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De grands plans pour un grand parc à Montréal

août 29, 2019
Jake Tobin Garrett

Plutôt dans le mois, la mairesse de Montréal a fait une annonce importante qu’un activiste local a décrit comme « Noël en été » en révélant le souhait de créer le plus grand parc urbain du Canada : le Grand parc de l’Ouest.

Situé à l’ouest de l’Île de Montréal, le parc reliera entre eux des espaces verts existants et nouvellement créés pour former un espace vert connecté d’une surface de 3 000 hectares (dont 1 600 hectares de nouveaux parcs).

À titre de comparaison, c’est plus de 7 fois la taille du Parc Stanley à Vancouver, 18 fois la taille de High Park à Toronto, et 10 fois la taille du Mont Royal à Montréal.

L’idée a germé de nombreuses années de travail en coulisse de militants et d’écologistes locaux, dont Sue Stacho qui a expliqué à la Gazette de Montréal que le projet « crée un précédent en faveur de la protection des espaces naturels dans les environnements urbains dans le reste du Canada ».

Récemment, le gouvernement fédéral a généré un coup de pouce en annonçant $50 millions pour le financement de ce projet, expliquant ce support financier par la capacité du parc de limiter les inondations et les effets des conditions météorologiques extrêmes.

Il s’agit certainement d’une excellente nouvelle pour la deuxième plus grande ville du Canada, qui se trouve en bas de l’échelle en ce qui concerne le nombre de parcs pour 1000 habitants, comme indiqué dans notre Rapport sur les Parcs Urbains du Canada publié en juin dernier.

 

Hectares de terrains réservés aux parcs pour 1000 habitants, Rapport sur les Parcs Urbains du Canada, 2019, Amis des parcs.

 

D’autres grandes villes canadiennes comme Vancouver ou Toronto luttent contre les mêmes défis. Trouver l’espace pour la création de nouveaux parcs est difficile dans des zones urbaines denses subissant la pression du développement immobilier.

Avec l’augmentation de la population, de plus en plus de personnes vivent dans les mêmes zones, ajoutant une pression supplémentaire sur les parcs existants. De fait, les employés municipaux de Montréal rappellent que la pression engendrée par la densité de population provoque une augmentation des coûts de maintenance des parcs de la ville encore plus importante que dans les autres villes du Canada.

Augmenter le nombre de terrains dédiés aux parcs urbains accessibles aux Montréalais, spécifiquement des espaces qui incluent des environnements naturels, aidera aussi les habitants à se connecter avec la nature sans avoir besoin de traverser les frontières de la ville.

Ce projet rappelle celui qui a été fait, et continue d’être fait, pour créer le premier parc urbain national du Canada, le Parc Rouge.

Géré par les Parcs Canada, le Parc Rouge de plus de 6 200 hectares est situé au sein des villes de Toronto, Pickering, et Markham, accessible en transport en commun pour les 6 millions d’habitants qui vivent dans la Grande Aire de Toronto et d’Hamilton. Il inclut plusieurs kilomètres de chemins de randonnés, de plages, et même un terrain de camping.

Pour ceux qui trouvent les parcs nationaux et provinciaux inaccessibles à cause de la distance, ces grands parcs naturels au cœur des villes sont essentiels.

De larges parcs naturels sont aussi la clef pour protéger la biodiversité urbaine et pour les services écologiques qu’ils fournissent, comme purifier l’air, l’eau, limiter les ilots de chaleur urbains qui sont de plus en plus importants avec l’augmentation des effets du réchauffement climatiques.

Le grand parc de l’Ouest est un exemple d’une tendance qui s’accélère dans la planification des parcs urbains : ne pas se concentrer uniquement sur les opportunités d’augmenter les espaces verts, mais mieux connecter ensemble des espaces existants, tout particulièrement dans les zones urbaines denses.

Connecter les parcs apporte une meilleure accessibilité aux espaces verts pour les personnes, mais peut aussi créer des couloirs nécessaires pour la vie sauvage qui protègent et améliorent d’importants habitats naturels qui ont été perdus au profit de l’urbanisation.

Nous avons dressé le profil de ces récents travaux dans notre rapport de 2015 intitulé Making Connections, et inclue une plongée dans le nouveau Green Network Plan de la ville d’Halifax dans notre Rapport sur les parcs urbains du Canada publié en 2019.

Connecter les parcs au sein d’un réseau uni, plutôt que de les concevoir que comme des tampons d’espaces verts, est une idée qui remonte aux premiers instants de ce qui est aujourd’hui considéré comme la construction moderne des parcs urbains.

C’est quand l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted a conçu au XIXe siècle des systèmes de parcs se concentrant sur les espaces verts, grands et petits, connectés à travers un réseau de parcs alignés.

De grands exemples de cette forme de conception de systèmes de parcs peut encore être trouvés dans des villes comme Boston, où le Collier d’Émeraude conçu par Olmsted connecte 450 hectares de terrains de parcs à travers la ville. Olmsted a aussi conçu le Parc du Mont Royal à Montréal (ainsi que, bien sûr, le Parc Central de New York).

Il y a encore de nombreux obstacles avec que le Grand parc de l’Ouest puisse être mis en place, dont le fait que de larges portions des espaces verts proposés sont la propriété de promoteurs immobiliers.

La Mairesse de Montréal, Valérie Plante, est confiante que la mairie puisse racheter ces terrains pour garantir leur transformation en espace vert.

  • Les grands parcs urbains du Canada :
  • Le Parc Stanley de Vancouver : 405 hectares,
  • High Park à Toronto : 161 hectares,
  • Le Mont Royal à Montréal : 280 hectares,
  • Nose Hill Park à Calgary : 1 129 hectares,
  • Assiniboine Park à Winnipeg : 450 hectares.