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Ami·es des parcs se réjouit d’annoncer l’arrivée de trois nouveaux partenaires dans son réseau national Parcs Cœur vital en pleine expansion : Edmonton River Valley Conservation Coalition* à Edmonton, le Jardin botanique de Toronto* et Ecology Action Centre* à Halifax. 

Lancé en 2021, le réseau Parcs Cœur vital est le seul programme au Canada dont l’objectif est de maximiser l’impact et les avantages des grands parcs urbains du pays. Ces espaces essentiels offrent aux citadines et citadins la possibilité de créer des liens enrichissants avec la nature et avec les autres, et donnent aux villes une longueur d’avance pour atténuer les effets des changements climatiques. 

Les grands parcs urbains requièrent souvent plus de ressources pour leur entretien, leur exploitation et leurs activités, ainsi que des solutions innovantes pour relever les défis qui leur sont propres. Le réseau Parcs Cœur vital regroupe autour d’une communauté de pratique des organisations œuvrant pour un grand parc aux quatre coins du Canada. Grâce à ce programme, elles peuvent bénéficier d’un financement direct pour financer des activités d’intendance et de restauration environnementales offertes au public, renforcer les capacités au sein des groupes citoyens œuvrant pour un parc et entre eux (en particulier dans les quartiers méritant l’équité), et mettre en œuvre des mesures d’évaluation et communiquer sur le travail collectif réalisé.

Les nouveaux partenaires de notre réseau

L’Edmonton River Valley Conservation Coalition, le Jardin botanique de Toronto et l’Ecology Action Centre viennent de rejoindre les trois partenaires fondateurs de notre réseau : Stanley Park Ecology Society* à Vancouver, High Park Nature Centre* à Toronto, et Les Amis de la montagne à Montréal. Ils s’ajoutent ainsi aux nouveaux membres que nous avons accueillis en 2023, comme Everett Crowley Park Committee* et Free the Fern Stewardship Society* à Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, Rowntree Mills Park à Toronto et le Corridor écologique de Darlington à Montréal.

Campagne « Protect the Trees » au parc Hawrelak. Crédit photo : bénévole de l’Edmonton River Valley Conservation Coalition

L’Edmonton River Valley Conservation Coalition (ERVCC) se consacre à la protection, à la préservation et à la régénération du réseau de ravins et de la vallée de la rivière Saskatchewan Nord à Edmonton (Alberta). La vallée fluviale est un « ruban de verdure » de 7 284 hectares (18 000 acres) constituant le plus grand parc urbain au Canada. Dirigée par des bénévoles, la coalition collabore avec de nombreux groupes et initiatives de conservation, dont Swim Drink Fish*, Edmonton Native Plant Society*, Shrubscriber* l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et Root for Trees* afin d’encourager des activités de conservation et de restauration en partageant des connaissances, en collaborant en matière d’intendance environnementale, en informant le public et en menant des campagnes de plaidoyer. 

Grâce au programme Parcs cœur vital, la coalition entend accélérer la plantation d’arbres et de plantes en collaboration avec Root for Trees, améliorer la surveillance de l’eau* conjointement avec Swim Drink Fish, soutenir les programmes Tree Equity* et Bird Friendly Edmonton*, et lancer un nouveau programme pilote pour la restauration des sentiers* avec la municipalité. Toutes ces initiatives contribuent également à la création d’emplois en misant sur le pouvoir populaire pour réduire les émissions de carbone de la ville. De plus, l’organisation envisage de demander à ce que cet espace reçoive l’appellation de parc urbain national.

Camp de pleine nature au Jardin botanique de Toronto. Crédit photo : Jardin botanique de Toronto

Le Jardin botanique de Toronto (ou TBG pour Toronto Botanical Garden en anglais) se compose de divers types de jardins couvrant près de 1,6 hectare (4 acres) à Toronto, se trouvant à proximité de la ravine de la vallée du Don*, du ruisseau Wilket* et des jardins Edwards Gardens*. Couvrant prochainement un site de plus de 14 hectares (35 acres), le TBG fait actuellement l’objet d’un projet d’expansion* sans précédent, qui vise à répondre à des objectifs précis, à favoriser des liens profonds avec la nature, et à avoir un impact positif sur son écosystème unique et aux alentours.

Avec le soutien du programme Parcs cœur vital, le TBG lancera un projet pilote reposant sur une série d’activités comprenant des promenades accessibles dans les ravines, des initiatives de science participative et de conservation des semences ainsi qu’un festival d’automne coïncidant avec les Journées des ravins de la Ville de Toronto*. Ces activités visent à permettre au public de se familiariser davantage avec les réseaux de ravines de la ville et d’encourager les activités de restauration environnementale.

Lac Sandy à Halifax. Crédit photo : Kortney Dunsby de l’Ecology Action Centre

L’Ecology Action Centre est une organisation environnementale dirigée par ses membres en Nouvelle-Écosse depuis 1971. Dans l’objectif de créer une ceinture verte à Halifax* (un réseau de parcs et d’espaces verts protégés et en bonne santé), l’organisation a établi de solides partenariats avec des organisations écologiques locales représentant trois sites clés : Purcells Cove Backlands*, Blue Mountain-Birch Cove Lakes*, et Sandy Lake-Sackville River*. 

En tant que partenaire du programme Parcs Cœur vital, l’Ecology Action Centre élargira ses programmes de randonnées existants afin de sensibiliser et mobiliser davantage le public dans ces parcs, mener des recherches sur les espèces envahissantes locales par le biais de programmes de science participative, et tester de nouvelles activités en sondant notamment les usagères et usagers de ces parcs. L’organisation apportera son soutien à la réserve naturelle de Blue Mountain-Birch Cove Lakes qui étudie également la possibilité de faire désigner cet espace naturel comme parc urbain national*.

De nouveaux parcs pour créer de nouveaux liens

Accueillir de nouveaux membres dans le réseau Parcs cœur vital nous permet de créer des liens différents (mais tout aussi importants) : entre les parcs d’une même municipalité et avec ceux de différentes municipalités; entre les organisations établies de longue date et celles nouvellement créées; et entre différents types de grands parcs urbains, tels qu’ils sont façonnés par l’évolution de nos villes. 

En favorisant l’établissement de liens entre différents parcs situés dans les mêmes centres urbains (Vancouver, Edmonton et Saskatoon, Toronto, Montréal et Halifax), le réseau Parcs cœur vital permet aux membres de s’apporter un soutien mutuel pour relever des défis souvent similaires : gestion des espèces végétales envahissantes, interactions entre les animaux sauvages et conséquences des changements climatiques (et à œuvrer pour l’élaboration de politiques locales afin d’y remédier). En servant de passerelle de communication entre les villes, notre programme permet de sensibiliser les groupes citoyens œuvrant pour un parc aux nouveaux défis qu’ils rencontrent (et souvent également rencontrés par d’autres) et de présenter de nouveaux modèles de collaboration et de gouvernance conjointe offrant d’éventuelles solutions facilement transférables.

Depuis 2021, notre programme a évolué pour tenir compte de la grande diversité des grands parcs urbains. Ceux-ci comprennent les parcs d’origine de notre réseau, comme Stanley Park à Vancouver, High Park à Toronto et le Mont-Royal à Montréal – qui représentent des parcs de destination très prisés depuis longtemps. Notre réseau comprend aussi des projets de « réutilisation adaptative » comme le parc Everett Crowley et son réseau de sentiers Champlain Heights à Vancouver, ainsi que le corridor écologique de Darlington à Montréal – un ancien site d’enfouissement et un ancien corridor ferroviaire, respectivement – dont la revitalisation permet de créer de nouveaux espaces verts essentiels pour des quartiers méritant l’équité. Notre réseau se compose également de corridors écologiques, comme les ravins, les vallées fluviales et les ceintures vertes, qui continuent à résister au développement urbain tandis que les villes gagnent rapidement du terrain tout autour d’eux. 

Les grands parcs urbains du Canada constituent des espaces naturels vitaux qui méritent notre soutien. Quels que soient leur emplacement et leur histoire, et quelle que soit la date à laquelle leurs programmes de conservation et de préservation ont été établis officiellement, chacun d’entre eux offre aux habitant·es des villes la possibilité de maintenir des liens essentiels avec la nature et avec leurs concitoyen·nes. 

De plus, les parcs membres du réseau Parcs Cœur vital offrent souvent des avantages multiples et favorables aux résident·es des quartiers urbanisés et méritant l’équité qui les fréquentent. Pour ce faire, ces parcs proposent des programmes et activités accessibles qui favorisent de manière tangible la santé physique et mentale ainsi que la qualité de vie des usager·es de ces parcs et de leurs bénévoles. En améliorant ces parcs, nous améliorons la vie des habitant·es. 

Grâce à notre programme Parcs Cœur vital, nous nous réjouissons de contribuer à fournir des ressources collectives, des occasions de réseautage, le renforcement des capacités, des mesures d’évaluation, des outils de communication ainsi que des activités de plaidoyer pour nos nouveaux partenaires (l’Edmonton River Valley Conservation Coalition*, le Jardin botanique de Toronto* et l’Ecology Action Centre*) afin de favoriser leur croissance continue, et aussi d’améliorer le travail en cours de tous nos membres existants.

À la fin du mois de juin 2024, 13 ans après avoir fondé l’organisation, je quitterai mon poste de codirigeant d’Ami·es des parcs.

À cette occasion, je repense aux nombreux changements positifs qui se sont produits dans les parcs urbains du Canada depuis 2011 et au rôle particulier qu’a joué Ami•es des parcs. Beaucoup de chemin a été parcouru, que ce soit mon parcours personnel, dans l’organisation, et au sein de l’incroyable écosystème des parcs urbains du Canada.

Depuis nos tout débuts, l’objectif d’Ami•es des parcs a toujours été de créer des liens : entre les gens et la nature, entre les personnes d’un même quartier lors de rencontres fortuites dans des lieux publics, et entre leaders et initiatives audacieuses susceptibles d’améliorer nos parcs.

L’origine des Ami•es des parcs reflète d’ailleurs bien ce thème. En 2010, j’ai publié un document pour la Metcalf Foundation intitulé « Fertile Ground for New Thinking* » présentant mes idées pour améliorer le système des parcs de Toronto. Dans mes recommandations finales, je suggérai la création d’une ONG dédiée aux parcs de la ville. À l’époque, je n’avais absolument pas l’intention de créer ou de diriger une telle organisation. Cependant, ma publication a inspiré un groupe de personnes enthousiastes qui m’ont incité à lancer cette ONG. En retour, j’ai réussi à les persuader de faire partie des membres fondateurs de notre Conseil d’administration et de nos bénévoles. Nous nous sommes alors lancés dans un plan audacieux visant à aider le plus grand nombre de personnes possibles à se considérer comme des leaders pour les parcs urbains et à les relier aux outils dont ils ont besoin pour créer de grands parcs pour tout le monde.

Le 12 avril 2011, Ami·es des parcs a officiellement vu le jour lors du Sommet des parcs de Toronto. Cette occasion nous a permis de nouer les premiers contacts avec des spécialistes des parcs et des activistes émergents dans la ville. À partir de ces conversations animées, nous avons commencé à établir une force collective pour soutenir et pérenniser des espaces verts dynamiques dont toutes et tous en ville puissent profiter pleinement.

Source : Forum des parcs de Toronto, Toronto, 2012

Depuis lors, le groupe original, constitué de membres du Conseil d’administration et de bénévoles, s’est développé de manière exponentielle : Ami•es des parcs compte aujourd’hui plus de 25 employé•es travaillant dans nos bureaux à Vancouver, Toronto et Montréal. Notre Conseil d’administration national compte des spécialistes de l’aménagement urbain et du développement citoyen. Nous avons également rallié des milliers de personnes à notre cause : notre Réseau national rassemble désormais 1 400 groupes citoyens œuvrant pour des parcs dans 35 villes du pays. Nous octroyons des micro-subventions à des groupes citoyens de 21 zones urbaines du Canada pour animer leurs parcs.

Source : Première retraite corporative d’Ami·es des parcs, Ontario, 2022

C’est vrai, Ami·es des parcs a connu une forte croissance et une belle réussite, mais quel impact avons-nous eu sur les parcs du Canada ?

En créant Ami•es des parcs, notre objectif était de susciter un mouvement en faveur des parcs urbains, susceptible de changer radicalement la façon dont notre société perçoit la valeur de ces espaces verts publics. Il s’agissait d’un projet ambitieux. Toutefois, grâce à notre collaboration avec des partenaires et responsables de groupes citoyens fantastiques, je pense que nous avons accompli notre mission. 

Les parcs du Canada ont connu beaucoup de changements – principalement positifs – ces 13 dernières années. C’est avec beaucoup de fierté que nous avons modestement contribué à ces transformations. Pour ce faire, nous avons mené des recherches cruciales sur les tendances et les possibilités dans les parcs. Nous avons aussi travaillé avec les autorités et les responsables de parcs pour soutenir des politiques novatrices.

Les résultats :

Les parcs urbains sont devenus nos jardins communs

La hausse importante de la fréquentation des parcs au plus fort de la pandémie n’était pas un phénomène isolé : je n’avais jamais vu autant de gens fréquenter les parcs et les utiliser de manière aussi innovante. Les parcs nous permettent de rester en contact avec notre cercle amical, de célébrer des événements, de gérer un deuil, de goûter de nouveaux plats, d’écouter de la musique et de découvrir des expositions d’art. Ils sont la clé de voute de la diversité, de la richesse et du dynamisme de la vie urbaine.

Source : Clean Toronto Together et Trees Across Toronto, Toronto, 2013

C’est en nous appuyant sur cette conviction que nous avons conçu nos programmes de bourse, nos formations et nos activités de réseautage. Ces programmes ont aidé des centaines de personnes à transformer leurs parcs en centres communautaires dynamiques. Nous avons constamment défendu la valeur unique des parcs : avec notre plateforme axée sur les parcs pour les élections municipales de 2014 à Toronto, avec nos articles sur I’importance des parcs urbains, avec nos conférences nationales et avec notre Rapport sur les parcs urbains du Canada.

Les parcs urbains autrefois considérés comme « un plus » sont désormais considérés comme des infrastructures urbaines essentielles

Ils ne sont pas de simples fioritures, mais font partie intégrante de l’essence même de nos quartiers. Grâce à nos recherches, nous avons pu mesurer et démontrer l’impact qu’ils ont sur notre bien-être physique et mental. Nous avons aussi montré qu’ils peuvent servir d’antidotes au fléau actuel de l’isolement social et de la solitude.

Source : Forum des parcs de Toronto, Toronto, 2015

Le processus de planification des parcs tient désormais compte de l’accès équitable

Les personnes absentes des parcs sont tout aussi importantes que celles qui y sont présentes. Grâce à des programmes comme Susciter le changement, notre organisation invite les groupes confrontés au manque d’équité à participer à la planification et à la mise en œuvre de nos programmes. Cette collaboration nous permet de tirer parti de leurs connaissances et de leurs expériences pour rendre les parcs plus accessibles. Avec le lancement de nos activités et la diffusion des enseignements que nous en avons tirés, nous avons observé une plus grande intégration des mesures d’équité dans les stratégies de planification et d’acquisition des parcs dans les municipalités du pays.

Source : Défi des parcs de la famille Weston, Toronto, 2014

Les parcs urbains peuvent contribuer à la réconciliation

Comme l’a dit Rena Soutar, de la Commission des parcs de Vancouver : « il n’existe pas d’espace culturellement neutre n’ayant pas été modifié par les êtres humains. » Pendant la Conférence des ami·es des parcs de 2022, trois des principaux spécialistes Autochtones des parcs du Canada, Rena Soutar, Lewis Cardinal et Spencer Lindsay, ont abordé la question du colonialisme dans les pratiques de gestion des parcs. Ils ont aussi expliqué la manière d’intégrer les principes de réconciliation et de décolonisation dans ce que nous appelons les parcs. À cet égard, la Commission des parcs de Vancouver a décidé de lancer des programmes de cogestion et d’intendance avec des groupes Autochtones. Dans le même temps, Edmonton a commencé à travailler étroitement avec des leaders Autochtones pour le projet kihcihkaw askî*, le premier parc culturel urbain Autochtone du pays.


Les parcs sont reconnus comme favorisant grandement la résilience urbaine face aux changements climatiques

Avec les changements climatiques, les parcs urbains deviennent de plus en plus essentiels pour atténuer les vagues de chaleur, absorber les eaux de ruissellement et protéger la faune et la flore, ainsi que la population. Notre organisation a joué un rôle de pionnier en montrant le potentiel des parcs pour atténuer les changements climatiques et nous permettre de nous y adapter.

Source : Personnel d’Ami·es des parcs à une grève pour le climat, Toronto, 2019

Des endroits autrefois sous-utilisés se transforment en de magnifiques parcs

La taille des parcs n’est pas la seule caractéristique importante d’un parc. Les petits espaces verts peuvent aussi avoir un impact important sur notre bien-être. Avec l’augmentation de la densification de nos villes et du coût des terrains, des sites autrefois négligés, comme les zones en dessous des autoroutes, la chaussée, les corridors électriques, les lignes de chemin de fer et même d’anciennes décharges, se transforment peu à peu en de magnifiques espaces naturels. Grâce à nos recherches* et à notre soutien financier*, des projets innovants comme le sentier Meadoway et le parc linéaire The Bentway à Toronto ont pu voir le jour, de même que le parc Flyover à Calgary.

Source : Personnel d’Ami·es des parcs lors de la visite de la piste multi-usages de The Meadoway, Toronto, 2024

Travailler pour le service des parcs d’une ville est devenu plus difficile, mais aussi plus gratifiant

Nous en demandons beaucoup aux services des parcs municipaux. Les parcs sont de plus en plus fréquentés. Cependant, le personnel municipal est désormais chargé de traiter les questions relatives aux personnes itinérantes, à l’équité, à la réconciliation avec les groupes Autochtones, à l’atténuation des changements climatiques et aux méthodes d’adaptation. Selon moi, leur travail est toutefois devenu plus intéressant et plus gratifiant, car il a la possibilité d’avoir un impact positif sur nos villes et nos quartiers. Mais ce travail est aussi devenu plus complexe qu’avant. C’est pourquoi l’une des principales priorités de notre organisation est désormais de soutenir les membres du personnel municipal et de les mettre en relation.

Source : Seconde conférence nationales d’Ami·es des parcs, Montréal, 2019

Les budgets des services des parcs sont à la traîne

La démographie augmente rapidement dans les villes du Canada, mais les budgets alloués à leurs parcs ne suivent pas cette hausse. Si cette tendance se poursuit, je m’inquiète de ce à quoi ressembleront nos parcs dans 13 ans. Sans un financement adapté, il n’y aura pas assez de parcs pour répondre aux besoins de la population. Nous risquons de glisser vers un modèle à l’américaine, où le manque d’aides publiques a engendré une crise pour les parcs que les philanthropes et les conservatoires de parcs privés ont dû résoudre. Bien que les partenariats et la philanthropie représentent d’excellentes ressources, elles ne remplacent en rien la dotation financière adéquate des services des parcs municipaux.


La collaboration permet de trouver des solutions

Pour les parcs urbains, faire preuve d’imagination en collaborant avec des partenaires communautaires n’est plus l’exception; c’est presque devenu la règle. Qu’il s’agisse de travailler avec des bénévoles locaux ou de créer des conservatoires de parcs officiels, les services des parcs commencent à collaborer avec des partenaires surprenants afin d’enrichir les ressources des parcs et non de les remplacer. Depuis ses débuts, notre organisation plaide en faveur de ce genre de partenariats*. Nous avons ainsi contribué à établir et à cultiver certains modèles de partenariat pour les parcs* parmi les plus importants au Canada. En parallèle, le gouvernement fédéral a commencé à jouer un rôle de plus en plus actif dans le secteur des parcs urbains. Jusqu’à présent, le Canada faisait partie des rares pays dont le gouvernement fédéral ne régissait pas directement les parcs urbains. Après la création du parc urbain national de la Rouge à Toronto, celui-ci a toutefois entrepris un processus visant à créer six nouveaux parcs urbains nationaux à travers le Canada au cours des prochaines années. Des provinces comme l’Ontario, qui ont historiquement évité de créer des parcs provinciaux dans les villes, se sont également engagées dans ce sens. Ami•es des parcs se réjouit de travailler avec les gouvernements et de soutenir ces initiatives qui changent la donne. 

Ami·es des parcs n’a pas inventé la mobilisation citoyenne dans les parcs : certaines personnes le faisaient déjà bien avant 2011 partout au Canada. Cependant, nous avons joué un rôle essentiel en les réunissant, en amplifiant leur voix, en communiquant leurs réussites, et en inspirant les autres. Nous leur avons surtout permis d’avoir plus facilement accès à des ressources et à supprimer les obstacles pour les aider à dynamiser les parcs et améliorer leur quartier.

Ces 13 dernières années, le système des parcs urbains du Canada a connu des changements incroyablement positifs. Je suis fier de dire qu’Ami·es des parcs a joué un rôle important pour parvenir à ces avancées.

Co-directeurs exécutifs d’Ami·es des parcs, Dave Harvey et Erika Nikolai, 4e Conférence nationale d’Ami·es des parcs, Toronto, 2023

En passant le flambeau, je suis convaincu que l’équipe d’Ami·es des parcs – en collaboration étroite avec le gouvernement, le public et les bailleurs de fonds – continuera à susciter des changements positifs dans les décennies à venir. Je sais qu’elle fera tout son possible pour que chaque personne bénéficie de manière égale des avantages des espaces verts publics.

Selon Rena Soutar, décoloniser les pratiques de gestion des parcs doit commencer par reconnaître qu’« aucun lieu touché par la main de l’Homme n’est culturellement neutre ».

Le premier jour de la Conférence 2022 d’Ami·es des parcs, trois des principaux professionnels Autochtones des parcs du Canada, Lewis Cardinal, Rena Soutar et Spencer Lindsay, ont abordé la question du colonialisme dans les pratiques de gestion des parcs et la manière d’intégrer les principes de réconciliation et de décolonisation dans ce que nous appelons les parcs.

Décoloniser notre rapport aux autres

Se mettre sur la même longueur d’onde

Lewis Cardinal a reçu son nom cérémoniel sîpihko geesik, qui veut dire « ciel bleu », afin de refléter sa mission sur Terre qui est de « rapprocher deux mondes qui ne se comprennent pas ».

Et en se consacrant à améliorer les relations entre colons et Autochtones à Edmonton, Lewis Cardinal honore véritablement le nom qui lui a été donné. Et ce travail d’une vie vient d’aboutir dernièrement avec l’ouverture du site kihciy askiy, qui signifie « Terre sacrée » en cri et constitue le premier centre cérémoniel Autochtone urbain du Canada situé dans vallée fluviale d’Edmonton.

Dans sa présentation lors de la Conférence d’Ami·es des parcs, il a expliqué que l’inauguration en 2022 de kihciy askiy* couronnait 18 ans de collaboration entre les groupes Autochtones et la municipalité d’Edmonton, et la création conjointe en 2004 de l’entente de relations Edmonton Urban Aboriginal Accord*. Les principes directeurs énoncés dans cette entente ont établi une nouvelle relation entre les deux parties prenantes, repris dans cette déclaration :

“Nous sommes convaincus que l’ensemble des résident·es d’Edmonton tireront profit de relations positives entre la municipalité et les groupes Autochtones.”  

Selon Lewis Cardinal, les méthodes Autochtones, comme la création de relations positives reposant sur des échanges mutuels et le partenariat, l’écoute et le récit, les cérémonies et les célébrations, ont fait partie intégrante du processus de création de kihciy askiy. Entre la conception et la concrétisation du projet, des conflits et des difficultés sont bien entendu survenus durant le long processus. Toutefois, Lewis Cardinal est d’avis que cette entente et les méthodes de travail qu’elle énonce permettent d’« atténuer les forces obscures de l’humanité » qui peuvent miner un projet aussi visionnaire que celui de kihciy askiy à Edmonton.

Il souligne également l’importance de formaliser les principes régissant les relations entre les parties prenantes dans des ententes comme celle-ci. Une fois mis par écrit, ces principes établissent l’intention de ces relations et auxquels il est possible de référer encore et encore. À cet égard, l’un des principes fondamentaux de l’entente de relation de l’Edmonton Urban Aboriginal Accord* repose sur l’idée de renouvellement : « l’entente représente un document évolutif qui peut être réétudié périodiquement afin de garantir la reddition des comptes, la transparence, l’inclusivité et la réactivité des parties prenantes ».

Cercle de feu dans le jardin des peuples autochtones, Assiniboine Park Conservancy

Décoloniser en ayant recours au dialogue

Tout comme Lewis Cardinal, Rena Soutar, responsable de la décolonisation, des arts et de la culture, et Spencer Lindsay, planificateur des activités de réconciliation, travaillant tous les deux pour la Commission des parcs et des loisirs de Vancouver* considèrent que le dialogue, notamment sur des dossiers épineux, représente le meilleur moyen de décoloniser les pratiques de gestion des parcs. 

Et c’est l’outil principal sur lequel est axé l’Audit colonial de la Commission qui sera publié en décembre. Pour réaliser cet audit, Rena Soutar et Spencer Lindsay ont d’ailleurs mené 21 entrevues dans sept services de la Commission pendant cinq mois. Selon eux, seules des discussions approfondies à l’interne peuvent faire émerger les idées reçues et croyances bien ancrées ainsi que les approches issus du colonialisme et qui sous-tendent les pratiques coloniales de gestion des parcs. Au cours de cet audit, ils ont mis en évidence 27 cas illustrant les effets actuels du colonialisme.

L’un de ces cas que les deux auteurs de l’audit ont relaté pendant la conférence concerne le plan d’aménagement de Northeast False Creek* à Vancouver. Northeast False Creek est un quartier de premier choix au bord du bras de mer de False Creek que la municipalité souhaitait réaménager. Après plusieurs consultations avec les Nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh ainsi qu’avec des groupes Autochtones de la ville, il a été décidé que la priorité numéro un pour le réaménagement du parc de ce quartier serait de permettre un accès à l’eau. Pourtant, lorsque la Ville a publié ses plans préliminaires pour le site, il est apparu clairement que cet élément crucial découlant des consultations avec les Premières Nations s’était perdu en chemin. 

La Commission des parcs a donc décidé de mettre le projet sur pause et de prendre le temps de comprendre comment, après tant de consultations avec les Premières Nations, les ébauches du parc avaient pu passer à côté de cet aspect primordial. Le dialogue qui s’est tenu par la suite a permis de souligner l’importance d’intégrer l’interprétation culturelle dans la conception des parcs. 

Comme l’ont indiqué Rena Soutar et Spencer Lindsay, incorporer l’« accès à l’eau » dans le projet d’aménagement du parc voulait dire pour les peuples Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh que le grand public aurait un accès direct au rivage, et ce, d’une manière intime et immersive. Or, l’équipe de conception, influencée par un mode de pensée colonialiste, a interprété « avoir accès à l’eau » par profiter, à distance, d’un beau panorama sur l’eau. En d’autres termes, avoir accès à l’eau selon une mentalité colonialiste voulait dire avoir accès à un beau point de vue sur la nature à partir d’un point culminant, comme si on était Dieu. Pour les Premières Nations, avoir accès à l’eau voulait dire pêcher, organiser des cérémonies et pouvoir tremper leurs mains et leurs pieds dans l’eau.

Comme l’ont fait remarquer les deux auteurs de l’audit, le plan d’aménagement de Northeast False Creek a fait émerger les conséquences d’un manque de remise en question des perspectives coloniales. Établir un dialogue centré sur les perspectives Autochtones et non sur le point de vue colonial permet de « renverser les idées reçues pour mettre au jour les perspectives coloniales solidement ancrées », explique Rena Soutar. Ces discussions ont permis de mettre en lumière la perception du monde des colons généralement invisible et de commencer ainsi à « désapprendre » ces pratiques.

Tours Talaysay, authentiques expériences culturelles et éco-touristiques autochtones, Stanley Park

Décoloniser notre rapport au reste du vivant

Lewis Cardinal, Rena Soutar et Spencer Lindsay insistent sur la nécessité pressante de décoloniser notre rapport à la nature. Comme le dit Lewis Cardinal, « nous vivons dans une ère sacrée ».

Selon lui, décoloniser notre rapport à la nature veut dire « comprendre les liens que nous entretenons avec nos semblables et avec le monde naturel et spirituel qui nous entoure ». Selon lui, pour établir un lien de réciprocité avec la nature, les colons doivent d’abord reconnaître que les êtres humains ne sont pas « au sommet de la chaîne alimentaire » ou « au centre de l’univers », mais qu’ils font plutôt « partie du grand cercle de la vie ». Et d’ajouter : « dans une relation, l’attention n’est plus centrée sur l’individu » et chaque personne peut ainsi voir qu’elle s’inscrit dans les contextes plus larges de la famille, de la société et de la nature ».

Comme l’ont répété nos trois intervenants, décoloniser les mentalités sera l’unique manière de protéger la diversité écologique, essentielle à la survie de l’espèce humaine. Comme leurs présentations l’ont expliqué clairement, l’avenir des êtres humains est intrinsèquement lié aux rapports qu’ils entretiennent avec les autres et le reste du vivant. Et Rena Soutar d’ajouter que « la plénitude et l’abondance existaient déjà » bien avant que les colons n’arrivent et déclarent les « parcs » non cédés de Vancouver comme étant « accessibles à tous ».

Dans leurs présentations sur la décolonisation des parcs et des relations sociales, ces trois intervenants ont indiqué que, pour avancer ensemble dans la bonne direction, nous devons oublier tout ce que nous avons appris sur nos liens avec les autres et le reste du vivant ». Mais avant d’oublier ou de désapprendre, nous devons avant tout mettre en lumière les pratiques colonialistes trop souvent invisibles. C’est grâce à ce nouvel apprentissage – qui est au cœur de l’audit – que nous pourrons avancer dans la bonne direction, en sachant que « la décolonisation n’est qu’une façon d’atteindre notre objectif et non l’objectif lui-même », a rappelé Rena Soutar à l’auditoire de la conférence.

Alexandre Beaudoin,  fondateur du Corridor écologique Darlington de Montréal, est biologiste et possède deux maîtrises en durabilité environnementale et en socio-écologie. Le Corridor écologique Darlington met ces deux disciplines en action en améliorant la connectivité écologique entre le Mont-Royal et Montréal. Il aborde simultanément la biodiversité, la sécurité alimentaire et la résilience climatique. 

Dans cet entretien, Alexandre Beaudoin nous parle de l’approche socio-écologique qui guide ce projet. Alexandre fera une présentation lors de la conférence 2023 d’Ami·es des parcs.

Crédit: le Corridor écologique Darlington

Qu’est-ce qui vous a incité à créer le Corridor écologique Darlington? 

Je travaillais comme assistant dans le domaine de la conservation pour Les Amis de la montagne quand nous avons constaté la disparition des renards de la montagne. Les renards comptent parmi les plus grands mammifères présents dans la ville et sont emblématiques du mont Royal. Leur disparition était donc un événement tragique. 

Trois ans plus tard, les renards ont commencé à revenir sur la montagne. Nous nous sommes alors demandé : « Que pouvons-nous faire pour aider les renards à traverser la ville et parvenir jusqu’à la montagne? C’est cette question qui nous a poussés à créer le Corridor écologique Darlington. Nous savions que les animaux utilisaient les voies ferrées au nord de la montagne pour traverser la ville. Nous voulions donc établir un passage pour relier la voie ferrée à la montagne.

À l’époque, je travaillais à Invest in Montreal et comme consultant en biodiversité à l’Université de Montréal. Nous avons vu une occasion de relier les parcs, les espaces publics et les espaces verts pour connecter à la montagne le nouveau campus scientifique MIL de l’Université de Montréal.

En 2014, nous avons présenté l’idée du corridor au directeur de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Lui et son équipe ont été très enthousiastes.

Ensemble, nous avons installé 44 grands pots de fleurs dans les rues principales afin que les personnes vivant à proximité du corridor puissent commencer à imaginer le projet dans leur quartier et y participer en jardinant.

Crédit: le Corridor écologique Darlington

Comment arrivez-vous à concilier les besoins écologiques et humains dans le corridor ?

Votre question est au cœur de tout ce que nous faisons pour amener la nature en ville. C’est le même défi auquel nous sommes confrontés au mont Royal. Cette forêt favorisant la biodiversité accueille aussi plus de 5 millions de personnes par an. 

Pour répondre à ce dilemme, nous avons donc dû adopter une approche socioécologique.

La ville est un écosystème, mais un écosystème très perturbé dans lequel nous pouvons créer un habitat permettant aux espèces de prospérer. Cet écosystème est aussi composé de personnes ayant des liens forts avec les endroits où elles vivent.

Une approche socioécologique vise ainsi à équilibrer l’attachement qu’ont ces personnes avec les endroits où elles vivent avec les besoins des écosystèmes. Elle établit aussi de nouveaux liens entre les deux, dans l’intérêt de chacun.

Au début, j’étais uniquement focalisé sur les exigences écologiques du corridor. Mais ma façon de penser a évolué. Ce corridor se trouve dans un environnement urbain où il fait extrêmement chaud en été, avec des risques pour la santé des résident·es. Par ailleurs, 77 % des personnes qui vivent à proximité sont des nouveaux arrivants à faible revenu. Beaucoup sont exposés à l’insécurité alimentaire.

Nous avons collaboré avec Multi-Caf, une organisation défendant la sécurité alimentaire qui est très appréciée et est présente dans l’arrondissement depuis 32 ans. Ils souhaitent défendre l’écologie, mais leur mandat est d’abord d’aider la population. Leur point de vue a permis de faire évoluer notre mission et de renforcer le volet social de notre approche socioécologique. Ici, les gens n’ont pas les moyens de donner de leur temps pour jardiner sans rien recevoir en retour.

Nous avons donc ajouté une nouvelle parcelle au corridor et l’avons dédiée à l’agriculture urbaine. Le directeur d’un hôpital de réadaptation se réjouit de la possibilité de créer un lien entre alimentation et santé, et nous a fourni une parcelle que les résident·es peuvent utiliser pour jardiner. Quant à la municipalité de l’arrondissement, elle a offert un espace dans le parc pour des jardins collectifs. 

Il y a un an, ce projet aurait été beaucoup plus axé sur l’écologie et la sylviculture. Aujourd’hui, notre approche est également sociale, et c’est une bonne chose.

Source: le Corridor écologique Darlington

En septembre dernier, j’ai commencé un doctorat étudiant la manière dont le corridor peut faire évoluer les mentalités des gens sur leur relation avec la nature et la biodiversité. Cet été, nous allons créer une microforêt de 400 arbres. Ce sera un verger visible dans le parc. En voyant ce verger, les gens se seront enthousiastes et se diront : « il se passe quelque chose ici ». Les membres de notre équipe porteront nos t-shirts, et les gens auront envie de s’adresser à eux pour en savoir plus sur le projet. Au lieu d’aller sur notre site web ou de nous téléphoner, ils viendront à notre rencontre dans le quartier. La question est donc de savoir comment les gens peuvent-ils nous identifier plus facilement? Quels arguments pouvons-nous présenter à propos du projet pour changer les mentalités? 

Ce genre de projets de plus grande envergure et avec plus de visibilité transforment à la fois les paysages et les mentalités. 

Les parcs sont des endroits de prédilection pour changer les mentalités. Les gens ont un lien fort avec ces endroits, et nous devons conserver ces liens tout en défendant l’écologie.

Voilà en quoi consiste l’approche socioécologique.

Presentation d’Alexandre Beaudoin lors d’un atelier sur la stratégie de co-management du corridor (source: Vincent Fréchette)

Quel rôle ont joué les politiques municipales dans la réalisation de ce projet ?

Le service de l’Aménagement et du Développement durable de la Ville de Montréal a été le premier partenaire avec qui nous nous sommes associés. Son but était d’améliorer la qualité de vie en ville tout en réduisant les eaux de ruissellement et l’effet des îlots de chaleur. Ce projet les a aidés à atteindre leurs objectifs.

Grâce au corridor, la municipalité a également pu atteindre ses objectifs de développement social et écologique. Le quartier de Darlington compte désormais un nouvel ambassadeur, grâce aux liens forts et étroits que nous avons établis dans le quartier. 

Notre objectif initial reposait sur la gouvernance, l’établissement de relations institutionnelles et de liens avec les gens vivant à proximité du corridor. Par la suite, nous avons élargi notre champ d’action et nos relations au sein du quartier. Je pense que c’était la bonne approche.

Atelier sur la stratégie de co-management du corridor (source: Vincent Fréchette)

Quels ont été les ingrédients clés pour permettre aux partenaires de travailler ensemble sur un projet aussi complexe que celui-ci ?

Le fait de travailler avec Invest in Montreal et l’Université de Montréal a certainement permis d’ouvrir des portes auprès de la municipalité. J’ai ainsi occupé deux fonctions : l’une en tant que membre d’Invest in Montreal, et l’autre en tant que membre du public. Et ces deux fonctions étaient complémentaires. 

Nous pouvons aussi attribuer une part de notre succès au fait que notre projet aide nos partenaires à atteindre leurs objectifs.

Ce projet permet à l’Université de Montréal d’être au service du public et de rester en contact avec celui-ci. De plus, 19 étudiant·es de Maîtrise travaillent sur ce projet, ce qui permet ainsi à l’université de concrétiser son mandat d’enseignement.

L’ouverture d’esprit de la municipalité a aussi eu une grande importance. Le personnel municipal qui travaille à Côte-des-Neiges est vraiment très engagé. Travailler à Côte-des-Neiges ne fait généralement pas partie du plan de carrière des fonctionnaires. Celles et ceux qui choisissent de travailler et de rester ici sont souvent attachés à ce quartier. Souvent, lorsqu’il n’est pas possible de concrétiser certaines idées cette année, nous travaillons ensemble pour élaborer les politiques requises pour ouvrir de nouvelles perspectives l’année suivante. 

Chaque partenaire a apporté son propre regard sur le projet, ce qui nous a permis de voir le corridor un peu différemment à chaque fois. Ils ont fourni des perspectives nouvelles et précieuses qui ont redessiné les contours de ce projet et du futur espace.