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Le lancement du Rapport sur les parcs urbains du Canada de 2022 : tout est question de relations

juin 23, 2022
Park People

« En tant qu’êtres humains, nous avons la responsabilité individuelle et collective d’entretenir de bonnes relations avec notre planète Terre, tout comme nous devons entretenir de bonnes relations avec nous-mêmes et les autres. »Carolynne Crawley dans le Rapport des parcs urbains du Canada de 2022

 

Le fil conducteur du Rapport sur les parcs urbains du Canada de 2022 porte sur les relations.

Nous savons qu’en 2022, les parcs ont aidé de nombreuses personnes à renforcer leurs liens avec la nature et avec les autres. Mais les inégalités systémiques qui perdurent, les clivages sociaux, les changements climatiques et les problèmes de santé mentale témoignent de la fracture et des inégalités qui existent dans nos liens avec la nature et les autres.

Ce rapport montre comment les parcs rassemblent les gens au-delà de leurs différences, nous aident à reconnaître et réparer les erreurs, et à célébrer la joie « d’entretenir de bonnes relations » avec nous-mêmes, avec les autres et avec la Terre, comme le dit Carolynne Crawley.

Suite à nos recherches, entrevues et sondages menés auprès de 30 Villes participantes et auprès de plus de 3 000 citadines et citadins à travers le Canada, nous avons le plaisir de vous transmettre les points clés et les enseignements tirés du Rapport sur les parcs urbains du Canada de 2022, qui démontrent comment les parcs peuvent davantage contribuer à créer des liens et à réparer les relations dans nos villes.

 

La fréquentation et l’appréciation des parcs toujours en hausse

Il est indéniable que les résidentes et résidents des villes n’ont jamais autant fréquenté les parcs. Cette forte hausse de la fréquentation est une tendance qui devrait se poursuivre pendant un certain temps.

  • 55 % des citadines et citadins ont déclaré avoir passé plus de temps dans les parcs l’an dernier.
  • 58 % ont déclaré souhaiter y passer encore plus de temps.
  • Le nombre de personnes ayant répondu à notre sondage et ayant déclaré que les parcs étaient bénéfiques pour leur santé mentale est passé de 85 % l’an dernier à 94 % cette année.
  • Une augmentation similaire, de 81 % l’année dernière pour 91 % cette année, a été observée parmi les personnes interrogées qui ont déclaré que les parcs étaient bénéfiques pour leur santé physique.


Riverdale Park à Toronto. Crédit : Jake Tobin Garrett

 

Redonner à la nature

Non seulement les gens passent plus de temps dans les espaces verts, mais ils sont aussi plus nombreux à vouloir faire leur part pour les espaces naturels qui leur ont tant donné. Ce n’est pas surprenant, car les recherches montrent que les personnes qui passent du temps de qualité dans la nature ont tendance à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement.

  • 87 % des personnes vivant en ville que nous avons interrogées ont déclaré se sentir connectées à la nature, tandis que 4 % seulement ont déclaré s’en sentir déconnectées – un chiffre relativement stable, toutes origines raciales et sociales confondues.
  • Le sentiment d’avoir un lien avec la nature semble croître avec l’âge. Alors que 83 % des 18-29 ans déclarent se sentir connectés à la nature, 94 % des personnes âgées de 65 ans et plus disent ressentir ce lien.
  • 71 % des personnes interrogées ont déclaré que les espaces naturalisés situés à moins de 10 minutes de marche de leur domicile leur permettaient davantage de se sentir proches de la nature.
  • 57 % des municipalités interrogées ont indiqué avoir créé des programmes d’intendance environnementale ou souhaiter les élargir, comme la plantation d’espèces végétales ou la lutte contre les espèces envahissantes, pour répondre à la demande grandissante du public.
 
Renforcer les liens avec la nature :
  • S’attaquer aux obstacles qui entravent l’accès à la nature en ville, comme le manque de temps, l’accès insuffisant aux zones naturelles de proximité et les difficultés d’accès. Prioriser les investissements dans les espaces naturalisés des parcs de quartier, les activités visant à découvrir la nature chez soi, les transports gratuits pour se rendre dans les grands parcs, et la possibilité de suivre un parcours audioguidé dans la nature.
  • Promouvoir la réciprocité dans les programmes et l’éducation à l’environnement en sensibilisant le public à la fois aux vertus de la nature pour son bien-être personnel et aux manières de redonner en participant à des activités d’intendance environnementale : que ce soit en prêtant attention à son impact individuel ou simplement en ramassant des déchets sur son sentier préféré.

Pour en savoir plus, lisez les articles dans la rubrique Nature.

 


Des bénévoles enlèvent le lierre anglais envahissant dans le parc Stanley. Crédit : Don Enright

 

Souligner le leadership Autochtone

Les Villes et le grand public accordent une attention de plus en plus grande aux questions de décolonisation, de représentation et de leadership des peuples Autochtones pour leurs parcs.

  • 68 % des personnes interrogées aimeraient que les parcs soient conçus en tenant davantage compte de la culture Autochtone.
  • 59 % se sont déclarées favorables à changer le nom des parcs.
  • 87 % ont déclaré vouloir voir davantage de plantes indigènes dans les parcs.
  • 76 % des Villes ont déclaré qu’intégrer les notions de réconciliation et de décolonisation dans la planification et les politiques des parcs était devenu une plus grande priorité cette année.
  • 57 % des Villes ont déclaré avoir entamé ou achevé un processus pour renommer les parcs afin d’honorer l’histoire et la présence continue des Autochtones.
 
Améliorer les relations avec les responsables et groupes Autochtones :
  • Veiller à ce que la consultation auprès des groupes Autochtones soit au premier plan des initiatives d’amélioration des parcs. Les parcs urbains se trouvant sur des territoires Autochtones, il est essentiel de concerter ces groupes à titre de détenteurs de droits. Pour ce faire, il sera nécessaire de se familiariser avec les façons de faire et la culture Autochtones du territoire sur lequel est implantée la ville.

  • Le retour et la conservation des espèces végétales indigènes doivent être une priorité. Et ce travail doit s’appuyer sur une collaboration avec les personnes Autochtones connaissant ces plantes et sur la manière dont elles s’intègrent dans un éventail plus large d’espèces.

Pour en savoir plus, lisez les articles dans la rubrique Inclusion.

 


Anna Huard (à gauche) et Barbara Nepinak, une aînée Autochtone (à droite), au point d’eau du Jardin des peuples Autochtones, 2021. Crédit : Assiniboine Park Conservancy

 

Financer les parcs

Même avant la pandémie, les budgets des parcs étaient déjà mis à rude épreuve. Bien que les budgets des parcs soient restés stables cette année, les résultats de notre sondage confirment que les parcs ont dû supporter encore plus le fardeau de la pandémie sans pour autant recevoir plus de ressources. Et les coûts augmentent.

  • 86 % des Villes ont indiqué avoir des budgets de fonctionnement insuffisants, et 97 % ont cité le vieillissement de leurs infrastructures comme un réel défi.
  • 93 % des Villes ont déclaré que la pandémie avait retardé les projets de développement des parcs ou augmenté leurs coûts, rendant ainsi leur modernisation plus coûteuse qu’auparavant. Il s’agit d’un problème qui est amené à perdurer.
  • 87 % des personnes interrogées ont déclaré vouloir que davantage de fonds publics soient investis dans les parcs, en particulier pour l’entretien et des aménagements de meilleure qualité.
 
Établir des liens avec le public par le biais du financement :
  • Ajouter la question de l’équité dans les investissements pour les parcs en intégrant dans leur planification des informations telles que les données démographiques, l’historique des investissements et les mesures environnementales, comme la couverture forestière. Cela permettrait aux Villes de donner la priorité à l’investissement dans les parcs au-delà des seules mesures pour répondre à la croissance et au développement, qui ont tendance au fil du temps à négliger les quartiers moins soumis aux effets du développement.

  • Envisager des possibilités de financement plus participatives pour les espaces publics, permettant au public d’investir activement dans la budgétisation participative ou des bourses plus flexibles. Prévoir suffisamment de temps pour le personnel afin de mobiliser le public et mener des discussions internes pour développer les projets sortant éventuellement du cadre de travail habituel des Villes.

Pour en savoir plus, lisez les articles de la rubrique Croissance.

 


Des portraits installés par Hamilton Amateur Athletic Association Park sur un terrain de basketball. Courtesy de la Ville d’Hamilton. Crédit : Jeff Tessier

 

Donner du sens à la concertation publique

La pandémie a rendu impossibles les activités de concertation publique en personne au sujet des parcs, comme les assemblées publiques, et a forcé les Villes à trouver des solutions de rechange innovantes. Bien que les membres du public souhaitent s’investir, les obstacles qu’ils rencontrent ne les touchent pas tous de la même manière.

  • 92 % des Villes ont déclaré que la pandémie avait changé leur façon de mobiliser la population.
  • Seuls 22 % des personnes interrogées avaient le sentiment d’avoir la capacité d’influencer les décisions liées à leurs parcs.
  • Seuls 44 % des groupes citoyens mobilisés pour un parc ont déclaré entretenir des liens solides avec leur municipalité, et 83 % ont dit vouloir approfondir cette relation, preuve que la société civile souhaite collaborer davantage à l’aménagement de leurs parcs.
  • Les personnes ayant répondu à notre sondage ont déclaré qu’ils rencontraient ces principaux obstacles : Le fait de ne pas savoir comment s’investir, si leur participation aura une importance et le manque de temps pour participer. Ces obstacles se sont avérés plus importants chez les personnes interrogées s’identifiant comme PANDC, ce qui souligne la nécessité d’approfondir les relations avec les groupes en quête d’équité.
 
Approfondir les liens avec le public grâce à la concertation sur les parcs :
  • Adopter une approche proactive et axée sur les quartiers pour établir des relations durables avec les groupes locaux afin de rester à l’écoute des besoins émergents et mettre en place une relation de confiance solide avant le lancement du processus de concertation officiel.

  • Évaluer les politiques et pratiques internes pour veiller à l’instauration de protocoles permettant d’éliminer les obstacles à la participation, de fournir une compensation adaptée aux partenaires locaux, de maintenir le lien en cas de rotation du personnel et de formaliser la transmission des comptes-rendus des concertations publiques aux personnes participantes.

Pour en savoir plus, lisez les articles de la rubrique Collaboration.

 


Knowsy Fest, Edmonton. Crédit : Daniel Chamberlain, New Tab Productions pour InWithForward

 

Repenser les approches liées à l’itinérance

La question de l’itinérance, de plus en plus complexe et visible dans les parcs, se trouve au premier plan des préoccupations tant des municipalités que des citadines et citadins.

Après les démantèlements violents et largement critiqués* des campements au cours de l’été 2021, les efforts de plaidoyer de la population ont poussé les services des parcs à repenser leur rôle face à la question de l’itinérance. Bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire, certaines Villes ont commencé à adopter une approche fondée sur les droits de la personne, en fournissant des aménagements et des services dans les parcs et en dialoguant davantage avec les personnes sans logement.

  • 90 % des municipalités ont déclaré que la question de l’itinérance dans les parcs représentait un défi pour elles cette année, soit le même pourcentage qu’en 2021.
  • Le personnel des parcs a déclaré avoir le sentiment de ne pas être équipé pour répondre à la situation de l’itinérance, 46 % des Villes citant comme obstacle le manque de connaissances sur le sujet, et 48 % l’absence de directives stratégiques globales allant au-delà de la gestion des situations quotidiennes.
  • Les principales stratégies que les Villes déclarent utiliser sont l’application des règlements (76 %) et l’adoption d’une optique de prévention de la criminalité pour la conception des parcs (66 %); les méthodes impliquant un dialogue direct avec les personnes sans logement étant beaucoup moins courantes (10 %).
  • Cependant 62 % des personnes que nous avons interrogées et ayant remarqué un ou plusieurs campements dans leur parc ont déclaré que cela n’avait aucunement nui à leur fréquentation des parcs. Ceci montre qu’il est possible d’adopter des approches plus justes et inclusives, basées sur l’établissement de relations et le partage de l’espace, et contribuant au bien-être des personnes sans logement vivant dans les parcs.
 
Transformer la manière d’interagir avec les personnes sans logement :
  • Investir dans le bien-être matériel et social des personnes sans logement en veillant à la présence d’aménagements et de services de base dans les parcs, mais aussi en concevant des programmes tirant parti des compétences, des intérêts et de l’esprit créatif des gens. Concevoir des programmes en collaboration avec les personnes sans logement pour veiller à ce que ces activités n’entraînent pas leur déplacement ou les mettent mal à l’aise.

  • Gérer les camps de fortune dans les parcs de façon humaine plutôt opérationnelle, en s’appuyant sur les compétences sociales et l’esprit rassembleur des professionnels des parcs. Établir des liens avec les personnes sans logement et les partenaires sociaux, tout en favorisant une culture organisationnelle d’ouverture, de réflexion et d’apprentissage.

Pour en savoir plus, lisez les articles de la rubrique Mobilisation.

 


Distro Disco, un « magasin gratuit » mobile qui fournit des fournitures essentielles aux résidents du Downtown Eastside de Vancouver. Crédit : Jackie Dives

 

Envie de vous immerger dans le Rapport sur les parcs urbains du Canada de cette année? Lisez les articles ici ou consultez directement les données de nos sondages nationaux menés auprès des municipalités et des résidents ici.

 

Nous tenons à remercier du fond du cœur la Fondation de la famille Weston de son soutien fondamental à la création et au lancement de ce rapport.

Weston Family Foundation

Nous souhaitons également remercier la Fondation RBC, Norton Fullbright Rose et Mohari Hospitality pour leur soutien.

RBC Foundation
Norton Fullbright Rose
Mohari Hospitality