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Combler le fossé : comment le secteur des parcs peut relever les défis complexes actuels grâce à la collaboration et aux partenariats

Ami·es des parcs a le plaisir de lancer son Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, notre sixième édition mettant en lumière les tendances, enjeux et pratiques qui façonnent les parcs urbains de nos villes.

Visionnez le webinaire de lancement du rapport avec les auteures pour en savoir plus sur les résultats de notre recherche :

  • 6 enseignements clés provenant des entretiens menés auprès du personnel et des spécialistes des parcs,
  • 9 études de cas présentant des personnes, projets et politiques inspirantes à travers le pays,
  • des données issues de sondages menés auprès de 35 municipalités et de plus de 2 500 citadin·es.

Le webinaire offre une réflexion enrichissante sur l’avenir des parcs urbains, avec des intervenantes de la Ville de Victoria et de la Greenspace Alliance. Nous abordons les possibilités et les défis liés à la collaboration et aux partenariats, notamment entre les services municipaux, les acteurs et actrices communautaires ou encore les organisations à but non lucratif.

Ce webinaire se déroule en anglais avec interprétation simultanée en français. Vous pouvez également visionner la vidéo en anglais avec des sous-titres français automatisés en cliquant ici.

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Panel

Aujourd’hui, Ami·es des parcs a le plaisir de lancer son sixième Rapport sur les parcs urbains du Canada, qui sera la dernière édition de ce rapport dans sa forme actuelle : Combler le fossé : comment le secteur des parcs peut relever les défis complexes actuels grâce à la collaboration et aux partenariats.

L’an dernier, nous avons cherché à comprendre en profondeur ce qui trottait dans la tête des gestionnaires des parcs à travers le pays. Nous avons donc interrogé plus de 44 cadres supérieurs au sein de 30 municipalités sur les tendances et les défis qui caractérisent leur secteur. L’un des enseignements clés qui en est ressorti était la nécessité de trouver un moyen de collaborer plus efficacement en vue d’atteindre les nombreux objectifs fixés pour les parcs. 

Le rapport de cette année approfondit donc cet enseignement en mettant en lumière des exemples de collaboration à l’échelle nationale et en recueillant des données provenant de 35 municipalités canadiennes, de plus de 2 500 citadin·es, ainsi que d’entretiens réalisés avec le personnel et des spécialistes des parcs.

Enseignements clés

Ce processus nous a permis de déterminer six enseignements clés relatifs à la collaboration et aux partenariats :

  • Les budgets des parcs ne sont pas à la hauteur des besoins
    • Bien que les parcs soient reconnus comme des infrastructures essentielles, ils disposent souvent de financements insuffisants pour assurer pleinement leur rôle vital.
    • 78 % des municipalités ont signalé que des budgets insuffisants entraînent un manque de personnel, tandis que 75 % ont indiqué que cela provoque des retards dans la réalisation des projets ou la planification des parcs.
  • Les citoyen·nes se sentent impuissant·es, mais désirent s’investir dans leurs parcs
    • Bien que les citadin·es souhaitent s’impliquer davantage dans les parcs, les services municipaux des parcs n’ont pas suffisamment de ressources pour leur offrir des occasions d’engagement à long terme.
    • 83 % des municipalités ont déclaré qu’en raison des ressources limitées, il peut être difficile de concerter le public de manière régulière et proactive, au-delà des consultations habituelles sur des projets de parcs.
  • Les parcs favorisent la santé mentale et physique, mais manquent de programmes pour les promouvoir
    • L’amélioration de la santé mentale et de la santé physique font partie des principaux avantages cités par les personnes fréquentant des parcs. Il s’agit-là d’une occasion inédite pour les villes de renforcer ces impacts en mettant en place des programmes spécifiques.
    • Respectivement, 95 % et 93 % des personnes interrogées estiment que les parcs ont des effets positifs sur leur santé physique et mentale.
  • La structure des services municipaux peut favoriser la collaboration – ou le travail à huis clos
    • Une minorité de municipalités regroupe les opérations et la conception des parcs dans un seul et même service. Pour les autres, la manière dont leurs services sont structurés engendre des disparités entre les infrastructures construites et la manière dont elles sont entretenues.
    • Près d’un tiers des municipalités ont déclaré que leur structure organisationnelle pouvait compliquer la collaboration entre le personnel chargé des parcs et celui d’autres divisions/services. 
  • Les partenariats sont essentiels, mais les villes ont besoin de politiques et de structures adaptées
    • Les services des parcs municipaux reconnaissent les avantages des partenariats, mais peinent à mettre en place des mesures et procédures pour en faciliter le fonctionnement.
    • 61 % des municipalités ont déclaré que l’un des obstacles à l’établissement de partenariats avec des organisations à but non lucratif était leur incapacité à respecter les normes municipales.
  • Répondre aux enjeux croissants des parcs exige davantage de formation et de collaboration
    • Les parcs font face à des enjeux majeurs et la population attend des actions concrètes de la part des villes. Pour répondre à ces enjeux, le personnel des parcs requiert davantage de formation et plus de collaboration avec d’autres services municipaux.
    • 92 % des municipalités reconnaissent que, depuis ces dernières années, leur service des parcs est soumis à une pression croissante pour traiter des questions allant au-delà des enjeux « traditionnels » des parcs.

Dans ce rapport, vous trouverez :

  • Un récapitulatif et une analyse des données les plus récentes sur les parcs. Ceux-ci présentent les tendances et défis identifiés dans nos sondages menés auprès de plus de 2 500 citadines et citadins et auprès de 35 municipalités à travers le Canada. Il s’agit du sondage le plus important à ce jour.
  • Une bibliothèque de neuf études de cas issues des quatre coins du pays et présentant des projets inspirants qui donnent des recommandations tangibles sur la manière de stimuler l’action dans votre ville. 
  • Une liste de 35 profils de Villes avec les données les plus récentes sur leurs objectifs de création de parcs, leurs équipements dans les parcs et leurs budgets.

Webinaire de lancement

Si vous souhaitez aller plus loin dans l’étude de ce rapport, inscrivez-vous à notre webinaire de lancement. Celui-ci comprendra une discussion animée sur les principales conclusions du rapport ainsi que des orientations pour l’avenir des parcs urbains. Ce webinaire d’une heure se tiendra le mercredi 27 novembre à 15 h (HNE).

Vous connaissez peut-être Ami·es des parcs en raison de l’un de nos programmes de microbourses, comme les Bourses TD Ami·es des parcs. Dans le cadre de ces programmes, nous octroyons une petite aide financière aux groupes citoyens et organisations sans but lucratif pour organiser des activités et des événements dans des parcs de leur quartier. 

Cela semble parfait, mais pourquoi faisons-nous cela ? Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils si importants ? Comment ces bourses s’intègrent-elles dans les objectifs plus larges de notre organisation visant à faire changer les choses dans les parcs urbains ? Cet article explore ces questions et met en lumière certaines tensions et certains défis liés à l’octroi de microbourses.

Pourquoi nous offrons des bourses

Les parcs urbains possèdent un potentiel inexploité pour favoriser le bien-être des gens, la biodiversité et la résilience climatique. Trop de personnes vivant dans des villes du Canada peinent à avoir accès à des espaces verts de qualité qui offrent des équipements et des activités enrichissant leur vie. Les quartiers comme le mien (dans la circonscription de Davenport à Toronto) sont largement exposés aux vagues de chaleur grandissantes auxquelles nous sommes confrontés en raison du manque d’arbres et d’espaces verts. Les parcs que nous possédons à l’heure actuelle sont précieux, mais il ne s’agit pas d’espaces neutres. Pour de nombreuses raisons, certaines personnes ne s’y sentent pas en sécurité et n’ont pas l’impression d’y être les bienvenues. 

L’un des premiers principes sur lequel notre organisation a été fondée est qu’en augmentant la participation du public, on améliore les parcs. Nos villes et nos quartiers foisonnent de personnes débordant d’idées, d’énergie et de talents. Celles-ci sont conscientes des possibilités qui existent pour améliorer leurs parcs et des défis spécifiques que rencontre leur quartier. En bénéficiant des ressources adéquates, ces groupes peuvent mener des activités beaucoup plus pertinentes et durables que celles lancées par des organisations tierces comme Ami·es des parcs. Voici donc la question que nous utilisons pour guider nos initiatives : Comment pouvons-nous aider les communautés locales à réaliser le potentiel de leurs parcs ?

Organiser des événements dans les parcs, un début simple mais efficace

Les groupes citoyens faisant partie de notre réseau ont des objectifs variés, que ce soit le jardinage, l’amélioration de la biodiversité ou le soutien en matière de santé mentale*. Quel que soit leur domaine de prédilection, organiser des événements dans les parcs permet d’obtenir un soutien stratégique et de sensibiliser le public aux diverses initiatives de ces groupes. À la fois réjouissants et divertissants, ces événements constituent une porte d’entrée attractive pour mobiliser le personnel municipal, d’autres habitant•es du quartier ainsi que les pouvoirs publics locaux afin de proposer de nouvelles idées pour le parc ou les habitant·es en général.

Organiser des événements dans les parcs offre également bien d’autres avantages, même quand ils ne s’inscrivent pas dans un projet de plus grande ampleur. D’après nos études et l’évaluation de nos programmes, organiser des événements dans les parcs renforce le sentiment d’appartenance et les liens sociaux des habitant•es, et leur permet de se sentir plus heureux et moins isolés. En 2024, ces liens sociaux seront essentiels pour faire face aux répercussions de la pandémie sur la santé mentale et physique et nous préparer à nous soutenir mutuellement face aux défis de la crise climatique actuelle, comme les vagues de chaleur urbaine et les inondations. 

La diversité des événements organisés par ces groupes est impressionnante : que ce soient des programmes de soutien pour les familles ayant des enfants neurodivergents dans le parc Thorncliffe de Toronto, ou des ateliers pratiques pour la culture de champignons dans la ville de Deux-Montagnes, près de Montréal. Ces événements illustrent la grande richesse des activités menées dans les parcs urbains à travers le Canada et permettent d’appeler les gouvernements et les autres parties prenantes à accroître leurs ressources et le soutien qu’ils accordent aux parcs.

Credit : Funky Fungi, bénéficiaire de la bourse TD Ami·es des parcs 2023, Montréal

Un moyen efficace de partager le pouvoir avec les groupes citoyens locaux

Grâce à ces microbourses, nous pouvons soutenir financièrement des groupes trop petits ou trop récents pour pouvoir bénéficier du statut d’organisation sans but lucratif. Bien que les montants octroyés soient modestes, ils permettent de compenser les dépenses liées au travail bénévole*, en particulier dans les quartiers à faibles revenus. Grâce à la simplicité de nos procédures de candidature et à l’élimination des obstacles habituels en matière de recherche de fonds (comme la nécessité d’avoir le statut d’organisation sans but lucratif), les groupes citoyens peuvent consacrer leur temps limité à donner vie à leurs idées, à innover et à mobiliser d’autres formes de soutien, comme celui de leur conseiller·e municipal·e. De plus, pour répondre à des problèmes plus systémiques, nous contribuons à notre niveau à mieux partager les ressources et le pouvoir dans le secteur des parcs.

L’octroi de bourses encourage également les groupes citoyens à prendre contact avec nous. Une fois le lien établi, nous pouvons leur proposer d’autres types de soutien, comme des ateliers de formation, un encadrement et une mise en relation avec d’autres groupes citoyens. Les demandes de financement de ces groupes et les conversations que nous avons avec eux nous permettent d’en apprendre beaucoup sur leurs activités, leurs besoins et leurs rêves. En 2023, nous avons proposé un dépôt de demande de financement par téléphone pour des bourses ayant un montant plus faible. Nous avons été submergés par le nombre de candidatures déposées par de nouveaux groupes. 

Dans notre sondage annuel (add link), nous avons appris que le principal besoin des groupes citoyens œuvrant pour un parc était d’obtenir davantage de fonds. Offrir des microbourses nous permet ainsi de répondre à ce besoin. Celles-ci permettent aussi de renforcer leurs capacités ainsi que nos relations avec ces groupes afin d’aider les bénéficiaires à obtenir des financements plus conséquents à l’avenir.

Comment nous octroyons ces bourses

Ami·es des parcs fournit des microbourses ou de petites compensations financières depuis 2014. Nous avons beaucoup appris au fil des années et continuons à apprendre de nouvelles choses.

Nous nous inspirons des principes de la « philanthropie basée sur la confiance » , un terme défini par Jennifer Brennan et Shereen Munshi dans cet article sur la philanthropie Autochtone* et qui cherche à transformer les relations entre les organismes philanthropiques et les organisations à but non lucratif en identifiant les inégalités systémiques et en remédiant à la mauvaise répartition du pouvoir. Bien que nous fassions partie des bailleurs de fonds de très petite taille par rapport à d’autres, nous avons à cœur d’identifier ces inégalités systémiques et ces déséquilibres du pouvoir et d’adapter nos méthodes de travail en conséquence. Pour ce faire, nous réfléchissons et travaillons en permanence sur la manière de :

fournir aux groupes citoyens souhaitant recevoirune bourse un soutien supplémentaire, comme des appels d’encadrement à la demande et des rendez-vous en personne, menés par le personnel d’Ami·es des parcs et avec d’autres groupes. Nous espérons aussi que les groupes pourront utiliser les compétences qu’ils ont acquises en sollicitant une bourse auprès d’Ami·es des parcs en les appliquant à de nouvelles demandes de financement auprès d’autres organismes.

  • réduire ou éliminer les obstacles à l’obtention de fonds en offrant aux bénéficiaires autant de souplesse que possible.
  • simplifier nos procédures et éliminer autant de contraintes que possible, en simplifiant la soumission de demandes de financement et de rapports afin de réduire le temps requis pour les réaliser.
  • augmenter le montant des bourses ou réduire les exigences pour tenir compte des répercussions de l’inflation sur les dépenses liées aux activités menées dans les parcs et permettre aux groupes citoyens d’atteindre leurs objectifs.

Credit : Markbrook Residents’ Group et Steps Public Art, bénéficiaire de la bourse inTO the Ravines 2023, Toronto

Tensions et défis

  

Favoriser des liens de confiance et une ouverture d’esprit

L’octroi de fonds engendre un rapport de force inégal entre Ami·es des parcs et les groupes qui font partie de notre réseau. Ceci peut influencer la capacité de ces groupes à nous faire part de leur avis sincère sur nos programmes. Nous faisons de notre mieux pour atténuer ce problème en séparant notre processus d’octroi de bourses de nos activités d’évaluation, mais cela pose un autre problème. 

Les groupes participant à un grand nombre de nos programmes – que ce soient les réunions pour les membres du réseau, les ateliers de formation, les conférences et d’autres événements – peuvent être particulièrement déçus quand ils se voient refuser une microbourse de notre part. Se voir opposer un refus à sa demande de bourse après avoir passé beaucoup de temps à créer des liens avec notre organisation peut être déplaisant. 

Comment pouvons-nous faire en sorte que l’octroi de fonds s’inscrive dans une relation réciproque et non transactionnelle ? Nous nous réjouissons à l’idée d’étudier prochainement des approches plus participatives* pour l’octroi des bourses en invitant les membres du public à participer à la prise de décision, ce qui pourrait nous permettre de mieux gérer ces tensions.

Aider les groupes citoyens à se développer au-delà de l’octroi d’une microbourse

Ami·es des parcs apporte son soutien aux groupes citoyens et aux OBNL œuvrant pour un parc en utilisant un modèle à plusieurs échelons. Les microbourses visent à aider ces groupes à démarrer leurs activités ou à s’établir dans leur quartier. Toutefois, il arrive que quand certains de ces groupes atteignent un certain palier, obtenir une bourse de 1 500 $ ou 2 000 $ ne justifie pas les efforts investis dans le processus de candidature. Bien que cette situation suggère que ces groupes connaissent un certain succès, cela indique aussi que les microbourses proposées par notre organisation ne répondent pas à leurs besoins. 

Nous faisons de notre mieux pour informer ces groupes sur d’autres sources de financement plus conséquentes en leur offrant notamment des ateliers sur la recherche de fonds, des rendez-vous personnalisés pour les aider à solliciter des bourses, comme celles de la Fondation TD des amis de l’environnement, et notre page sur les possibilités de financement qui comprend des liens vers des dizaines de bourses. Ces activités sont bien accueillies et appréciées par les participant·es et s’inscrivent dans notre objectif de renforcer les capacités de ces groupes plutôt que d’animer nous-mêmes les parcs urbains. Toutefois, ces activités sont plus complexes à mettre en œuvre que l’octroi d’une microbourse. Il devient plus difficile de déterminer le « succès » d’un projet et d’en parler.

Répondre à la demande avec des solutions systémiques

Avec l’expansion du réseau d’Ami·es des parcs et l’importance grandissante qu’ont prise les parcs dans la vie des gens pendant la pandémie, le nombre de personnes sollicitant une bourse a augmenté de manière significative. Par conséquent, nous sommes chaque année dans l’obligation de dire non à un plus grand nombre de personnes. Nous sommes constamment déchirés entre la volonté d’encourager un grand nombre de personnes à se mobiliser pour leurs parcs, et celle de ne pas leur faire perdre leur temps en sollicitant une bourse qu’elles ont peu de chance d’obtenir. 

Nous réfléchissons actuellement aux avantages et aux inconvénients liés à notre désir de faire bénéficier davantage de personnes de nos microbourses et à celui de proposer d’autres types de soutien aux groupes composant notre réseau. Il se peut qu’il n’y ait pas de solution parfaite. À court terme, nous allons utiliser des moyens innovants pour répondre à cette demande. Voici notamment certains changements récents et à venir concernant nos microbourses :

2021-2023 :

  • Simplification des formulaires de candidature 
  • Élimination des restrictions quant à l’utilisation des fonds 
  • Possibilité pour les groupes de bénéficier d’un appel d’encadrement
  • Possibilité pour les bénéficiaires de recevoir un dépôt direct des fonds
  • Possibilité de faire une demande de bourse par téléphone (au lieu de remplir un formulaire écrit) pour une bourse au montant plus faible dans le cadre du programme Susciter le changement à Toronto
  • Organisation de webinaires avec la Fondation TD des amis de l’environnement afin d’informer les bénéficiaires de bourse actuels et passés sur des sources de financement plus importantes.

2024 :

  • Mise en place d’un projet pilote visant à fournir des fonds supplémentaires aux groupes dirigés par des personnes en situation de handicap. Ces fonds leur permettront de collaborer avec d’autres bénéficiaires d’une bourse afin d’organiser des événements conjoints et ainsi renforcer leurs capacités mutuelles à organiser des événements inclusifs. Notre objectif est de déterminer comment aider les bénéficiaires d’une bourse à rendre leurs événements plus accessibles aux personnes en situation de handicap.
  • Augmentation des montants des Bourses TD Ami·es des parcs afin de tenir compte de l’inflation
  • Augmentation de la portée géographique du programme des Bourses TD Ami·es des parcs en ajoutant 15 nouvelles villes et 3 nouvelles provinces
  • Expérimentation d’un processus d’octroi des bourses plus participatif, dans le cadre du programme Susciter le changement à Toronto, en invitant des membres de groupes citoyens à examiner les candidatures présélectionnées et à prendre la décision finale en matière d’octroi des bourses.

Credit : IPSG et Thorncliffe Youth, bénéficiaires de la bourse Susciter le Changement Toronto 2023, Toronto

À plus long terme, notre objectif est de nous désengager de notre rôle de bailleur de fonds pour le financement des groupes œuvrant pour un parc. Nous pensons que les grandes institutions, telles que les municipalités, devraient revoir la manière dont la prise de décision et le partage du pouvoir s’opèrent dans leurs parcs et espaces publics. Elles disposent des ressources nécessaires pour apporter un soutien plus systématique et continu aux initiatives menées par les citoyen·nes. Notre but ultime est de voir les groupes composant notre réseau passer plus de temps à enrichir leur quartier et leurs parcs, et moins de temps à recueillir des fonds. Des changements systémiques doivent impérativement être mis en œuvre de manière permanente, comme la réforme des procédures d’obtention de permis pour les parcs ou l’affectation de personnel à la concertation citoyenne.

Conclusion

Pour en revenir à la question guidant nos initiatives : comment pouvons-nous aider les groupes citoyens à maximiser le potentiel de leurs parcs pour favoriser le bien-être et la résilience des habitant·es? L’octroi de microbourses pour financer des événements et activités dans les parcs fait partie des outils dont nous disposons pour les soutenir. Comme vous l’avez lu dans cet article, ces microbourses ne constituent pas la solution miracle et ne répondent pas aux besoins de tous les groupes.

Mobilisez-vous et informez-vous :

Vous êtes une organisation sans but lucratif offrant des microbourses ou en ayant offert auparavant ? Quels sont les enseignements que vous en avez retirés ? Vous êtes un membre du public ayant obtenu ou sollicité une bourse auprès de notre organisation ? Dites-nous ce que vous pensez de ces microbourses : les bons et les mauvais côtés, et ce que nous pouvons faire pour les améliorer.

Lectures complémentaires (en anglais) :

Il est facile de se sentir impuissant·e quand on pense à des sujets comme la santé et le bien-être, une planète saine, nos liens avec la nature, et l’accès équitable à tout cela. Pour relever ces défis multiples et uniques, nous avons besoin de solutions tout aussi multiples et uniques – un réel pari face à tous les enjeux actuels. 

Les nouveaux Rapports des Parcs Cœur vital sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs nous proposent de changer notre façon de voir les choses. Et si les approches permettant d’avoir une planète plus saine favorisaient aussi la santé et le bonheur de celles et ceux qui l’habitent ? Et si ces activités pouvaient être réalisées à deux pas de chez soi, dans les parcs de notre ville ? De plus en plus d’éléments suggèrent que des solutions à ces multiples défis existent et sont à portée de la main.

Source : Ami·es des parcs – parc Stanley, Vancouver

Bonheur, santé et travail de la terre

Les nouveaux Rapports des Parcs Cœur vital sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs rassemblent les résultats de 796 sondages individuels menés entre 2021 et 2022 en vue de démontrer le rôle que jouent les grands parcs urbains dans les liens qu’entretiennent les gens avec la nature et, par extension, le rôle de ces parcs dans leur santé et leur bonheur

Les sondages ont démontré que la plupart des personnes (67 %) fréquentant les trois grands parcs urbains du Canada participaient généralement à des activités sociales et récréatives plutôt qu’à des activités axées sur la nature (33 %). Pourtant, plus le niveau de connexion à la nature des usager·es est élevé, meilleur est leur niveau de santé physique, de santé mentale et de bien-être selon eux.

Les personnes participant à des activités manuelles dans la nature et d’intendance environnementale (plutôt qu’à d’autres activités) dans leur parc déclarent jouir de solides liens sociaux, d’un sentiment d’appartenance, d’un sentiment d’accomplissement dans leur vie, d’un meilleur état de santé physique et d’une meilleure satisfaction générale vis-à-vis de leur vie. En bref, le travail de la terre pourrait contribuer à une meilleure santé et à un plus grand épanouissement.

Source : Les Amis de la montagne – Mont-Royal, Montréal

Comment les Parcs Cœur vital favorisent-ils le bien-être des usager·es ?

Les grands parcs urbains tels que High Park* à Toronto, Stanley Park* à Vancouver et le parc du Mont Royal à Montréal sont des lieux essentiels d’accès et de connexion à la nature pour les citadin·es, notamment par le biais de l’intendance environnementale.

Le terme « intendance environnementale » fait référence aux programmes ou événements organisés dans les parcs qui permettent à des bénévoles de prendre soin de la terre dont nous dépendons toutes et tous. Les activités peuvent comprendre : éliminer les espèces envahissantes, planter des espèces végétales indigènes, recenser ou contrôler la faune et la flore, ou ramasser les déchets. 

Parmi les participant·es aux programmes d’intendance environnementale des Parcs Cœur vital, 98 % des personnes interrogées ont déclaré que leur travail bénévole leur permettait de se sentir plus proches des autres êtres vivants et de l’environnement. Les bénévoles interrogés ont également déclaré que participer à des activités d’intendance environnementale leur permettait de se sentir plus proches de la nature que les activités de loisirs (75 % contre 51 %, respectivement). 

Sachant que le fait d’être connecté à la nature a une incidence sur l’état de santé d’une personne, on peut penser que participer à des activités d’intendance dans un parc pourrait avoir des effets salutaires non négligeables sur la santé, plus que le simple fait de fréquenter un parc.

Source : High Park Nature Centre – High Park, Toronto

En chiffre

Selon les résultats de notre sondage :

0 %

des bénévoles participant à des activités d’intendance ont déclaré que celles-ci contribuaient à leur bonheur et leur satisfaction

0 %

ont déclaré qu’elles contribuaient à leur bien-être mental

0 %

ont déclaré qu’elles contribuaient à leur santé physique

Plus en détail :

0 %

des bénévoles ont reconnu que les activités d’intendance leur permettaient d’établir et de maintenir des liens sociaux (seuls 73 % des personnes interrogées participant à des activités récréatives dans les parcs partageaient cet avis)

0 %

des bénévoles ont estimé que l’intendance environnementale contribuait à créer en eux un sentiment d’appartenance (seuls 69 % des personnes interrogées participant à des activités récréatives dans les parcs partageaient cet avis)

0 %

des bénévoles ont reconnu que l’intendance environnementale contribuait à donner un sens et un but à leur vie (seuls 74 % des personnes interrogées participant à des activités récréatives dans les parcs partageaient cet avis)

Les personnes participant à des activités d’intendance environnementale sont plus susceptibles de faire part d’un meilleur état de santé physique et d’une meilleure satisfaction vis-à-vis de leur vie. Les personnes participant à des activités d’intendance environnementale au moins 20 fois par an disent être plus satisfaites de leur vie – plus que les personnes s’adonnant tous les jours à des activités de loisirs dans un parc.

Source : Stanley Park Ecology Society – Stanley Park, Vancouver

La santé et le bonheur accessibles à qui ?

Malheureusement, les résultats de nos sondages montrent aussi que certains groupes de population sont moins représentés dans les activités d’intendance environnementale de ces parcs. La majorité des personnes qui participent à ces activités s’identifient comme des femmes cisgenres (68 %), valides (86 %) et blanches (76 %). 

Étant donné la sous-représentation de certains groupes dans ces parcs et leurs programmes, les avantages sociaux et en matière de santé ne sont pas accessibles à tout le monde. 

Les sondages menés auprès des usager·es ont également révélé que certains groupes démographiques sont moins connectés à la nature :

0 %

des usager·es des parcs appartenant à une minorité visible se sentaient fortement connecté·es à la nature (73 % des usager·es de race blanche partageaient cet avis)

0 %

des usager·es né·es à l’étranger se sentaient fortement connecté·es à la nature (73 % des personnes nées au Canada partageaient cet avis)

Les personnes handicapées se sentaient également beaucoup moins connectées à la nature que les personnes valides. En 2021 et 2022, 0 % des personnes interrogées et participant à des activités d’intendance environnementale dans ces parcs ont indiqué avoir un handicap visible. 

Si certaines tranches de la population sont absentes des programmes d’intendance environnementale et se sentent généralement déconnectées de la nature, il est raisonnable de penser que cela pourrait avoir des répercussions importantes sur leur santé.

Gommer les disparités

Les grands parcs urbains présentent des possibilités non négligeables d’accueillir un public et des bénévoles plus diversifiés. En vue de pallier les disparités actuelles, les parcs fondateurs du programme Parcs Cœur vital (High Park, Stanley Park et le parc du Mont Royal) ont lancé des programmes innovants incitant les groupes en quête d’équité à participer à leurs activités d’intendance environnementale. La preuve en chiffres : Entre 2021 et 2022 :

Le nombre de personnes nouvellement établies au Canada et participant à des activités d’intendance environnementale dans les Parcs Cœur vital a augmenté de

0 %

Le nombre de bénévoles s’identifiant comme des personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC) a augmenté de

0 %

Cette diversité accrue des différents publics résulte de programmes innovants comme :

  • Le programme Branching Out* du High Park Nature Centre, un programme de mentorat pour former des guides-naturalistes parlant couramment une autre langue afin de guider des promenades dans la nature auprès d’un public parlant cette langue. 
  • La collaboration de la Stanley Park Ecology Society avec Environmental Youth Alliance*, Red Fox Society*, PALS Autism Society (PASS)*, Canucks Autism Network*, des organisations locales de défense des intérêts LGBTQIA2S+ et PANDC, et des écoles de Vancouver proposant des programmes aux jeunes défavorisés.
  • Le partenariat de Les Amis de la montagne avec L’Hirondelle, une organisation à but non lucratif qui soutient les personnes immigrantes et réfugiées, et qui leur propose des programmes d’intendance environnementale.
Source : High Park Nature Centre – High Park, Toronto

Les prochaines étapes pour les Parcs Cœur vital

Le réseau des Parcs Cœur vital travaille sur la création de nouveaux partenariats qui maximiseront l’impact et l’influence des grands parcs urbains du Canada. Il s’agit notamment du Corridor écologique Darlington à Montréal; du Comité du parc Everett Crowley* et Free the Fern* à Vancouver; et de l’Autorité de la vallée Meewasin* à Saskatoon. 

Le réseau des Parcs Cœur vital se réjouit de pouvoir se développer à leurs côtés et de mesurer l’impact de leurs activités d’intendance environnementale dans la vie de leurs différents publics, tout en favorisant l’adaptation de leurs Villes face aux crises actuelles et futures, comme les changements climatiques.

Une voie à suivre

La santé environnementale, la santé humaine et l’équité sont des questions complexes. Toutefois, nous pouvons travailler mieux sans travailler plus, en adoptant des solutions qui servent à la fois les intérêts individuels et collectifs, ainsi que ceux de la planète. En nous basant sur les résultats démontrant que participer à des activités d’intendance environnementale contribue à améliorer la santé et le bonheur des gens – et en nous engageant à faire profiter de ces avantages les groupes défavorisés – nous avons un potentiel illimité de solutions pour faire changer les choses.

Travailler la terre permet de retrouver une forme de pouvoir, surtout en cette période de changement. Les grands parcs urbains du Canada nous montrent la voie à suivre. Avec leurs programmes innovants, ils nous permettent de créer des liens avec la nature et avec les autres. En développant des liens plus étroits avec un parc Cœur vital, nous possédons davantage de solutions tangibles : pour aujourd’hui et pour demain. 

Lisez en détail les conclusions présentées dans nos Rapports des Parcs Cœur vital sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs, et suivez les progrès de notre réseau des Parcs Cœur vital.

Rapports des Parcs Cœur vital sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs :

Ami•es des parcs publie le cinquième rapport annuel sur les parcs urbains du Canada, intitulé  : Faire émerger des solutions : comment la résolution de conflits et la transformation de défis en possibilités peut rendre les parcs plus équitables et plus durables. 

Au cours des cinq dernières années, notre objectif, pour notre Rapport sur les parcs urbains du Canada, a toujours été de raconter une histoire, afin de rendre compte de l’évolution des parcs urbains et de l’orientation qu’il convient de leur donner. 

Cette année, nous avons adopté une approche encore plus approfondie. Nous avons interrogé 44 responsables des parcs dans 30 municipalités qui nous ont fait part, avec beaucoup de générosité, des défis auxquels ils sont confrontés, les projets et les personnes qui les inspirent, ainsi que leurs ambitions pour les parcs urbains.

Ce rapport regroupe donc les thèmes abordés lors de ces conversations en se basant sur les données recueillies via nos sondages auprès de 35 municipalités et plus de 2 000 citadin·es au Canada. 

Indicateurs clés

Explorez nos indicateurs clés sur les tendances et les défis des parcs urbains cette année :

  1. Anticiper une plus grander fréquentation des parcs  –  Comment faire face à la nouvelle réaliter d’une utilisation accrue des parcs 
  2. Remettre la qualité des parcs au coeur des priorités  –  Comment s’assurer que nos parcs atteignent leur plein potentiel
  3. Explorer de nouvelles typologies de parcs et de nouvelles modalités de financement  –  Définir de nouveaux types de parcs pour les villes qui se développent et s’urbanisent
  4. Priorité à la sensibilisation du public et à la naturalisation des parcs  –  Renforcer l’engouement en faveur de la naturalisation grâce à l’éducation du public
  5. Des améliorations systématiques pour favoriser la résilience climatique des parcs  –  Intégrer la résilience climatique dans la conception des parcs pour préserver l’avenir
  6. Porter une plus grande attention à l’équité dans les parcs  –  Aller au-delà de la répartition des aménagements pour examiner l’aspect social de l’équité dans les parcs
  7. Adopter des stratégies axées sur les droits de la personne pourles campements  –  Travailler en partenariat avec les personnes en situation d’itinérance pour trouver des solutions dignes
  8. Tester des conceptions et des politiques plus souples pour répondre aux usages contradictoires des parcs  –  Résoudre les conflits liés à l’utilisation des parcs afin de les rendre plus inclusifs
  9. Accroître le financement et le soutien pour favoriser la participation citoyenne  –  Favoriser l’implication citoyenne au-delà des projets d’investissement à court terme
  10. Trouver le juste équilibre dans la collaboration interne  – Optimiser les collaborations interdépartementales pour atteindre des objectifs multiples et convergents

Webinaire de lancement : Visionnez l’enregistrement

Ce webinaire se déroule en anglais mais les sous-titres français sont disponibles.

Ami·es des parcs se réjouit d’annoncer l’arrivée de trois nouveaux partenaires dans son réseau national Parcs Cœur vital en pleine expansion : Edmonton River Valley Conservation Coalition* à Edmonton, le Jardin botanique de Toronto* et Ecology Action Centre* à Halifax. 

Lancé en 2021, le réseau Parcs Cœur vital est le seul programme au Canada dont l’objectif est de maximiser l’impact et les avantages des grands parcs urbains du pays. Ces espaces essentiels offrent aux citadines et citadins la possibilité de créer des liens enrichissants avec la nature et avec les autres, et donnent aux villes une longueur d’avance pour atténuer les effets des changements climatiques. 

Les grands parcs urbains requièrent souvent plus de ressources pour leur entretien, leur exploitation et leurs activités, ainsi que des solutions innovantes pour relever les défis qui leur sont propres. Le réseau Parcs Cœur vital regroupe autour d’une communauté de pratique des organisations œuvrant pour un grand parc aux quatre coins du Canada. Grâce à ce programme, elles peuvent bénéficier d’un financement direct pour financer des activités d’intendance et de restauration environnementales offertes au public, renforcer les capacités au sein des groupes citoyens œuvrant pour un parc et entre eux (en particulier dans les quartiers méritant l’équité), et mettre en œuvre des mesures d’évaluation et communiquer sur le travail collectif réalisé.

Les nouveaux partenaires de notre réseau

L’Edmonton River Valley Conservation Coalition, le Jardin botanique de Toronto et l’Ecology Action Centre viennent de rejoindre les trois partenaires fondateurs de notre réseau : Stanley Park Ecology Society* à Vancouver, High Park Nature Centre* à Toronto, et Les Amis de la montagne à Montréal. Ils s’ajoutent ainsi aux nouveaux membres que nous avons accueillis en 2023, comme Everett Crowley Park Committee* et Free the Fern Stewardship Society* à Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, Rowntree Mills Park à Toronto et le Corridor écologique de Darlington à Montréal.

Campagne « Protect the Trees » au parc Hawrelak. Crédit photo : bénévole de l’Edmonton River Valley Conservation Coalition

L’Edmonton River Valley Conservation Coalition (ERVCC) se consacre à la protection, à la préservation et à la régénération du réseau de ravins et de la vallée de la rivière Saskatchewan Nord à Edmonton (Alberta). La vallée fluviale est un « ruban de verdure » de 7 284 hectares (18 000 acres) constituant le plus grand parc urbain au Canada. Dirigée par des bénévoles, la coalition collabore avec de nombreux groupes et initiatives de conservation, dont Swim Drink Fish*, Edmonton Native Plant Society*, Shrubscriber* l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et Root for Trees* afin d’encourager des activités de conservation et de restauration en partageant des connaissances, en collaborant en matière d’intendance environnementale, en informant le public et en menant des campagnes de plaidoyer. 

Grâce au programme Parcs cœur vital, la coalition entend accélérer la plantation d’arbres et de plantes en collaboration avec Root for Trees, améliorer la surveillance de l’eau* conjointement avec Swim Drink Fish, soutenir les programmes Tree Equity* et Bird Friendly Edmonton*, et lancer un nouveau programme pilote pour la restauration des sentiers* avec la municipalité. Toutes ces initiatives contribuent également à la création d’emplois en misant sur le pouvoir populaire pour réduire les émissions de carbone de la ville. De plus, l’organisation envisage de demander à ce que cet espace reçoive l’appellation de parc urbain national.

Camp de pleine nature au Jardin botanique de Toronto. Crédit photo : Jardin botanique de Toronto

Le Jardin botanique de Toronto (ou TBG pour Toronto Botanical Garden en anglais) se compose de divers types de jardins couvrant près de 1,6 hectare (4 acres) à Toronto, se trouvant à proximité de la ravine de la vallée du Don*, du ruisseau Wilket* et des jardins Edwards Gardens*. Couvrant prochainement un site de plus de 14 hectares (35 acres), le TBG fait actuellement l’objet d’un projet d’expansion* sans précédent, qui vise à répondre à des objectifs précis, à favoriser des liens profonds avec la nature, et à avoir un impact positif sur son écosystème unique et aux alentours.

Avec le soutien du programme Parcs cœur vital, le TBG lancera un projet pilote reposant sur une série d’activités comprenant des promenades accessibles dans les ravines, des initiatives de science participative et de conservation des semences ainsi qu’un festival d’automne coïncidant avec les Journées des ravins de la Ville de Toronto*. Ces activités visent à permettre au public de se familiariser davantage avec les réseaux de ravines de la ville et d’encourager les activités de restauration environnementale.

Lac Sandy à Halifax. Crédit photo : Kortney Dunsby de l’Ecology Action Centre

L’Ecology Action Centre est une organisation environnementale dirigée par ses membres en Nouvelle-Écosse depuis 1971. Dans l’objectif de créer une ceinture verte à Halifax* (un réseau de parcs et d’espaces verts protégés et en bonne santé), l’organisation a établi de solides partenariats avec des organisations écologiques locales représentant trois sites clés : Purcells Cove Backlands*, Blue Mountain-Birch Cove Lakes*, et Sandy Lake-Sackville River*. 

En tant que partenaire du programme Parcs Cœur vital, l’Ecology Action Centre élargira ses programmes de randonnées existants afin de sensibiliser et mobiliser davantage le public dans ces parcs, mener des recherches sur les espèces envahissantes locales par le biais de programmes de science participative, et tester de nouvelles activités en sondant notamment les usagères et usagers de ces parcs. L’organisation apportera son soutien à la réserve naturelle de Blue Mountain-Birch Cove Lakes qui étudie également la possibilité de faire désigner cet espace naturel comme parc urbain national*.

De nouveaux parcs pour créer de nouveaux liens

Accueillir de nouveaux membres dans le réseau Parcs cœur vital nous permet de créer des liens différents (mais tout aussi importants) : entre les parcs d’une même municipalité et avec ceux de différentes municipalités; entre les organisations établies de longue date et celles nouvellement créées; et entre différents types de grands parcs urbains, tels qu’ils sont façonnés par l’évolution de nos villes. 

En favorisant l’établissement de liens entre différents parcs situés dans les mêmes centres urbains (Vancouver, Edmonton et Saskatoon, Toronto, Montréal et Halifax), le réseau Parcs cœur vital permet aux membres de s’apporter un soutien mutuel pour relever des défis souvent similaires : gestion des espèces végétales envahissantes, interactions entre les animaux sauvages et conséquences des changements climatiques (et à œuvrer pour l’élaboration de politiques locales afin d’y remédier). En servant de passerelle de communication entre les villes, notre programme permet de sensibiliser les groupes citoyens œuvrant pour un parc aux nouveaux défis qu’ils rencontrent (et souvent également rencontrés par d’autres) et de présenter de nouveaux modèles de collaboration et de gouvernance conjointe offrant d’éventuelles solutions facilement transférables.

Depuis 2021, notre programme a évolué pour tenir compte de la grande diversité des grands parcs urbains. Ceux-ci comprennent les parcs d’origine de notre réseau, comme Stanley Park à Vancouver, High Park à Toronto et le Mont-Royal à Montréal – qui représentent des parcs de destination très prisés depuis longtemps. Notre réseau comprend aussi des projets de « réutilisation adaptative » comme le parc Everett Crowley et son réseau de sentiers Champlain Heights à Vancouver, ainsi que le corridor écologique de Darlington à Montréal – un ancien site d’enfouissement et un ancien corridor ferroviaire, respectivement – dont la revitalisation permet de créer de nouveaux espaces verts essentiels pour des quartiers méritant l’équité. Notre réseau se compose également de corridors écologiques, comme les ravins, les vallées fluviales et les ceintures vertes, qui continuent à résister au développement urbain tandis que les villes gagnent rapidement du terrain tout autour d’eux. 

Les grands parcs urbains du Canada constituent des espaces naturels vitaux qui méritent notre soutien. Quels que soient leur emplacement et leur histoire, et quelle que soit la date à laquelle leurs programmes de conservation et de préservation ont été établis officiellement, chacun d’entre eux offre aux habitant·es des villes la possibilité de maintenir des liens essentiels avec la nature et avec leurs concitoyen·nes. 

De plus, les parcs membres du réseau Parcs Cœur vital offrent souvent des avantages multiples et favorables aux résident·es des quartiers urbanisés et méritant l’équité qui les fréquentent. Pour ce faire, ces parcs proposent des programmes et activités accessibles qui favorisent de manière tangible la santé physique et mentale ainsi que la qualité de vie des usager·es de ces parcs et de leurs bénévoles. En améliorant ces parcs, nous améliorons la vie des habitant·es. 

Grâce à notre programme Parcs Cœur vital, nous nous réjouissons de contribuer à fournir des ressources collectives, des occasions de réseautage, le renforcement des capacités, des mesures d’évaluation, des outils de communication ainsi que des activités de plaidoyer pour nos nouveaux partenaires (l’Edmonton River Valley Conservation Coalition*, le Jardin botanique de Toronto* et l’Ecology Action Centre*) afin de favoriser leur croissance continue, et aussi d’améliorer le travail en cours de tous nos membres existants.

À la fin du mois de juin 2024, 13 ans après avoir fondé l’organisation, je quitterai mon poste de codirigeant d’Ami·es des parcs.

À cette occasion, je repense aux nombreux changements positifs qui se sont produits dans les parcs urbains du Canada depuis 2011 et au rôle particulier qu’a joué Ami•es des parcs. Beaucoup de chemin a été parcouru, que ce soit mon parcours personnel, dans l’organisation, et au sein de l’incroyable écosystème des parcs urbains du Canada.

Depuis nos tout débuts, l’objectif d’Ami•es des parcs a toujours été de créer des liens : entre les gens et la nature, entre les personnes d’un même quartier lors de rencontres fortuites dans des lieux publics, et entre leaders et initiatives audacieuses susceptibles d’améliorer nos parcs.

L’origine des Ami•es des parcs reflète d’ailleurs bien ce thème. En 2010, j’ai publié un document pour la Metcalf Foundation intitulé « Fertile Ground for New Thinking* » présentant mes idées pour améliorer le système des parcs de Toronto. Dans mes recommandations finales, je suggérai la création d’une ONG dédiée aux parcs de la ville. À l’époque, je n’avais absolument pas l’intention de créer ou de diriger une telle organisation. Cependant, ma publication a inspiré un groupe de personnes enthousiastes qui m’ont incité à lancer cette ONG. En retour, j’ai réussi à les persuader de faire partie des membres fondateurs de notre Conseil d’administration et de nos bénévoles. Nous nous sommes alors lancés dans un plan audacieux visant à aider le plus grand nombre de personnes possibles à se considérer comme des leaders pour les parcs urbains et à les relier aux outils dont ils ont besoin pour créer de grands parcs pour tout le monde.

Le 12 avril 2011, Ami·es des parcs a officiellement vu le jour lors du Sommet des parcs de Toronto. Cette occasion nous a permis de nouer les premiers contacts avec des spécialistes des parcs et des activistes émergents dans la ville. À partir de ces conversations animées, nous avons commencé à établir une force collective pour soutenir et pérenniser des espaces verts dynamiques dont toutes et tous en ville puissent profiter pleinement.

Source : Forum des parcs de Toronto, Toronto, 2012

Depuis lors, le groupe original, constitué de membres du Conseil d’administration et de bénévoles, s’est développé de manière exponentielle : Ami•es des parcs compte aujourd’hui plus de 25 employé•es travaillant dans nos bureaux à Vancouver, Toronto et Montréal. Notre Conseil d’administration national compte des spécialistes de l’aménagement urbain et du développement citoyen. Nous avons également rallié des milliers de personnes à notre cause : notre Réseau national rassemble désormais 1 400 groupes citoyens œuvrant pour des parcs dans 35 villes du pays. Nous octroyons des micro-subventions à des groupes citoyens de 21 zones urbaines du Canada pour animer leurs parcs.

Source : Première retraite corporative d’Ami·es des parcs, Ontario, 2022

C’est vrai, Ami·es des parcs a connu une forte croissance et une belle réussite, mais quel impact avons-nous eu sur les parcs du Canada ?

En créant Ami•es des parcs, notre objectif était de susciter un mouvement en faveur des parcs urbains, susceptible de changer radicalement la façon dont notre société perçoit la valeur de ces espaces verts publics. Il s’agissait d’un projet ambitieux. Toutefois, grâce à notre collaboration avec des partenaires et responsables de groupes citoyens fantastiques, je pense que nous avons accompli notre mission. 

Les parcs du Canada ont connu beaucoup de changements – principalement positifs – ces 13 dernières années. C’est avec beaucoup de fierté que nous avons modestement contribué à ces transformations. Pour ce faire, nous avons mené des recherches cruciales sur les tendances et les possibilités dans les parcs. Nous avons aussi travaillé avec les autorités et les responsables de parcs pour soutenir des politiques novatrices.

Les résultats :

Les parcs urbains sont devenus nos jardins communs

La hausse importante de la fréquentation des parcs au plus fort de la pandémie n’était pas un phénomène isolé : je n’avais jamais vu autant de gens fréquenter les parcs et les utiliser de manière aussi innovante. Les parcs nous permettent de rester en contact avec notre cercle amical, de célébrer des événements, de gérer un deuil, de goûter de nouveaux plats, d’écouter de la musique et de découvrir des expositions d’art. Ils sont la clé de voute de la diversité, de la richesse et du dynamisme de la vie urbaine.

Source : Clean Toronto Together et Trees Across Toronto, Toronto, 2013

C’est en nous appuyant sur cette conviction que nous avons conçu nos programmes de bourse, nos formations et nos activités de réseautage. Ces programmes ont aidé des centaines de personnes à transformer leurs parcs en centres communautaires dynamiques. Nous avons constamment défendu la valeur unique des parcs : avec notre plateforme axée sur les parcs pour les élections municipales de 2014 à Toronto, avec nos articles sur I’importance des parcs urbains, avec nos conférences nationales et avec notre Rapport sur les parcs urbains du Canada.

Les parcs urbains autrefois considérés comme « un plus » sont désormais considérés comme des infrastructures urbaines essentielles

Ils ne sont pas de simples fioritures, mais font partie intégrante de l’essence même de nos quartiers. Grâce à nos recherches, nous avons pu mesurer et démontrer l’impact qu’ils ont sur notre bien-être physique et mental. Nous avons aussi montré qu’ils peuvent servir d’antidotes au fléau actuel de l’isolement social et de la solitude.

Source : Forum des parcs de Toronto, Toronto, 2015

Le processus de planification des parcs tient désormais compte de l’accès équitable

Les personnes absentes des parcs sont tout aussi importantes que celles qui y sont présentes. Grâce à des programmes comme Susciter le changement, notre organisation invite les groupes confrontés au manque d’équité à participer à la planification et à la mise en œuvre de nos programmes. Cette collaboration nous permet de tirer parti de leurs connaissances et de leurs expériences pour rendre les parcs plus accessibles. Avec le lancement de nos activités et la diffusion des enseignements que nous en avons tirés, nous avons observé une plus grande intégration des mesures d’équité dans les stratégies de planification et d’acquisition des parcs dans les municipalités du pays.

Source : Défi des parcs de la famille Weston, Toronto, 2014

Les parcs urbains peuvent contribuer à la réconciliation

Comme l’a dit Rena Soutar, de la Commission des parcs de Vancouver : « il n’existe pas d’espace culturellement neutre n’ayant pas été modifié par les êtres humains. » Pendant la Conférence des ami·es des parcs de 2022, trois des principaux spécialistes Autochtones des parcs du Canada, Rena Soutar, Lewis Cardinal et Spencer Lindsay, ont abordé la question du colonialisme dans les pratiques de gestion des parcs. Ils ont aussi expliqué la manière d’intégrer les principes de réconciliation et de décolonisation dans ce que nous appelons les parcs. À cet égard, la Commission des parcs de Vancouver a décidé de lancer des programmes de cogestion et d’intendance avec des groupes Autochtones. Dans le même temps, Edmonton a commencé à travailler étroitement avec des leaders Autochtones pour le projet kihcihkaw askî*, le premier parc culturel urbain Autochtone du pays.


Les parcs sont reconnus comme favorisant grandement la résilience urbaine face aux changements climatiques

Avec les changements climatiques, les parcs urbains deviennent de plus en plus essentiels pour atténuer les vagues de chaleur, absorber les eaux de ruissellement et protéger la faune et la flore, ainsi que la population. Notre organisation a joué un rôle de pionnier en montrant le potentiel des parcs pour atténuer les changements climatiques et nous permettre de nous y adapter.

Source : Personnel d’Ami·es des parcs à une grève pour le climat, Toronto, 2019

Des endroits autrefois sous-utilisés se transforment en de magnifiques parcs

La taille des parcs n’est pas la seule caractéristique importante d’un parc. Les petits espaces verts peuvent aussi avoir un impact important sur notre bien-être. Avec l’augmentation de la densification de nos villes et du coût des terrains, des sites autrefois négligés, comme les zones en dessous des autoroutes, la chaussée, les corridors électriques, les lignes de chemin de fer et même d’anciennes décharges, se transforment peu à peu en de magnifiques espaces naturels. Grâce à nos recherches* et à notre soutien financier*, des projets innovants comme le sentier Meadoway et le parc linéaire The Bentway à Toronto ont pu voir le jour, de même que le parc Flyover à Calgary.

Source : Personnel d’Ami·es des parcs lors de la visite de la piste multi-usages de The Meadoway, Toronto, 2024

Travailler pour le service des parcs d’une ville est devenu plus difficile, mais aussi plus gratifiant

Nous en demandons beaucoup aux services des parcs municipaux. Les parcs sont de plus en plus fréquentés. Cependant, le personnel municipal est désormais chargé de traiter les questions relatives aux personnes itinérantes, à l’équité, à la réconciliation avec les groupes Autochtones, à l’atténuation des changements climatiques et aux méthodes d’adaptation. Selon moi, leur travail est toutefois devenu plus intéressant et plus gratifiant, car il a la possibilité d’avoir un impact positif sur nos villes et nos quartiers. Mais ce travail est aussi devenu plus complexe qu’avant. C’est pourquoi l’une des principales priorités de notre organisation est désormais de soutenir les membres du personnel municipal et de les mettre en relation.

Source : Seconde conférence nationales d’Ami·es des parcs, Montréal, 2019

Les budgets des services des parcs sont à la traîne

La démographie augmente rapidement dans les villes du Canada, mais les budgets alloués à leurs parcs ne suivent pas cette hausse. Si cette tendance se poursuit, je m’inquiète de ce à quoi ressembleront nos parcs dans 13 ans. Sans un financement adapté, il n’y aura pas assez de parcs pour répondre aux besoins de la population. Nous risquons de glisser vers un modèle à l’américaine, où le manque d’aides publiques a engendré une crise pour les parcs que les philanthropes et les conservatoires de parcs privés ont dû résoudre. Bien que les partenariats et la philanthropie représentent d’excellentes ressources, elles ne remplacent en rien la dotation financière adéquate des services des parcs municipaux.


La collaboration permet de trouver des solutions

Pour les parcs urbains, faire preuve d’imagination en collaborant avec des partenaires communautaires n’est plus l’exception; c’est presque devenu la règle. Qu’il s’agisse de travailler avec des bénévoles locaux ou de créer des conservatoires de parcs officiels, les services des parcs commencent à collaborer avec des partenaires surprenants afin d’enrichir les ressources des parcs et non de les remplacer. Depuis ses débuts, notre organisation plaide en faveur de ce genre de partenariats*. Nous avons ainsi contribué à établir et à cultiver certains modèles de partenariat pour les parcs* parmi les plus importants au Canada. En parallèle, le gouvernement fédéral a commencé à jouer un rôle de plus en plus actif dans le secteur des parcs urbains. Jusqu’à présent, le Canada faisait partie des rares pays dont le gouvernement fédéral ne régissait pas directement les parcs urbains. Après la création du parc urbain national de la Rouge à Toronto, celui-ci a toutefois entrepris un processus visant à créer six nouveaux parcs urbains nationaux à travers le Canada au cours des prochaines années. Des provinces comme l’Ontario, qui ont historiquement évité de créer des parcs provinciaux dans les villes, se sont également engagées dans ce sens. Ami•es des parcs se réjouit de travailler avec les gouvernements et de soutenir ces initiatives qui changent la donne. 

Ami·es des parcs n’a pas inventé la mobilisation citoyenne dans les parcs : certaines personnes le faisaient déjà bien avant 2011 partout au Canada. Cependant, nous avons joué un rôle essentiel en les réunissant, en amplifiant leur voix, en communiquant leurs réussites, et en inspirant les autres. Nous leur avons surtout permis d’avoir plus facilement accès à des ressources et à supprimer les obstacles pour les aider à dynamiser les parcs et améliorer leur quartier.

Ces 13 dernières années, le système des parcs urbains du Canada a connu des changements incroyablement positifs. Je suis fier de dire qu’Ami·es des parcs a joué un rôle important pour parvenir à ces avancées.

Co-directeurs exécutifs d’Ami·es des parcs, Dave Harvey et Erika Nikolai, 4e Conférence nationale d’Ami·es des parcs, Toronto, 2023

En passant le flambeau, je suis convaincu que l’équipe d’Ami·es des parcs – en collaboration étroite avec le gouvernement, le public et les bailleurs de fonds – continuera à susciter des changements positifs dans les décennies à venir. Je sais qu’elle fera tout son possible pour que chaque personne bénéficie de manière égale des avantages des espaces verts publics.

Parcs et bien-être : peu importe le parc, les bénéfices pour la santé sont indéniables. Qu’ils soient grands ou petits, riches en histoire ou conçus de manière unique, les parcs peuvent-ils rivaliser avec les emblématiques « parcs de destination » du Canada ? D’après les dernières recherches du réseau Parcs Cœur vital, la réponse est claire : oui, et la clé est de faire de la place aux activités d’intendance environnementale.

Depuis sa fondation en 2021, le programme Parcs Cœur Vital s’est imposé comme le seul réseau national dédié à maximiser les effets positifs et l’influence des grands parcs urbains canadiens, rassemblant des organismes à but non lucratif œuvrant dans ces parcs à travers le pays. En 2023, le réseau Parcs Coeur Vital a analysé deux années de données issues de sondages menés auprès des bénévoles et personnes visitant les trois parcs fondateurs — Stanley Park*, High Park* et le parc du Mont-Royal — afin d’évaluer leurs bienfaits sur la santé et le bien-être. 

Nos premiers rapports des Parcs Coeur vital démontrent que l’usage des parcs améliore la santé et le bien-être, à condition que les personnes les utilisant se sentent connectées avec la nature. Les participant·es à des activités d’intendance (programmes axés sur la nature qui invitent les bénévoles à prendre soin de la terre) rapportent de forts liens sociaux et avec la nature qui les rendent plus heureux·ses et en meilleure santé par rapport à d’autres activités liées aux parcs. Malheureusement, les résultats démontrent qu’il existe des disparités d’engagement dans l’intendance des parcs entre différentes communautés. La bonne nouvelle est que l’intendance environementale et les bienfaits pour la santé qui en découlent peuvent souvent être accessibles dans des endroits inattendus.

Photo : Des élèves et des enseignants du lycée St Johns plantent des graines de fleurs sauvages dans la zone 4 d’Everett Crowley Park. Prise par : Damian (Président de l’ECPC), le 5 mai 2023.

Nos méthodes

Compte tenu du fait que la plupart des résident·es des villes ne vivent pas à proximité de parcs historiques de destination tels que Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, nous nous sommes demandé si différents types de grands parcs urbains, allant de nouveaux projets de réutilisation adaptative à des artères non aménagées comme des vallées fluviales, contribuent également à la santé des citoyens. 

Pour le vérifier, nous avons mené des sondages en ligne et en personne auprès de 86 bénévoles qui s’impliquent dans les programmes des quatre nouveaux partenaires du programme Parcs Coeur vital : Free the Fern Stewardship Society* et Everett Crowley Park Committee* au sud de Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, et Corridor écologique Darlington à Montréal. Au cours de la période allant d’août à novembre 2023, les personnes interrogées ont expliqué en quoi les activités d’intendance environnementale jouent sur leur bien-être et les incite à adopter des comportements respectueux de l’environnement.

Résultats des rapports 2023 de Parcs Coeur vital

Nos rapports 2023 sur les Parcs Cœur vital réitèrent les tendances observées dans nos rapports de 2022. À partir de sondages menés auprès de bénévoles dans les nouveaux Parcs Coeur vital, nous avons constaté que : 

  • Pour 82 % des personnes, les activités d’intendance environnementale dans les parcs favorisent fortement leur connexion avec la nature, contre seulement 62 % pour les personnes organisant des activités récréatives dans les parcs 

Grâce à ces connexions avec la nature, nous avons constaté que :

  • 93 % sont d’accord pour dire que participer aux activités d’intendance contribue à leur bien-être mental (98 % se sentaient ainsi en 2022)
  • 96 % sont d’accord pour dire que leur participation contribue à se sentir heureux.ses et satisfait·es (99 % se sentaient ainsi en 2022)
  • 86 % affirment que leur participation contribue à renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté (92 % se sentaient ainsi en 2022)
  • Encore une fois, les personnes qui participent aux activités d’intendance de manière régulière évaluent plus positivement leur santé mentale que celles qui n’ont participé qu’une seule fois !

Ces résultats sont similaires à ceux recueillis auprès des personnes faisant de l’intendance environnementale dans des parcs de destination en 2022.

Photo : Événement d’intendance dans le Corridor écologique Darlington. Prise par : Corridor écologique Darlington.

En outre, nous avons examiné quels éléments des parcs favorisent la connexion avec la nature et, par conséquent, ont une influence positive plus marquée sur la santé. Les bénévoles de 2023 déclarent que les endroits qui favorisent le mieux la connexion avec la nature et le bien-être sont les sentiers (25 %) ; les zones naturelles qui comprennent la faune, les forêts et les plantes indigènes (30 %) et autour de l’eau (15 %)

Les bénévoles affirment également que les endroits suivants inhibent le sentiment de connexion avec la nature : les espaces gris/pavés (33 %) ; les espaces trés fréquentés (16 %) ; les installations de loisirs, y compris les installations sportives, les terrains de jeux et d’autres structures (21 %) ; les pelouses entretenues ainsi que les plantes non indigènes (17 %) et les zones avec déchets (12 %)

Les résultats indiquent que les espaces naturalisés jouent un rôle essentiel dans l’établissement de liens solides avec notre environnement. Toutefois, aménager des espaces naturalisés au cœur des zones urbaines est un défi de taille. Les nouveaux Parcs Cœur Vital ont élaboré leurs propres approches novatrices pour offrir aux quartiers urbains diversifiés les bienfaits de la nature à proximité.

Vancouver — De déchets urbains à trésors de quartier

Photo: ECPC members Dave and Sue Day planting native species in area 4.

Plus de la moitié des bénévoles (55 %) déclarent ressentir un sentiment de calme, de tranquillité ou de bonheur lorsqu’ils sont à Everett Crowley Park.

« Notre plus grand accomplissement est que ces améliorations écologiques ont un effet bénéfique sur la santé mentale et physique des personnes, en particulier celles qui vivent dans la communauté de Champlain Heights. »

Damian Assadi, Président de Everett Crowley Park Committee et directeur chez Free the Fern

Le réseau de parcs et de sentiers répond aux besoins du quartier en s’intégrant à des infrastructures essentielles, comme le très fréquenté centre communautaire de Champlain Heights* et les installations sportives, tout en offrant des éléments qui favorisent la connexion avec la nature. Free the Fern mène de nombreux projets, dont une forêt de guérison, reconnue par la Fondation David Suzuki* pour son soutien aux peuples Autochtones et à leurs descendants. Ils ont également mis en place une forêt nourricière Autochtone* dont les fruits, baies et autres aliments bénéficient tant pour les personnes en situation d’insécurité alimentaire que pour la faune, les oiseaux et les insectes. 

Photo: Grace at work in the Douglas Fir Teaching Garden. Taken by: Free the Fern.

Montréal — Orienter les résident·es sur la « bonne voie »

Le Corridor écologique Darlington à Montréal est également un projet de réaménagement adaptatif. Il intègre une ancienne voie ferrée qui se connecte à la biodiversité du Mont-Royal à travers une série d’interventions menées dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Ce quartier densément peuplé et à faible revenu comprend de nombreux éléments qui entravent la connexion avec la nature, tels que des espaces pavés, des foules provenant des universités voisines, de nombreuses installations sportives et des déchets générés par de nombreux commerces et restaurants locaux.

Photo : Équipe du corridor écologique Darlington. Prise par : Corridor écologique Darlington

« En dépit des perturbations, la ville est un écosystème où nous pouvons favoriser la prospérité des espèces en créant des habitats adaptés. Mais l’écosystème regorge aussi de personnes qui entretiennent des liens avec les endroits où elles vivent. En harmonisant l’attachement des individu·es à leur environnement avec les besoins des écosystèmes, une approche socio-écologique parvient à créer des connexions bénéfiques pour les deux parties. »

Alexandre Beaudoin, Initiateur du projet du Corridor écologique Darlington

Darlington parvient à équilibrer biodiversité, sécurité alimentaire et résilience climatique en réinstaurant des interactions avec la nature au cœur de l’environnement urbain. Ils le font à travers des pots géants de jardinage placés tout au long du corridor où les résident·es peuvent réserver un pot, suivre des cours de jardinage gratuits et cultiver leurs propres produits comestibles et fleurs. Darlington entretient une forêt nourricière et des jardins communautaires le long du parcours, permettant aux résident·es d’accéder aux fruits, aux baies et aux plantes médicinales. Selon un tiers (33 %) des bénévoles de Darlington, ces forêts nourricières sont les lieux où ils se sentent le plus connecté·es avec la nature. Sensible aux bienfaits de l’eau sur le bien-être, Darlington rénove également un étang thérapeutique pour les patient·es d’un institut local de réhabilitation, dont les capacités sensorielles, langagières, auditives et motrices sont altérées. 

Photo : Revitalisation de l’étang de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay (interprétation). Prise par : Corridor écologique Darlington

Saskatoon — La rivière qui traverse la ville

Sous la direction de la Meewasin Valley Authority*, la vallée de Meewasin couvre 6 700 hectares et s’étend sur 75 kilomètres le long de la rivière Saskatchewan Sud, traversant et dépassant Saskatoon. Situé au cœur de Saskatoon, Meewasin offre à plus de 2 millions de visiteur·ses par an la possibilité d’explorer ses écosystèmes uniques grâce à un réseau de sentiers étendu. Les retours sur Meewasin ont été incroyablement positifs, avec près de la moitié des bénévoles ayant fourni des commentaires supplémentaires sur les programmes et souhaitant plus d’opportunités d’intendance environnementale !

Photo : Moutons paissant dans la vallée de Meewasin. Prise par : Meewasin Valley Authority

Andrea Lafond, directrice générale de Meewasin, explique qu’il existe plusieurs façons de s’engager :

« Meewasin aspire à offrir des expériences enrichissantes aux visiteurs : enseigner la durabilité, comment être un bon gardien de notre environnement naturel au quotidien, et comment rester impliqué grâce au bénévolat, aux dons ou au partage d’informations. »

Andrea Lafond, Directrice générale de Meewasin

La vallée de Meewasin, préservée de tout développement urbain, permet à diverses communautés de profiter de la nature en toute quiétude. Les améliorations apportées au sentier Meewasin rendent le parc et ses programmes plus accessibles aux résident·es de toutes les régions de Saskatoon, y compris les quartiers nord, sud et centraux. L’accès aux activités de Meewasin ne se limite pas aux personnes mobiles ; l’organisation propose également des activités en ligne. L’application Meewasin* met en valeur les usages traditionnels des terres, des rivières et des plantes médicinales de la région pour illustrer la synergie entre les savoirs Autochtones et les connaissances écologiques.

Photo : Sentiers polyvalents. Prise par : Meewasin Valley Authority

Un parc sous un autre nom 

Les grands parcs urbains ne peuvent être caractérisés par une seule définition. Que ce soit des parcs centenaires comme Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, ou d’autres formes novatrices, ces espaces offrent des bienfaits avérés pour la santé et le bien-être des habitant·es. Les rapports 2022 et 2023 des Parcs Coeur vital démontrent que le facteur le plus important pour prédire la santé et le bien-être est la connexion avec la nature. Avec la densification croissante des villes canadiennes, il reste beaucoup à faire pour récupérer les espaces « intermédiaires » et créer des liens significatifs avec les diverses communautés qui les entourent.    

Les initiatives de Free the Fern, Everett Crowley Park Committee, Meewasin Valley Authority et Corridor écologique Darlington s’étendent le long des sentiers de quartier, des vallées fluviales et des corridors ferroviaires, des endroits qui résistent au développement urbain, pour nourrir et enrichir les communautés locales. Ils offrent des programmes de bien-être et des opportunités d’intendance environnementale, ainsi que l’accès à de la nourriture, des soins de santé, des partages de connaissances et d’autres formes de connexion. Cela leur permet de soutenir et d’enrichir à la fois les capacités de leurs propres organisations et la vie des résident·es qui les entourent.  

Ce qui importe le plus pour un parc, ce n’est pas leur nom mais la connexion qu’il crée avec les individu·es. C’est grâce aux nombreuses caractéristiques, programmes et activités d’intendance offerts à plusieurs reprises par les Parcs Coeur vital que les communautés ressentent cette connexion. Répondez à l’appel de la nature et découvrez ce que l’intendance environnementale peut vous offrir ! 

Téléchargez nos rapports 2023 sur l’intendance environnementale :

Téléchargez nos rapports 2021-2022 sur l’intendance environnementale :