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Dévaler les collines et regarder le soleil se lever au Nouvel An : Parc Uhuru, Nairobi

septembre 2, 2020
Park People

Cette réflexion écrite par Minaz Asani Kanji fait partie de notre série en ligne ‘Un jour au parc’, qui explore comment les parcs nous façonnent. N’hésitez pas à découvrir tous les épisodes de notre série estivale


Qui n’a pas dévalé une colline quand il était enfant? Pour moi, le meilleur endroit pour le faire était au parc Uhuru à Nairobi. Ma mère nous y emmenait en autobus ma sœur et moi. Nous grimpions alors jusqu’en haut de la colline et nous laissions ensuite rouler jusqu’en bas en gloussant de bonheur. En prenant assez de vitesse, il était possible d’arriver jusqu’en bas en un seul tonneau. Sinon, il fallait s’y reprendre à plusieurs fois. En tout cas, nous aimions tellement ça qu’aussitôt arrivées en bas, nous nous précipitions au sommet de la colline pour recommencer.

Au milieu du parc se trouvait aussi un étang sur lequel on pouvait faire du bateau. Nous nous asseyions dans l’herbe et regardions naviguer les gens avec envie. Mais je crois que ma mère n’avait qu’une crainte; celle de devoir nous repêcher si nous tombions à l’eau.

À chaque fois que nous sortions pour jouer ou lorsque de la famille ou des amis venaient nous rendre visite, c’est au parc Uhuru que nous allions pour leur montrer la vue magnifique sur la ville. Nous, les enfants, aimions grimper sur les arches l’une après l’autre : il y en avait une petite, une moyenne et une grande. Nous essayions toujours d’escalader la plus grande, car une fois en haut, la sensation était totalement grisante.

Il y avait aussi des photographes professionnels en poste à différents endroits dans le parc. Ils montraient des albums-photos avec des gens prenant la pose dans le parc. Le premier jour de notre rentrée à l’école primaire, ma mère nous avait fait prendre en photo dans le parc, habillées de notre uniforme scolaire flambant neuf.

Le parc a été construit après l’indépendance du Kenya du Royaume-Uni et a été nommé Uhuru, ce qui signifie liberté. La fête de l’indépendance avait toujours lieu dans le parc, et nous regardions les parades, les danses traditionnelles kényanes et les discours des politiciens à la télévision. Je me souviens d’avoir regardé le premier président du Kenya, Jomo Kenyatta, faire son discours. À la fin, il a lancé son cri de ralliement emblématique « Harambee », qui est devenu la devise du Kenya et veut dire « Travaillons ensemble ». Faisant tourner son chasse-mousse au-dessus de sa tête, il a répété cette devise trois fois, et les milliers de personnes rassemblées devant lui répondaient à chaque fois « Hey ».

L’un de mes derniers souvenirs du parc Uhuru était le jour du Nouvel An de 1987 lorsque j’ai regardé le soleil se lever à 6 h du matin. Avec une amie, nous avions décidé de descendre en courant les marches de la colline que ma sœur et moi dévalions pendant notre enfance. Nous avons donc laissé nos chaussures dans la voiture en haut de la colline et avons couru jusqu’en bas. Mais avant que nous ayons eu le temps de regagner la voiture, quelqu’un nous avait cambriolés et volé nos chaussures. Cette année-là, nous avons accueilli la nouvelle année pieds nus.

Photo Credit:  Carlos Fernandez

 

 

À propos de Minaz Asani-Kanji

Minaz Asani-Kanji est responsable des relations communautaires des Amis des parcs. Elle a grandi au Kenya et est environnementaliste. Elle gère le programme « Susciter le changement ». Elle a fait équipe avec 90 groupes locaux qui œuvrent auprès des communautés défavorisées de Toronto pour dynamiser leurs parcs et améliorer leur quartier.

 


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Cette réflexion écrite par Minaz Asani Kanji fait partie de notre série en ligne ‘Un jour au parc’, qui explore comment les parcs nous façonnent. N’hésitez pas à découvrir tous les épisodes de notre série estivale.