Alors que Dave Harvey prend sa retraite de son poste de co-dirigeant chez Ami·es des parcs, il revient sur le chemin parcouru depuis la fondation de l'organisation en 2011.
Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils importants ? Comment les subventions s'intègrent-elles dans les objectifs plus larges des Ami·es des parcs pour susciter des changements dans les parcs urbains ?
Le programme soutient et forme les aîné·es dans l'organisation d'activités ludiques dans les parcs, favorisant les connexions sociales et l’activité physique parmi les personnes agées.
Découvrez des événements inspirants menés par des groupes citoyens à travers le Canada, soutenus par notre programme de micro-bourses, allant de l'apprentissage lié au territoire aux randonnées nature et aux ateliers de partage de savoirs.
Recruter des bénévoles ne devrait pas être un parcours du combattant. Voici quelques conseils pour créer une équipe de bénévoles engagée, soudée et enthousiaste.
Each year, Park People Summits bring together our growing network of urban park changemakers to connect, reflect, and explore what’s possible for more inclusive, community-powered parks in our cities.
En faisant un don à Ami·es des parcs, vous contribuez à rendre les parcs plus vivants et accessibles à tout le monde.
Comment s’assurer que les montréalaises et montréalais aient un accès équitable aux parcs de leur ville et que ceux-ci répondent à leurs besoins ?
Les expert·es Jérôme Dupras, Lourdenie Jean, Anne Pelletier et Michel Lafleur partagent leurs différentes perspectives sur les défis et opportunités liés aux questions de justice environnementale et d’équité territoriale des parcs urbains de Montréal.
Ce webinaire se déroule en français.
Féministe intersectionnelle, conférencière et intervenante, Lourdenie Jean se perfectionne sur les thématiques touchant de près ou de loin la justice…
Anne Pelletier travaille à la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre Sud de Montréal depuis 2008 au…
Michel Lafleur est résident du quartier Villeray depuis presque 30 ans. Convaincu de l’impact positif des espaces verts sur la…
Karel Mayrand est le président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal. Auparavant, il a été pendant douze ans directeur…
Les arts, les sciences et l’environnement s’entrecroisent dans la vie de Jérôme Dupras. Suite à un doctorat en géographie et…
Cette étude de cas fait partie du Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
En général, les parcs de quartier possèdent souvent des toboggans et des balançoires pour les enfants et des bancs pour les adultes, mais qu’en est-il des ados? Comment cette tranche de la population se divertit-elle et quels aménagements pourraient permettre de répondre à ses besoins?
C’est un sujet auquel Stephanie Watt réfléchit beaucoup. Avec Margaret Fraser, elles sont les codirectrices et cofondatrices de Metalude, une entreprise de conseil dédiée à la mobilisation des jeunes (jusqu’à 18 ans) en vue de promouvoir la participation publique, des espaces publics ludiques et des villes accueillantes pour les enfants.
Selon Stephanie, les jeunes ont bien conscience de leur « statut minoritaire » dans les espaces publics. Leur participation aux discussions sur la conception des parcs est en effet rarement sollicitée. Les lieux publics étant soit conçus pour les enfants avec des aires de jeux, soit pour les adultes avec d’autres types d’aménagements, ces jeunes ont parfois l’impression de nager entre deux eaux. D’après elle, la question n’est pas de concevoir des structures et des éléments de divertissement à proprement parler, mais d’établir une atmosphère ludique dans l’espace lui-même.
Prenons l’exemple de la placette éphémère du parc Marcelin-Wilson dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville de Montréal. Le parc est situé près de deux grandes écoles secondaires. En réalisant un sondage auprès du public et en discutant avec le personnel de ces écoles, nous avons constaté la nécessité d’avoir un « lieu de rencontre pour les jeunes », déclare David Sauvé, agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville. L’arrondissement a donc décidé de tester une « placette éphémère » dans le parc, située également à proximité d’un arrêt de bus et vouée à devenir un lieu de rencontre pour les jeunes. La structure a été conçue avec plusieurs endroits pour s’asseoir afin de favoriser les échanges sociaux.
Metalude a été embauché pour comprendre comment cette placette était utilisée par le public. Les méthodes retenues pour cette étude étaient l’observation directe des usages de cet espace, des entretiens semi-structurés auprès des jeunes sur le site et dans d’autres zones du parc, et même dans un centre commercial à proximité où les jeunes se rendent parfois pour manger. Ces observations ont permis de recueillir des données auprès de 500 personnes environ, et des entretiens ont été menés auprès d’une cinquantaine d’adolescent·es pour connaître leur expérience.
Établir un dialogue avec les jeunes demande d’adopter une approche différente, explique Stephanie Watt. Cela demande de changer les méthodes de concertation utilisées habituellement et perçues comme « professionnelles ». Cela veut dire, par exemple, d’écouter de la musique avec les jeunes pendant une séance de concertation, une méthode qui ferait probablement grincer des dents lors d’une réunion de participation publique traditionnelle. Il faut soit garder une ambiance vraiment légère, soit être très bref, dit-elle. Les jeunes doivent souvent jongler entre plusieurs priorités : s’occuper de leurs frères et sœurs, participer à des activités sportives ou faire leurs devoirs. L’important est d’apprendre à « mener des séances de concertation de 10 ou 15 minutes qui soient riches », précise la codirectrice de Metalude.
Cette participation publique menée auprès de la jeunesse a été riche d’enseignement pour le personnel de l’arrondissement.
« Cela nous a rappelé notre adolescence, quand nous nous rassemblions dans des espaces publics. Ce sont des choses que nous avons tendance à oublier quand nous devenons adultes. »
David Sauvé, Agent de développement au Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social à Ahuntsic-Cartierville
La méthode de l’étude basée sur l’observation a permis de déterminer les usages spontanés de cette placette, qui guideront potentiellement les futures décisions pour la conception d’une structure permanente. Citons, par exemple, la disposition des bancs en cercle afin de permettre à quatre à six personnes de s’y asseoir et de socialiser, au lieu de la disposition habituelle des bancs alignés dans les parcs qui oblige les gens à s’asseoir dans la même direction, formant ainsi « une rangée de personnes qui ne se parlent pas,» précise Stephanie Watt.
« Ce mobilier urbain favorise les [interactions] en face-à-face, tandis que les autres types de mobiliers était principalement utilisé par des personnes seules qui attendant le bus. »
Stephanie Watt, Codirectrice et cofondatrice de Metalude
Une autre observation porte sur l’utilisation d’une structure particulière : le filet installé sur la placette, qui est perçu de manière très différente selon le genre des utilisateurs. Les garçons, le qualifiant de trampoline, avaient tendance à sauter dessus, tandis que les filles le considéraient comme un hamac. Stephanie Watt recommande donc de concevoir deux structures distinctes : l’une pour sauter et l’autre pour se détendre.
« Il est possible d’anticiper certaines choses, mais il est très important d’aller sur le terrain et de voir comment le public les utilise. Et il faut ensuite s’adapter à ces usages. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire »
Aider à établir des liens essentiels entre les citadin·es et les parcs
Les Bourses TD Ami·es des parcs sont disponibles pour presque tout événement communautaire dans un espace vert accessible au public — que ce soit dans un parc urbain, sur une propriété de logement social ou dans une cour d’école — à condition qu’ils contribuent à la protection et à la conservation continues de ces espaces.
Des ateliers sur les plantes médicinales autochtones aux randonnées nature, nous aidons les citoyen·nes engagé·es à organiser des événements qui rassemblent les citadin·es autour des thématiques de la durabilité, de l’éducation et de l’intendance environnementale.
Chaque année, nous soutenons plus de 70 groupes citoyens dans 21 zones urbaines à travers le Canada dans l’organisation de deux événements, en personne ou virtuellement.
Vous aussi, vous pourriez recevoir 2 000 $ pour concrétiser votre projet dans les parcs de votre quartier !
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bourses octroyées chaque année
événements publics organisés tous les ans
participant·es aux événements par an
Les candidatures pour les Bourses TD Ami·es des parcs sont fermées.
15 Janv 2025
Ouverture des candidatures
24 Fev 2025
Clôture des candidatures
Mi Mai 2025
Notification aux bénéficiaires des bourses
Fin Mai 2025
Distribution des fonds
22 Avril – 31 Dec 2025
Période des événements dans les parcs
Oct 2025
Date limite pour le rapport de projet
Les demandes des groupes méritant l’équité seront prioritaires. Au moins 50 % des bourses seront accordés à des groupes s’identifiant comme tels, afin de leur permettre de peser dans les décisions sur l’aménagement des espaces naturels qui importent pour eux.
Avant de présenter votre demande, vérifiez l’admissibilité de votre groupe ci-dessous. Si votre groupe n’est pas admissible à la Bourse TD Ami·es des parcs, votre demande ne sera pas prise en compte.
Nous vous demandons de créer un compte sur la plateforme Survey Monkey Apply pour déposer votre candidature.
Le formulaire de candidature devrait prendre environ deux heures à remplir une fois que vous aurez déterminé le déroulement de vos événements. Pour vous aider à préparer votre demande, vous pouvez nous demander un exemplaire du formulaire au format PDF par courriel.
Pour en savoir plus sur les questions relatives à la candidature et sur la création d’un compte, veuillez vous référer à la FAQ ci-dessous.
Besoin d’aide pour remplir votre demande ?
Notre équipe est là pour vous accompagner ! Vous pouvez nous joindre de plusieurs façons :
Pour rendre notre processus de candidature accessible à toutes et tous, Ami·es des parcs s’engage à soutenir les personnes en situation de handicap. Si vous rencontrez des difficultés pour remplir le formulaire de candidature ou si vous avez besoin d’un ajustement, nous vous invitons à nous contacter.
Les décisions sont prises par une équipe composée de membres du personnel d’Ami·es des parcs en consultation avec TD.
Les demandes sont sélectionnées selon les critères suivants :
Veuillez noter que le fait de répondre à l’un ou l’autre de ces critères ne garantit pas l’obtention d’une bourse par votre groupe. Cependant, ces critères représentent les qualités que nous recherchons dans chaque demande.
Le formulaire de demande devrait prendre environ deux heures à remplir une fois que vous aurez planifié vos événements. Voici un aperçu des questions :
Votre groupe peut démontrer cette approche de plusieurs façons : éducation du public aux questions environnementales, engagement envers des pratiques écologiques, ou activités en lien avec la gestion environnementale.
N’hésitez pas à faire preuve de créativité et à sortir des sentiers battus!
Il ne suffit pas d’organiser un événement gratuit et ouvert au public pour qu’il soit inclusif et accessible. Votre événement sera plus accessible si vous tenez compte des différents types de handicaps que vos participant·es pourraient avoir et si vous anticipez les difficultés qu’ils et elles pourraient rencontrer pendant l’événement.
Voici certaines mesures qu’ont adoptées de précédents bénéficiaires des bourses pour rendre leurs événements inclusifs :
Nous suggérons également d’ajouter sur la page de votre événement des renseignements sur l’accessibilité. Vous pourriez indiquer le lieu, les moyens de transport disponibles, des informations concernant la nourriture, le niveau de stimulation sensorielle et d’interaction anticipés. Cela aidera les personnes intéressées à déterminer s’ils peuvent ou veulent y participer et à planifier en conséquence.
Pour en savoir plus, consultez notre ressource Améliorez l’accessibilité et l’inclusivité de vos événements.
Nous définissons un groupe de personnes méritant l’équité comme celles qui, en raison de discriminations systémiques, sont confrontées à des obstacles qui les empêchent d’avoir le même accès aux ressources et aux possibilités que les autres membres de la société. Il peut s’agir, entre autres, des personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC), des personnes en situation de handicap, des personnes 2SLGBTQ+, des personnes nouvellement arrivées au Canada, des femmes et des personnes non binaires, ainsi que des personnes à faible revenu. Lors de l’octroi de nos bourses, nous donnons la priorité aux groupes méritant l’équité afin de remédier à la répartition inéquitable des ressources dans le secteur des parcs.
Certaines Villes ont identifié des zones géographiques spécifiques, comme les Zones d’amélioration des quartiers* à Toronto ou les Zones de revitalisation urbaine intégrées à Montréal.
Si votre candidature est retenue, votre groupe recevra un montant total de 2 000 $ pour les deux événements. Une fois la bourse reçue, il vous appartient de l’utiliser comme bon vous semble pour l’organisation de vos événements. Vous pourriez par exemple fournir des tickets de bus aux personnes se rendant à votre événement en transports en commun.
Vous pouvez également combiner les fonds reçus grâce à cette subvention avec d’autres sources de financement.
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Découvrez les groupes citoyens à travers le Canada recevant une Bourse TD Ami·es des parcs.
Le programme de mentorat Champion·nes des parcs urbains de Montréal offre aux citoyen·nes engagé·es issu·es de quartiers méritant l’équité – qu’ils ou elles soient novices ou expérimenté·es – une formation et un accompagnement pour organiser une série de deux activités dans les parcs de leur quartier.
Ce programme permet à 4 binômes de Champion·nes de promouvoir les espaces verts urbains au sein de leur communauté, tout en encourageant leur exploration, leur protection et leur valorisation.
Avantages :
Les candidatures pour l’édition 2024 du programme sont closes.
Les candidat·es doivent résider dans l’un des cinq arrondissements éligibles :
Chaque candidat·e doit postuler avec un·e partenaire. Ensemble, le binôme participe à la formation et organise les événements.
Ce rapport de recherche documente certains impacts sociaux d’initiatives mises en œuvre par des groupes citoyens ou des organisations à but non lucratif et qui visent l’appropriation citoyenne de parcs à Montréal – qu’ils soient reconnus ou non par les autorités municipales. Pour ce faire, les activités de trois groupes ou organisations ont été étudiées : Biquette-Écopâturage (parc Maisonneuve), Mobilisation 6600 Parc-nature MHM (Parc-nature MHM) et UrbaNature Éducation (falaise Saint-Jacques).
Les résultats reposent sur trois principaux outils de collecte : des grilles d’observation, un questionnaire et des guides d’entretien. Au total, l’équipe a réalisé quinze périodes d’observation de juillet à octobre 2023. Près de 200 personnes ont répondu au questionnaire, en ligne et sur place, et l’équipe a réalisé 9 entretiens avec des personnes impliquées dans la réalisation des initiatives.
Pour chaque cas étudié, le rapport explique l’origine et l’évolution de l’initiative, décrit les activités réalisées et l’environnement dans lequel ces activités ont lieu, brosse un portrait du profil sociodémographique et d’engagement des personnes qui réalisent ou participent à ces initiatives et documente l’impact de ces initiatives sur le bien-être, l’attachement au parc et à la nature, et la création de liens sociaux du point de vue de ces personnes.
L’étude établit quatre constats pertinents pour le réseau des Ami∙es des parcs de Montréal :
Ce travail de recherche a été rédigé par David Smith, Ph. D., chercheur et conseiller en transfert au CÉRSÉ (Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté), Émilie Guay-Charpentier technicienne de recherche au CÉRSÉ, et France Lavoie, professeure en Techniques de recherche et de gestion des données au Collège de Rosemont. L’étude est la troisième et dernière phase d’un projet de recherche s’intitulant « Initiatives d’appropriation citoyenne des parcs urbains à Montréal : modèles, enjeux, stratégies et résultats sociaux », réalisé de 2020 à 2024. Ce projet est financé par le Fonds d’innovation sociale destiné aux collèges et aux communautés (FISCC) du Conseil fédéral de recherches en sciences humaines (CRSH), en partenariat avec Ami∙es des parcs et le Centre d’écologie urbaine.
Alexandre Beaudoin, fondateur du Corridor écologique Darlington de Montréal, est biologiste et possède deux maîtrises en durabilité environnementale et en socio-écologie. Le Corridor écologique Darlington met ces deux disciplines en action en améliorant la connectivité écologique entre le Mont-Royal et Montréal. Il aborde simultanément la biodiversité, la sécurité alimentaire et la résilience climatique.
Dans cet entretien, Alexandre Beaudoin nous parle de l’approche socio-écologique qui guide ce projet. Alexandre fera une présentation lors de la conférence 2023 d’Ami·es des parcs.
Je travaillais comme assistant dans le domaine de la conservation pour Les Amis de la montagne quand nous avons constaté la disparition des renards de la montagne. Les renards comptent parmi les plus grands mammifères présents dans la ville et sont emblématiques du mont Royal. Leur disparition était donc un événement tragique.
Trois ans plus tard, les renards ont commencé à revenir sur la montagne. Nous nous sommes alors demandé : « Que pouvons-nous faire pour aider les renards à traverser la ville et parvenir jusqu’à la montagne? C’est cette question qui nous a poussés à créer le Corridor écologique Darlington. Nous savions que les animaux utilisaient les voies ferrées au nord de la montagne pour traverser la ville. Nous voulions donc établir un passage pour relier la voie ferrée à la montagne.
À l’époque, je travaillais à Invest in Montreal et comme consultant en biodiversité à l’Université de Montréal. Nous avons vu une occasion de relier les parcs, les espaces publics et les espaces verts pour connecter à la montagne le nouveau campus scientifique MIL de l’Université de Montréal.
En 2014, nous avons présenté l’idée du corridor au directeur de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Lui et son équipe ont été très enthousiastes.
Ensemble, nous avons installé 44 grands pots de fleurs dans les rues principales afin que les personnes vivant à proximité du corridor puissent commencer à imaginer le projet dans leur quartier et y participer en jardinant.
Votre question est au cœur de tout ce que nous faisons pour amener la nature en ville. C’est le même défi auquel nous sommes confrontés au mont Royal. Cette forêt favorisant la biodiversité accueille aussi plus de 5 millions de personnes par an.
Pour répondre à ce dilemme, nous avons donc dû adopter une approche socioécologique.
La ville est un écosystème, mais un écosystème très perturbé dans lequel nous pouvons créer un habitat permettant aux espèces de prospérer. Cet écosystème est aussi composé de personnes ayant des liens forts avec les endroits où elles vivent.
Une approche socioécologique vise ainsi à équilibrer l’attachement qu’ont ces personnes avec les endroits où elles vivent avec les besoins des écosystèmes. Elle établit aussi de nouveaux liens entre les deux, dans l’intérêt de chacun.
Au début, j’étais uniquement focalisé sur les exigences écologiques du corridor. Mais ma façon de penser a évolué. Ce corridor se trouve dans un environnement urbain où il fait extrêmement chaud en été, avec des risques pour la santé des résident·es. Par ailleurs, 77 % des personnes qui vivent à proximité sont des nouveaux arrivants à faible revenu. Beaucoup sont exposés à l’insécurité alimentaire.
Nous avons collaboré avec Multi-Caf, une organisation défendant la sécurité alimentaire qui est très appréciée et est présente dans l’arrondissement depuis 32 ans. Ils souhaitent défendre l’écologie, mais leur mandat est d’abord d’aider la population. Leur point de vue a permis de faire évoluer notre mission et de renforcer le volet social de notre approche socioécologique. Ici, les gens n’ont pas les moyens de donner de leur temps pour jardiner sans rien recevoir en retour.
Nous avons donc ajouté une nouvelle parcelle au corridor et l’avons dédiée à l’agriculture urbaine. Le directeur d’un hôpital de réadaptation se réjouit de la possibilité de créer un lien entre alimentation et santé, et nous a fourni une parcelle que les résident·es peuvent utiliser pour jardiner. Quant à la municipalité de l’arrondissement, elle a offert un espace dans le parc pour des jardins collectifs.
Il y a un an, ce projet aurait été beaucoup plus axé sur l’écologie et la sylviculture. Aujourd’hui, notre approche est également sociale, et c’est une bonne chose.
En septembre dernier, j’ai commencé un doctorat étudiant la manière dont le corridor peut faire évoluer les mentalités des gens sur leur relation avec la nature et la biodiversité. Cet été, nous allons créer une microforêt de 400 arbres. Ce sera un verger visible dans le parc. En voyant ce verger, les gens se seront enthousiastes et se diront : « il se passe quelque chose ici ». Les membres de notre équipe porteront nos t-shirts, et les gens auront envie de s’adresser à eux pour en savoir plus sur le projet. Au lieu d’aller sur notre site web ou de nous téléphoner, ils viendront à notre rencontre dans le quartier. La question est donc de savoir comment les gens peuvent-ils nous identifier plus facilement? Quels arguments pouvons-nous présenter à propos du projet pour changer les mentalités?
Ce genre de projets de plus grande envergure et avec plus de visibilité transforment à la fois les paysages et les mentalités.
Les parcs sont des endroits de prédilection pour changer les mentalités. Les gens ont un lien fort avec ces endroits, et nous devons conserver ces liens tout en défendant l’écologie.
Voilà en quoi consiste l’approche socioécologique.
Le service de l’Aménagement et du Développement durable de la Ville de Montréal a été le premier partenaire avec qui nous nous sommes associés. Son but était d’améliorer la qualité de vie en ville tout en réduisant les eaux de ruissellement et l’effet des îlots de chaleur. Ce projet les a aidés à atteindre leurs objectifs.
Grâce au corridor, la municipalité a également pu atteindre ses objectifs de développement social et écologique. Le quartier de Darlington compte désormais un nouvel ambassadeur, grâce aux liens forts et étroits que nous avons établis dans le quartier.
Notre objectif initial reposait sur la gouvernance, l’établissement de relations institutionnelles et de liens avec les gens vivant à proximité du corridor. Par la suite, nous avons élargi notre champ d’action et nos relations au sein du quartier. Je pense que c’était la bonne approche.
Le fait de travailler avec Invest in Montreal et l’Université de Montréal a certainement permis d’ouvrir des portes auprès de la municipalité. J’ai ainsi occupé deux fonctions : l’une en tant que membre d’Invest in Montreal, et l’autre en tant que membre du public. Et ces deux fonctions étaient complémentaires.
Nous pouvons aussi attribuer une part de notre succès au fait que notre projet aide nos partenaires à atteindre leurs objectifs.
Ce projet permet à l’Université de Montréal d’être au service du public et de rester en contact avec celui-ci. De plus, 19 étudiant·es de Maîtrise travaillent sur ce projet, ce qui permet ainsi à l’université de concrétiser son mandat d’enseignement.
L’ouverture d’esprit de la municipalité a aussi eu une grande importance. Le personnel municipal qui travaille à Côte-des-Neiges est vraiment très engagé. Travailler à Côte-des-Neiges ne fait généralement pas partie du plan de carrière des fonctionnaires. Celles et ceux qui choisissent de travailler et de rester ici sont souvent attachés à ce quartier. Souvent, lorsqu’il n’est pas possible de concrétiser certaines idées cette année, nous travaillons ensemble pour élaborer les politiques requises pour ouvrir de nouvelles perspectives l’année suivante.
Chaque partenaire a apporté son propre regard sur le projet, ce qui nous a permis de voir le corridor un peu différemment à chaque fois. Ils ont fourni des perspectives nouvelles et précieuses qui ont redessiné les contours de ce projet et du futur espace.