meilleures solutions pour rendre nos villes plus vertes et plus résilientes face aux changements climatiques. Nous avons ainsi appris que ces grands parcs urbains devaient être reconnus pour leur immense contribution face aux changements climatiques et en termes de résilience communautaire et recevoir les financements adéquats.

Pendant la pandémie, le Mont Royal, Stanley Park et High Park ont vu affluer un nombre de visiteurs sans précédent. L’enquête des Amis des parcs a montré que près des trois quarts (70 %) de la population estimait que leur appréciation des parcs et des espaces verts s’était accrue pendant la pandémie. Même si les vaccins permettent d’envisager la fin de la pandémie, ces parcs avec leurs écosystèmes uniques continueront de subir une pression considérable.

Des enfants qui courent et jouent dans un parc
Les amis de la montagne, Camp de jour, Freddy Arciniegas, 2019

Aujourd’hui, Ami·es des parcs a le plaisir de lancer le programme « Parcs Cœur vital », une collaboration nationale inédite visant à revitaliser l’infrastructure verte des plus grands parcs urbains du pays, tout en démontrant leur valeur incomparable pour le bien-être de la population. Le nom « Parcs Cœur vital » illustre leur importance cruciale dans nos villes. 

Un « Parc Cœur vital » est un large espace vert urbain qui contribue à la biodiversité, aux services écosystémiques et qui permet à la population d’en faire de multiples usages. Dans ces parcs, le personnel municipal, les ONG locales et celles œuvrant dans les parcs, ainsi que les responsables communautaires coordonnent les activités axées sur l’éducation et la gestion environnementales, afin d’inciter des personnes d’origines diverses à établir des liens avec la nature et les autres. Les « Parcs Cœur vital » procurent des avantages environnementaux et sociaux inestimables aux villes en les rendant plus vertes et plus résilientes face aux changements climatiques. 

Durant la première année, Ami·es des parcs collaborera avec ces trois groupes en soutenant leurs activités de revitalisation des écosystèmes. À High Park à Toronto, notre programme de financement permettra d’améliorer l’état des zones humides et de restaurer la savane de chênes noirs, un habitat rare dans le monde, en éliminant les espèces envahissantes. Les activités réalisées au Mont-Royal seront également bénéfiques pour les forêts et les zones humides du parc. Grâce aux travaux de plantation et à la gestion environnementale, le marais restauré sera en mesure de mieux absorber les eaux de pluie, ce qui améliorera la qualité des eaux souterraines et l’habitat des diverses espèces. Cela permettra aussi de réduire l’érosion et le ruissellement des eaux de surface qui dégradent la forêt. À Stanley Park, la plantation de 500 arbres et arbustes indigènes et l’élimination de 10 000 mètres carrés d’espèces envahissantes permettront d’améliorer l’état de cette forêt pluviale tempérée côtière, qui constitue un puits de carbone efficace et un habitat faunique dans le centre-ville de Vancouver. 

« Aujourd’hui, nous comprenons le rôle régénérant que joue la nature dans notre sentiment de bien-être. Nous devons approfondir cette notion et envisager plus largement la manière dont la restauration de la nature contribue à rendre nos villes plus résilientes face aux effets des changements climatiques »

Sara Street, Directrice générale du High Park Nature Centre.

En plus de soutenir les travaux de restauration essentiels, le programme servira de pilier pour ces grandes organisations de parcs urbains qui pourront ainsi échanger leurs connaissances et partager leurs pratiques exemplaires. Le programme « Parcs Cœur vital » s’appuiera sur une évaluation d’impact rigoureuse afin de mesurer et d’amplifier les conclusions liées à l’importance des grands parcs urbains pour le bien-être de la population et celui des écosystèmes.

Deux personnes près d'un lac qui font des activités de conservation de l'environnement
Stanley Park Ecology Society

« En travaillant en groupe, nous pouvons multiplier notre impact, intensifier notre travail et devenir de véritables porte-voix, d’une manière qu’aucun de nous ne peut le faire seul »

Dylan Rawlyk, Directeur général de la Stanley Park Ecology Society.

« Le programme Parcs Cœur vital s’appuie sur le fait que nous avons beaucoup de choses à partager avec les autres ONG œuvrant pour un parc dans le pays, et tant à apprendre d’elles. Ami·es des parcs fait prendre conscience de l’importance de ces espaces verts et nous fournit le cadre nécessaire pour revitaliser les écosystèmes. »

Hélène Panaïoti, Directrice générale des amis de la montagne

L’objectif à long terme du programme est de faire en sorte que chaque citadin au Canada ait facilement accès à un Parc Cœur vital qui présente à la fois des avantages écologiques et sociaux.

“Les grands parcs urbains revêtent une grande importance pour les villes. Ami·es des parcs sert de pilier pour renforcer leur travail et pour obtenir davantage de soutien en leur faveur. Il est clair que nous disposons d’importants milieux naturels à la fois précieux et capables de répondre aux effets des changements climatiques et aux objectifs de nos villes. C’est pourquoi, nous nous réjouissons grandement à l’idée de contribuer à cette réalisation.”

Natalie Brown, Directrice des programmes chez Ami·es des parcs

Grâce à son Réseau national, Ami·es des parcs sélectionnera d’autres grands parcs à travers le Canada afin qu’ils puissent eux aussi bénéficier d’investissements et du réseau de l’organisation pour offrir à leur tour un maximum d’avantages écologiques et sociaux. 

Et si vos citrouilles sculptées trouvaient une seconde vie après Halloween ?

Généralement organisées le lendemain d’Halloween, les parades de citrouilles rassemblent le voisinage pour illuminer les rues et les parcs dans une ambiance festive. Entre tradition canadienne et engagement écologique, ces événements gratuits allient créativité, convivialité et compostage, dans un décor idéal pour de superbes photos.

Saviez-vous que les parades de citrouilles sont une tradition canadienne ? En 2004, Friends of Sorauren park* à Toronto ont lancé la tendance en invitant les résident·es du quartier à exposer leurs créations dans le parc. D’une centaine de citrouilles à plus de 3 000, la parade a pris de l’ampleur et s’est désormais imposées comme une tradition en Amérique du Nord. 

Et pourquoi pas chez vous ? Imaginez votre quartier scintiller sous la lueur des lanternes… Voici un guide pas à pas pour organiser votre propre parade de citrouilles et en faire un événement inoubliable.

Trouvez le parcours parfait

Parcourez votre quartier avec votre groupe communautaire pour repérer l’itinéraire idéal. Prévoyez un trajet modifiable en fonction du nombre de citrouilles et assurez-vous qu’il soit accessible aux poussettes et fauteuils roulants. Explorez des façons d’exposer les citrouilles à différentes hauteurs pour une visibilité optimale.

Réglez les formalités

Un permis est souvent exigé pour ce type de rassemblement, alors mieux vaut vérifier avant d’organiser votre parade. À Toronto, il existe même un permis spécial* pour les parades de citrouilles, qui facilite et rend le compostage abordable. Renseignez-vous auprès de votre municipalité ou de votre service des parcs pour savoir si un permis ou une assurance spéciale est nécessaire. 

Faites passer le mot

Pour une promotion efficace (et gratuite), partagez votre événement sur les réseaux sociaux, contactez les centres communautaires, écoles, commerces du coin ainsi que votre conseiller municipal pour qu’ils diffusent l’info par le biais de leurs infolettres, babillards et plateformes sociales. 

Faites connaître la parade en mettant des affiches dans les endroits clés comme les cafés, bibliothèques et épiceries, et en distribuant des dépliants lors d’événements locaux. Contactez les médias locaux—journaux, stations de radio, blogs—pour qu’ils ajoutent l’événement à leurs calendriers. 

Enfin, encouragez votre communauté à promouvoir votre événement en taguant des ami·es ou en partageant des photos de leurs citrouilles en préparation pour la grande soirée. Plus les résident·es se sentiront impliqué·es, plus l’enthousiasme et la participation seront au rendez-vous!

People watching aligned carved pumpkins and lighten in the dark at night
Parade de citrouilles, parc Sorauren, Toronto. Crédit: Friends of Sorauren Park

Mobilisez des bénévoles

Quelques coups de main seront essentiels pour assurer le bon déroulement du défilé. Demandez à quelques bénévoles d’arriver en avance pour préparer le parcours et aider les gens à installer leurs citrouilles. Ne soyez pas surpris si les premières citrouilles arrivent plus tôt que prévu, la sortie des classes étant souvent privilégiée par certains·es. Les spécialistes des groupes citoyens recommandent d’être sur place dès 15 h 30.

Les bénévoles peuvent aussi distribuer des bougies et allumer (ou rallumer) les citrouilles tout au long de la soirée. Enfin, prévoyez une table où des bénévoles pourront recueillir les inscriptions pour votre infolettre et recruter des volontaires pour la parade de l’année prochaine.

Laissez le parc propre

Que vous prévoyez de nettoyer le parc le soir ou le lendemain matin le ménage, une équipe de bénévoles munie de brouettes et de chariots facilitera le transport des citrouilles vers les sites de compostage. Certaines villes, comme Toronto, fournissent des bacs de compost spéciaux. Vérifiez si votre municipalité offre ce service. Assurez-vous d’informer tout le monde sur quoi apporter et à quelle heure se rassembler. 

Autres Astuces

  • Défi nettoyage : Rendez le nettoyage ludique en formant des équipes et en organisant une compétition de lancer de citrouilles. Attribuez des points pour la présentation, la précision et la rapidité. Le prix ? Le droit de se vanter et des rires garantis !
  • Musique et lumières : La magie des parades de citrouilles réside dans leur simplicité, mais une ambiance musicale et un éclairage bien placé peuvent les rendre encore plus spectaculaires ! 
  • Boissons et collations : Rien de mieux qu’une boisson chaude pour créer une ambiance réconfortante lors d’une soirée fraîche. Pensez à offrir un chocolat chaud, du café ou du cidre à vos bénévoles et au public. Vérifiez les règlements municipaux concernant la consommation de boissons alcoolisées dans les parcs.
  • Impliquez la communauté artistique : Il y a des talents cachés partout! Invitez des artistes à sculpter des citrouilles uniques, qui pourront être exposées dans les commerces du quartier avant l’événement, afin d’en faire la promotion.

Le programme des bourses TD Ami·es des parcs est une initiative nationale qui permet de tisser des liens essentiels entre les citadin·es et les parcs. 

Chaque année, nous soutenons plus de 70 groupes citoyens dans 21 zones urbaines à travers le Canada en les aidant à dynamiser leurs parcs locaux grâce à des événements rassembleurs. Des ateliers sur les plantes médicinales autochtones aux randonnées nature, nous aidons les citoyen·nes engagé·es à organiser des événements qui rassemblent autour de thématiques sur la durabilité, l’éducation et l’intendance environnementale.

Besoin d’inspiration pour votre événement dans les parcs ? Découvrez trois initiatives remarquables rendues possibles grâce aux bourses TD Ami·es des parcs en 2024 ! 

Ancrer la communauté francophone de Vancouver dans la nature

Au cœur du quartier Downtown Eastside de Vancouver, La Boussole est un organisme francophone à but non lucratif qui aide les personnes marginalisées ou en situation de précarité à accéder à des services de santé, au logement et à des emplois en français, tout en sensibilisant le public à ces problématiques.

En 2024, grâce à la bourse TD Ami·es des parcs, La Boussole s’est donné pour mission de lever les obstacles qui privent les résident·es du Downtown Eastside d’un accès à la nature en milieu urbain. Entre coût du transport et stigmatisation des personnes sans-abris dans les espaces verts, les barrières sont nombreuses. L’organisme a ainsi mis en place des expériences immersives et ressourçantes, conçues pour favoriser le bien-être mental et social des participant·es.

L’organisme a organisé deux événements marquants. La première activité, une randonnée guidée sur le sentier Pacific Spirit, a permis aux participant·es d’explorer la forêt tout en approfondissant leurs connaissances sur la préservation de l’environnement, les droits des peuples Autochtones et la justice climatique. Lors de la seconde activité, une séance d’éco-art-thérapie au parc Stanley, les participant·es ont laissé libre cours à leur imagination en concevant des œuvres à partir d’éléments naturels, tout en veillant à préserver l’environnement.

« Ces événements sont essentiels pour notre public, car le Downtown Eastside est un milieu très urbanisé, expliquent les animateur·trices de La Boussole. En été, la chaleur accablante isole encore davantage la population de la nature ».

Leur engagement a permis à 28 participant·es de tisser des liens entre elles/eux et avec leur environnement grâce à des expériences ressourçantes en forêt. 

Des personnes créant un collage de nature avec des arbres tombés et des feuilles.
Événement « Éco art-thérapie » au parc Stanley, Vancouver. Crédit : La Boussole.

J’ai beaucoup apprécié cette sortie en forêt. C’était sympa de retourner dans le Pacific Spirit Parc, ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé. J’adore les odeurs de forêt, les odeurs de pin et c’était cool de faire la balade avec Aloïs parce qu’il y a plein de choses qu’on a appris que je ne savais pas. D’être avec tout le groupe, chacun a pu partager un peu ses petites anecdotes, les petites informations qu’il avait de son côté donc c’était une super expérience. »

Participant·e à l’événement

Apprendre ensemble grâce à une « école populaire »

LifeSchoolHouse* est un réseau d’écoles communautaires basées sur le troc qui favorise le partage de compétences en Nouvelle-Écosse. Ces « folkschools », véritables écoles de savoirs partagés, transforment des espaces informels en lieux d’apprentissage où les voisin·es endossent le rôle d’enseignant·es et transmettent leurs connaissances dans une atmosphère conviviale. 

L’objectif ? Briser les barrières financières liées à l’éducation et renforcer les liens de voisinage. En 2024, grâce à la bourse TD Ami·es des parcs, l’équipe de LifeSchoolHouse à Spryfield, en Nouvelle-Écosse, a organisé deux événements extérieurs gratuits axés sur l’éducation environnementale, la durabilité et la gestion des espaces verts.

Ces expériences immersives comprenaient des randonnées guidées, et ont réuni 43 participant·es de tous âges, accompagné·es par 16 enseignant·es bénévoles. Plongées au cœur de la nature, les participant·es ont appris à identifier les espèces locales et adopté des pratiques respectueuses de l’environnement.

Au retour de leur randonnée, les groupes ont savouré un repas préparé avec des produits locaux, avant de conclure la journée par une opération de nettoyage du parc, un geste concret pour préserver leur environnement.

« On passe devant ces parcs sans vraiment les voir, alors qu’ils regorgent de trésors insoupçonnés ! »

Participant·e à l’événement

Des enfants écoutant un guide environnemental près d’un lac.
Spryfield Community Lunch, Learn and Care à Halifax. Crédit : LifeSchoolHouse.

« Merci infiniment pour cet événement ! On savait que ce serait sympa, mais c’était bien au-delà de nos attentes. L’accueil chaleureux de chacun a rendu l’expérience encore plus belle, surtout avec l’énergie débordante des enfants ! » Voir mon enfant accueilli avec tant de bienveillance a été très rassurant et nous avons vraiment eu le sentiment de faire partie d’une communauté. »

Participant·e à l’événement

Renouer avec la terre pour avancer vers la Vérité et la Réconciliation

La Kapabamayak Achaak Healing Forest de Winnipeg* est un mémorial vivant dédié aux enfants Autochtones affecté·es par le système des pensionnats. Deuxième forêt de guérison créée au Canada, elle fait partie d’un réseau grandissant de sites liés à l’Initiative nationale forêts de la guérison*. 

Espace de recueillement et d’enseignement, cette forêt en plein air est un lieu où les Aîné·es transmettent leurs savoirs et animent des cérémonies. Depuis sa création en 2017, ses gardien·nes y ont organisé de nombreuses activités éducatives et spirituelles. 

En 2024, grâce à leur bourse TD Amis des parcs, l’équipe a collaboré avec des écoles locales pour réunir enfants et éducateur·trices afin de réfléchir sur la Vérité et la Réconciliation ainsi qu’à l’importance de la conservation de l’environnement. Cette expérience d’apprentissage en pleine nature intégrait les connaissances autochtones, révélant aux enfants les vertus thérapeutiques du lien avec la terre et les plantes ancestrales comme la sauge qui pousse dans la forêt. 

En 2024, ces deux événements ont rassemblé plus de 300 personnes, incluant des étudiant·es, des enseignant·es et d’autres membres de la communauté, autour d’un repas traditionnel composé de bannock et de confiture. 

Un grand groupe d'enfants rassemblés autour d'un feu sacré, portant un t-shirt orange.
Événement « Land, Learn, Heal : Reflecting on Truth and Reconcilation » au parc St. John, Winnipeg. Crédit : Kapabamayak Achaak Healing Forest Winnipeg

« Les écoles avec lesquelles nous travaillons comptent un grand nombre d’enfants Autochtones », expliquent les organisateur·trices de l’événement. « De nombreux enfants ont des parents qui portent encore les blessures du traumatisme intergénérationnel des pensionnats. Ces événements reconnaissent leurs expériences, tout en offrant un chemin vers la guérison, guidé par les savoirs autochtones. »

Inspiré·e par ces initiatives ? 

Visitez notre page des bourses TD Ami·es des parcs pour en savoir plus sur les critères d’admissibilité et déposer votre candidature. 

Marie-Pierre est une visionnaire qui milite pour la création d’oasis de verdure au milieu des jungles de béton. Elle a à cœur de mieux comprendre les défis que pose l’accès aux espaces verts ainsi que son importance. Ces espaces favorisent la création de liens sociaux entre les gens, un sentiment d’appartenance et une appréciation pour les histoires et les pratiques liées à cette terre. C’est ce rêve qui a conduit à la création de la fondation Vancouver Urban Food Forest (VUFFF).

Créée en pleine pandémie, la fondation avait pour objectif de répondre au problème de l’isolement et de l’accès alimentaire dans un quartier comptant 34 000 habitant·es. Après avoir identifié ces besoins, et grâce au soutien d’Ami·es des parcs, la fondation a imaginé de créer une forêt nourricière qui servirait de havre de paix aux personnes Autochtones vivant en milieu urbain et aux résident·es à faible revenu. Son objectif était de démontrer que l’accès aux espaces verts et le droit de cultiver la terre sont des droits fondamentaux. 

Atelier sur les jardins d’herbes aromatiques, Burrard View Park, Vancouver.

C’est ainsi que la première forêt nourricière Autochtone appelée Chén̓chenstway Healing Garden a vu le jour dans le parc Oxford, à Vancouver. Hébergée dans le pavillon Burrard Park View Field House, la fondation n’a pas ménagé ses efforts jusqu’à présent, un gage certain de sa résilience.

Avec le soutien d’Ami•es des parcs, la VUFFF a pu organiser des ateliers de jardinage de plantes médicinales et d’autres événements pour soutenir, connecter et outiller les résident·es du quartier. Les personnes auparavant isolées ou réticentes à l’idée de jardiner ont trouvé un groupe de personnes bienveillantes qui valorise leur histoire et leurs expériences. Avec la création de jardins de plantes médicinales, d’activités artistiques et artisanales, et dans le cadre d’un dialogue ouvert, la fondation a déclenché une vague de changements positifs dans son quartier. 

Alors que nos villes modernes se caractérisent par des jungles de béton, Ami·es des parcs soutient des initiatives comme celle de la VUFFF – qui sont sources de connexion, d’autonomisation et de transformation pour les habitant·s. Elles nous rappellent que les parcs sont plus que de simples espaces publics : ils contribuent activement à l’épanouissement, au ressourcement et à la prospérité des habitant·es.

Jardin de guérison et forêt nourricière Autochtone de Chén̓chenstway, Oxford Park, Vancouver.

Lorsque nous imaginons des villes dynamiques, nous reconnaissons le rôle crucial que jouent des organisations locales comme la VUFFF et tenons à leur apporter notre soutien. Ces organisations ne se contentent pas de semer des graines pour susciter un changement, elles nourrissent aussi les liens qui nous unissent à la nature ainsi que les uns aux autres. 

Découvrez d’autres histoires inspirantes avec Nawal à Toronto et Geneviève à Montréal. Ces récits soulignent le travail remarquable accompli par des citoyen·nes engagé·es pour favoriser les liens sociaux et la résilience des habitant·es grâce aux parcs et aux espaces verts à travers le Canada.

Nawal mène une vie bien occupée. Dans son travail à temps plein, elle aide les personnes nouvellement arrivées au Canada à s’installer dans le pays. En dehors de son emploi et de sa vie de famille, elle travaille comme bénévole dans son quartier de Flemingdon, à Toronto.

Flemington est un quartier qui accueille nouvelles et nouveaux arrivant•es ayant élu domicile à Toronto. Cependant, nombre d’entre eux ont besoin d’aide pour s’adapter à leur nouvelle ville et joindre les deux bouts. Connaissant elle-même ces défis et animée par un esprit de solidarité, Nawal a cofondé l’organisme Flemingdon Community Support Services.

Corvée de nettoyage du parc de Flemingdon, Toronto.

Cette organisation dirigée par des bénévoles soutient les habitant·es en matière d’accès alimentaire, de logement et d’emploi. Après avoir passé des mois au service des habitant·es, une chose est devenue évidente pour Nawal. Elle a commencé à reconnaître une lacune importante, un problème récurrent auquel personne n’avait répondu jusqu’alors : la solitude. De nombreuses personnes dans le quartier se sentaient isolées et incroyablement seules. 

C’est pourquoi Nawal a contacté Ami·es des parcs pour lui proposer une idée.

Corvée de nettoyage du parc de Flemingdon, Toronto.

Bien qu’il s’agisse d’une zone dense avec des immeubles de grande et de petite taille où la plupart des résident·es ne possèdent pas de jardin, Flemingdon compte des parcs magnifiques et de grande taille. Aux abords de la vallée de la rivière Don, ces endroits font office d’espaces verts publics. Toutefois, ils sont sous-utilisés. Certaines personnes ne s’y sentent pas en sécurité, tandis que d’autres ont du mal à trouver le temps ou une raison de les fréquenter. 

Avide d’avoir un impact dans son quartier et de favoriser davantage de cohésion sociale, Nawal a collaboré avec Ami•es des parcs pour créer une rencontre hebdomadaire dans son parc sur les thèmes de la santé et du bien-être. Chaque semaine, des habitant·es de son quartier se rassemblent pour aborder divers sujets: ils échangent des recettes nutritives, relatent des histoires, apprennent une nouvelle danse ou font une promenade ensemble. Le groupe est basé sur les principes d’inclusivité et de bienveillance et se réunit régulièrement. Au fil du temps, cette rencontre s’est transformée en une plateforme sociale, où les participant·es nouent de nouvelles amitiés et acquièrent un profond sentiment d’appartenance. 

Nawal a un événement Arts in the Park, Flemingdon park, Toronto.

Récemment, une résidente a confié à Nawal qu’elle se sentait initialement nerveuse à l’idée d’y participer, mais qu’elle ne pouvait désormais plus se passer de ce rendez-vous hebdomadaire dans le parc, qui est devenu un espace bienfaisant pour sa santé mentale et un rayon de lumière durant la semaine. 

Découvrez d’autres histoires inspirantes avec Geneviève à Montréal et Marie-Pierre à Vancouver. Leurs récits soulignent le travail remarquable accompli par des citoyen·nes engagé·es pour favoriser les liens sociaux et la résilience des habitant·es grâce aux parcs et aux espaces verts à travers le Canada.

Pendant la première année de la pandémie de COVID-19, Geneviève a appris que le taux d’insécurité alimentaire montait en flèche à Montréal. Désireuse de changer les choses, elle a réfléchi à la manière de répondre durablement au problème de la faim dans son quartier et a décidé de créer un écosystème agricole vivant et pédagogique composé de trois jardins urbains. Ces espaces permettraient aux habitant·es de travailler main dans la main et de participer à la plantation et à l’entretien des jardins.

Vivant dans une zone urbaine de Montréal appelée Milton-Parc, elle savait que la tâche ne serait pas facile. Bien qu’il soit situé à proximité du mont Royal, le quartier manque cruellement de parcs publics et d’espaces verts. Au lieu d’améliorer les espaces verts existants pour répondre aux besoins des habitant·es, elle savait qu’elle devrait en créer de nouveaux. Après avoir passé des mois à frapper aux portes, elle a réussi à négocier trois zones pour y installer des jardinières surélevées, et même une serre. Elle a transformé ces espaces en terrains communaux et encouragé les habitant·es à s’investir dans des activités de jardinage – de la plantation des semences au désherbage en passant par la récolte d’herbes et de légumes à ramener chez soi – mais aussi en donnant aux gens les moyens de cultiver leurs propres plantes médicinales.

Geneviève Dubé et Michelle Della Corte, co-fondatrices de Jardins Pour Tous

Alors que l’intérêt des habitant•es pour ces jardins a grandi, Geneviève a pris de plus en plus conscience des problèmes plus profonds qui ont émergé après la pandémie. En plus de l’insécurité alimentaire, les habitant·es étaient confronté•es à des difficultés profondes comme l’isolement, le stress et la dépression. Geneviève a ainsi reconnu la nécessité de répondre à ces besoins de manière holistique. Elle a donc contacté Ami·es des parcs en lui proposant une idée afin d’améliorer le bien-être de ses voisin·es.

Elle souhaitait créer un sentiment de cohésion sociale et de confiance entre les habitant·es. En plus de favoriser leur accès alimentaire, Geneviève souhaitait créer un environnement propice au bien-être mental et aux liens sociaux.

Avec l’aide d’Ami•es des parcs, Geneviève a créé une série d’ateliers associant éducation aux plantes, bien-être mental et connexion avec la terre. Le premier événement s’est déroulé dans les jardins urbains de Notman, une oasis de verdure envahie par la végétation et dont l’accès était interdit au public. Celui-ci proposait un atelier de méditation, suivi d’un enseignement mené par une personne Autochtone sur les propriétés médicinales des plantes. 40 personnes ont ainsi assisté à l’événement et ont appris à voir le jardin comme une source de plantes médicinales. Ensemble, les participant•es ont appris à faire macérer de la mélisse et de l’écorce d’orange dans de l’eau pour améliorer l’humeur, la qualité du sommeil et la digestion. Ces participant•es ont touché, goûté et senti des herbes, suscitant autant de conversations que de découvertes.

Geneviève au jardin urbain Notman, Montréal

Récemment, une résidente a confié à Geneviève que l’atelier l’avait aidée à ressentir un sentiment d’appartenance et qu’elle avait créé des liens avec ses voisins et l’environnement; une expérience inédite pour elle. Elle a appris à identifier des plantes et leurs propriétés, ce qui lui a permis d’enrichir ses connaissances et de voir le monde qui l’entoure différemment. L’atelier l’a encouragée à travailler chaque semaine comme bénévole dans le jardin, une expérience qui est devenue indispensable dans sa vie. Au milieu de l’atmosphère urbaine bouillonnante de Montréal, les Jardins pour tous sont désormais plus qu’un jardin pour elle : ils sont devenus un havre de bien-être et un lieu de rencontre; un rendez-vous qu’elle attend avec impatience chaque semaine.

Découvrez d’autres histoires inspirantes avec Nawal à Toronto et Marie-Pierre à Vancouver. Ces récits soulignent le travail remarquable accompli par des citoyen·nes engagé·es pour favoriser les liens sociaux et la résilience des habitant·es grâce aux parcs et aux espaces verts à travers le Canada.

Vous connaissez peut-être Ami·es des parcs en raison de l’un de nos programmes de microbourses, comme les Bourses TD Ami·es des parcs. Dans le cadre de ces programmes, nous octroyons une petite aide financière aux groupes citoyens et organisations sans but lucratif pour organiser des activités et des événements dans des parcs de leur quartier. 

Cela semble parfait, mais pourquoi faisons-nous cela ? Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils si importants ? Comment ces bourses s’intègrent-elles dans les objectifs plus larges de notre organisation visant à faire changer les choses dans les parcs urbains ? Cet article explore ces questions et met en lumière certaines tensions et certains défis liés à l’octroi de microbourses.

Pourquoi nous offrons des bourses

Les parcs urbains possèdent un potentiel inexploité pour favoriser le bien-être des gens, la biodiversité et la résilience climatique. Trop de personnes vivant dans des villes du Canada peinent à avoir accès à des espaces verts de qualité qui offrent des équipements et des activités enrichissant leur vie. Les quartiers comme le mien (dans la circonscription de Davenport à Toronto) sont largement exposés aux vagues de chaleur grandissantes auxquelles nous sommes confrontés en raison du manque d’arbres et d’espaces verts. Les parcs que nous possédons à l’heure actuelle sont précieux, mais il ne s’agit pas d’espaces neutres. Pour de nombreuses raisons, certaines personnes ne s’y sentent pas en sécurité et n’ont pas l’impression d’y être les bienvenues. 

L’un des premiers principes sur lequel notre organisation a été fondée est qu’en augmentant la participation du public, on améliore les parcs. Nos villes et nos quartiers foisonnent de personnes débordant d’idées, d’énergie et de talents. Celles-ci sont conscientes des possibilités qui existent pour améliorer leurs parcs et des défis spécifiques que rencontre leur quartier. En bénéficiant des ressources adéquates, ces groupes peuvent mener des activités beaucoup plus pertinentes et durables que celles lancées par des organisations tierces comme Ami·es des parcs. Voici donc la question que nous utilisons pour guider nos initiatives : Comment pouvons-nous aider les communautés locales à réaliser le potentiel de leurs parcs ?

Organiser des événements dans les parcs, un début simple mais efficace

Les groupes citoyens faisant partie de notre réseau ont des objectifs variés, que ce soit le jardinage, l’amélioration de la biodiversité ou le soutien en matière de santé mentale*. Quel que soit leur domaine de prédilection, organiser des événements dans les parcs permet d’obtenir un soutien stratégique et de sensibiliser le public aux diverses initiatives de ces groupes. À la fois réjouissants et divertissants, ces événements constituent une porte d’entrée attractive pour mobiliser le personnel municipal, d’autres habitant•es du quartier ainsi que les pouvoirs publics locaux afin de proposer de nouvelles idées pour le parc ou les habitant·es en général.

Organiser des événements dans les parcs offre également bien d’autres avantages, même quand ils ne s’inscrivent pas dans un projet de plus grande ampleur. D’après nos études et l’évaluation de nos programmes, organiser des événements dans les parcs renforce le sentiment d’appartenance et les liens sociaux des habitant•es, et leur permet de se sentir plus heureux et moins isolés. En 2024, ces liens sociaux seront essentiels pour faire face aux répercussions de la pandémie sur la santé mentale et physique et nous préparer à nous soutenir mutuellement face aux défis de la crise climatique actuelle, comme les vagues de chaleur urbaine et les inondations. 

La diversité des événements organisés par ces groupes est impressionnante : que ce soient des programmes de soutien pour les familles ayant des enfants neurodivergents dans le parc Thorncliffe de Toronto, ou des ateliers pratiques pour la culture de champignons dans la ville de Deux-Montagnes, près de Montréal. Ces événements illustrent la grande richesse des activités menées dans les parcs urbains à travers le Canada et permettent d’appeler les gouvernements et les autres parties prenantes à accroître leurs ressources et le soutien qu’ils accordent aux parcs.

Credit : Funky Fungi, bénéficiaire de la bourse TD Ami·es des parcs 2023, Montréal

Un moyen efficace de partager le pouvoir avec les groupes citoyens locaux

Grâce à ces microbourses, nous pouvons soutenir financièrement des groupes trop petits ou trop récents pour pouvoir bénéficier du statut d’organisation sans but lucratif. Bien que les montants octroyés soient modestes, ils permettent de compenser les dépenses liées au travail bénévole*, en particulier dans les quartiers à faibles revenus. Grâce à la simplicité de nos procédures de candidature et à l’élimination des obstacles habituels en matière de recherche de fonds (comme la nécessité d’avoir le statut d’organisation sans but lucratif), les groupes citoyens peuvent consacrer leur temps limité à donner vie à leurs idées, à innover et à mobiliser d’autres formes de soutien, comme celui de leur conseiller·e municipal·e. De plus, pour répondre à des problèmes plus systémiques, nous contribuons à notre niveau à mieux partager les ressources et le pouvoir dans le secteur des parcs.

L’octroi de bourses encourage également les groupes citoyens à prendre contact avec nous. Une fois le lien établi, nous pouvons leur proposer d’autres types de soutien, comme des ateliers de formation, un encadrement et une mise en relation avec d’autres groupes citoyens. Les demandes de financement de ces groupes et les conversations que nous avons avec eux nous permettent d’en apprendre beaucoup sur leurs activités, leurs besoins et leurs rêves. En 2023, nous avons proposé un dépôt de demande de financement par téléphone pour des bourses ayant un montant plus faible. Nous avons été submergés par le nombre de candidatures déposées par de nouveaux groupes. 

Dans notre sondage annuel (add link), nous avons appris que le principal besoin des groupes citoyens œuvrant pour un parc était d’obtenir davantage de fonds. Offrir des microbourses nous permet ainsi de répondre à ce besoin. Celles-ci permettent aussi de renforcer leurs capacités ainsi que nos relations avec ces groupes afin d’aider les bénéficiaires à obtenir des financements plus conséquents à l’avenir.

Comment nous octroyons ces bourses

Ami·es des parcs fournit des microbourses ou de petites compensations financières depuis 2014. Nous avons beaucoup appris au fil des années et continuons à apprendre de nouvelles choses.

Nous nous inspirons des principes de la « philanthropie basée sur la confiance » , un terme défini par Jennifer Brennan et Shereen Munshi dans cet article sur la philanthropie Autochtone* et qui cherche à transformer les relations entre les organismes philanthropiques et les organisations à but non lucratif en identifiant les inégalités systémiques et en remédiant à la mauvaise répartition du pouvoir. Bien que nous fassions partie des bailleurs de fonds de très petite taille par rapport à d’autres, nous avons à cœur d’identifier ces inégalités systémiques et ces déséquilibres du pouvoir et d’adapter nos méthodes de travail en conséquence. Pour ce faire, nous réfléchissons et travaillons en permanence sur la manière de :

fournir aux groupes citoyens souhaitant recevoirune bourse un soutien supplémentaire, comme des appels d’encadrement à la demande et des rendez-vous en personne, menés par le personnel d’Ami·es des parcs et avec d’autres groupes. Nous espérons aussi que les groupes pourront utiliser les compétences qu’ils ont acquises en sollicitant une bourse auprès d’Ami·es des parcs en les appliquant à de nouvelles demandes de financement auprès d’autres organismes.

  • réduire ou éliminer les obstacles à l’obtention de fonds en offrant aux bénéficiaires autant de souplesse que possible.
  • simplifier nos procédures et éliminer autant de contraintes que possible, en simplifiant la soumission de demandes de financement et de rapports afin de réduire le temps requis pour les réaliser.
  • augmenter le montant des bourses ou réduire les exigences pour tenir compte des répercussions de l’inflation sur les dépenses liées aux activités menées dans les parcs et permettre aux groupes citoyens d’atteindre leurs objectifs.

Credit : Markbrook Residents’ Group et Steps Public Art, bénéficiaire de la bourse inTO the Ravines 2023, Toronto

Tensions et défis

  

Favoriser des liens de confiance et une ouverture d’esprit

L’octroi de fonds engendre un rapport de force inégal entre Ami·es des parcs et les groupes qui font partie de notre réseau. Ceci peut influencer la capacité de ces groupes à nous faire part de leur avis sincère sur nos programmes. Nous faisons de notre mieux pour atténuer ce problème en séparant notre processus d’octroi de bourses de nos activités d’évaluation, mais cela pose un autre problème. 

Les groupes participant à un grand nombre de nos programmes – que ce soient les réunions pour les membres du réseau, les ateliers de formation, les conférences et d’autres événements – peuvent être particulièrement déçus quand ils se voient refuser une microbourse de notre part. Se voir opposer un refus à sa demande de bourse après avoir passé beaucoup de temps à créer des liens avec notre organisation peut être déplaisant. 

Comment pouvons-nous faire en sorte que l’octroi de fonds s’inscrive dans une relation réciproque et non transactionnelle ? Nous nous réjouissons à l’idée d’étudier prochainement des approches plus participatives* pour l’octroi des bourses en invitant les membres du public à participer à la prise de décision, ce qui pourrait nous permettre de mieux gérer ces tensions.

Aider les groupes citoyens à se développer au-delà de l’octroi d’une microbourse

Ami·es des parcs apporte son soutien aux groupes citoyens et aux OBNL œuvrant pour un parc en utilisant un modèle à plusieurs échelons. Les microbourses visent à aider ces groupes à démarrer leurs activités ou à s’établir dans leur quartier. Toutefois, il arrive que quand certains de ces groupes atteignent un certain palier, obtenir une bourse de 1 500 $ ou 2 000 $ ne justifie pas les efforts investis dans le processus de candidature. Bien que cette situation suggère que ces groupes connaissent un certain succès, cela indique aussi que les microbourses proposées par notre organisation ne répondent pas à leurs besoins. 

Nous faisons de notre mieux pour informer ces groupes sur d’autres sources de financement plus conséquentes en leur offrant notamment des ateliers sur la recherche de fonds, des rendez-vous personnalisés pour les aider à solliciter des bourses, comme celles de la Fondation TD des amis de l’environnement, et notre page sur les possibilités de financement qui comprend des liens vers des dizaines de bourses. Ces activités sont bien accueillies et appréciées par les participant·es et s’inscrivent dans notre objectif de renforcer les capacités de ces groupes plutôt que d’animer nous-mêmes les parcs urbains. Toutefois, ces activités sont plus complexes à mettre en œuvre que l’octroi d’une microbourse. Il devient plus difficile de déterminer le « succès » d’un projet et d’en parler.

Répondre à la demande avec des solutions systémiques

Avec l’expansion du réseau d’Ami·es des parcs et l’importance grandissante qu’ont prise les parcs dans la vie des gens pendant la pandémie, le nombre de personnes sollicitant une bourse a augmenté de manière significative. Par conséquent, nous sommes chaque année dans l’obligation de dire non à un plus grand nombre de personnes. Nous sommes constamment déchirés entre la volonté d’encourager un grand nombre de personnes à se mobiliser pour leurs parcs, et celle de ne pas leur faire perdre leur temps en sollicitant une bourse qu’elles ont peu de chance d’obtenir. 

Nous réfléchissons actuellement aux avantages et aux inconvénients liés à notre désir de faire bénéficier davantage de personnes de nos microbourses et à celui de proposer d’autres types de soutien aux groupes composant notre réseau. Il se peut qu’il n’y ait pas de solution parfaite. À court terme, nous allons utiliser des moyens innovants pour répondre à cette demande. Voici notamment certains changements récents et à venir concernant nos microbourses :

2021-2023 :

  • Simplification des formulaires de candidature 
  • Élimination des restrictions quant à l’utilisation des fonds 
  • Possibilité pour les groupes de bénéficier d’un appel d’encadrement
  • Possibilité pour les bénéficiaires de recevoir un dépôt direct des fonds
  • Possibilité de faire une demande de bourse par téléphone (au lieu de remplir un formulaire écrit) pour une bourse au montant plus faible dans le cadre du programme Susciter le changement à Toronto
  • Organisation de webinaires avec la Fondation TD des amis de l’environnement afin d’informer les bénéficiaires de bourse actuels et passés sur des sources de financement plus importantes.

2024 :

  • Mise en place d’un projet pilote visant à fournir des fonds supplémentaires aux groupes dirigés par des personnes en situation de handicap. Ces fonds leur permettront de collaborer avec d’autres bénéficiaires d’une bourse afin d’organiser des événements conjoints et ainsi renforcer leurs capacités mutuelles à organiser des événements inclusifs. Notre objectif est de déterminer comment aider les bénéficiaires d’une bourse à rendre leurs événements plus accessibles aux personnes en situation de handicap.
  • Augmentation des montants des Bourses TD Ami·es des parcs afin de tenir compte de l’inflation
  • Augmentation de la portée géographique du programme des Bourses TD Ami·es des parcs en ajoutant 15 nouvelles villes et 3 nouvelles provinces
  • Expérimentation d’un processus d’octroi des bourses plus participatif, dans le cadre du programme Susciter le changement à Toronto, en invitant des membres de groupes citoyens à examiner les candidatures présélectionnées et à prendre la décision finale en matière d’octroi des bourses.

Credit : IPSG et Thorncliffe Youth, bénéficiaires de la bourse Susciter le Changement Toronto 2023, Toronto

À plus long terme, notre objectif est de nous désengager de notre rôle de bailleur de fonds pour le financement des groupes œuvrant pour un parc. Nous pensons que les grandes institutions, telles que les municipalités, devraient revoir la manière dont la prise de décision et le partage du pouvoir s’opèrent dans leurs parcs et espaces publics. Elles disposent des ressources nécessaires pour apporter un soutien plus systématique et continu aux initiatives menées par les citoyen·nes. Notre but ultime est de voir les groupes composant notre réseau passer plus de temps à enrichir leur quartier et leurs parcs, et moins de temps à recueillir des fonds. Des changements systémiques doivent impérativement être mis en œuvre de manière permanente, comme la réforme des procédures d’obtention de permis pour les parcs ou l’affectation de personnel à la concertation citoyenne.

Conclusion

Pour en revenir à la question guidant nos initiatives : comment pouvons-nous aider les groupes citoyens à maximiser le potentiel de leurs parcs pour favoriser le bien-être et la résilience des habitant·es? L’octroi de microbourses pour financer des événements et activités dans les parcs fait partie des outils dont nous disposons pour les soutenir. Comme vous l’avez lu dans cet article, ces microbourses ne constituent pas la solution miracle et ne répondent pas aux besoins de tous les groupes.

Mobilisez-vous et informez-vous :

Vous êtes une organisation sans but lucratif offrant des microbourses ou en ayant offert auparavant ? Quels sont les enseignements que vous en avez retirés ? Vous êtes un membre du public ayant obtenu ou sollicité une bourse auprès de notre organisation ? Dites-nous ce que vous pensez de ces microbourses : les bons et les mauvais côtés, et ce que nous pouvons faire pour les améliorer.

Lectures complémentaires (en anglais) :

Dans la présentation qu’elle a donnée à la Conférence de 2022 d’Ami·es des parcs, Akiima Price s’est qualifiée de « travailleuse sociale axée sur la nature » en ajoutant juste après qu’elle ne possédait pourtant pas de diplôme dans ce domaine.

Akiima compte toutefois 30 années d’expérience dans la gestion de programmes communautaires dans les parcs destinés à des groupes de population éprouvés économiquement. Pendant sa présentation, Akiima a parlé du groupe « Friends of Anacostia Park » qu’elle a créé lorsqu’elle travaillait comme consultante pour la National Park Foundation* aux États-Unis.

Lors de la Conférence de 2023 d’Ami·es des parcs, Akiima parlera, en tant que conférencière principale, de la manière de concevoir des programmes bénéfiques à la fois pour les parcs et pour les groupes de population méritant l’équité. 

Akiima a démarré sa carrière en tant que garde-forestière et guide-interprète au service des parcs nationaux du centre de loisirs du lac Mead* près de Las Vegas. Selon les informations publiées par le service des parcs nationaux*, le poste de guide-interprète consiste à « aider les visiteurs à apprendre à se préoccuper des ressources du parc afin de pouvoir contribuer à la préservation des ressources du parc ».

Est-ce que vous voyez l’importance donnée au terme « ressources du parc » dans ce poste?

Durant toute sa carrière, Akiima s’est opposée à ce que les « ressources du parc » soient le seul point de mire de son travail dans les parcs nationaux. Dans son travail auprès des groupes de population éprouvés économiquement, Akiima souligne souvent l’importance de la réciprocité. Dans sa présentation de 2022, elle a dit : « Les résident•es ne sont pas seulement des allié·es du parc, mais le parc est aussi un allié des résident•es. » 

La grande majorité des gens vivant près du Parc national d’Anacostia sont Afro-américains et font partie de ceux faisant face aux plus grandes disparités de revenus et inégalités en matière de santé aux États-Unis. L’espérance de vie des personnes vivant près de la rivière Anacostia est inférieure de cinq ans à celle du reste de la population de Washington. Les taux de pauvreté, de diabète et d’obésité y sont aussi nettement plus élevés. De plus, le racisme systémique est profondément ancré dans le paysage d’Anacostia : la rivière Anacostia a été largement polluée par les eaux usées et l’accès des quartiers au parc national a été coupé lors de la construction de l’autoroute. 

Dans ce contexte, Akiima se demande alors pourquoi le travail mené dans le parc devrait être centré sur les « ressources du parc ».

« En tant qu’êtres humains, nous devons nous demander si c’est important que ces enfants puissent nommer cinq espèces de serpents lorsqu’ils font régulièrement face à la mort et ne sont pas en sécurité. »

Pour Akiima, il est essentiel de revoir les priorités.

Pouvoirs et défis

Akiima a incité le service des parcs nationaux à adopter une définition plus large du terme « environnement » afin d’inclure des facteurs ayant un profond impact sur la vie des personnes vivant dans des quartiers éprouvés économiquement. La définition de l’environnement élaborée par Akiima est beaucoup plus inclusive. Selon elle, il s’agit : « des êtres vivants et non vivants qui constituent notre environnement immédiat ». Dans le cadre de cette définition, elle indique que : « Le crack est un problème environnemental », tout comme la criminalité, la consommation de drogues et l’incarcération.

Propriété d’Akiima Price Consulting

Cette approche des « questions environnementales » a aidé Akiima à élaborer un exercice invitant les participant·es à identifier ce qu’elle appelle « les pouvoirs et les défis » en présence à la fois dans le quartier et dans le parc. 

L’objectif de cet exercice est de trouver des solutions qui correspondent aux besoins et aux opportunités que présentent le parc et le quartier. Par exemple, cet exercice pourrait nous inciter à nous poser la question suivante : « Comment les activités de loisirs dans le parc pourraient-elles contribuer à lutter contre l’incarcération des gens? » C’est cette question qui a mené à la création d’un programme dans lequel le National Reentry Network for Returning Citizens* a organisé une séance de patinage nocturne dans le parc, pendant laquelle le public a été invité à créer des cartes sur le thème de la nature pour les envoyer à leurs proches incarcérés. 

Comme l’a souligné Akiima, les étoiles ne s’alignent pas toujours, mais quand c’est le cas, quelque chose de magique se produit.

Mobiliser les partenaires

« Beaucoup de groupes environnementaux risquent de dire qu’ils ne sont pas des travailleurs sociaux. » Et si Akiima admet que cela est vrai, elle encourage les organisations avec lesquelles elle travaille à reconnaître les atouts qui existent au sein même du quartier. Le fait que le service des parcs n’ait pas forcément la réponse à ces problèmes ne doit pas l’empêcher d’offrir des programmes utiles aux résident•es. Et d’ajouter : « Elles peuvent très bien s’associer avec des personnes qui font ce travail! »

Propriété d’Akiima Price Consulting

Comme le souligne Akiima, des partenaires de confiance dans le quartier représentent un lien essentiel entre le grand public et le parc. L’un de ces partenaires potentiels, le Office of Victim Services souhaite inviter les victimes de crimes à des promenades au parc destinées à améliorer leur santé mentale et pouvant offrir un peu de répit aux personnes qui préfèrent éviter les thérapies conventionnelles. Comme avantage secondaire, les promenades au parc contribueraient à favoriser la santé mentale des travailleurs sociaux particulièrement exposés à l’épuisement professionnel. C’est le genre de partenariat créatif qu’Akiima aime créer.

Dans la liste de partenaires figurant ci-dessus, elle les a classés par ordre de priorité, selon qu’il s’agisse de partenaires en attente ou futurs, et a identifié les organisations œuvrant à la fois dans le domaine communautaire et le domaine environnemental.

Promouvoir les atouts existants dans le quartier

Faisant partie intégrante des Friends of Anacostia Park, le « Friends Corp » est un groupe composé de résident•es à la fois rémunéré·es et qui acquièrent des compétences transférables en travaillant dans le parc. Les membres du groupe sont encouragés à utiliser leurs atouts dans le travail qu’ils mènent dans le parc, et reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs. 

Pour ce faire, Akiima a adopté des mesures visant à promouvoir les membres du groupe au sein du parc et dans le quartier. Les membres figurent sur des cartes semblables à des cartes de baseball mettant en évidence leurs expériences pertinentes pour le parc et le quartier. Ces cartes ont ainsi permis aux membres du Friends Corp de reconnaître les compétences et les atouts qu’ils apportent au parc et ont permis aux résident•es d’établir une relation de confiance avec eux. Comme l’a expliqué Akiima dans sa présentation, Phyllis, une des membres du groupe (en photo ci-dessous), qui a rencontré des problèmes de toxicomanie dans le passé, est présentée sur sa carte comme « militante en matière de réhabilitation de la dépendance ». 

Phyllis participe actuellement à l’organisation des réunions pour le groupe Narcotiques anonymes dans le parc d’Anacostia, et cette carte lui permet d’asseoir sa crédibilité auprès des personnes auprès desquelles elle œuvre. Et d’ajouter :

« Elle n’a pas besoin d’avoir un doctorat pour que je la respecte. Je ressens le plus grand respect pour ces personnes parce qu’elles ont cette expertise incroyable qui est extrêmement pertinente dans ces quartiers. »

Propriété d’Akiima Price Consulting

Grâce au travail mené par Akiima au service des parcs nationaux, l’organisation repense actuellement sa manière de concevoir l’inclusion. En plus de son implication dans le quartier, Akiima souhaite faire en sorte que le service des parcs tienne compte des besoins existants dans les quartiers défavorisés lors de la conception de ses programmes. Résumant bien la passion inspirant son approche, voici une citation qu’Akiima affectionne particulièrement : « La personne qui aime le rêve qu’elle se fait de la communauté plus que la communauté elle-même détruit la communauté. Mais la personne qui aime ceux qui l’entourent façonnera la communauté. »

Pour nous, il ne fait aucun doute de quelle personne Akiima se rapproche le plus.

Nous nous réjouissons de compter Akiima parmi les principaux intervenant·es de la Conférence d’Ami·es des parcs qui aura lieu à Toronto en 2023.