Alors que Dave Harvey prend sa retraite de son poste de co-dirigeant chez Ami·es des parcs, il revient sur le chemin parcouru depuis la fondation de l'organisation en 2011.
Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils importants ? Comment les subventions s'intègrent-elles dans les objectifs plus larges des Ami·es des parcs pour susciter des changements dans les parcs urbains ?
Quelques conseils utiles pour vous y aider a créer un environnement accueillant, sûr et respectueux pour tou·tes les participant·es, quelle que soit leur capacité physique ou mentale, leur origine, leur âge ou leur identité de genre.
L’hiver peut être éprouvant : il fait sombre, froid, et la neige s'accumule. Explorez des moyens concrets pour redécouvrir la joie de l'hiver.
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L'expérience de la Ville de Charlottetown avec l'ouragan Fiona souligne l'importance des partenariats interservices et des infrastructures résilientes.
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Cette étude de cas fait partie du Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
Les municipalités ont un besoin urgent de trouver des terrains pour créer de nouveaux parcs. Malgré cette nécessité, il arrive que des problèmes de financement, de contamination environnementale et de propriété repoussent de plusieurs années la conception et les travaux définitifs dans ces sites destinés à devenir des parcs.
Pour relever ce défi, le service des Parcs, forêts et loisirs de la Ville de Toronto collabore avec le service du Développement économique et de la culture de la Ville ainsi qu’avec des organisations externes de développement culturel et économique afin de mettre en place et d’animer des espaces publics faisant cruellement défaut à l’heure actuelle.
Paul Farish, directeur de la planification des parcs à Toronto, explique qu’au lieu d’attendre parfois des années pour achever le processus officiel, qui comprend la conception et l’acquisition de terrain, – et de laisser le site vacant pendant ce temps – la Ville « le rend accessible au public afin qu’il puisse en profiter et même le façonner à leur image dès le départ. »
Selon lui, le service du Développement économique et de la culture de la Ville de Toronto représente un « partenaire très utile ». Il permet d’introduire « des idées et des personnes tierces capables de mettre en œuvre des programmes et d’organiser des événements », jusqu’à ce que le service des Parcs, forêts et loisirs de la Ville soit prêt à en faire un parc pleinement opérationnel.
Citons l’exemple d’un futur parc situé à l’angle des rues Front et Bathurst. Des problèmes de contamination environnementale signifient qu’il faudra plusieurs années avant que la Ville puisse transformer le terrain en parc public. En attendant, la Ville collabore avec Stackt Market* qui a mis en place depuis 2019 un marché abrité dans des conteneurs d’expédition – le plus grand d’Amérique du Nord – ainsi qu’un espace événementiel en plein air sur le site. Grâce à ce partenariat, le lieu accueille des milliers de personnes pour des événements gratuits ou payants*. Il permet aussi à des entreprises locales de vendre leurs produits dans des boutiques éphémères, offre un espace pour se restaurer et donne la priorité aux programmes destinés au grand public.
« Il s’agit d’un lieu quasi public », déclare Paul Farish, en ajoutant qu’il « il est important de faire preuve de flexibilité et de reconnaître les différentes manières de concrétiser la vocation d’un site, comme celle d’être un lieu public. »
Les stationnements représentent eux aussi une opportunité. Selon Paul Farish, la Ville prévoit au cours des prochaines années de convertir un certain nombre de zones de stationnement en parcs. Toutefois, en raison d’un manque de financement ou d’autres facteurs, « leur conversion en parc ne sera pas pour demain.
« En attendant, nous devons faire preuve d’un peu de créativité et faire appel à des partenaires pour les animer et les rendre aussi attrayants que possible. »
Paul Farish, Directeur de la planification des parcs à Toronto
Mais l’une des difficultés est que les usager·ère·s risquent de s’attacher à l’utilisation actuelle du site et de se montrer réticent·e·s lorsque viendra le moment de la phase de conception du parc lui-même. « Nous en avons conscience », explique Paul Farish. Dans certains endroits, la Ville émet l’idée d’installer un terrain de pickleball ou de basketball sur une zone de stationnement, une utilisation qui pourrait s’ancrer dans les esprits, même si elle est censée être provisoire. « Mais il faut s’en accommoder », dit-il. « C’est moins préoccupant parce que la finalité de ce lieu public reste la même, en offrant des avantages récréatifs ou environnementaux à la population. »
Dans le quartier de Yonge et Eglinton à Toronto, une zone de stationnement municipal est sur le point de devenir le plus grand parc dans cette partie de la ville depuis des décennies. Il comblerait une forte demande en espaces publics dans ce quartier qui se densifie rapidement. Dans le cadre de la « phase 1 », la Ville y installe des terrains de pickleball et de basketball ainsi que des tables, des bancs et d’autres équipements avant la conception et les travaux définitifs du parc.
Dans le centre-ville de Toronto, qui est lui aussi confronté à un manque criant de parcs, la Ville a fait l’acquisition d’une des dernières zones de stationnement encore non aménagées. Pendant que les travaux environnementaux et les processus de conception du parc sont en cours, le site a été temporairement converti en terrasse de restaurant, devenue très populaire. Reconnu comme un lieu emblématique dans la ville, le site a fait l’objet d’un concours d’architecture* a abouti à un projet innovant doté d’un budget de 10 millions de dollars.
Sur un autre site, au bord du lac Ontario, une zone de stationnement récemment fermée sur la jetée Spadina devrait être réaménagée à court terme pour accueillir des événements culturels et divers, en vue de mettre en valeur son potentiel en tant que futur parc permanent. Paul Farish mentionne un certain nombre d’organisations locales pouvant servir de partenaires pour la mise en œuvre de ces programmes.
La première est l’organisme de conservation du site The Bentway, qui a créé un espace public sous une partie de la voie express surélevée de la Gardiner, afin d’animer le site pendant l’événement Nuit Blanche de 2023 à Toronto. L’installation de The Bentway (réalisée en partenariat avec la Ville) a permis de tester et de faire connaître ce projet à proximité du lac Ontario, en organisant notamment des projections artistiques sur les silos centenaires récemment restaurés de Canada Malting.
« Cette approche progressive aide le personnel municipal, le public et les partenaires à réfléchir à l’objectif à long terme de ce parc en créant des animations temporaires, des programmes innovants et des expérimentations sur le terrain. »
Ce processus permet aussi de tirer des enseignements sur ce qui fonctionne sur un site spécifique afin d’orienter la future conception et les besoins opérationnels du parc.
Cette approche offre également « une certaine souplesse en termes de partenariats et de modèles de gestion », déclare-t-il. « Elle favorise aussi la créativité et l’expérimentation tout en soulignant les avantages de ce lieu public et des terrains municipaux. »
L’un des principaux défis que rencontrent les villes en pleine croissance est d’acquérir de nouvelles parcelles pour l’implantation de parcs dans des quartiers en cours de densification, dans un contexte marqué par une pénurie de terrains encore non construits. En 2023, 69 % des municipalités ont déclaré que l’acquisition de nouveaux terrains destinés à l’implantation d’un parc constituait un défi majeur pour elles. Le plan à long terme de Mississauga montre qu’une approche cohérente et transparente pour l’acquisition de logements existants peut générer des bénéfices durables en matière d’espaces verts pour une population en pleine croissance.
Le quartier de Cooksville, une zone désignée comme centre de croissance urbaine, est déjà confronté à une pénurie de parcs, comme le montre le plan de développement des parcs de la Ville. Alors que la municipalité a pour objectif de dédier 12 % de sa superficie foncière aux parcs dans les centres de croissance urbaine, Cooksville se situe bien en deçà de cet objectif. Selon Sharon Chapman, gestionnaire de la planification des parcs et de la culture de la Ville de Mississauga, l’arrivée du futur système léger sur rail et la construction de tours d’habitation dans le quartier ne feront qu’accroître la démographie.
Pour répondre à la situation, la Ville doit donc prévoir l’acquisition de terrains dans le quartier de Cooksville afin d’accroître la superficie actuelle des parcs pour qu’ils puissent accueillir plus de monde et d’activités différentes. Le conseil municipal a approuvé cette mesure en 2017*. L’identification de 31 propriétés permettant d’acquérir 10 hectares de terrain au total vise à « créer de grandes superficies homogènes de parcs avec des réseaux de sentiers continus ».
Si l’extension des parcs est l’objectif premier, elle présente aussi un deuxième avantage : la résilience climatique. Certaines propriétés identifiées se trouvent actuellement sur des terrains inondables qui n’auraient pas pu être construits de nos jours. Cette situation pourrait donc inciter davantage de propriétaires à vendre leur bien à la Ville, sachant que les maisons ayant été inondées sont plus difficiles à vendre, indique Sharon Chapman.
Cependant, ce projet n’est pas sans controverse. Les projets de démolition de ces habitations ont provoqué le mécontentement de certain·es propriétaires dans le quartier qui affirment ne pas avoir l’intention de vendre leur bien à la Ville*. Sharon Chapman explique que la résistance initiale des propriétaires était liée à une mésinformation et à des inquiétudes concernant ces changements. La Ville s’est donc attachée à clarifier son intention en précisant que l’acquisition de ces propriétés suivait le principe d’un consentement mutuel entre acheteur et vendeur et que l’expropriation n’était donc pas à l’ordre du jour. Les négociations avec les propriétaires désireux de vendre se basent sur des rapports préparés par des agences d’évaluation indépendantes et accréditées estimant la juste valeur marchande du bien.
« Notre approche a été de coopérer réellement avec chaque propriétaire. Nous avons respecté les propriétaires qui ne souhaitaient plus en parler. »
Sharon Chapman, Gestionnaire de la planification des parcs et de la culture de la Ville de Mississauga
Comme c’est souvent le cas, la situation a mis en opposition les activistes en faveur des parcs et les activistes défendant le logement, comme s’il fallait choisir entre l’un ou l’autre. Reconnaissant cette situation, Sharon Chapman explique que la Ville était consciente que « le projet pourrait être perçu comme contribuant à réduire le nombre de logements ». Toutefois, elle précise qu’il ne s’agissait que de quelques maisons individuelles et que les 31 propriétés ne comportaient pas toutes des habitations. « Il est vrai que nous perdrons un petit nombre de maisons individuelles, mais la zone va connaître une croissance démographique considérable avec la construction de nouveaux logements. Nous devons donc garder une vue d’ensemble pour faire en sorte de créer suffisamment de parcs dans ce quartier. »
À ce jour, la Ville a acquis 19 propriétés. Cela représente déjà plus de 8 hectares de terrains sur les 10 hectares qu’elle s’est fixée comme objectif. La démolition des habitations se fait au fur et à mesure afin que celles-ci ne demeurent pas vacantes et que le terrain puisse être converti immédiatement en parc.
« Les propriétés que nous avons acquises sont presque suffisantes pour commencer à planifier l’aménagement d’un parc »
La municipalité s’apprête désormais à entamer le processus de concertation publique* pour décider des aménagements naturels et construits du parc.
En général, les parcs de quartier possèdent souvent des toboggans et des balançoires pour les enfants et des bancs pour les adultes, mais qu’en est-il des ados? Comment cette tranche de la population se divertit-elle et quels aménagements pourraient permettre de répondre à ses besoins?
C’est un sujet auquel Stephanie Watt réfléchit beaucoup. Avec Margaret Fraser, elles sont les codirectrices et cofondatrices de Metalude, une entreprise de conseil dédiée à la mobilisation des jeunes (jusqu’à 18 ans) en vue de promouvoir la participation publique, des espaces publics ludiques et des villes accueillantes pour les enfants.
Selon Stephanie, les jeunes ont bien conscience de leur « statut minoritaire » dans les espaces publics. Leur participation aux discussions sur la conception des parcs est en effet rarement sollicitée. Les lieux publics étant soit conçus pour les enfants avec des aires de jeux, soit pour les adultes avec d’autres types d’aménagements, ces jeunes ont parfois l’impression de nager entre deux eaux. D’après elle, la question n’est pas de concevoir des structures et des éléments de divertissement à proprement parler, mais d’établir une atmosphère ludique dans l’espace lui-même.
Prenons l’exemple de la placette éphémère du parc Marcelin-Wilson dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville de Montréal. Le parc est situé près de deux grandes écoles secondaires. En réalisant un sondage auprès du public et en discutant avec le personnel de ces écoles, nous avons constaté la nécessité d’avoir un « lieu de rencontre pour les jeunes », déclare David Sauvé, agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville. L’arrondissement a donc décidé de tester une « placette éphémère » dans le parc, située également à proximité d’un arrêt de bus et vouée à devenir un lieu de rencontre pour les jeunes. La structure a été conçue avec plusieurs endroits pour s’asseoir afin de favoriser les échanges sociaux.
Metalude a été embauché pour comprendre comment cette placette était utilisée par le public. Les méthodes retenues pour cette étude étaient l’observation directe des usages de cet espace, des entretiens semi-structurés auprès des jeunes sur le site et dans d’autres zones du parc, et même dans un centre commercial à proximité où les jeunes se rendent parfois pour manger. Ces observations ont permis de recueillir des données auprès de 500 personnes environ, et des entretiens ont été menés auprès d’une cinquantaine d’adolescent·es pour connaître leur expérience.
Établir un dialogue avec les jeunes demande d’adopter une approche différente, explique Stephanie Watt. Cela demande de changer les méthodes de concertation utilisées habituellement et perçues comme « professionnelles ». Cela veut dire, par exemple, d’écouter de la musique avec les jeunes pendant une séance de concertation, une méthode qui ferait probablement grincer des dents lors d’une réunion de participation publique traditionnelle. Il faut soit garder une ambiance vraiment légère, soit être très bref, dit-elle. Les jeunes doivent souvent jongler entre plusieurs priorités : s’occuper de leurs frères et sœurs, participer à des activités sportives ou faire leurs devoirs. L’important est d’apprendre à « mener des séances de concertation de 10 ou 15 minutes qui soient riches », précise la codirectrice de Metalude.
Cette participation publique menée auprès de la jeunesse a été riche d’enseignement pour le personnel de l’arrondissement.
« Cela nous a rappelé notre adolescence, quand nous nous rassemblions dans des espaces publics. Ce sont des choses que nous avons tendance à oublier quand nous devenons adultes. »
David Sauvé, Agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville
La méthode de l’étude basée sur l’observation a permis de déterminer les usages spontanés de cette placette, qui guideront potentiellement les futures décisions pour la conception d’une structure permanente. Citons, par exemple, la disposition des bancs en cercle afin de permettre à quatre à six personnes de s’y asseoir et de socialiser, au lieu de la disposition habituelle des bancs alignés dans les parcs qui oblige les gens à s’asseoir dans la même direction, formant ainsi « une rangée de personnes qui ne se parlent pas,» précise Stephanie Watt.
« Ce mobilier urbain favorise les [interactions] en face-à-face, tandis que les autres types de mobiliers était principalement utilisé par des personnes seules qui attendant le bus. »
Stephanie Watt, Codirectrice et cofondatrice de Metalude
Une autre observation porte sur l’utilisation d’une structure particulière : le filet installé sur la placette, qui est perçu de manière très différente selon le genre des utilisateurs. Les garçons, le qualifiant de trampoline, avaient tendance à sauter dessus, tandis que les filles le considéraient comme un hamac. Stephanie Watt recommande donc de concevoir deux structures distinctes : l’une pour sauter et l’autre pour se détendre.
« Il est possible d’anticiper certaines choses, mais il est très important d’aller sur le terrain et de voir comment le public les utilise. Et il faut ensuite s’adapter à ces usages. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire »
Concevoir des projets favorisant l’inclusion et l’accessibilité semble faire partie des priorités de nombreuses municipalités. D’après nos sondages, 78 % des municipalités ont indiqué que concevoir des espaces accessibles à toutes et à tous était une priorité dans leur travail. Cependant, bien que beaucoup se réfèrent aux directives provinciales pour répondre aux normes de base, notre sondage publique de 2022 a révélé que 10 % des citadines et citadins estiment que le manque d’aménagements favorisant l’accessibilité les décourageait de fréquenter et de profiter des parcs de la ville. Cela semble indiquer que les parcs ne sont pas encore accessibles à tout le monde.
L’agence trigouvernementale Waterfront Toronto* a relevé des lacunes dans les directives provinciales et municipales en matière d’accessibilité lors de la conception de nouveaux espaces publics, en particulier les espaces riverains. Certaines de ces lacunes concernent les normes relatives à la conception des rampes de mise à l’eau des embarcations, des passerelles en bois, des plages et des points d’accès au lac.
Pour créer des espaces publics réellement accessibles, l’organisation avait conscience qu’elle devait solliciter, écouter et faire participer les personnes qui comprennent le mieux les défis et les possibilités en matière d’accessibilité : les personnes vivant avec un handicap.
Waterfront Toronto a créé un comité consultatif composé de membres possédant une expertise professionnelle et technique, dont la plupart sont des personnes en situation de handicap, pour élaborer de nouvelles directives* pour la conception de ses projets. L’objectif de ces directives est d’aller au-delà des exigences existantes et de faire en sorte que les zones au bord de l’eau puissent être appréciées par tout le monde. Parmi les exigences les plus notables, citons les normes selon lesquelles toutes les plages doivent disposer de sentiers accessibles pour accéder à l’eau, et des rampes de mise à l’eau doivent être prévues pour les canoës et les kayaks spécialement adaptés.
Inclure des résidentes et résidents ayant un vécu particulier dans un comité consultatif ne constitue pas une nouvelle pratique de concertation publique. Ce qui distingue vraiment cette initiative est le fait que ces directives sont dotées d’un mécanisme permanent incluant les personnes ayant une expérience vécue dans tous les projets à venir.
Le comité consultatif a adopté le principe directeur « rien sur nous sans nous » et l’idée qu’aucune personne ne peut parler au nom de l’ensemble des personnes en situation de handicap. Les membres du comité ont également souligné l’importance de la phase de mise en œuvre.
L’un des moyens utilisés par Waterfront Toronto pour aborder cet aspect a été de créer un comité permanent sur l’accessibilité. Il examinera tous les projets du domaine public à venir et donnera son avis sur les futures mises à jour de ces directives. Ce comité chargé du suivi, nommé comité consultatif sur l’accessibilité, est composé de personnes ayant une expertise professionnelle, de défenseur des droits des personnes handicapées et de personnes aidantes. La plupart s’identifient comme des personnes en situation de handicap et reçoivent des honoraires pour le temps qu’elles y consacrent. Lors de la constitution du comité, Waterfront Toronto a recherché des personnes avec différents types de handicaps et expériences pour mieux refléter la diversité des besoins en matière d’accessibilité.
Pour tout nouveau projet de parc ou d’espace public, le comité consultatif sur l’accessibilité est sollicité au moins deux fois pendant le processus. Afin de signaler tout problème d’accessibilité, il donne son avis dès les premières étapes de la phase de conception et une fois la phase de construction terminée. D’autres possibilités de contribuer leur sont également proposées si nécessaire. Cet « examen » de l’ensemble des projets permet d’identifier les aspects susceptibles d’être améliorés. Waterfront Toronto reflétera ces commentaires sous forme d’amendements dans les directives et les appliquera aux projets à venir. L’organisation s’est également engagée à tenir compte de ces commentaires dans les sites concernés lorsque des rénovations ou des réparations sont nécessaires.
Ces directives définissent de nouvelles normes pour les espaces publics inclusifs en comblant les lacunes et en dépassant les exigences actuelles, tout en intégrant proactivement les personnes ayant une expérience vécue pour orienter les projets à long terme.
Améliorer l’accessibilité aux espaces bleus permet à quiconque de profiter des bienfaits réparateurs de la nature. Si la mise en œuvre de ces nouvelles directives garantit que les personnes vivant avec un handicap puissent fréquenter ces lieux publics, les espaces conçus dans une optique d’accessibilité sont aussi bénéfiques pour l’ensemble de la population.
« Nous savons que, pour créer des zones riveraines dynamiques qui appartiennent à tout le monde, nous devons prendre l’engagement ferme de prioriser l’accessibilité dans tout ce que nous concevons et réalisons. Avec le soutien du comité consultatif sur l’accessibilité, nous faisons de l’accessibilité un autre domaine d’excellence en matière de conception. »
Pina Mallozzi, Vice-présidente principale chargée de la conception à Waterfront Toronto
Pour en savoir plus
Ce rapport de recherche documente certains impacts sociaux d’initiatives mises en œuvre par des groupes citoyens ou des organisations à but non lucratif et qui visent l’appropriation citoyenne de parcs à Montréal – qu’ils soient reconnus ou non par les autorités municipales. Pour ce faire, les activités de trois groupes ou organisations ont été étudiées : Biquette-Écopâturage (parc Maisonneuve), Mobilisation 6600 Parc-nature MHM (Parc-nature MHM) et UrbaNature Éducation (falaise Saint-Jacques).
Les résultats reposent sur trois principaux outils de collecte : des grilles d’observation, un questionnaire et des guides d’entretien. Au total, l’équipe a réalisé quinze périodes d’observation de juillet à octobre 2023. Près de 200 personnes ont répondu au questionnaire, en ligne et sur place, et l’équipe a réalisé 9 entretiens avec des personnes impliquées dans la réalisation des initiatives.
Pour chaque cas étudié, le rapport explique l’origine et l’évolution de l’initiative, décrit les activités réalisées et l’environnement dans lequel ces activités ont lieu, brosse un portrait du profil sociodémographique et d’engagement des personnes qui réalisent ou participent à ces initiatives et documente l’impact de ces initiatives sur le bien-être, l’attachement au parc et à la nature, et la création de liens sociaux du point de vue de ces personnes.
L’étude établit quatre constats pertinents pour le réseau des Ami∙es des parcs de Montréal :
Ce travail de recherche a été rédigé par David Smith, Ph. D., chercheur et conseiller en transfert au CÉRSÉ (Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté), Émilie Guay-Charpentier technicienne de recherche au CÉRSÉ, et France Lavoie, professeure en Techniques de recherche et de gestion des données au Collège de Rosemont. L’étude est la troisième et dernière phase d’un projet de recherche s’intitulant « Initiatives d’appropriation citoyenne des parcs urbains à Montréal : modèles, enjeux, stratégies et résultats sociaux », réalisé de 2020 à 2024. Ce projet est financé par le Fonds d’innovation sociale destiné aux collèges et aux communautés (FISCC) du Conseil fédéral de recherches en sciences humaines (CRSH), en partenariat avec Ami∙es des parcs et le Centre d’écologie urbaine.
Parcs et bien-être : peu importe le parc, les bénéfices pour la santé sont indéniables. Qu’ils soient grands ou petits, riches en histoire ou conçus de manière unique, les parcs peuvent-ils rivaliser avec les emblématiques « parcs de destination » du Canada ? D’après les dernières recherches du réseau Parcs Cœur vital, la réponse est claire : oui, et la clé est de faire de la place aux activités d’intendance environnementale.
Depuis sa fondation en 2021, le programme Parcs Cœur Vital s’est imposé comme le seul réseau national dédié à maximiser les effets positifs et l’influence des grands parcs urbains canadiens, rassemblant des organismes à but non lucratif œuvrant dans ces parcs à travers le pays. En 2023, le réseau Parcs Coeur Vital a analysé deux années de données issues de sondages menés auprès des bénévoles et personnes visitant les trois parcs fondateurs — Stanley Park*, High Park* et le parc du Mont-Royal — afin d’évaluer leurs bienfaits sur la santé et le bien-être.
Nos premiers rapports des Parcs Coeur vital démontrent que l’usage des parcs améliore la santé et le bien-être, à condition que les personnes les utilisant se sentent connectées avec la nature. Les participant·es à des activités d’intendance (programmes axés sur la nature qui invitent les bénévoles à prendre soin de la terre) rapportent de forts liens sociaux et avec la nature qui les rendent plus heureux·ses et en meilleure santé par rapport à d’autres activités liées aux parcs. Malheureusement, les résultats démontrent qu’il existe des disparités d’engagement dans l’intendance des parcs entre différentes communautés. La bonne nouvelle est que l’intendance environementale et les bienfaits pour la santé qui en découlent peuvent souvent être accessibles dans des endroits inattendus.
Compte tenu du fait que la plupart des résident·es des villes ne vivent pas à proximité de parcs historiques de destination tels que Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, nous nous sommes demandé si différents types de grands parcs urbains, allant de nouveaux projets de réutilisation adaptative à des artères non aménagées comme des vallées fluviales, contribuent également à la santé des citoyens.
Pour le vérifier, nous avons mené des sondages en ligne et en personne auprès de 86 bénévoles qui s’impliquent dans les programmes des quatre nouveaux partenaires du programme Parcs Coeur vital : Free the Fern Stewardship Society* et Everett Crowley Park Committee* au sud de Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, et Corridor écologique Darlington à Montréal. Au cours de la période allant d’août à novembre 2023, les personnes interrogées ont expliqué en quoi les activités d’intendance environnementale jouent sur leur bien-être et les incite à adopter des comportements respectueux de l’environnement.
Nos rapports 2023 sur les Parcs Cœur vital réitèrent les tendances observées dans nos rapports de 2022. À partir de sondages menés auprès de bénévoles dans les nouveaux Parcs Coeur vital, nous avons constaté que :
Grâce à ces connexions avec la nature, nous avons constaté que :
Ces résultats sont similaires à ceux recueillis auprès des personnes faisant de l’intendance environnementale dans des parcs de destination en 2022.
En outre, nous avons examiné quels éléments des parcs favorisent la connexion avec la nature et, par conséquent, ont une influence positive plus marquée sur la santé. Les bénévoles de 2023 déclarent que les endroits qui favorisent le mieux la connexion avec la nature et le bien-être sont les sentiers (25 %) ; les zones naturelles qui comprennent la faune, les forêts et les plantes indigènes (30 %) et autour de l’eau (15 %).
Les bénévoles affirment également que les endroits suivants inhibent le sentiment de connexion avec la nature : les espaces gris/pavés (33 %) ; les espaces trés fréquentés (16 %) ; les installations de loisirs, y compris les installations sportives, les terrains de jeux et d’autres structures (21 %) ; les pelouses entretenues ainsi que les plantes non indigènes (17 %) et les zones avec déchets (12 %).
Les résultats indiquent que les espaces naturalisés jouent un rôle essentiel dans l’établissement de liens solides avec notre environnement. Toutefois, aménager des espaces naturalisés au cœur des zones urbaines est un défi de taille. Les nouveaux Parcs Cœur Vital ont élaboré leurs propres approches novatrices pour offrir aux quartiers urbains diversifiés les bienfaits de la nature à proximité.
Plus de la moitié des bénévoles (55 %) déclarent ressentir un sentiment de calme, de tranquillité ou de bonheur lorsqu’ils sont à Everett Crowley Park.
« Notre plus grand accomplissement est que ces améliorations écologiques ont un effet bénéfique sur la santé mentale et physique des personnes, en particulier celles qui vivent dans la communauté de Champlain Heights. »
Damian Assadi, Président de Everett Crowley Park Committee et directeur chez Free the Fern
Le réseau de parcs et de sentiers répond aux besoins du quartier en s’intégrant à des infrastructures essentielles, comme le très fréquenté centre communautaire de Champlain Heights* et les installations sportives, tout en offrant des éléments qui favorisent la connexion avec la nature. Free the Fern mène de nombreux projets, dont une forêt de guérison, reconnue par la Fondation David Suzuki* pour son soutien aux peuples Autochtones et à leurs descendants. Ils ont également mis en place une forêt nourricière Autochtone* dont les fruits, baies et autres aliments bénéficient tant pour les personnes en situation d’insécurité alimentaire que pour la faune, les oiseaux et les insectes.
Le Corridor écologique Darlington à Montréal est également un projet de réaménagement adaptatif. Il intègre une ancienne voie ferrée qui se connecte à la biodiversité du Mont-Royal à travers une série d’interventions menées dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Ce quartier densément peuplé et à faible revenu comprend de nombreux éléments qui entravent la connexion avec la nature, tels que des espaces pavés, des foules provenant des universités voisines, de nombreuses installations sportives et des déchets générés par de nombreux commerces et restaurants locaux.
« En dépit des perturbations, la ville est un écosystème où nous pouvons favoriser la prospérité des espèces en créant des habitats adaptés. Mais l’écosystème regorge aussi de personnes qui entretiennent des liens avec les endroits où elles vivent. En harmonisant l’attachement des individu·es à leur environnement avec les besoins des écosystèmes, une approche socio-écologique parvient à créer des connexions bénéfiques pour les deux parties. »
Alexandre Beaudoin, Initiateur du projet du Corridor écologique Darlington
Darlington parvient à équilibrer biodiversité, sécurité alimentaire et résilience climatique en réinstaurant des interactions avec la nature au cœur de l’environnement urbain. Ils le font à travers des pots géants de jardinage placés tout au long du corridor où les résident·es peuvent réserver un pot, suivre des cours de jardinage gratuits et cultiver leurs propres produits comestibles et fleurs. Darlington entretient une forêt nourricière et des jardins communautaires le long du parcours, permettant aux résident·es d’accéder aux fruits, aux baies et aux plantes médicinales. Selon un tiers (33 %) des bénévoles de Darlington, ces forêts nourricières sont les lieux où ils se sentent le plus connecté·es avec la nature. Sensible aux bienfaits de l’eau sur le bien-être, Darlington rénove également un étang thérapeutique pour les patient·es d’un institut local de réhabilitation, dont les capacités sensorielles, langagières, auditives et motrices sont altérées.
Sous la direction de la Meewasin Valley Authority*, la vallée de Meewasin couvre 6 700 hectares et s’étend sur 75 kilomètres le long de la rivière Saskatchewan Sud, traversant et dépassant Saskatoon. Situé au cœur de Saskatoon, Meewasin offre à plus de 2 millions de visiteur·ses par an la possibilité d’explorer ses écosystèmes uniques grâce à un réseau de sentiers étendu. Les retours sur Meewasin ont été incroyablement positifs, avec près de la moitié des bénévoles ayant fourni des commentaires supplémentaires sur les programmes et souhaitant plus d’opportunités d’intendance environnementale !
Andrea Lafond, directrice générale de Meewasin, explique qu’il existe plusieurs façons de s’engager :
« Meewasin aspire à offrir des expériences enrichissantes aux visiteurs : enseigner la durabilité, comment être un bon gardien de notre environnement naturel au quotidien, et comment rester impliqué grâce au bénévolat, aux dons ou au partage d’informations. »
Andrea Lafond, Directrice générale de Meewasin
La vallée de Meewasin, préservée de tout développement urbain, permet à diverses communautés de profiter de la nature en toute quiétude. Les améliorations apportées au sentier Meewasin rendent le parc et ses programmes plus accessibles aux résident·es de toutes les régions de Saskatoon, y compris les quartiers nord, sud et centraux. L’accès aux activités de Meewasin ne se limite pas aux personnes mobiles ; l’organisation propose également des activités en ligne. L’application Meewasin* met en valeur les usages traditionnels des terres, des rivières et des plantes médicinales de la région pour illustrer la synergie entre les savoirs Autochtones et les connaissances écologiques.
Les grands parcs urbains ne peuvent être caractérisés par une seule définition. Que ce soit des parcs centenaires comme Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, ou d’autres formes novatrices, ces espaces offrent des bienfaits avérés pour la santé et le bien-être des habitant·es. Les rapports 2022 et 2023 des Parcs Coeur vital démontrent que le facteur le plus important pour prédire la santé et le bien-être est la connexion avec la nature. Avec la densification croissante des villes canadiennes, il reste beaucoup à faire pour récupérer les espaces « intermédiaires » et créer des liens significatifs avec les diverses communautés qui les entourent.
Les initiatives de Free the Fern, Everett Crowley Park Committee, Meewasin Valley Authority et Corridor écologique Darlington s’étendent le long des sentiers de quartier, des vallées fluviales et des corridors ferroviaires, des endroits qui résistent au développement urbain, pour nourrir et enrichir les communautés locales. Ils offrent des programmes de bien-être et des opportunités d’intendance environnementale, ainsi que l’accès à de la nourriture, des soins de santé, des partages de connaissances et d’autres formes de connexion. Cela leur permet de soutenir et d’enrichir à la fois les capacités de leurs propres organisations et la vie des résident·es qui les entourent.
Ce qui importe le plus pour un parc, ce n’est pas leur nom mais la connexion qu’il crée avec les individu·es. C’est grâce aux nombreuses caractéristiques, programmes et activités d’intendance offerts à plusieurs reprises par les Parcs Coeur vital que les communautés ressentent cette connexion. Répondez à l’appel de la nature et découvrez ce que l’intendance environnementale peut vous offrir !
Téléchargez nos rapports 2023 sur l’intendance environnementale :
Téléchargez nos rapports 2021-2022 sur l’intendance environnementale :