Alors que Dave Harvey prend sa retraite de son poste de co-dirigeant chez Ami·es des parcs, il revient sur le chemin parcouru depuis la fondation de l'organisation en 2011.
Erika Nikolai, directrice générale d’Ami·es des parcs, a reçu le prix de l’Individu d’exception décerné par World Urban Parks — l’une des reconnaissances internationales les plus prestigieuses dans le secteur des parcs et de l’espace public.
Découvrez comment les initiatives d’intendance des grands parcs urbains du Canada contribuent à des écosystèmes plus sains, au bien-être des participant·es et à un soutien essentiel pour les services municipaux.
Dans le quartier Champlain Heights, à l’est de Vancouver, nous avons rencontré deux organisations qui mènent des efforts pour restaurer les forêts indigènes et tisser des liens au sein de leur quartier.
L’hiver peut être éprouvant : il fait sombre, froid, et la neige s'accumule. Explorez des moyens concrets pour redécouvrir la joie de l'hiver.
Découvrez de quelles façons les initiatives menées par les organisations communautaires dans des parcs de Montréal peuvent contribuer à l’inclusion sociale.
Créer des liens, soutenir, s'inspirer, dynamiser les parcs urbains – Abonnez-vous à notre infolettre et restez informé·e !
En faisant un don à Ami·es des parcs, vous contribuez à rendre les parcs plus vivants et accessibles à tout le monde.
Cette étude de cas fait partie du Rapport 2023 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
De plus en plus de Villes du Canada accordent la priorité à la naturalisation des parcs existants. Transformer des espaces bien entretenus dans les parcs en prairies naturelles offre de nombreux avantages, dont l’augmentation de la résilience climatique, de la biodiversité et de la connexion avec la nature pour les citadin·es.
Cependant, ces projets se sont également révélés controversés. Par exemple, le projet pilote « sans tonte [no-mow] »* de Vancouver, qui a permis la naturalisation de certaines sections de parcs, a suscité l’opposition de quelques citadin·es qui considéraient ces espaces comme négligés, un défi auquel de nombreuses autres villes du Canada ont également été confrontées.
Karley Cianchino se passionne pour la naturalisation des parcs. En tant que spécialiste des projets environnementaux pour la Ville de Brampton, Karley a pour mission de concevoir des parcs en étroite collaboration avec les communautés, en mettant l’accent sur la nature.
La Ville de Brampton accorde la priorité aux projets de naturalisation grâce à sa stratégie Eco Park*, unique en son genre. Il s’agit d’une stratégie à l’échelle de la Ville qui intègre des principes visant à préserver et à valoriser à la fois le patrimoine naturel et culturel. La stratégie intègre un outil pratique pour comprendre comment planifier des espaces, en les situant sur une échelle allant des systèmes hautement naturalisés aux systèmes sociaux très performants, tout en reconnaissant que la plupart des espaces se situent quelque part entre les deux.
La Ville utilise également un système de notation qui classe les parcs en fonction de leurs attributs sociaux, culturels et environnementaux. Cette méthode permet ensuite à la Ville de déterminer quelles améliorations sont nécessaires et où.
« Si un parc obtient un faible score environnemental, nous chercherons des opportunités pour faire avancer les travaux de restauration »
Karley Cianchino, Spécialiste des projets environnementaux pour la Ville de Brampton
Même si elles sont excellentes, les stratégies ont tendance à ne pas être mises en application, recueillant la poussière sur une étagère. Pour éviter que cela ne se produise, Karley a révélé qu’elle était fortement impliquée dans la coordination de son équipe interne, notamment lors des réunions Eco Park bimestrielles, ainsi que lors de « conversations informelles » avec ses collègues au sujet de nouveaux projets et de la façon de mettre en œuvre les objectifs Eco Park. Par exemple, si un parc fait l’objet de rénovations, cela pourrait être l’occasion d’entreprendre des travaux de naturalisation en même temps. Cette stratégie vise à minimiser la mobilisation citoyenne redondante et l’allocation de ressources, tout en favorisant la synergie entre les projets.
Néanmoins, tous ces projets ne se déroulent pas sans encombre. Récemment, la Ville a rendu une grande section du Dearbourne Park plus naturelle, un parc très fréquenté du quartier. Cela constitue une première pour la Ville dans le cadre de son programme de naturalisation. La réaction n’a pas été positive, affirme Karley, les gens faisant remarquer qu’ils avaient perdu de l’espace au sein du parc qu’ils utilisaient auparavant pour d’autres activités.
La municipalité a organisé une réunion communautaire avec les citadin·es qui ont choisi un espace plus petit de 10 000 pieds carrés dans le parc pour en faire un habitat adapté pour les pollinisateurs et qui serait géré par le groupe communautaire créé par Karley, avec le soutien continu de la Ville. Karley a partagé ses projets pour l’avenir, dont son souhait de mettre en place un système de codes QR dans les endroits identifiés pour une éventuelle naturalisation, incitant les citadin·es à informer la Ville de leur utilisation actuelle de l’espace.
Soutenir les intendant·es communautaires sera un élément clé du succès continu du projet. Avec l’aide de bénévoles, Karley a supervisé le premier « bioblitz » du groupe, au cours de laquelle les citadin·es ont évalué le nombre de pollinisateurs avant la plantation d’espèces indigènes cet automne. Karley collabore également avec le groupe pour discuter des actions que les gens peuvent entreprendre dans leur propre jardin pour soutenir les efforts de naturalisation. Au centre de la stratégie Eco Park se trouve une série d’habitats interconnectés et de corridors verts,
« Et ce n’est pas quelque chose que l’on peut réaliser uniquement avec des terrains publics. Il est essentiel que nous informions les propriétaires fonciers et les aidions à renforcer leurs compétences afin de naturaliser leurs espaces d’une manière qui leur convienne »
Lectures complémentaires :
Depuis quatre ans, la Commission des parcs de Vancouver met en œuvre son plan directeur VanPlay qui guidera la gestion de ses parcs et loisirs pour les 25 prochaines années. En abordant les questions d’équité, de croissance de la population et de changements démographiques, cette stratégie prépare le terrain pour les investissements dans les espaces verts et permet à la Ville de répondre aux besoins émergents.
Si la Ville compte aujourd’hui plus de parcs qu’il y a 25 ans, la densification rapide s’est traduite par une diminution d’un tiers de l’espace de parc par personne. Pour relever ce défi, le plan directeur offre une série d’outils afin d’améliorer la prise de décision, en tenant compte de la diversité des besoins et des groupes d’utilisateur·trices.
Cette stratégie se distingue des autres par la prise en compte de principes d’équité, comme l’étude de facteurs tels que l’intersectionnalité, les privilèges et l’oppression. VanPlay repose sur une volonté de corriger les inégalités historiques en matière d’accès et de qualité des parcs dans les différents quartiers. Cette stratégie positionne ainsi la Ville de Vancouver comme un leader dans ce domaine.
Elle utilise des données géospatiales pour identifier les zones mal desservies qui nécessitent des investissements accrus dans leurs parcs. Ces zones, connues sous le nom de « Zones d’initiative », sont déterminées à partir d’une analyse de trois facteurs clés : le manque d’accès aux parcs, la demande pour des loisirs présentant une réduction des barrières et la couverture forestière. Avec la possibilité d’ajouter des facteurs supplémentaires au fil du temps, comme le revenu, la mobilisation citoyenne, les investissements financiers et les données démographiques, la Commission des parcs peut mieux déterminer les différents besoins et cibler efficacement les diverses politiques clés à mettre en œuvre.
La stratégie concernant la gestion des eaux constitue une priorité importante pour VanPlay. Pourtant réputée pour son front de mer et ses plages, Vancouver a malheureusement enterré 91 % de ses cours d’eau urbains. VanPlay entend donc améliorer la biodiversité et la gestion des eaux de pluie en exhumant ces cours d’eau et en leur redonnant vie. Cette initiative permet à la fois de créer davantage d’espaces naturels en ville, d’offrir au public de nouveaux aménagements tout en contrôlant les eaux de pluie en cas d’orage. Il s’agit d’un grand pas en avant pour la biodiversité et la capacité à résister aux changements climatiques.
Parlons maintenant des rues qui jouent un rôle crucial dans l’espace public des municipalités. À Vancouver, les rues occupent 32 % de la superficie de la ville, contre 11 % pour les parcs. Afin de tirer parti de ce potentiel inexploité, VanPlay encourage la transformation des rues en espaces publics. En collaboration avec les services d’urbanisme et d’ingénierie, le plan directeur propose notamment la création de mini-parcs, le barrage de certaines rues et l’activation des ruelles afin de répondre à la demande croissante en espaces publics de la population.
VanPlay accorde aussi une grande importance à la connectivité. La Ville de Vancouver est fière de posséder le plus long sentier continu en bord de mer du monde : l’emblématique Seawall de 28 kilomètres. S’inspirant de cet atout, VanPlay vise à élargir le réseau de pistes cyclables et de sentiers piétonniers de la Ville. Le plan directeur introduit également des « améliorations du réseau », comme des stations de réparation de vélos, des panneaux d’orientation, des lampadaires et des bancs. Ces éléments améliorent non seulement la connectivité, mais aussi la sécurité, l’utilité et l’expérience en général des usager·es entre les différentes destinations.
Alors que les Villes s’efforcent de trouver et de financer de nouveaux espaces verts pour répondre à la croissance démographique, certaines parties prenantes affirment que la solution réside en partie dans l’amélioration de leur qualité.
Bien qu’il soit essentiel de disposer d’un nombre suffisant d’espaces verts, la qualité de ces espaces peut aussi influencer dans une large mesure leur utilisation. La recherche de qualité peut concerner les aménagements existants (ou manquants), mais aussi le sentiment de s’y sentir bienvenus et en sécurité.
« Nous devons prendre conscience que nous entrons dans une période où il sera de plus en plus difficile de créer des parcs dans le cadre des projets d’aménagement du territoire ce qui, en l’absence d’autres outils d’acquisition de terrain, entraînera une réduction des parcs par habitant·e au fil du temps », a déclaré une personne en charge de la gestion de parc travaillant pour une municipalité de l’Ontario, en faisant référence aux changements apportés à la législation provinciale de l’Ontario qui affectent la quantité de parcs obtenue par les Villes par le biais des projets d’aménagement.
« Nous devons donc nous intéresser de plus près à la qualité et à l’utilisation de ces espaces plutôt qu’à leur quantité. »
Personne en charge de la gestion de parc
Ce gestionnaire de parc a fait remarquer que sa Ville constatait déjà une réduction de la superficie des parcs dans les demandes d’aménagement du territoire. Dans certaines zones nouvellement aménagées et à densité moyenne ou élevée, la Ville observe une réduction allant jusqu’à 60 % de la capacité à créer de nouveaux parcs. Cette réduction est encore plus flagrante dans les quartiers fortement peuplés où de plus en plus de personnes doivent partager des espaces publics de plus en plus restreints.
Tout en soulignant à quel point ce changement est préjudiciable, ce gestionnaire entrevoit également pour les Villes une occasion intéressante d’examiner de plus près leurs actifs existants et la manière de les utiliser au mieux.
Alors, en quoi consiste le fait de mettre l’accent sur la qualité?
Cela passe par exemple par le fait de veiller à ce que les parcs disposent des infrastructures dont les habitant•es du quartier ont besoin et que ces infrastructures soient en bon état. Cela passe aussi par l’étude des dimensions socioculturelles d’un parc et de déterminer si les infrastructures, les programmes et la conception du parc en général conviennent aux habitant•es du quartier.
Ces mesures semblent élémentaires, pourtant seulement 43 % des Villes ont dit mesurer la qualité de leurs parcs. Elles sont encore moins nombreuses à recueillir des données sociodémographiques sur l’utilisation de leurs parcs afin de déterminer si ces parcs répondent aux divers besoins de leurs usager·es. Dans le même temps, 100 % des Villes ont déclaré que leurs infrastructures vieillissantes et la gestion de leurs actifs constituaient un défi pour elles.
Selon l’avis d’une personne en charge de la gestion des parcs, la solution consiste notamment à revoir comment tirer pleinement parti des parcs et à faire en sorte de maximiser le potentiel des terrains et des infrastructures.
À cet égard, cette personne a noté que l’un des défis auxquels étaient confrontées les Villes en croissance est de concevoir des installations sportives de grande taille, comme un terrain de soccer ou de baseball, qui requièrent une grande superficie tout en offrant une seule utilisation possible. Selon elle, étant donné la nécessité pour les Villes de fournir davantage d’installations de ce type pour répondre à la demande, elles devront trouver des moyens d’intensifier l’usage de leurs actifs existants pendant de plus longues périodes, plutôt que de simplement chercher des endroits où construire de nouvelles installations.
Une des pistes pourrait être d’installer des dômes saisonniers au-dessus des terrains de sport afin de les utiliser toute l’année, quelles que soient les conditions météorologiques. Certaines Villes, comme North Vancouver, transforment des infrastructures désaffectées en installations répondant à la demande actuelle, comme la transformation d’une ancienne piscine en planchodrome. D’autres Villes divisent les activités entre la période chaude et la période froide, convertissant ainsi des installations autrefois destinées à une utilisation unique, comme les courts de tennis, en espaces multifonctionnels, comme des parcs à chiens sans laisse pendant les mois d’hiver.
Tous ces exemples illustrent le potentiel qui réside dans la transformation des sites existants pour garantir leur fonctionnement optimal et faire en sorte qu’ils répondent aux besoins actuels de la population.
Ami·es des parcs a le plaisir de lancer son Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, notre sixième édition mettant en lumière les tendances, enjeux et pratiques qui façonnent les parcs de nos villes.
Visionnez le webinaire de lancement du rapport avec les auteures pour en savoir plus sur les résultats de notre recherche :
Le webinaire offre une réflexion enrichissante sur l’avenir des parcs urbains, avec des intervenantes de la Ville de Victoria et de l’Alliance pour les espaces verts. Nous abordons les possibilités et les défis liés à la collaboration et aux partenariats, notamment entre les services municipaux, les acteurs et actrices communautaires ou encore les organisations à but non lucratif.
Ce webinaire se déroule en anglais avec interprétation simultanée en français. Vous pouvez également visionner la vidéo en anglais avec des sous-titres français automatisés en cliquant ici.
Adri Stark se spécialise dans la recherche et les politiques pour Ami·es des parcs, et corédige le Rapport annuel sur…
Joy est responsable de la recherche et des partenariats à Ami·es des parcs. Elle est chargée de la recherche à…
Julia est coordonnatrice des systèmes alimentaires pour la Ville de Victoria. Avant d’occuper ce poste, elle a travaillé pendant plus…
Née à Ottawa, Nicole DesRoches vit désormais à Chelsea, au Québec. Habitant dans la région de la Capitale nationale, elle…
Aujourd’hui, Ami·es des parcs a le plaisir de lancer son sixième Rapport sur les parcs urbains du Canada, qui sera la dernière édition de ce rapport dans sa forme actuelle : Combler le fossé : comment le secteur des parcs peut relever les défis complexes actuels grâce à la collaboration et aux partenariats.
L’an dernier, nous avons cherché à comprendre en profondeur ce qui trottait dans la tête des gestionnaires des parcs à travers le pays. Nous avons donc interrogé plus de 44 cadres supérieurs au sein de 30 municipalités sur les tendances et les défis qui caractérisent leur secteur. L’un des enseignements clés qui en est ressorti était la nécessité de trouver un moyen de collaborer plus efficacement en vue d’atteindre les nombreux objectifs fixés pour les parcs.
Le rapport de cette année approfondit donc cet enseignement en mettant en lumière des exemples de collaboration à l’échelle nationale et en recueillant des données provenant de 35 municipalités canadiennes, de plus de 2 500 citadin·es, ainsi que d’entretiens réalisés avec le personnel et des spécialistes des parcs.
Ce processus nous a permis de déterminer six enseignements clés relatifs à la collaboration et aux partenariats :
Dans ce rapport, vous trouverez :
Si vous souhaitez aller plus loin dans l’étude de ce rapport, inscrivez-vous à notre webinaire de lancement. Celui-ci comprendra une discussion animée sur les principales conclusions du rapport ainsi que des orientations pour l’avenir des parcs urbains. Ce webinaire d’une heure se tiendra le mercredi 27 novembre à 15 h (HNE).
Ami·es des parcs lance le Rapport 2023 sur les parcs urbains du Canada, le cinquième rapport annuel mettant en évidence les tendances, les défis et les pratiques façonnant les parcs des villes à travers le Canada.
Visionnez l’enregistrement du webinaire pour rencontrer les personnes à l’origine du rapport et explorer :
Ce webinaire contient une discussion animée sur les principales conclusions du rapport et les orientations futures pour les parcs des villes du Canada.
Cette discussion réunit Adri Stark et Jake Tobin Garett, co-auteur•es du rapport, et est animée par Selina Young, membre du Conseil d’Administration d’Ami•es des parcs et Directrice du Bureau des Affaires Autochtones de la Ville de Toronto.
Ce webinaire se déroule en anglais mais les sous-titres français sont disponibles.
Jake Tobin Garrett (il) est écrivain, illustrateur et consultant en politiques et recherches sur l’espace public. Auparavant, il était gestionnaire…
Selina est une Métisse du nord de la Saskatchewan. Toute sa vie, elle a été une habitante du territoire Anishnawbe…
Ami•es des parcs publie le cinquième rapport annuel sur les parcs urbains du Canada, intitulé : Faire émerger des solutions : comment la résolution de conflits et la transformation de défis en possibilités peut rendre les parcs plus équitables et plus durables.
Au cours des cinq dernières années, notre objectif, pour notre Rapport sur les parcs urbains du Canada, a toujours été de raconter une histoire, afin de rendre compte de l’évolution des parcs urbains et de l’orientation qu’il convient de leur donner.
Cette année, nous avons adopté une approche encore plus approfondie. Nous avons interrogé 44 responsables des parcs dans 30 municipalités qui nous ont fait part, avec beaucoup de générosité, des défis auxquels ils sont confrontés, les projets et les personnes qui les inspirent, ainsi que leurs ambitions pour les parcs urbains.
Ce rapport regroupe donc les thèmes abordés lors de ces conversations en se basant sur les données recueillies via nos sondages auprès de 35 municipalités et plus de 2 000 citadin·es au Canada.
Explorez dans le document PDF nos indicateurs clés sur les tendances et les défis des parcs urbains cette année :
Le Corridor écologique Darlington à Montréal crée un lien entre les espaces urbains et naturels, tout en répondant aux enjeux de restauration écologique et aux besoins sociaux grâce à des partenariats clés.
Brampton ouvre la voie avec sa Stratégie Éco-Parc, une initiative à l’échelle de la ville axée sur des projets de naturalisation qui préservent et valorisent le patrimoine naturel et culturel.
Une incursion dans les rouages de la gouvernance collaborative dans un grand parc urbain avec Meewasin Valley Authority à Saskatoon.
En savoir plus sur l’approche collaborative de la municipalité de Saanich pour résoudre les conflits liés aux parcs à chiens sans laisse.
Une conversation avec Michelle Dobbie, responsable de la planification des parcs et du patrimoine naturel à la Ville de Richmond Hill.
En restaurant le cours naturel de la rivière Don, le projet de renaturalisation favorise la biodiversité, réduit les risques d’inondation et reconnecte la ville à ses voies d’eau.
Comment les villes équilibrent les risques et les avantages de ces espaces grâce à des politiques et des directives afin d’encadrer notamment la conception, la gestion ainsi que les programmes publics des POPS.
Les toilettes publiques sont une nécessité dans les parcs. Découvrez l’approche de la Ville d’Edmonton pour rendre les toilettes publiques sûres et inclusives.
Les solutions de la ville de North Vancouver pour combler l’écart en matière d’inclusion dans les programmes de gestion des parcs.
Cette étude de cas fait partie du Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
Au fil des dernières années, nous avons collectivement pris conscience de la prévalence du racisme systémique dans les parcs et les espaces publics. Historiquement, ces espaces ont été des lieux où les personnes Noires, Autochtones et racisées ont été confrontées à la suspicion, à la surveillance, au harcèlement, à la violence, voire même à la mort.
Année après année, notre sondage a révélé qu’environ un· citadin·e sur 10 évite les parcs et espaces verts par crainte de discrimination ou de surveillance policière.
Cette année, lorsqu’on a demandé si les parcs urbains devraient faire davantage pour traiter l’équité et la justice raciale, plus des deux tiers (67 %) ont répondu par l’affirmative. De même, en 2023, 66 % des Villes ont reconnu le rôle des parcs dans la lutte contre le racisme.
En dépit d’une prise de conscience croissante, les mesures prises demeurent limitées. À peine 17 % des Villes s’estiment suffisamment outillées pour combattre le racisme, laissant les besoins des populations racisées de côté.
Comment les municipalités peuvent-elles passer de la prise de conscience à l’action ? Nous avons discuté avec Jay Pitter* à propos d’ “ÊTRE UNE PERSONNE NOIRE DANS L’ESPACE PUBLIC”, un sondage binational développé par Jay Pitter Placemaking (Chercheuse principale : Jay Pitter, co-chercheur : Professeur L. Anders Sandberg) et administré par l’Institute for Social Research. Le sondage posait la question suivante : « Quelles sont les politiques d’aménagement des espaces publics, les approches de conception et les attitudes sociales tacites qui diminuent ou améliorent l’expérience des personnes Noires dans les villes »?
Cette recherche met en lumière les zones d’ombre autour de l’expérience des personnes Noires dans les parcs et espaces publics au Canada et aux États-Unis. Jay Pitter a relevé un manque de données, en particulier au Canada, sur la perception et l’expérience des communautés Noires dans ces espaces. Beaucoup d’organisations mesurent l’inclusion de manière limitée, en mettant l’accent sur la sécurité ou l’absence de violence à l’égard des personnes Noires, mais Jay Pitter souligne que ce n’est pas suffisant : atténuer la violence ne doit être qu’un point de départ.
Ses recherches explorent également comment les traumatismes historiques et actuels liés au racisme, à la brutalité policière et à la violence dans les espaces publics, ainsi que les inégalités en matière de mobilité et le manque de voies vers la prospérité économique, affectent le bien-être des personnes Noires, leur sentiment d’appartenance sociale et leur droit à l’appropriation des lieux publics.
« Ce sondage vise à combler un vide laissé par les autres statistiques, en plaçant les personnes Noires au centre, en tant qu’êtres humains et spirituels à part entière. Les études et témoignages précédents omettent souvent de mentionner les répercussions des incidents liés à l’insécurité et aux restrictions. Que signifient ces chiffres ? Qu’en est-il de la santé mentale des personnes Noires, leur identité, leur sentiment d’appartenance, ainsi que leur imagination et leurs aspirations ? Un de mes principaux objectifs était de réhumaniser les individus et communautés Noires en leur offrant un espace pour une introspection, une guérison intérieure et l’expression libre de leurs rêves. »
Jay Pitter, Experte en aménagement, professeure adjointe en urbanisme et auteure
Le sondage ÊTRE UNE PERSONNE NOIRE DANS L’ESPACE PUBLIC adopte une approche axée sur les ressources tout en prenant en compte les traumatismes, afin de valoriser la joie et le savoir des personnes Noires. Les participant·es ont été invité·es à partager des souvenirs et expériences positives dans les espaces publics. Jay Pitter insiste sur l’importance d’apprendre des succès, et pas seulement des tragédies.
Jay Pitter met également en avant la contribution des communautés Noires aux espaces publics.
« Je ne voulais pas réduire notre présence dans l’espace public à une simple expérience de victimisation. Malgré l’esclavage, des siècles de politiques excluant les personnes noires des espaces publics et des expériences disproportionnées de violence et d’itinérance, le travail, le savoir-faire en création d’espaces publics et la culture des communautés noires ont grandement contribué à façonner et revitaliser ces espaces. Nous y apportons de la vie. »
En mettant l’accent sur la joie et en reconnaissant les contributions des personnes Noires dans la création d’espaces, cette approche illustre comment les villes peuvent collaborer avec les groupes méritant l’équité sans les contraindre à revisiter des récits d’oppression. Jay Pitter a mentionné que plusieurs personnes se sont dites reconnaissantes d’avoir pu partager leurs expériences positives.
Les conclusions de ce sondage seront partagées dans un rapport axé sur l’action en février 2025, offrant aux villes et institutions des pistes pour encourager une véritable inclusion des communautés Noires dans les parcs et autres espaces publics. Jay Pitter a révélé certaines conclusions préliminaires : les parcs figurent parmi les espaces publics les plus fréquentés par les communautés Noires et sont généralement perçus comme des lieux sécuritaires. Toutefois, les parcs peinent à promouvoir l’identité culturelle noire, un profond sentiment d’appartenance et des programmes inclusifs.
Selon Jay Pitter, il existe des opportunités considérables pour progresser, notamment à travers la co-création d’espaces, une représentation accrue des personnes Noires dans la gestion des parcs, le partage du pouvoir, ainsi que des événements qui valorisent les communautés Noires. Pour en savoir plus sur la manière dont votre ville peut favoriser l’inclusion des communautés Noires dans les espaces publics, consultez le site internet jaypitter.com* pour accéder au rapport complet à partir de février 2025.
Dans la région métropolitaine de Vancouver, une entente inédite entre les parcs régionaux du Grand Vancouver et la Première Nation Tsleil-Waututh redéfinit la gestion des parcs. Ce partenariat novateur met en lumière une nouvelle approche, alliant préservation de l’environnement et reconnaissance de l’héritage culturel, passé et présent, des Premières Nations.
S’étendant sur de 2 560 acres, le parc régional təmtəmíxʷtən/Belcarra* est deux fois et demie plus grand que le parc Stanley de Vancouver et accueille 1,2 million de visiteur·euses par an. Autrefois, ce parc abritait le plus grand village ancestral de la nation Tsleil-Waututh.
Gabriel George, membre de la Première Nation Tsleil-Waututh et directeur national du développement des terres et ressources issues des traités, souligne la fracture historique causée par la transformation de ce territoire en parc : « Cela nous a coupé·e·s de notre terre. Ce partenariat est un moyen essentiel pour nous de réaffirmer nos droits. »
Mike Redpath, directeur des parcs régionaux du Grand Vancouver, a précisé que la collaboration avec la Première NationTsleil-Waututh a débuté en 2017, menant à l’élaboration d’un « Accord de coopération et de planification culturelle* » signé en 2020. L’accord établit des principes directeurs clairs pour la gestion conjointe du parc. Ce cadre inclut la préservation des ressources naturelles, la valorisation récréative du site, et une sensibilisation accrue du public à l’héritage de la Nation.
« L’accord reconnaît pleinement qu’il s’agit d’une terre publique. Cependant, il y a eu une utilisation traditionnelle du site, et l’accord vise à trouver un équilibre entre les deux », a déclaré Mike Redpath.
Une bonne gouvernance est la pierre angulaire d’un partenariat réussi. L’accord de coopération prévoit deux mécanismes de gouvernance : un comité de direction et un comité technique, composés à la fois de membres de la Nation et des parcs régionaux du Grand Vancouver.
Le comité technique établit les priorités des projets dans un plan de travail annuel, qui est ensuite approuvé par le comité de direction et soumis durant le processus budgétaire annuel. Chaque projet comprend un « accord d’engagement », qui définit les livrables et garantit que les deux partenaires comprennent bien leurs rôles et responsabilités.
L’accord comprend également des politiques de développement économique, notamment le recours à des entrepreneur·ses approuvé·es par la Première NationTsleil-Waututh pour encourager les entreprises locales à prospérer dans le parc.
« Nous avions une économie solide, mais elle nous a été largement confisquée », a souligné Gabriel George. « Nous avions des devises plus anciennes que le papier. Nous avions des systèmes d’échange. Nous avons perdu tout cela. » Il a rappelé que son peuple récoltait des palourdes depuis des millénaires, mais qu’il a ensuite été contraint de « se faufiler la nuit, après avoir été privé de ce droit ». Rechercher des occasions économiques aujourd’hui est donc, selon lui, « un droit inhérent ».
Bien que l’accord de coopération ait été signé il y a seulement quatre ans, plusieurs projets d’envergure ont déjà été réalisés depuis, et d’autres sont en cours.
L’un des premiers a été le renommage officiel du parc en 2021, désormais connu sous le nom de təmtəmíxʷtən/Belcarra Regional Park. C’était la première fois que les parcs régionaux du Grand Vancouver effectuaient une telle démarche en partenariat avec les communautés des Premières Nations.
Pour Gabriel George, il ne s’agit pas simplement de « renommer » le parc.
« C’est bien plus que cela. C’est reconnaître le véritable nom de cet endroit. C’est important parce que nous avons besoin d’être représenté·es. Nous devons être vu·es et entendu·es sur notre propre territoire. »
Gabriel George, Membre de la Première Nation Tsleil-Waututh et directeur national du développement des terres et ressources issues des traités
Mike Redpath a également souligné que cette initiative créait un précédent en matière de dénomination des parcs du Grand Vancouver, ouvrant la voie à son application dans d’autres lieux. En effet, un autre parc régional a récemment été renommé, abandonnant le nom de Colony Farm Regional Park pour devenir ƛ̓éxətəm (tla-hut-um) Regional Park*, un nom attribué par la Première Nation kʷikʷəƛ̓əm (Kwikwetlem), qui signifie « nous vous accueillons ».
Parmi les autres projets communs, un mât de bienvenue a été érigé sur l’ancien site du village traditionnel de la Nation. D’autres projets incluent des efforts de restauration environnementale, la mise en place de programmes éducatifs, ainsi qu’une étude sur le patrimoine culturel pour approfondir la compréhension de l’histoire du parc.
Malgré le temps nécessaire pour la mise en place de cet accord, Mike Redpath, directeur des parcs régionaux du Grand Vancouver, souligne les bénéfices indéniables. Le personnel peut « décrocher le téléphone et parler à quelqu’un de la Nation qui leur est familier. Cela contribue à faire progresser les projets communs, et parfois même plus rapidement. »
La volonté d’essayer de faire les choses différemment est un facteur de réussite. « C’est un processus de changement », a déclaré Mike Redpath, ajoutant que c’est une manière différente de faire des affaires à bien des égards. Il a mis l’accent sur l’importance d’une communication initiale et soutenue pour bâtir la confiance nécessaire à une collaboration forte.
« L’accord n’est qu’un bout de papier, ce sont les relations humaines et la collaboration qui font la véritable différence. »
Mike Redpath, Directeur des parcs régionaux du Grand Vancouver
Gabriel George appuie ces propos. « Il peut être si facile de ne pas changer les choses », a-t-il déclaré, mais il est important de sortir des zones de confort et de faire les choses différemment. « Vous ne pouvez pas tout résoudre, mais vous pouvez réfléchir à l’héritage que vous souhaitez laisser. »
« Je pense que, pour les Nations Autochtones, les parcs peuvent être des lieux importants à occuper et à reprendre en main », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ils ont connu de grands succès dans certaines de leurs initiatives liées aux parcs « C’est notre maison. C’est comme l’extension de notre communauté. »
Ces cinq dernières années, les programmes axés sur l’alimentation dans les parcs, comme les forêts nourricières, les jardins collectifs et les plantes comestibles, ont gagné en ampleur et en popularité dans les villes canadiennes. Il est clair que les municipalités et leur population perçoivent tout le potentiel de l’agriculture urbaine et souhaitent le développer. Ces trois dernières années, 50 % des citadin·es ont déclaré à plusieurs reprises vouloir voir davantage d’agriculture urbaine et de jardins collectifs dans leurs parcs.
Si les villes prévoient d’investir dans des programmes d’agriculture urbaine dans les parcs, comment peuvent-elles s’assurer qu’ils sont utilisés et, surtout, que les fruits de leurs récoltes atteignent avant tout les personnes qui en ont besoin ?
Lancé en 2020, le programme Get Growing Victoria* de la Ville de Victoria adopte une approche de justice alimentaire en fournissant des outils et du matériel de jardinage aux quartiers dont les communautés sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire, notamment les personnes sans logement, les communautés autochtones et racialisées, ainsi que les personnes âgées et les jeunes.
Au lieu de se focaliser uniquement sur l’accès du grand public à des aliments frais, la justice alimentaire donne la priorité aux tranches de la population qui sont confrontées à des obstacles structurels et systémiques pour assurer leur sécurité alimentaire. En prenant en compte les obstacles au jardinage, le programme Get Growing parvient à fournir des aliments durables et sains à celles et ceux qui sont souvent exclu·es des programmes de jardins collectifs.
Le Service des parcs a vite constaté que le meilleur moyen d’atteindre ces groupes à risque était de collaborer avec des associations locales qui connaissent mieux leurs besoins. Cette collaboration a également permis à la municipalité d’apporter une aide efficace en intervenant là où se trouvent ces populations plutôt que d’attendre qu’elles s’identifient elles-mêmes et qu’elles suivent le processus d’inscription mis en place par la Ville.
Ce programme compte désormais 67 partenaires locaux parmi des organismes de santé publique, des prestataires de services en santé mentale, des organisations d’aide aux personnes immigrées et réfugiées, des prestataires de services sociaux ainsi que des organismes œuvrant pour l’accès à des logements abordables. Les organisations partenaires fournissent à leurs bénéficiaires et à leur famille du matériel de jardinage ainsi que des plants de légumes cultivés dans les serres de la Ville. Ils peuvent ainsi les utiliser dans leur propre jardin ou dans un jardin collectif près de chez eux. Get Growing offre à ses partenaires l’autonomie nécessaire dans leur programme pour distribuer le matériel de jardinage de la manière qui répond le mieux aux besoins de leurs publics.
Julia Ford, coordonnatrice des systèmes alimentaires de la Ville de Victoria, nous explique que ce programme ne pourrait fonctionner sans ces associations partenaires. « Ceci nous permet d’augmenter considérablement notre impact et d’aider des groupes à risque au sein de la population qui, autrement, n’auraient pas forcément d’interaction avec la municipalité. »
Appuyant le propos de Julia, notre sondage public de cette année a révélé que plus de 30 % des citadin·es ne savent pas vers qui se tourner s’ils rencontrent des problèmes ou souhaitent faire des commentaires sur leur parc. En collaborant avec des organisations locales qui entretiennent des relations étroites avec les résident·es des quartiers, la Ville de Victoria peut venir en aide à des personnes qui se sentent déconnectées des services municipaux.
Après quatre années d’existence, on estime la production de produits frais à 400 000 livres, soit près de 181 000 kg. Par ailleurs, une évaluation des personnes participant à ce programme a révélé que la grande majorité d’entre elles estimaient qu’il avait amélioré leur bien-être mental, leur consommation d’aliments sains et leur niveau global d’activité physique. Cette initiative démontre ce que l’on peut faire dans les parcs lorsque l’on adopte une perspective de santé publique.
« Je pense que ce programme illustre comment les Services des parcs peuvent exploiter les ressources existantes de manière innovante pour promouvoir activement la santé publique et améliorer la prévention. Selon moi, le secteur des parcs reconnaît l’importance de l’utilisation passive des parcs et de l’accès aux espaces verts pour la santé mentale et le bien-être. Mais comment pouvons-nous soutenir activement les membres de la population qui veulent paver la voie vers des utilisations plus innovantes de l’espace public ? Comment pouvons-nous aider les gens à explorer de nouvelles activités récréatives qui ont du sens et qui sont accessibles et équitables ? »
Julia Ford, Coordonnatrice des systèmes alimentaires de la Ville de Victoria