« En tant qu’êtres humains, nous avons la responsabilité individuelle et collective d’entretenir de bonnes relations avec notre planète Terre, tout comme nous devons entretenir de bonnes relations avec nous-mêmes et les autres. » – Carolynne Crawley dans le Rapport des parcs urbains du Canada de 2022
Le fil conducteur du Rapport sur les parcs urbains du Canada de 2022 porte sur les relations.
Nous savons qu’en 2022, les parcs ont aidé de nombreuses personnes à renforcer leurs liens avec la nature et avec les autres. Mais les inégalités systémiques qui perdurent, les clivages sociaux, les changements climatiques et les problèmes de santé mentale témoignent de la fracture et des inégalités qui existent dans nos liens avec la nature et les autres.
Ce rapport montre comment les parcs rassemblent les gens au-delà de leurs différences, nous aident à reconnaître et réparer les erreurs, et à célébrer la joie « d’entretenir de bonnes relations » avec nous-mêmes, avec les autres et avec la Terre, comme le dit Carolynne Crawley.
Suite à nos recherches, entrevues et sondages menés auprès de 30 Villes participantes et auprès de plus de 3 000 citadines et citadins à travers le Canada, nous avons le plaisir de vous transmettre les points clés et les enseignements tirés du Rapport sur les parcs urbains du Canada de 2022, qui démontrent comment les parcs peuvent davantage contribuer à créer des liens et à réparer les relations dans nos villes.
Il est indéniable que les résidentes et résidents des villes n’ont jamais autant fréquenté les parcs. Cette forte hausse de la fréquentation est une tendance qui devrait se poursuivre pendant un certain temps.
Riverdale Park à Toronto. Crédit : Jake Tobin Garrett
Non seulement les gens passent plus de temps dans les espaces verts, mais ils sont aussi plus nombreux à vouloir faire leur part pour les espaces naturels qui leur ont tant donné. Ce n’est pas surprenant, car les recherches montrent que les personnes qui passent du temps de qualité dans la nature ont tendance à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement.
Pour en savoir plus, lisez les articles dans la rubrique Nature.
Des bénévoles enlèvent le lierre anglais envahissant dans le parc Stanley. Crédit : Don Enright
Les Villes et le grand public accordent une attention de plus en plus grande aux questions de décolonisation, de représentation et de leadership des peuples Autochtones pour leurs parcs.
Veiller à ce que la consultation auprès des groupes Autochtones soit au premier plan des initiatives d’amélioration des parcs. Les parcs urbains se trouvant sur des territoires Autochtones, il est essentiel de concerter ces groupes à titre de détenteurs de droits. Pour ce faire, il sera nécessaire de se familiariser avec les façons de faire et la culture Autochtones du territoire sur lequel est implantée la ville.
Le retour et la conservation des espèces végétales indigènes doivent être une priorité. Et ce travail doit s’appuyer sur une collaboration avec les personnes Autochtones connaissant ces plantes et sur la manière dont elles s’intègrent dans un éventail plus large d’espèces.
Pour en savoir plus, lisez les articles dans la rubrique Inclusion.
Anna Huard (à gauche) et Barbara Nepinak, une aînée Autochtone (à droite), au point d’eau du Jardin des peuples Autochtones, 2021. Crédit : Assiniboine Park Conservancy
Même avant la pandémie, les budgets des parcs étaient déjà mis à rude épreuve. Bien que les budgets des parcs soient restés stables cette année, les résultats de notre sondage confirment que les parcs ont dû supporter encore plus le fardeau de la pandémie sans pour autant recevoir plus de ressources. Et les coûts augmentent.
Ajouter la question de l’équité dans les investissements pour les parcs en intégrant dans leur planification des informations telles que les données démographiques, l’historique des investissements et les mesures environnementales, comme la couverture forestière. Cela permettrait aux Villes de donner la priorité à l’investissement dans les parcs au-delà des seules mesures pour répondre à la croissance et au développement, qui ont tendance au fil du temps à négliger les quartiers moins soumis aux effets du développement.
Envisager des possibilités de financement plus participatives pour les espaces publics, permettant au public d’investir activement dans la budgétisation participative ou des bourses plus flexibles. Prévoir suffisamment de temps pour le personnel afin de mobiliser le public et mener des discussions internes pour développer les projets sortant éventuellement du cadre de travail habituel des Villes.
Pour en savoir plus, lisez les articles de la rubrique Croissance.
Des portraits installés par Hamilton Amateur Athletic Association Park sur un terrain de basketball. Courtesy de la Ville d’Hamilton. Crédit : Jeff Tessier
La pandémie a rendu impossibles les activités de concertation publique en personne au sujet des parcs, comme les assemblées publiques, et a forcé les Villes à trouver des solutions de rechange innovantes. Bien que les membres du public souhaitent s’investir, les obstacles qu’ils rencontrent ne les touchent pas tous de la même manière.
Adopter une approche proactive et axée sur les quartiers pour établir des relations durables avec les groupes locaux afin de rester à l’écoute des besoins émergents et mettre en place une relation de confiance solide avant le lancement du processus de concertation officiel.
Évaluer les politiques et pratiques internes pour veiller à l’instauration de protocoles permettant d’éliminer les obstacles à la participation, de fournir une compensation adaptée aux partenaires locaux, de maintenir le lien en cas de rotation du personnel et de formaliser la transmission des comptes-rendus des concertations publiques aux personnes participantes.
Pour en savoir plus, lisez les articles de la rubrique Collaboration.
Knowsy Fest, Edmonton. Crédit : Daniel Chamberlain, New Tab Productions pour InWithForward
La question de l’itinérance, de plus en plus complexe et visible dans les parcs, se trouve au premier plan des préoccupations tant des municipalités que des citadines et citadins.
Après les démantèlements violents et largement critiqués* des campements au cours de l’été 2021, les efforts de plaidoyer de la population ont poussé les services des parcs à repenser leur rôle face à la question de l’itinérance. Bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire, certaines Villes ont commencé à adopter une approche fondée sur les droits de la personne, en fournissant des aménagements et des services dans les parcs et en dialoguant davantage avec les personnes sans logement.
Investir dans le bien-être matériel et social des personnes sans logement en veillant à la présence d’aménagements et de services de base dans les parcs, mais aussi en concevant des programmes tirant parti des compétences, des intérêts et de l’esprit créatif des gens. Concevoir des programmes en collaboration avec les personnes sans logement pour veiller à ce que ces activités n’entraînent pas leur déplacement ou les mettent mal à l’aise.
Gérer les camps de fortune dans les parcs de façon humaine plutôt opérationnelle, en s’appuyant sur les compétences sociales et l’esprit rassembleur des professionnels des parcs. Établir des liens avec les personnes sans logement et les partenaires sociaux, tout en favorisant une culture organisationnelle d’ouverture, de réflexion et d’apprentissage.
Pour en savoir plus, lisez les articles de la rubrique Mobilisation.
Distro Disco, un « magasin gratuit » mobile qui fournit des fournitures essentielles aux résidents du Downtown Eastside de Vancouver. Crédit : Jackie Dives
Envie de vous immerger dans le Rapport sur les parcs urbains du Canada de cette année? Lisez les articles ici ou consultez directement les données de nos sondages nationaux menés auprès des municipalités et des résidents ici.