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Les groupes citoyens qui s’impliquent dans les parcs urbains manquent souvent de balises pour définir le partage des rôles et responsabilités avec leur administration municipale. Cela complique beaucoup leurs relations et limite les synergies. Qui sont les partenaires clés à réunir pour se coordonner ? Quelle est l’étendue des champs d’actions de chacun ? Lisez comment un processus d’accompagnement du Réseau des ami·es des parcs de Montréal a permis de clarifier les rôles et responsabilités autour du projet de Corridor écologique Darlington !

Contexte

Les citadins et citadines ont une appréciation grandissante des parcs et désirent s’impliquer de plus en plus, c’est ce que révèle le rapport sur les parcs urbains du Canada de 2022. Notamment, les gens perçoivent que les parcs ont des effets positifs sur leur santé mentale, physique et sociale. Cette affection pour les parcs s’est traduite par leur fréquentation accrue au cours des dernières années. Mais, malgré l’envie de s’impliquer, la plupart ne pensent pas avoir d’influence sur les décisions liées à leurs parcs ; moins du quart de la population a le sentiment d’avoir voix au chapitre ou la capacité d’influencer les décisions liées à leurs parcs. Plus préoccupant encore, parmi les groupes citoyens mobilisés pour les parcs, moins de la moitié disent entretenir des liens solides avec leur municipalité. Or, ceux-ci disent vouloir approfondir les relations, ce qui montre leur intérêt pour une plus forte collaboration.

C’est dans ce contexte que le Réseau des ami·es des parcs de Montréal a souhaité soutenir un groupe impliqué dans les parcs de la métropole du Québec pour favoriser l’émergence de mécanismes de cogestion de ces espaces publics avec l’administration municipale. Ami·es des parcs et le Centre d’écologie urbaine (CEU) ont donc élaboré une démarche d’accompagnement pouvant mener à la formulation d’une entente de cogestion entre l’organisme Éco-pivot et l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce pour la coordination des actions dans le Corridor écologique Darlington, un projet qui visait à recréer des liens entre les espaces naturels, mais aussi entre les gens et entre les humains et la nature.

Source: Ami·es des parcs, Vincent Fréchette, Montréal, 2022

Éco-pivot et le Corridor écologique Darlington

Éco-pivot, fondé en 2021, est un organisme à but non lucratif (OBNL) qui s’appuie sur une approche socioécologique pour la création de connectivités urbaines pour répondre aux enjeux de fragmentation d’habitats et qui offre des services pour faciliter l’intégration des enjeux de biodiversité. Éco-pivot promeut par exemple la création de corridors écologiques utiles autant pour la biodiversité que pour les communautés locales (services écosystémiques et agriculture urbaine).

Un corridor écologique est un lien pour la biodiversité locale, constitué d’arbres, unissant des espaces verts existants dans la trame urbaine par une approche interdisciplinaire et visant l’atteinte d’une grande diversité d’objectifs propres à chaque milieu. Ces objectifs sont souvent associés aux défis que rencontreront les villes face aux changements climatiques.1

Éco-pivot est fiduciaire du projet du Corridor écologique Darlington, mais ce projet a pris forme en 2012 grâce au rêve et à l’implication d’Alexandre Beaudoin, conseiller en biodiversité à l’Université de Montréal et de l’architecte du paysage Marie Le Mélédo qui conçoivent un projet de corridor écologique vivrier entre des lieux d’importances : 

  • Axe nord-sud reliant le mont Royal à la voie de chemin de fer par l’avenue Darlington (voir Illustrations) ;
  • Axe est-ouest reliant l’Hippodrome et le campus MIL via la voie de chemin de fer.

Le but est de faciliter le déplacement de la faune, de la flore, mais aussi l’amélioration du cadre de vie des résidents et résidentes du quartier de Côte-des-Neiges, car le projet a aussi pour cible l’éducation à l’environnement, la gestion des eaux pluviales, la diminution des îlots de chaleur et bien d’autres choses encore.2  Dès ses débuts, c’est la collaboration de l’Université de Montréal et de l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce qui permet la réalisation du projet.3  

L’axe nord-sud du Corridor écologique Darlington, tel que rêvé, et ses principaux sites d’intervention :

Source: Éco-pivot, 2022

Principaux sites d’intervention du Corridor écologique Darlington :

Source: Éco-pivot, 2022

La zone desservie par le Corridor écologique Darlington

Le Corridor écologique Darlington se situe dans l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. C’est l’arrondissement de Montréal le plus populeux, avec près de 170 000 personnes qui y résident. C’est un arrondissement où 77 % de la population est issue de l’immigration et où plus de 24 % des personnes vivent en situation de pauvreté. La zone desservie par le Corridor est comprise entre le district Côte-des-Neiges et le district Darlington.4  Ces districts sont fort contrastés d’un point de vue socioéconomique ; notamment, le district Darlington compte une population plus défavorisée et moins scolarisée.5

Quelques notions de cogestion

La participation dans la ville n’est pas comprise par tous de la même manière, car plusieurs niveaux de participation et d’influence peuvent s’exercer. L’échelle de la participation décrit cinq paliers d’implication croissante qui commence par le partage d’information et se termine par la codécision (voir illustration6). C’est à ce dernier stade que se greffe le principe de cogestion.

Source : Centre d’écologie urbaine, 2015

La cogestion émane d’abord du monde entrepreneurial dans l’Allemagne d’après la Seconde Guerre mondiale, sous l’impulsion des syndicats.7 Elle consiste en la « gestion en commun d’un organisme, d’une institution, etc., par les différents membres qui les composent ou par leurs représentants, notamment par le patronat et les travailleurs dans une entreprise ».8 

Au Québec, comme ailleurs, les modes de gouvernance des parcs peuvent suivre plusieurs modèles. On y trouve le plus souvent un modèle qui implique uniquement les institutions publiques, lorsque les municipalités sont seules gestionnaires des lieux, par exemple. À l’inverse, on voit parfois un modèle pour lequel une ville conclut un accord afin qu’une organisation gère un espace public de manière assez indépendante. Mais on voit de plus en plus apparaître des modèles hybrides qui impliquent des partenariats formels, par exemple entre une ville et un OBNL, pour gérer ensemble des lieux publics, comme c’est le cas avec les Amis du champ des possibles ou avec les Amis de la montagne. Dans ce contexte, des ententes de gestion sont formulées pour préciser les rôles et responsabilités des différents partenaires.  

Le processus d’accompagnement 

Afin de favoriser l’établissement d’une entente de cogestion entre Éco-pivot et l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, un accompagnement a été proposé par le Réseau des ami·es des parcs de Montréal entre juillet et novembre 2022. 

Les objectifs généraux de l’accompagnement étaient : 

  • Appuyer le Corridor écologique Darlington dans la création d’une vision de la gouvernance partagée et de l’intervention collaborative avec les parties prenantes.
  • Élaborer un cadre de gouvernance participative des parcs inclus dans le Corridor écologique Darlington.
  • Développer une vision commune de la zone de la Place Darlington allant jusqu’au parc Martin-Luther-King, sans s’y limiter.

L’implication du Réseau des ami·es des parcs de Montréal a surtout consisté à organiser et à animer 3 ateliers collaboratifs au cours de l’automne 2022 pour inciter les parties prenantes à s’engager plus loin dans la collaboration. Éco-pivot s’est occupé des relations avec d’autres partenaires et de certains aspects logistiques associés aux rencontres. L’Arrondissement a coordonné la participation de son personnel, a fourni la salle de réunion pour tenir les ateliers et a imprimé des cartes en grand format. 

Objectifs des ateliers 

Atelier 1 : Mieux connaître le corridor écologique Darlington ; enjeux avec les parties prenantes  

Objectifs :

  • Présenter le projet du Corridor Darlington aux parties prenantes.
  • Identifier les éléments d’adhésion et les défis en matière de collaboration entre les parties prenantes autour du Corridor écologique Darlington.

Atelier 2 : Rêver le corridor écologique Darlington ; identification d’orientations communes (Marche exploratoire de 5 arrêts et atelier en salle)

Objectifs :

  • Bonifier le diagnostic en dialogue avec les parties prenantes et professionnels de l’Arrondissement.
  • Faire ressortir les éléments d’une vision commune pour le cadre de cogestion.

Atelier 3 : Un corridor écologique Darlington pour tous et toutes ; définition du type de gouvernance partagé

 Objectifs :

  • Présenter des exemples inspirants de réponses aux enjeux (liés aux thématiques, et à la vision).
  • Explorer des pistes de solutions pour le Corridor Darlington, et la répartition des rôles.
Présentation d’Alexandre Beaudoin lors du second atelier (source: Ami·es des parcs, Vincent Fréchette, Montréal, 2022)
Travail en sous-groupe lors du second atelier (source: Ami·es des parcs, Vincent Fréchette, Montréal, 2022)
Yolande Moreau participant au second atelier (source: Ami·es des parcs, Vincent Fréchette, Montréal, 2022)

Alexandre Beaudoin, conseiller en biodiversité, Université de Montréal et initiateur du projet de corridor écologique, a partagé quant à lui la vision de son équipe pour la suite de la collaboration. Il croit qu’une table de coordination entre les parties prenantes serait la voie pour garder le dialogue et avancer de concert vers la mise en œuvre d’un Corridor écologique Darlington, tant pour son aménagement que pour son animation.

Alexandre Beaudoin parlant de la perspective d’Éco-pivot (source : Ami·es des parcs, Montréal, 2022)

Les résultats

Le premier atelier a permis de brosser le portrait du Corridor écologique Darlington en révélant ses enjeux particuliers et d’extraire les thèmes principaux sur lesquels travailler lors de l’atelier suivant. par exemple, les participantes et les participants ont constaté le manque de clarté des rôles des parties prenantes et la déficience de leur coordination; la méconnaissance du Corridor écologique Darlington par la population du quartier et son manque de mobilisation ainsi que le déficit d’aménagements inclusifs et le manque d’employés ou de bénévoles pour le suivi des plantations.

Le brassage des idées lors du diagnostic des lieux (source: Éco-pivot, Montréal, 2022)

Le second atelier a permis de préciser le portrait du Corridor écologique Darlington, mais surtout de déterminer des orientations pour guider les parties prenantes dans une possible gestion partagée des lieux. Ainsi, on souhaite spécifier les rôles de chacun afin de coordonner les ressources pour mieux répondre aux besoins sur le terrain. On veut également renforcer la communication entre les partenaires, ainsi qu’avec les résidents et résidentes, par exemple en partageant l’information sur les projets en développement dans une infolettre, en prévoyant un plan de mobilisation et en tenant des rencontres annuelles.

Alexandre Beaudoin présente les orientations proposées par un groupe lors de la plénière (source: Éco-pivot, Montréal, 2022)

Orientations communes prioritaires:

Thème 1:  la concertation des parties prenantes

  • Bien définir les rôles et les responsabilités des parties prenantes.  
  • Cibler les secteurs clés pour concentrer les efforts sur l’atteinte des objectifs communs.
  • Impliquer toutes les parties prenantes. 

Thème 2: la cocréation et de la gestion participative du Corridor écologique Darlington

  • Créer et entretenir des relations entre les partenaires. 
  • Collaborer régulièrement pour coordonner les décisions 
  • Mobiliser les résidents et résidentes dans la réalisation des projets.

Lors du troisième atelier, l’exercice visant à définir des rôles possibles des parties prenantes impliquées dans le Corridor écologique Darlington a été fructueux. Il a révélé des complémentarités qui laissent voir une meilleure répartition des champs d’action et des responsabilités.

Julien Voyez revient sur les rôles et responsabilités (source: Ami·es des parcs, Vincent Fréchette, Montréal, 2022)

Si l’on attend de la part des organisations partenaires qu’elles consultent, mobilisent et animent l’espace du Corridor écologique Darlington, on s’attend à ce que la municipalité soutienne les organismes et qu’elle définisse un cadre réglementaire qui permette des zones de liberté pour les actions du milieu communautaire (tableau 1). Une interface inattendue a aussi été créée par les participants où l’on trouve des rôles communs et des responsabilités partagées, ce qui démontre une forte volonté de collaboration entre la Ville et ses partenaires. Quant aux citoyens et citoyennes, on souhaite leur implication grandissante ; on voudrait les voir exprimer leurs besoins et leurs rêves et qu’ils et elles participent à donner vie au Corridor écologique Darlington. 

Citoyennes et citoyensOrganisations partenairesOrganisations et ArrondissementArrondissement
S’exprimer (p. ex., réclamer les changements et rappeler les citoyens(-nes) oubliés(-ées), répondre aux sondages et proposer des actions)Communiquer (p. ex. établir le dialogue, sensibiliser en différentes langues)Coordonner ensemble(p. ex. mécanismes de concertation, d’arbitrage, dépôt de projets)Appuyer (p. ex. les organismes, proposer des sources de financement et de matériel)
Influencer (p. ex. les élus(-es) et les organismes)Mobiliser (faire de l’empowerment)Répondre aux besoins de la communautéEncadrer/céder une part décisionnelle (p. ex. négocier les marges de liberté)
Participer (p. ex. entretien, sensibilisation, plantations, rencontres)Collecter les rêves  (p. ex. projets citoyens).Montrer l’exemple (p. ex. jouer un rôle de leader)Modifier les règlements (p. ex. encadrer le respect de l’environnement)
S’organiser (p. ex. créer des comités)Représenter (p. ex. les marginaux).S’informer mutuellement de manière proactiveInformer/transparence (p. ex. plans de communications en différentes langues, faire connaître ses intentions)
Célébrer (p. ex. s’approprier les sites)Organiser/Animer (p. ex. réunions, activités, intendance environnementale)Respecter (p. ex. procédures et responsabilités)Analyser/Expertise (p. ex. valider les possibles)

Tableau 1 : Pistes de cogestion du Corridor écologique Darlington (concertation, aménagement et animation)

Le dernier élément du processus d’accompagnement a été de faire émerger des éléments pouvant former une base d’entente de gouvernance partagée entre Éco-pivot et l’Arrondissement. C’est une étape très encourageante, mais les détails n’ont été partagés qu’entre les partenaires pour l’instant.

Bons coups, défis et recommandations

Le processus d’accompagnement nous apparaît comme un succès et les suites sont très prometteuses. L’ensemble des partenaires participants semble très satisfait du processus et enthousiaste à poursuivre des démarches de coopération pouvant mener à la formation d’une entente de cogestion. Voici quelques éléments que nous retenons de cette expérience.

Bons coups

  • La collaboration a été fructueuse entre les organisations qui étaient très différentes, mais complémentaires. 
  • L’Arrondissement s’est montré très ouvert et profondément impliqué tout au long de la démarche.

Défis

  • Le nombre de participants(-tes) a été plus faible qu’espéré ; la mobilisation des parties prenantes demeure un défi pour qu’elles accordent le temps nécessaire à la concertation. 
  • La démarche d’accompagnement, en raison de certaines contraintes, n’a permis de réaliser que trois ateliers plutôt que les quatre qui étaient envisagés initialement. L’objectif d’aboutir à une entente de cogestion en trois ateliers était trop ambitieux. 

Recommandations

  • Maintenir le lien et informer l’ensemble des parties prenantes de la suite du processus.
  • Continuer à organiser des rencontres ponctuelles avec les parties prenantes, de préférence en personne.
  • Partager l’expérience pour susciter le développement de nouvelles ententes de gouvernance partagée, par exemple à l’occasion du forum du Réseau des ami·es des parcs de Montréal ou lors d’une autre rencontre destinée à ses membres.
  • Pour améliorer la formule des ateliers, il serait utile d’organiser les ateliers chez différents partenaires pour mieux les impliquer dans la démarche collaborative.

Conclusion

Dans le cadre du Réseau des ami·es des parcs de Montréal, Ami·es des parcs et le Centre d’écologie urbaine ont organisé une série d’ateliers collaboratifs pour favoriser le rapprochement des parties prenantes du Corridor écologique Darlington et pour formuler ensemble l’ébauche d’une entente de cogestion pour l’aménagement et l’animation de certains espaces publics. 

Au-delà des ateliers, une série de réunions a eu lieu pour organiser et coordonner toutes les étapes du processus et décider des suivis à réaliser par chaque partie prenante. Ces rencontres ont aidé à formuler une stratégie, à planifier les actions, mais surtout à renforcer les liens de confiance entre le Réseau des ami·es des parcs de Montréal, Éco-pivot et les personnes représentant l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Grâce aux liens approfondis et aux habitudes de collaboration amplifiées au fil de cette démarche d’accompagnement, nous pressentons que la poursuite des efforts pourrait mener à l’établissement d’une entente de cogestion.    

De manière générale, ce projet pilote fut un succès aux yeux des organisations participantes autant que pour le Réseau des ami·es des parcs de Montréal. Cette réussite nous encourage à améliorer la démarche d’accompagnement et à la proposer dans d’autres quartiers pour favoriser le rapprochement entre les organisations amies de parcs et les instances municipales. Ainsi, si les conditions s’y prêtaient à l’avenir, une telle démarche pourrait susciter la multiplication de la cogestion dans les parcs montréalais pour mieux servir les intérêts de la communauté tout en révélant le pouvoir des parcs.

Annexe

1. Beaudoin, A., Bissonnette, J. F., Messier, C., Dupras, J. (soumis) Les corridors écologiques urbains : défis de gouvernance pour passer de la théorie à la pratique. Vertigo.

 2. Sampson, X. (2022, 31 mai). Le corridor écologique Darlington, un rêve qui devient réalité. Société Radio‑Canada.

3. Corridor écologique Darlington. (s.d.).

4. Ville de Montréal (2017). Profil de district électoral : Darlington, Arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grace et Profil de district électoral : Côte-des-Neiges, Arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

5. Ville de Montréal (2018). Atlas sociodémographique : Recensement 2016, Arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

6. Santé Canada. (2000). Cité dans Centre d’écologie urbaine. (2015). L’urbanisme participatif : Aménager la ville avec et pour ses citoyens.

7. Sandoz, G. (1980). Principes et pratiques de la cogestion. Dans Autogestions, NS N° 2-3. Mouvements alternatifs et cogestions en Allemagne fédérale. 

8. Université de Sherbrooke. (2022). Cogestion. Dans Usito : le dictionnaire.

Bibliographie


Ce travail de recherche a été rédigé par le Réseau des ami·es des parcs de Montréal en collaboration avec le Corridor écologique Darlington et Éco-pivot.

Rédaction :

  • Yann Vergriete, chef de projet sénior, Ami·es des parcs / Park People
  • Julien Voyer, chargé de projet et de développement, Centre d’écologie urbaine
  • Tarrah Beaudoin, coordinatrice du Corridor écologique Darlington, Éco-pivot
  • Alexandre Beaudoin, chargé de projet et membre fondateur d’Éco-pivot

Le Réseau des Ami·es des parcs de Montréal

Plus vos espaces verts sont nombreux et en bonne santé, mieux vous vous portez! Toutefois, les municipalités disposent-elles toujours de leviers réglementaires et juridiques suffisants pour protéger les milieux naturels?

Dans ce webinaire, Jean-François Girard, avocat et biologiste spécialiste du droit de l’environnement, fait état de l’applicabilité de ces leviers. Isabelle Bérubé, directrice du développement pour la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), présente des projets démontrant la contribution importante de la mobilisation citoyenne et du soutien des communautés pour la protection du territoire.

Ce webinaire est disponible en français.


Panel

Comment s’assurer que les montréalaises et montréalais aient un accès équitable aux parcs de leur ville et que ceux-ci répondent à leurs besoins ?

Les expert·es Jérôme Dupras, Lourdenie Jean, Anne Pelletier et Michel Lafleur partagent leurs différentes perspectives sur les défis et opportunités liés aux questions de justice environnementale et d’équité territoriale des parcs urbains de Montréal. 

Ce webinaire se déroule en français.


Panel

Comment mieux mobiliser les adolescent·es dans les espaces publics

Cette étude de cas fait partie du Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.

Résumé

  • Une placette temporaire a été aménagée dans un parc en réponse à une demande pour plus de lieux de rencontre pour les jeunes.
  • L’organisation de services-conseils Metalude a été engagée pour observer et impliquer les jeunes dans l’utilisation de cet espace, en réalisant des observations comportementales et des entretiens semi-structurés.
  • Observer la manière dont un espace est utilisé est important. Cela permet de voir comment un lieu conçu pour un usage particulier peut être adapté pour un autre usage, ou comment ce lieu est utilisé différemment par divers groupes de personnes.

En général, les parcs de quartier possèdent souvent des toboggans et des balançoires pour les enfants et des bancs pour les adultes, mais qu’en est-il des ados? Comment cette tranche de la population se divertit-elle et quels aménagements pourraient permettre de répondre à ses besoins?

C’est un sujet auquel Stephanie Watt réfléchit beaucoup. Avec Margaret Fraser, elles sont les codirectrices et cofondatrices de Metalude, une entreprise de conseil dédiée à la mobilisation des jeunes (jusqu’à 18 ans) en vue de promouvoir la participation publique, des espaces publics ludiques et des villes accueillantes pour les enfants.

Stephanie Watt et Margaret Fraser de Metalude. Crédit : Metalude.

Selon Stephanie, les jeunes ont bien conscience de leur « statut minoritaire » dans les espaces publics. Leur participation aux discussions sur la conception des parcs est en effet rarement sollicitée. Les lieux publics étant soit conçus pour les enfants avec des aires de jeux, soit pour les adultes avec d’autres types d’aménagements, ces jeunes ont parfois l’impression de nager entre deux eaux. D’après elle, la question n’est pas de concevoir des structures et des éléments de divertissement à proprement parler, mais d’établir une atmosphère ludique dans l’espace lui-même.

Prenons l’exemple de la placette éphémère du parc Marcelin-Wilson dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville de Montréal. Le parc est situé près de deux grandes écoles secondaires. En réalisant un sondage auprès du public et en discutant avec le personnel de ces écoles, nous avons constaté la nécessité d’avoir un « lieu de rencontre pour les jeunes », déclare David Sauvé, agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville. L’arrondissement a donc décidé de tester une « placette éphémère » dans le parc, située également à proximité d’un arrêt de bus et vouée à devenir un lieu de rencontre pour les jeunes. La structure a été conçue avec plusieurs endroits pour s’asseoir afin de favoriser les échanges sociaux.

Parc Marcelin-Wilson. Crédit : Ville de Montréal.

Metalude a été embauché pour comprendre comment cette placette était utilisée par le public. Les méthodes retenues pour cette étude étaient l’observation directe des usages de cet espace, des entretiens semi-structurés auprès des jeunes sur le site et dans d’autres zones du parc, et même dans un centre commercial à proximité où les jeunes se rendent parfois pour manger. Ces observations ont permis de recueillir des données auprès de 500 personnes environ, et des entretiens ont été menés auprès d’une cinquantaine d’adolescent·es pour connaître leur expérience. 

Établir un dialogue avec les jeunes demande d’adopter une approche différente, explique Stephanie Watt. Cela demande de changer les méthodes de concertation utilisées habituellement et perçues comme « professionnelles ». Cela veut dire, par exemple, d’écouter de la musique avec les jeunes pendant une séance de concertation, une méthode qui ferait probablement grincer des dents lors d’une réunion de participation publique traditionnelle. Il faut soit garder une ambiance vraiment légère, soit être très bref, dit-elle. Les jeunes doivent souvent jongler entre plusieurs priorités : s’occuper de leurs frères et sœurs, participer à des activités sportives ou faire leurs devoirs. L’important est d’apprendre à « mener des séances de concertation de 10 ou 15 minutes qui soient riches », précise la codirectrice de Metalude. 

Cette participation publique menée auprès de la jeunesse a été riche d’enseignement pour le personnel de l’arrondissement.

« Cela nous a rappelé notre adolescence, quand nous nous rassemblions dans des espaces publics. Ce sont des choses que nous avons tendance à oublier quand nous devenons adultes. »

David Sauvé, Agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville

La méthode de l’étude basée sur l’observation a permis de déterminer les usages spontanés de cette placette, qui guideront potentiellement les futures décisions pour la conception d’une structure permanente. Citons, par exemple, la disposition des bancs en cercle afin de permettre à quatre à six personnes de s’y asseoir et de socialiser, au lieu de la disposition habituelle des bancs alignés dans les parcs qui oblige les gens à s’asseoir dans la même direction, formant ainsi « une rangée de personnes qui ne se parlent pas,» précise Stephanie Watt.

« Ce mobilier urbain favorise les [interactions] en face-à-face, tandis que les autres types de mobiliers était principalement utilisé par des personnes seules qui attendant le bus. »

Stephanie Watt, Codirectrice et cofondatrice de Metalude

Structure en filet de la Plaza du parc Marcelin-Wilson. Crédit : Manoucheka Lachérie.

Une autre observation porte sur l’utilisation d’une structure particulière : le filet installé sur la placette, qui est perçu de manière très différente selon le genre des utilisateurs. Les garçons, le qualifiant de trampoline, avaient tendance à sauter dessus, tandis que les filles le considéraient comme un hamac. Stephanie Watt recommande donc de concevoir deux structures distinctes : l’une pour sauter et l’autre pour se détendre.

« Il est possible d’anticiper certaines choses, mais il est très important d’aller sur le terrain et de voir comment le public les utilise. Et il faut ensuite s’adapter à ces usages. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire »

Stephanie Watt, Codirectrice et cofondatrice de Metalude

Recommandations

  • Veiller à ce que le processus de concertation garde un ton léger ou soit très bref afin d’encourager la participation des jeunes qui ont parfois beaucoup d’autres choses à faire.
  • Solliciter la participation directe des jeunes en allant à leur rencontre et en entamant un dialogue, et pas seulement en installant un kiosque dans un parc. 
  • Tester les aménagements et le mobilier urbain dans le parc en installant des structures bien conçues, mais temporaires. Mener en parallèle des observations et des études sur l’usage réel afin d’adapter leur conception dans la phase finale.

Établir des liens essentiels entre les citadin·es et les parcs

Les Bourses TD Ami·es des parcs sont disponibles pour presque tout événement dans un espace vert accessible au public — que ce soit dans un parc urbain, sur un terrain de logement social ou dans une cour d’école — à condition qu’ils contribuent à la protection et à la conservation continues de ces espaces.

Des ateliers sur les plantes médicinales autochtones aux randonnées nature, nous aidons les citoyen·nes engagé·es à organiser des activités qui rassemblent les citadin·es autour des thématiques de la durabilité, de l’éducation et de l’intendance environnementale.

Chaque année, nous soutenons plus de 70 groupes citoyens dans 21 zones urbaines à travers le Canada dans l’organisation de deux événements, en personne ou virtuellement.

Vous aussi, vous pourriez recevoir 2 000 $ pour concrétiser votre projet dans les parcs de votre quartier !

Chaque année, grâce au programme de Bourses TD Ami·es des parcs :


0

bourses octroyées

0

événements organisés

0

personnes connectées dans les parcs


Dates clés

14 Janv 2026

Ouverture des candidatures

23 fev 2026

Clôture des candidatures

Avril 2026

Notification aux bénéficiaires des bourses

Mai 2026

Distribution des fonds

22 Avril – 31 Dec 2026

Période des événements dans les parcs

Oct 2026

Remise du rapport de projet

Éligibilité

ÉligibleInéligible
Les groupes œuvrant dans des parcs et espaces verts publics faciles d’accès (p. ex. des parcs municipaux, logements sociaux, cours d’école et autres espaces verts urbains accessibles au public) dans les 21 zones urbaines éligibles au Canada : 
Colombie-Britannique : Métro Vancouver, Kelowna, Saanich, Canton de Langley
Alberta : Calgary, Lethbridge, Région métropolitaine d’Edmonton
Saskatchewan : Regina, Saskatoon
Manitoba : Winnipeg
Ontario : Régions du Grand Toronto et de Hamilton, Kitchener–Waterloo, Thunder Bay, Guelph, Ottawa
Québec : Grand Montréal, Ville de Québec, Gatineau
Nouveau-Brunswick : Fredericton
Île-du-Prince-Édouard : Charlottetown
Nouvelle-Écosse : Municipalité régionale de Halifax
Terre-Neuve-et-Labrador : St. John’s

Les groupes œuvrant dans des propriétés privées ou espaces verts qui ne sont pas accessibles au public. 

et/ou

Les groupes œuvrant dans des parcs publics situés dans des villes AUTRES que celles énumérées dans la colonne de gauche.
Les groupes citoyens et organisations comprenant, entre autres, des groupes de bénévoles œuvrant dans un parc, les organismes locaux, les associations de résident·es, et les associations à but non lucratif actives dans les parcs de leur quartier.

Plus d’informations :
– Les groupes ne sont pas tenus d’avoir un fiduciaire ni de posséder le statut d’organisation sans but lucratif ou de bienfaisance 
– Les groupes citoyens locaux qui représentent une tranche de la population ou un quartier multiculturel sont particulièrement invités à présenter une demande
– Les zones d’amélioration commerciale peuvent présenter une demande de bourse si leurs événements répondent aux critères d’admissibilité

Pour les groupes plus petits, nouvellement créés et/ou n’ayant pas d’expérience dans l’organisation d’événements, nous vous suggérons fortement de collaborer avec un organisme local pouvant fournir son appui pour vos événements


Les municipalités ne peuvent pas postuler aux Bourses TD Ami·es des parcs. Cependant, nous acceptons les partenariats entre les groupes mentionnés plus haut et une municipalité à condition que la demande soit présentée par le groupe et non par la municipalité.

Les demandes présentées par un individu ne sont pas acceptées ; elles doivent être présentées par un groupe. 

Les demandes multiples provenant d’un même groupe ne seront pas prises en compte, même si elles sont envoyées par des personnes différentes.
Groupes organisant DEUX événements GRATUITS.
Groupes dont les événements sont PAYANTS et/ou organisant moins de DEUX événements.
Les groupes présentant une demande pour la première fois ET les groupes ayant déjà reçu une Bourse TD Ami·es des parcs* sont admissibles.

Toutefois, afin de soutenir le plus possible les nouveaux groupes citoyens, si nous recevons des propositions similaires, nous donnerons la priorité aux nouvelles demandes. Afin d’être de nouveau considérés, les groupes ayant déjà reçu une bourse devront présenter de nouvelles idées et des événements différents de ceux financés précédemment.

*Un groupe peut recevoir la bourse pour un maximum de deux années consécutives (voir la section à droite).

Les groupes ayant reçu une bourse pendant deux années consécutives ne sont pas éligibles pour une troisième année consécutive, mais ils peuvent présenter une demande l’année suivante.
Les groupes ayant déjà reçu la Bourse de la Fondation TD des amis de l’environnement sont admissibles aux Bourse TD Ami·es des parcs. Toutefois, ces deux formes de financement n’ont pas la même portée.

Les demandes des groupes méritant l’équité seront prioritaires. Au moins 50 % des bourses seront accordées à des groupes s’identifiant comme tels.

Avant de présenter votre demande, vérifiez l’admissibilité de votre groupe ci-dessous. Si votre groupe n’est pas admissible à la Bourse TD Ami·es des parcs, votre demande ne sera pas prise en compte. 

Candidature

Veuillez créer un compte et soumettre votre demande sur Blackbaud.

Le formulaire de candidature devrait prendre environ 2 heures à remplir, une fois que vous aurez une idée claire de vos événements. Voici un exemple de formulaire pour vous aider à préparer votre demande.

Vous pouvez aussi avoir un aperçu des questions du formulaire et plus d’informations sur la création d’un compte dans la section FAQ en bas de page.

Besoin d’aide pour remplir votre demande ?

Notre équipe est là pour vous accompagner ! Vous pouvez nous joindre :

Ami·es des parcs s’engage à soutenir les personnes en situation de handicap pendant le processus de candidature. Si vous rencontrez des obstacles lorsque vous remplissez le formulaire ou si vous souhaitez demander des aménagements particuliers, veuillez nous contacter.

Foire aux questions

Nous avons apporté quelques changements au programme cette année, résumés ci-dessous.

  • Zones urbaines admissibles : St. John’s (T.-N.-L.) rejoint la liste des zones urbaines admissibles en 2026, tandis que Brandon (Man.) n’en fait plus partie.
  • Bénéficiaires pluriannuels : Les groupes ayant déjà reçu une bourse peuvent présenter une nouvelle demande. Toutefois, afin de prioriser les nouveaux candidats, les groupes financés deux années d’affilée doivent respecter une pause d’un an avant de pouvoir déposer une nouvelle demande. Par exemple, un groupe financé en 2024 et 2025 sera de nouveau admissible à une bourse TD Ami·es des parcs en 2027.
  • Logiciel de gestion des bourses : Nous passons de Survey Monkey Apply à Blackbaud Grantmaking. L’apprentissage d’un nouvel outil peut demander un temps d’adaptation, mais la question 4 de cette FAQ propose des conseils pour vous guider. Des documents d’accompagnement supplémentaires seront également à votre disposition, et vous pouvez toujours nous écrire à boursestdppgrants@parkpeople.ca pour obtenir de l’aide.

Les décisions seront prises par une équipe d’évaluateurs composée de membres de l’équipe d’Ami·es des parcs, en consultation avec TD.

Les demandes sont sélectionnées selon les critères suivants :

  • Solidité du dossier : expérience en organisation d’événements et arguments convaincants décrivant les événements proposés.
  • Perspective environnementale : les groupes doivent intégrer un volet de sensibilisation ou de protection de l’environnement dans leurs événements.
  • Priorité aux groupes méritant l’équité : au moins 50 % des bourses seront attribuées à ces groupes. Il peut s’agir, entre autres, des personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC), des personnes en situation de handicap, des personnes 2SLGBTQ+, des personnes nouvellement arrivées au Canada, des femmes, ainsi que des personnes à faible revenu.
  • Diversité géographique : représentation de plusieurs quartiers dans chaque ville et des 21 zones urbaines admissibles aux bourses.
  • Originalité des événements proposés : favoriser différents types d’événements dans les parcs.
  • Prise en compte de l’inclusion et de l’accessibilité.

Veuillez noter que le fait de répondre à l’un ou l’autre de ces critères ne garantit pas l’obtention d’une bourse par votre groupe. Cependant, ces critères représentent les qualités que nous recherchons dans chaque demande.

Le formulaire de candidature devrait prendre environ deux heures à remplir une fois que vous aurez une idée claire de vos événements. Voici un aperçu des questions :

  • Décrivez votre groupe ou organisation, et indiquez si votre groupe fait partie d’une communauté méritant l’équité.
  • Décrivez vos expériences passées en matière d’organisation d’événements dans les parcs et espaces verts.
  • Si vous collaborez avec d’autres groupes ou OBNL, indiquez-les et décrivez brièvement leur rôle.
  • Décrivez brièvement les deux événements que vous souhaitez organiser.
  • Expliquez les mesures que vous prendrez pour garantir l’inclusivité, l’accessibilité et la sécurité de vos événements.
  • Décrivez comment vos événements aborderont des enjeux environnementaux (éducation du public aux questions environnementales, pratiques écologiques ou activités d’intendance environnementale).
  • Soulignez l’importance de ces événements pour votre public.
  • Décrivez comment vous utiliserez la bourse de 2 000 $ pour financer vos événements.
  • Dressez la liste de vos sources de financement supplémentaires, confirmées ou en prévision.

Votre groupe peut démontrer cette approche de plusieurs façons : éducation du public aux questions environnementales, engagement envers des pratiques écologiques, ou activités en lien avec la gestion environnementale. 

  • Sensibiliser aux enjeux écologiques, comme le changement climatique, ou faire découvrir les espaces naturels locaux grâce à des randos nature par exemple.
  • Adopter des pratiques durables, comme s’assurer que votre événement soit zéro déchet ou organiser un atelier de réparation de vélos ou un échange de vêtements.
  • Proposer des activités d’intendance environnementale, telles que la collecte de déchets, la plantation ou la création d’un jardin communautaire, l’arrachage d’espèces envahissantes, ainsi que d’autres projets visant à améliorer les espaces verts.

Nous vous encourageons à faire preuve de créativité et à sortir des sentiers battus !

Quelques ressources utiles :

Il ne suffit pas d’organiser un événement gratuit et ouvert au public pour qu’il soit inclusif et accessible. Votre événement sera plus accessible si vous tenez compte des différents types de handicaps que vos participant·es pourraient avoir et si vous anticipez les difficultés qu’ils et elles pourraient rencontrer pendant l’événement.

Voici certaines mesures qu’ont adoptées de précédents bénéficiaires des bourses pour rendre leurs événements inclusifs :

  • Envisager d’inviter un·e gardien·ne du savoir ou un·e aîné·e autochtone et prévoir de leur verser une compensation.
  • Traduire les communications dans les langues les plus parlées par votre public cible.
  • Veiller à ce que les événements soient accessibles aux personnes utilisant des dispositifs de mobilité ou accompagnées d’animaux d’assistance, et choisir un parc entièrement accessible aux personnes en fauteuils roulants.
  • Prévoir des alternatives végétariennes, végétaliennes, halal, casher, sans gluten ou sans lactose et éviter les aliments contenant des allergènes.
  • Si le parc ne dispose pas de toilettes, prévoir des toilettes portatives.
  • Utiliser un langage non sexospécifique dans les outils de promotion et présentations, et demander les pronoms qu’utilisent les personnes participant à l’événement.
  • Proposer la fonction de sous-titrage pour les événements en ligne.
  • Embaucher un·e interprète en langue des signes.
  • Choisir un parc auquel il est facile de se rendre en transports en commun.
  • Promouvoir l’événement au-delà des réseaux sociaux en contactant les chefs de file locaux, les écoles, les journaux de quartier, les centres linguistiques, etc.

Nous suggérons également d’ajouter sur la page de votre événement des renseignements sur l’accessibilité. Vous pourriez indiquer le lieu, les moyens de transport disponibles, des informations concernant la nourriture, le niveau de stimulation sensorielle et d’interaction anticipés. Cela aidera les personnes intéressées à déterminer s’ils peuvent ou veulent y participer et à planifier en conséquence.

Pour en savoir plus, consultez notre ressource Améliorez l’accessibilité et l’inclusivité de vos événements.

Si votre groupe est sélectionné, il recevra un total de 2 000 $ à répartir sur les deux événements. Une fois les fonds de votre bourse reçus, vous êtes libre de les utiliser comme vous le souhaitez pour vos événements. Cela peut inclure, par exemple, le transport des participant·es (billets de bus). Vous pouvez également combiner cette subvention avec d’autres sources de financement.

Dans le cadre de ce programme, un groupe est considéré comme « méritant l’équité » si les personnes qui contribuent à son organisation font partie d’une communauté méritant l’équité et/ou si le groupe dessert ou engage des communautés méritant l’équité. Nous accordons la priorité à ces groupes dans l’attribution des bourses afin de corriger la répartition inéquitable des ressources dans le secteur des parcs.

Nous définissons les communautés méritant l’équité comme celles qui, en raison de discriminations systémiques, font face à des obstacles les empêchant d’accéder aux mêmes ressources et opportunités que les autres membres de la société. Il peut s’agir, entre autres, des personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC), des personnes en situation de handicap, des personnes 2SLGBTQ+, des personnes nouvellement arrivées au Canada, des femmes, ainsi que des personnes à faible revenu.

Ces communautés peuvent se situer dans certaines zones géographiques de certaines villes, comme les zones d’amélioration des quartiers de Toronto* ou les zones de revitalisation urbaine intégrée de Montréal, mais elles ne se limitent pas à ces zones.

Le programme de mentorat des Champion·nes des parcs urbains de Montréal offre aux personnes engagées issues de quartiers sous-desservis une formation et un accompagnement visant la mise en valeur ou la transformation d’espaces vacants ou sous-utilisés en espaces verts publics.

Les groupes participants au programme, qu’ils soient novices ou expérimentés, s’engagent à réinventer un espace sous-utilisé, comme un espace asphalté, une friche ou un terrain vague, en un lieu verdi favorisant rencontres et échanges entre les résident·es du quartier. Les Champion·nes bénéficient d’une formation, d’outils et d’un accompagnement pour transformer ces lieux en jardins collectifs, en parcs de proximité ou encore en aires de jeux.

Pour faciliter le processus, un outil cartographique est disponible afin de localiser, soumettre et classer les espaces vacants ou sous-utilisés de manière collective et participative, afin d’imaginer ensemble leur réappropriation, qu’elle soit temporaire ou permanente.

Prêt·es à donner vie à un terrain oublié ? Que vous ayez une idée précise d’espace, ou que vous souhaitiez simplement vous investir, nous avons hâte de découvrir vos propositions !

Avantages :

  • Compensation financière de 1000$ par groupe pour la participation aux ateliers et la réalisation des projets
  • Formations et partage de connaissances portant notamment sur  l’utilisation de l’outil cartographique et l’activation des espaces
  • Mise en valeur des initiatives réalisées lors du Forum annuel de 2026
  • Accès à des ressources et outils dans le cadre du Réseau des ami·es des parcs de Montréal

Dates clés pour l’édition 2025-2026

15 oct 2025

Ouverture des candidatures

21 nov 2025

Clôture des candidatures

Dec 2025

Notification aux Champion·nes

Fev 2026

Premier atelier

Avril 2026

Deuxième atelier

Avril – oct 2026

Réalisations des activités de transformations des terrains

Sept 2026

Atelier de clôture du programme lors du Forum des ami·es des parcs de Montréal

Dec 2026

Bilan du programme

Éligibilité

Le programme est ouvert à :

  • Tout·e citoyen·ne, groupe citoyen (groupes ami·es des parcs, groupes de bénévoles, associations de résident·es), et organismes à but non lucratif actifs dans les parcs urbains et accompagnant ou représentant des citoyen·nes
  • Actifs·ves sur l’île de Montréal /  Qui représentent des résident·es de l’île de Montréal (y compris les municipalités liées) :
    • Ahuntsic-Cartierville, Anjou, Baie-D’Urfé, Beaconsfield, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Côte Saint-Luc, Dollard-des-Ormeaux, Dorval, Hampstead, Kirkland, Lachine, LaSalle, Le Plateau-Mont-Royal, Le Sud-Ouest, L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Est, Montréal-Ouest, Montréal-Nord, Mont-Royal, Outremont, Pierrefonds-Roxboro, Pointe-Claire, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Rosemont–La Petite-Patrie, Sainte-Anne-de-Bellevue, Saint-Laurent, Saint-Léonard, Senneville, Verdun, Ville-Marie, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Westmount.

Nous accueillons à la fois les organismes expérimentés et les groupes plus novices ou récemment créés. Nous encourageons particulièrement les groupes œuvrant dans des quartiers sous desservis ou auprès de populations vulnérables* à soumettre leur candidature.

Les types de terrains:

  • Admissibles : espaces asphaltés, friches, terrains vagues, etc.
  • Non admissibles : espaces de circulation (ex. : ruelles) et espaces déjà reconnus comme parcs par les arrondissements ou municipalités.

La priorité est donnée aux terrains sous-utilisés dans leur intégralité, et non aux zones limitées autour d’un bâtiment.

Il n’est pas obligatoire d’avoir un site à proposer pour présenter sa candidature. 

Candidature

Merci de remplir ce formulaire pour soumettre votre candidature.
Il prend environ 10 minutes à compléter.

Vous avez des questions sur le programme ou besoin d’aide pour remplir votre demande ? Contactez Chloé Zerini-Le Reste à l’adresse czerini-lereste@parkpeople.ca.

FAQ

Nous accordons la priorité aux personnes issues / oeuvrant dans des quartiers sous-desservis ou auprès de populations vulnérables afin de remédier à la répartition inéquitable des ressources dans le secteur des parcs :

  • Quartiers sous-desservis : secteurs ayant un accès limité aux espaces verts ou présentant une faible canopée urbaine.
  • Populations vulnérables : personnes vivant une situation de défavorisation sociale, matérielle et financière, plus exposées aux impacts des changements climatiques, et/ou issues de l’immigration et de minorités visibles. Cela inclut, entre autres, les personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC), les personnes en situation de handicap, les personnes 2SLGBTQ+, les personnes nouvellement arrivées au Canada, les personnes non binaires et les personnes à faible revenu.

Il s’agit d’un espace laissé à l’abandon et non officiellement reconnu par la Ville,  par exemple, un espace asphalté, une friche ou un terrain vague. 

Pour repérer ce type d’espace, vous pouvez consulter l’outil cartographique LANDE, qui facilite la réappropriation citoyenne des terrains vacants montréalais. Certains terrains non actifs y sont déjà répertoriés, mais vous pouvez également proposer votre propre site.

Découvrez notre feuillet présentant plusieurs cas inspirants de transformation de terrains vacants. Les projets peuvent inclure de créer des espaces verts, des jardins communautaires, des lieux de sociabilisation avec bancs et tables de pique-nique, des bibliothèques en libre-service, des murales, et plus encore.

Ces initiatives peuvent aller de petits projets de verdissement et d’aménagement simple à des transformations permanentes plus ambitieuses, selon les ressources et les idées des Champion·nes.

L’expérience en activation ou animation de parcs et d’espaces verts est un atout, mais elle n’est pas indispensable pour devenir un·e Champion·nes des parcs urbains de Montréal. Vous pouvez proposer votre candidature si la thématique vous intéresse et que vous souhaitez vous investir. Les projets soutenus peuvent varier en taille et en niveau d’investissement.

Le programme comprend trois ateliers en 2026 pour les Champion·nes :

  • Février et avril : deux ateliers axés sur le développement des capacités et la mobilisation pour l’activation des espaces, ainsi que sur l’utilisation de l’outil cartographique.
  • Septembre : un atelier de clôture pour partager les apprentissages et célébrer les actions réalisées.

La participation aux trois ateliers est obligatoire. Une contribution financière est prévue pour soutenir la participation à chacun des ateliers.

Bien-être, création de liens sociaux, attachement aux parcs et à la nature

Ce rapport de recherche documente certains impacts sociaux d’initiatives mises en œuvre par des groupes citoyens ou des organisations à but non lucratif et qui visent l’appropriation citoyenne de parcs à Montréal – qu’ils soient reconnus ou non par les autorités municipales. Pour ce faire, les activités de trois groupes ou organisations ont été étudiées : Biquette-Écopâturage (parc Maisonneuve), Mobilisation 6600 Parc-nature MHM (Parc-nature MHM) et UrbaNature Éducation (falaise Saint-Jacques).

Les résultats reposent sur trois principaux outils de collecte : des grilles d’observation, un questionnaire et des guides d’entretien. Au total, l’équipe a réalisé quinze périodes d’observation de juillet à octobre 2023. Près de 200 personnes ont répondu au questionnaire, en ligne et sur place, et l’équipe a réalisé 9 entretiens avec des personnes impliquées dans la réalisation des initiatives.

Pour chaque cas étudié, le rapport explique l’origine et l’évolution de l’initiative, décrit les activités réalisées et l’environnement dans lequel ces activités ont lieu, brosse un portrait du profil sociodémographique et d’engagement des personnes qui réalisent ou participent à ces initiatives et documente l’impact de ces initiatives sur le bien-être, l’attachement au parc et à la nature, et la création de liens sociaux du point de vue de ces personnes.

L’étude établit quatre constats pertinents pour le réseau des Ami∙es des parcs de Montréal :

  • Les initiatives d’appropriation citoyenne de parcs urbains étudiées ont un impact social au-delà de leurs missions énoncées. Si leurs missions peuvent être singulières, les motivations pour lesquelles des personnes participent ou s’impliquent sont plurielles et ces dernières sont généralement comblées.
  • Ces initiatives permettent de créer un capital social citoyen pertinent pour la transition socioécologique en créant des liens sociaux avec des personnes partageant des valeurs environnementales similaires, que ces personnes proviennent du voisinage ou non. Ces liens sociaux peuvent contribuer également à la santé et au bien-être de ces personnes.
  • Par la mise en oeuvre d’activités d’éducation ou de sensibilisation relative à l’environnement et par l’encrage de cet apprentissage dans un parc urbain, ces initiatives contribuent à renforcer le sentiment d’attachement à la nature.
  • Le profil des participant∙es aux initiatives étudiées ne semble pas être aussi diversifié que celui de la population montréalaise. Cet écart suggère un besoin de mieux appuyer les groupes citoyens et les organisations dans leurs volontés et leurs efforts de participation et d’inclusion afin que les impacts sociaux aient une plus grande portée.

Ce travail de recherche a été rédigé par David Smith, Ph. D., chercheur et conseiller en transfert au CÉRSÉ (Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté), Émilie Guay-Charpentier technicienne de recherche au CÉRSÉ, et France Lavoie, professeure en Techniques de recherche et de gestion des données au Collège de Rosemont. L’étude est la troisième et dernière phase d’un projet de recherche s’intitulant « Initiatives d’appropriation citoyenne des parcs urbains à Montréal : modèles, enjeux, stratégies et résultats sociaux », réalisé de 2020 à 2024. Ce projet est financé par le Fonds d’innovation sociale destiné aux collèges et aux communautés (FISCC) du Conseil fédéral de recherches en sciences humaines (CRSH), en partenariat avec Ami∙es des parcs et le Centre d’écologie urbaine.

Alexandre Beaudoin,  fondateur du Corridor écologique Darlington de Montréal, est biologiste et possède deux maîtrises en durabilité environnementale et en socio-écologie. Le Corridor écologique Darlington met ces deux disciplines en action en améliorant la connectivité écologique entre le Mont-Royal et Montréal. Il aborde simultanément la biodiversité, la sécurité alimentaire et la résilience climatique. 

Dans cet entretien, Alexandre Beaudoin nous parle de l’approche socio-écologique qui guide ce projet. Alexandre fera une présentation lors de la conférence 2023 d’Ami·es des parcs.

Crédit: le Corridor écologique Darlington

Qu’est-ce qui vous a incité à créer le Corridor écologique Darlington? 

Je travaillais comme assistant dans le domaine de la conservation pour Les Amis de la montagne quand nous avons constaté la disparition des renards de la montagne. Les renards comptent parmi les plus grands mammifères présents dans la ville et sont emblématiques du mont Royal. Leur disparition était donc un événement tragique. 

Trois ans plus tard, les renards ont commencé à revenir sur la montagne. Nous nous sommes alors demandé : « Que pouvons-nous faire pour aider les renards à traverser la ville et parvenir jusqu’à la montagne? C’est cette question qui nous a poussés à créer le Corridor écologique Darlington. Nous savions que les animaux utilisaient les voies ferrées au nord de la montagne pour traverser la ville. Nous voulions donc établir un passage pour relier la voie ferrée à la montagne.

À l’époque, je travaillais à Invest in Montreal et comme consultant en biodiversité à l’Université de Montréal. Nous avons vu une occasion de relier les parcs, les espaces publics et les espaces verts pour connecter à la montagne le nouveau campus scientifique MIL de l’Université de Montréal.

En 2014, nous avons présenté l’idée du corridor au directeur de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Lui et son équipe ont été très enthousiastes.

Ensemble, nous avons installé 44 grands pots de fleurs dans les rues principales afin que les personnes vivant à proximité du corridor puissent commencer à imaginer le projet dans leur quartier et y participer en jardinant.

Crédit: le Corridor écologique Darlington

Comment arrivez-vous à concilier les besoins écologiques et humains dans le corridor ?

Votre question est au cœur de tout ce que nous faisons pour amener la nature en ville. C’est le même défi auquel nous sommes confrontés au mont Royal. Cette forêt favorisant la biodiversité accueille aussi plus de 5 millions de personnes par an. 

Pour répondre à ce dilemme, nous avons donc dû adopter une approche socioécologique.

La ville est un écosystème, mais un écosystème très perturbé dans lequel nous pouvons créer un habitat permettant aux espèces de prospérer. Cet écosystème est aussi composé de personnes ayant des liens forts avec les endroits où elles vivent.

Une approche socioécologique vise ainsi à équilibrer l’attachement qu’ont ces personnes avec les endroits où elles vivent avec les besoins des écosystèmes. Elle établit aussi de nouveaux liens entre les deux, dans l’intérêt de chacun.

Au début, j’étais uniquement focalisé sur les exigences écologiques du corridor. Mais ma façon de penser a évolué. Ce corridor se trouve dans un environnement urbain où il fait extrêmement chaud en été, avec des risques pour la santé des résident·es. Par ailleurs, 77 % des personnes qui vivent à proximité sont des nouveaux arrivants à faible revenu. Beaucoup sont exposés à l’insécurité alimentaire.

Nous avons collaboré avec Multi-Caf, une organisation défendant la sécurité alimentaire qui est très appréciée et est présente dans l’arrondissement depuis 32 ans. Ils souhaitent défendre l’écologie, mais leur mandat est d’abord d’aider la population. Leur point de vue a permis de faire évoluer notre mission et de renforcer le volet social de notre approche socioécologique. Ici, les gens n’ont pas les moyens de donner de leur temps pour jardiner sans rien recevoir en retour.

Nous avons donc ajouté une nouvelle parcelle au corridor et l’avons dédiée à l’agriculture urbaine. Le directeur d’un hôpital de réadaptation se réjouit de la possibilité de créer un lien entre alimentation et santé, et nous a fourni une parcelle que les résident·es peuvent utiliser pour jardiner. Quant à la municipalité de l’arrondissement, elle a offert un espace dans le parc pour des jardins collectifs. 

Il y a un an, ce projet aurait été beaucoup plus axé sur l’écologie et la sylviculture. Aujourd’hui, notre approche est également sociale, et c’est une bonne chose.

Source: le Corridor écologique Darlington

En septembre dernier, j’ai commencé un doctorat étudiant la manière dont le corridor peut faire évoluer les mentalités des gens sur leur relation avec la nature et la biodiversité. Cet été, nous allons créer une microforêt de 400 arbres. Ce sera un verger visible dans le parc. En voyant ce verger, les gens se seront enthousiastes et se diront : « il se passe quelque chose ici ». Les membres de notre équipe porteront nos t-shirts, et les gens auront envie de s’adresser à eux pour en savoir plus sur le projet. Au lieu d’aller sur notre site web ou de nous téléphoner, ils viendront à notre rencontre dans le quartier. La question est donc de savoir comment les gens peuvent-ils nous identifier plus facilement? Quels arguments pouvons-nous présenter à propos du projet pour changer les mentalités? 

Ce genre de projets de plus grande envergure et avec plus de visibilité transforment à la fois les paysages et les mentalités. 

Les parcs sont des endroits de prédilection pour changer les mentalités. Les gens ont un lien fort avec ces endroits, et nous devons conserver ces liens tout en défendant l’écologie.

Voilà en quoi consiste l’approche socioécologique.

Presentation d’Alexandre Beaudoin lors d’un atelier sur la stratégie de co-management du corridor (source: Vincent Fréchette)

Quel rôle ont joué les politiques municipales dans la réalisation de ce projet ?

Le service de l’Aménagement et du Développement durable de la Ville de Montréal a été le premier partenaire avec qui nous nous sommes associés. Son but était d’améliorer la qualité de vie en ville tout en réduisant les eaux de ruissellement et l’effet des îlots de chaleur. Ce projet les a aidés à atteindre leurs objectifs.

Grâce au corridor, la municipalité a également pu atteindre ses objectifs de développement social et écologique. Le quartier de Darlington compte désormais un nouvel ambassadeur, grâce aux liens forts et étroits que nous avons établis dans le quartier. 

Notre objectif initial reposait sur la gouvernance, l’établissement de relations institutionnelles et de liens avec les gens vivant à proximité du corridor. Par la suite, nous avons élargi notre champ d’action et nos relations au sein du quartier. Je pense que c’était la bonne approche.

Atelier sur la stratégie de co-management du corridor (source: Vincent Fréchette)

Quels ont été les ingrédients clés pour permettre aux partenaires de travailler ensemble sur un projet aussi complexe que celui-ci ?

Le fait de travailler avec Invest in Montreal et l’Université de Montréal a certainement permis d’ouvrir des portes auprès de la municipalité. J’ai ainsi occupé deux fonctions : l’une en tant que membre d’Invest in Montreal, et l’autre en tant que membre du public. Et ces deux fonctions étaient complémentaires. 

Nous pouvons aussi attribuer une part de notre succès au fait que notre projet aide nos partenaires à atteindre leurs objectifs.

Ce projet permet à l’Université de Montréal d’être au service du public et de rester en contact avec celui-ci. De plus, 19 étudiant·es de Maîtrise travaillent sur ce projet, ce qui permet ainsi à l’université de concrétiser son mandat d’enseignement.

L’ouverture d’esprit de la municipalité a aussi eu une grande importance. Le personnel municipal qui travaille à Côte-des-Neiges est vraiment très engagé. Travailler à Côte-des-Neiges ne fait généralement pas partie du plan de carrière des fonctionnaires. Celles et ceux qui choisissent de travailler et de rester ici sont souvent attachés à ce quartier. Souvent, lorsqu’il n’est pas possible de concrétiser certaines idées cette année, nous travaillons ensemble pour élaborer les politiques requises pour ouvrir de nouvelles perspectives l’année suivante. 

Chaque partenaire a apporté son propre regard sur le projet, ce qui nous a permis de voir le corridor un peu différemment à chaque fois. Ils ont fourni des perspectives nouvelles et précieuses qui ont redessiné les contours de ce projet et du futur espace.