Alors que Dave Harvey prend sa retraite de son poste de co-dirigeant chez Ami·es des parcs, il revient sur le chemin parcouru depuis la fondation de l'organisation en 2011.
Pourquoi les événements dans les parcs sont-ils importants ? Comment les subventions s'intègrent-elles dans les objectifs plus larges des Ami·es des parcs pour susciter des changements dans les parcs urbains ?
Quelques conseils utiles pour vous y aider a créer un environnement accueillant, sûr et respectueux pour tou·tes les participant·es, quelle que soit leur capacité physique ou mentale, leur origine, leur âge ou leur identité de genre.
Les nettoyages de parcs sont une excellente façon de créer des liens avec vos voisin·es, de favoriser le sentiment d'appartenance et de laisser un impact durable sur les espaces verts de votre quartier. Découvrez notre guide en 5 étapes pour vous lancer.
Découvrez des événements inspirants menés par des groupes citoyens à travers le Canada, soutenus par notre programme de micro-bourses, allant de l'apprentissage lié au territoire aux randonnées nature et aux ateliers de partage de savoirs.
Les journalistes sont toujours à l'affût d'informations intéressantes. Avec la bonne accroche et la bonne approche, votre groupe pourrait obtenir une couverture médiatique précieuse !
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Il est facile de se sentir impuissant·e quand on pense à des sujets comme la santé et le bien-être, une planète saine, nos liens avec la nature, et l’accès équitable à tout cela. Pour relever ces défis multiples et uniques, nous avons besoin de solutions tout aussi multiples et uniques – un réel pari face à tous les enjeux actuels.
Les nouveaux Rapports des Parcs Cœur vital sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs nous proposent de changer notre façon de voir les choses. Et si les approches permettant d’avoir une planète plus saine favorisaient aussi la santé et le bonheur de celles et ceux qui l’habitent ? Et si ces activités pouvaient être réalisées à deux pas de chez soi, dans les parcs de notre ville ? De plus en plus d’éléments suggèrent que des solutions à ces multiples défis existent et sont à portée de la main.
Les nouveaux Rapports des Parcs Cœur vital sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs rassemblent les résultats de 796 sondages individuels menés entre 2021 et 2022 en vue de démontrer le rôle que jouent les grands parcs urbains dans les liens qu’entretiennent les gens avec la nature et, par extension, le rôle de ces parcs dans leur santé et leur bonheur.
Les sondages ont démontré que la plupart des personnes (67 %) fréquentant les trois grands parcs urbains du Canada participaient généralement à des activités sociales et récréatives plutôt qu’à des activités axées sur la nature (33 %). Pourtant, plus le niveau de connexion à la nature des usager·es est élevé, meilleur est leur niveau de santé physique, de santé mentale et de bien-être selon eux.
Les personnes participant à des activités manuelles dans la nature et d’intendance environnementale (plutôt qu’à d’autres activités) dans leur parc déclarent jouir de solides liens sociaux, d’un sentiment d’appartenance, d’un sentiment d’accomplissement dans leur vie, d’un meilleur état de santé physique et d’une meilleure satisfaction générale vis-à-vis de leur vie. En bref, le travail de la terre pourrait contribuer à une meilleure santé et à un plus grand épanouissement.
Les grands parcs urbains tels que High Park* à Toronto, Stanley Park* à Vancouver et le parc du Mont Royal à Montréal sont des lieux essentiels d’accès et de connexion à la nature pour les citadin·es, notamment par le biais de l’intendance environnementale.
Le terme « intendance environnementale » fait référence aux programmes ou événements organisés dans les parcs qui permettent à des bénévoles de prendre soin de la terre dont nous dépendons toutes et tous. Les activités peuvent comprendre : éliminer les espèces envahissantes, planter des espèces végétales indigènes, recenser ou contrôler la faune et la flore, ou ramasser les déchets.
Parmi les participant·es aux programmes d’intendance environnementale des Parcs Cœur vital, 98 % des personnes interrogées ont déclaré que leur travail bénévole leur permettait de se sentir plus proches des autres êtres vivants et de l’environnement. Les bénévoles interrogés ont également déclaré que participer à des activités d’intendance environnementale leur permettait de se sentir plus proches de la nature que les activités de loisirs (75 % contre 51 %, respectivement).
Sachant que le fait d’être connecté à la nature a une incidence sur l’état de santé d’une personne, on peut penser que participer à des activités d’intendance dans un parc pourrait avoir des effets salutaires non négligeables sur la santé, plus que le simple fait de fréquenter un parc.
Selon les résultats de notre sondage :
0 %
des bénévoles participant à des activités d’intendance ont déclaré que celles-ci contribuaient à leur bonheur et leur satisfaction
ont déclaré qu’elles contribuaient à leur bien-être mental
ont déclaré qu’elles contribuaient à leur santé physique
Plus en détail :
des bénévoles ont reconnu que les activités d’intendance leur permettaient d’établir et de maintenir des liens sociaux (seuls 73 % des personnes interrogées participant à des activités récréatives dans les parcs partageaient cet avis)
des bénévoles ont estimé que l’intendance environnementale contribuait à créer en eux un sentiment d’appartenance (seuls 69 % des personnes interrogées participant à des activités récréatives dans les parcs partageaient cet avis)
des bénévoles ont reconnu que l’intendance environnementale contribuait à donner un sens et un but à leur vie (seuls 74 % des personnes interrogées participant à des activités récréatives dans les parcs partageaient cet avis)
Les personnes participant à des activités d’intendance environnementale sont plus susceptibles de faire part d’un meilleur état de santé physique et d’une meilleure satisfaction vis-à-vis de leur vie. Les personnes participant à des activités d’intendance environnementale au moins 20 fois par an disent être plus satisfaites de leur vie – plus que les personnes s’adonnant tous les jours à des activités de loisirs dans un parc.
Malheureusement, les résultats de nos sondages montrent aussi que certains groupes de population sont moins représentés dans les activités d’intendance environnementale de ces parcs. La majorité des personnes qui participent à ces activités s’identifient comme des femmes cisgenres (68 %), valides (86 %) et blanches (76 %).
Étant donné la sous-représentation de certains groupes dans ces parcs et leurs programmes, les avantages sociaux et en matière de santé ne sont pas accessibles à tout le monde.
Les sondages menés auprès des usager·es ont également révélé que certains groupes démographiques sont moins connectés à la nature :
des usager·es des parcs appartenant à une minorité visible se sentaient fortement connecté·es à la nature (73 % des usager·es de race blanche partageaient cet avis)
des usager·es né·es à l’étranger se sentaient fortement connecté·es à la nature (73 % des personnes nées au Canada partageaient cet avis)
Les personnes handicapées se sentaient également beaucoup moins connectées à la nature que les personnes valides. En 2021 et 2022, 0 % des personnes interrogées et participant à des activités d’intendance environnementale dans ces parcs ont indiqué avoir un handicap visible.
Si certaines tranches de la population sont absentes des programmes d’intendance environnementale et se sentent généralement déconnectées de la nature, il est raisonnable de penser que cela pourrait avoir des répercussions importantes sur leur santé.
Les grands parcs urbains présentent des possibilités non négligeables d’accueillir un public et des bénévoles plus diversifiés. En vue de pallier les disparités actuelles, les parcs fondateurs du programme Parcs Cœur vital (High Park, Stanley Park et le parc du Mont Royal) ont lancé des programmes innovants incitant les groupes en quête d’équité à participer à leurs activités d’intendance environnementale. La preuve en chiffres : Entre 2021 et 2022 :
Le nombre de personnes nouvellement établies au Canada et participant à des activités d’intendance environnementale dans les Parcs Cœur vital a augmenté de
Le nombre de bénévoles s’identifiant comme des personnes Autochtones, Noires et de couleur (PANDC) a augmenté de
Cette diversité accrue des différents publics résulte de programmes innovants comme :
Le réseau des Parcs Cœur vital travaille sur la création de nouveaux partenariats qui maximiseront l’impact et l’influence des grands parcs urbains du Canada. Il s’agit notamment du Corridor écologique Darlington à Montréal; du Comité du parc Everett Crowley* et Free the Fern* à Vancouver; et de l’Autorité de la vallée Meewasin* à Saskatoon.
Le réseau des Parcs Cœur vital se réjouit de pouvoir se développer à leurs côtés et de mesurer l’impact de leurs activités d’intendance environnementale dans la vie de leurs différents publics, tout en favorisant l’adaptation de leurs Villes face aux crises actuelles et futures, comme les changements climatiques.
La santé environnementale, la santé humaine et l’équité sont des questions complexes. Toutefois, nous pouvons travailler mieux sans travailler plus, en adoptant des solutions qui servent à la fois les intérêts individuels et collectifs, ainsi que ceux de la planète. En nous basant sur les résultats démontrant que participer à des activités d’intendance environnementale contribue à améliorer la santé et le bonheur des gens – et en nous engageant à faire profiter de ces avantages les groupes défavorisés – nous avons un potentiel illimité de solutions pour faire changer les choses.
Travailler la terre permet de retrouver une forme de pouvoir, surtout en cette période de changement. Les grands parcs urbains du Canada nous montrent la voie à suivre. Avec leurs programmes innovants, ils nous permettent de créer des liens avec la nature et avec les autres. En développant des liens plus étroits avec un parc Cœur vital, nous possédons davantage de solutions tangibles : pour aujourd’hui et pour demain.
Lisez en détail les conclusions présentées dans nos Rapports des Parcs Cœur vital sur l’intendance environnementale et l’utilisation des parcs, et suivez les progrès de notre réseau des Parcs Cœur vital.
Ami•es des parcs publie le cinquième rapport annuel sur les parcs urbains du Canada, intitulé : Faire émerger des solutions : comment la résolution de conflits et la transformation de défis en possibilités peut rendre les parcs plus équitables et plus durables.
Au cours des cinq dernières années, notre objectif, pour notre Rapport sur les parcs urbains du Canada, a toujours été de raconter une histoire, afin de rendre compte de l’évolution des parcs urbains et de l’orientation qu’il convient de leur donner.
Cette année, nous avons adopté une approche encore plus approfondie. Nous avons interrogé 44 responsables des parcs dans 30 municipalités qui nous ont fait part, avec beaucoup de générosité, des défis auxquels ils sont confrontés, les projets et les personnes qui les inspirent, ainsi que leurs ambitions pour les parcs urbains.
Ce rapport regroupe donc les thèmes abordés lors de ces conversations en se basant sur les données recueillies via nos sondages auprès de 35 municipalités et plus de 2 000 citadin·es au Canada.
Explorez dans le document PDF nos indicateurs clés sur les tendances et les défis des parcs urbains cette année :
Alors que les Villes s’efforcent de trouver et de financer de nouveaux espaces verts pour répondre à la croissance démographique, certaines parties prenantes affirment que la solution réside en partie dans l’amélioration de leur qualité.
Le Corridor écologique Darlington à Montréal crée un lien entre les espaces urbains et naturels, tout en répondant aux enjeux de restauration écologique et aux besoins sociaux grâce à des partenariats clés.
Brampton ouvre la voie avec sa Stratégie Éco-Parc, une initiative à l’échelle de la ville axée sur des projets de naturalisation qui préservent et valorisent le patrimoine naturel et culturel.
Une incursion dans les rouages de la gouvernance collaborative dans un grand parc urbain avec Meewasin Valley Authority à Saskatoon.
En savoir plus sur l’approche collaborative de la municipalité de Saanich pour résoudre les conflits liés aux parcs à chiens sans laisse.
Une conversation avec Michelle Dobbie, responsable de la planification des parcs et du patrimoine naturel à la Ville de Richmond Hill.
En restaurant le cours naturel de la rivière Don, le projet de renaturalisation favorise la biodiversité, réduit les risques d’inondation et reconnecte la ville à ses voies d’eau.
Comment les villes équilibrent les risques et les avantages de ces espaces grâce à des politiques et des directives afin d’encadrer notamment la conception, la gestion ainsi que les programmes publics des POPS.
Les toilettes publiques sont une nécessité dans les parcs. Découvrez l’approche de la Ville d’Edmonton pour rendre les toilettes publiques sûres et inclusives.
Les solutions de la ville de North Vancouver pour combler l’écart en matière d’inclusion dans les programmes de gestion des parcs.
Ce webinaire se déroule en anglais mais les sous-titres français sont disponibles.
Comment s’assurer que les montréalaises et montréalais aient un accès équitable aux parcs de leur ville et que ceux-ci répondent à leurs besoins ?
Les expert·es Jérôme Dupras, Lourdenie Jean, Anne Pelletier et Michel Lafleur partagent leurs différentes perspectives sur les défis et opportunités liés aux questions de justice environnementale et d’équité territoriale des parcs urbains de Montréal.
Ce webinaire se déroule en français.
Féministe intersectionnelle, conférencière et intervenante, Lourdenie Jean se perfectionne sur les thématiques touchant de près ou de loin la justice…
Anne Pelletier travaille à la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre Sud de Montréal depuis 2008 au…
Michel Lafleur est résident du quartier Villeray depuis presque 30 ans. Convaincu de l’impact positif des espaces verts sur la…
Karel Mayrand est le président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal. Auparavant, il a été pendant douze ans directeur…
Les arts, les sciences et l’environnement s’entrecroisent dans la vie de Jérôme Dupras. Suite à un doctorat en géographie et…
L’hiver peut nous faire sentir isolé·es, mais il est essentiel de sortir et de se connecter avec nos voisin·es lorsque les températures chutent. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs initiatives à travers le Canada nous aident à trouver de la lumière dans l’obscurité, de la chaleur dans le froid, et à redécouvrir le plaisir de jouer dans la neige..
Est-ce que vous vous considérez comme une personne casanière pendant les mois d’hiver ? Le manque de lumière, le froid et la neige peuvent sembler décourageants, mais en abordant chaque défi un à un, vous pouvez trouver des moyens pratiques pour changer votre perception de l’hiver.
Nous savons que sortir et se connecter avec d’autres personnes peut offrir de nombreux bienfaits lorsque l’on se sent isolé·e pendant cette saison. Voici quelques idées pour inspirer votre groupe à animer votre parc pendant l’hiver.
Le jour de l’année avec le moins d’heures de lumière est aussi celui où l’obscurité est la plus présente. Au Canada, les célébrations du solstice embrassent cette obscurité plutôt que de combattre la diminution de la lumière.
Chaque année, Secret Lantern Society* réunit des milliers de personnes pour le Festival du Solstice d’Hiver de Vancouver, un événement qui célèbre la culture et le cycle de la nature.
Le Festival se déroule en une soirée unique dans quatre lieux de Vancouver. Avant l’événement, des quartiers de la ville organisent des ateliers de fabrication de lanternes. Certains ateliers sont gratuits, tandis que d’autres demandent une petite contribution.
Au cœur du festival se trouve la procession de lanternes, qui se déroule par quartier. Les résident·es défilent dans la nuit hivernale avec leurs lanternes, en dansant, en jouant du tambour, et en profitant du feu, des performances artistiques et de la nourriture.
Un labyrinthe lumineux, composé de plus de 600 bougies en cire d’abeille, invite les participant·es à se promener pour un moment de détente.
Les activités hivernales les plus courantes—comme le ski, la raquette et la glissade—nécessitent de l’équipement et une planification, ce qui peut créer davantage d’obstacles à sortir en hiver Mais avez-vous entendu parler du Yukigassen?
Le Yukigassen* est la pratique sportive du combat de boules de neige. Au Japon, le Yukigassen ou “batailles de neige” existe depuis plusieurs décennies. Des organisations comme Play Sask* à Saskatoon organisent depuis des années des combats de boules de neige dans les parcs.
Pendant que les matchs de Yukigassen, les participant·es s’affrontent à coups de boules de neiges pour essayer de récupérer le drapeau de l’équipe adverse. Les joueuses et joueurs doivent avoir au moins 19 ans et porter un casque et des protections oculaires. Certaines villes proposent désormais des versions plus douces du jeu, utilisant des boules en mousse plutôt qu’en neige.
« Lancer des boules de neige est très satisfaisant et permet de revivre un peu de son enfance. »
Ashleigh Mattern, Co-propriétaire de Play Sask
Ce tournoi à Jasper vous donne un aperçu de l’intensité du jeu:
Imaginez un parc urbain transformé en une forêt hivernale enchantée. Au Parc Jarry à Montréal, la Coalition des ami·es du Parc Jarry (CAP Jarry) a lancé une initiative de recyclage créatif en transformant des sapins de Noël usagés en une forêt temporaire qui reflétait les espoirs et les rêves des visiteur·euses du parc. Les résident·es de Montréal ont été invité·es à apporter leurs anciens sapins au Parc Jarry et à les placer dans des supports en bois préfabriqués, créant ainsi une magnifique petite forêt urbaine où les gens pouvaient se promener. Après une exposition de deux semaines dans le parc, une entreprise spécialisée dans la valorisation du bois a collecté les sapins et leur a donné une nouvelle vie.
« Il y a eu beaucoup de curiosité, une sorte d’entraide, surtout une telle synergie… Le projet a eu un impact extrêmement positif. »
Mme. Fumagalli, mairesse de de l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc-Extension
Partie abri, partie installation artistique, les huttes chauffantes sont conçues pour inciter les gens à braver le froid.
Les huttes chauffantes de Winnipeg* sont situées le long du River Mutual Trail, qui se transforme chaque hiver en l’une des plus longues pistes de patinage au Canada. Ces huttes ont acquis une renommée internationale dans le cadre d’un concours architectural mondialement célèbre.
En 2024, plus de 200 propositions de design en provenance du monde entier ont été soumises. Chaque année, les visiteurs peuvent s’attendre à découvrir des créations uniques aux côtés de favoris appréciés.
« Au cours des dix dernières années, le concours des huttes chauffantes a encouragé des millions de personnes à patiner sur le River Trail et à interagir avec l’art. »
Peter Hargraves, Producteur des Huttes chauffantes
Les Stations d’hiver de Toronto se sont inspirées de l’initiative de Winnipeg. Les structures sont construites autour de stations de sauvetage préexistantes sur une plage du lac Ontario, avec des designs chaque année centrés autour d’un thème sélectionné qui inspire des créations fantastiques.
À l’instar du programme de Winnipeg, les Stations d’hiver de Toronto métamorphosent un paysage hivernal habituellement désert en un espace dynamique et engageant.
Les huttes chauffantes et festivals du solstice sont des projets trop importants pour votre groupe? Voici quelques enseignements clés tirés de ces initiatives pour vous aider à imaginer des animations hivernales pour votre parc.
Divisez l’hiver en plusieurs périodes: Rendez la saison hivernale plus festive en organisant des événements autour du solstice, du réveillon du Nouvel An, du Nouvel An chinois et de la Saint-Valentin. Ne percevez pas l’hiver simplement comme « la saison de la neige ». Par exemple, le début de l’hiver est propice aux activités ne dépendant pas de la neige ou de la glace : profitez des longues soirées avec des feux de camp, des bougies, des soirées d’observation des étoiles et des promenades en nature illuminées par des lanternes.
Utilisez la nostalgie de l’enfance: Les souvenirs d’enfance contribuent à rendre des activités comme le Yukigassen plus amusantes. Bien que tout le monde n’ait pas d’expérience avec la neige, il est encore possible de rendre l’expérience joyeuse. De nombreuses cultures ont des traditions hivernales uniques ; en intégrant des perspectives interculturelles, vous pouvez créer de nouvelles opportunités pour que chacun·e construise ses propres souvenirs hivernaux.
Le froid, la neige et la glace se marient à la perfection avec l’art: Collaborez avec des artistes, architectes, urbanistes et designers locaux pour rendre l’hiver plus vibrant. Examinez votre infrastructure existante—un pavillon, un terrain de tennis ou tout espace sous-utilisé—et réfléchissez à comment la transformer en une destination hivernale. Considérez ces escapades hivernales et installations temporaires comme des forts de neige dont la maintenance est limitée.
Cette étude de cas fait partie du Rapport 2024 sur les parcs urbains du Canada, mettant en lumière des projets, des personnes et des politiques inspirant·es à travers le Canada, qui offrent des solutions concrètes aux défis les plus urgents auxquels font face les parcs urbains.
Ces cinq dernières années, les programmes axés sur l’alimentation dans les parcs, comme les forêts nourricières, les jardins collectifs et les plantes comestibles, ont gagné en ampleur et en popularité dans les villes canadiennes. Il est clair que les municipalités et leur population perçoivent tout le potentiel de l’agriculture urbaine et souhaitent le développer. Ces trois dernières années, 50 % des citadin·es ont déclaré à plusieurs reprises vouloir voir davantage d’agriculture urbaine et de jardins collectifs dans leurs parcs.
Si les villes prévoient d’investir dans des programmes d’agriculture urbaine dans les parcs, comment peuvent-elles s’assurer qu’ils sont utilisés et, surtout, que les fruits de leurs récoltes atteignent avant tout les personnes qui en ont besoin ?
Lancé en 2020, le programme Get Growing Victoria* de la Ville de Victoria adopte une approche de justice alimentaire en fournissant des outils et du matériel de jardinage aux quartiers dont les communautés sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire, notamment les personnes sans logement, les communautés autochtones et racialisées, ainsi que les personnes âgées et les jeunes.
Au lieu de se focaliser uniquement sur l’accès du grand public à des aliments frais, la justice alimentaire donne la priorité aux tranches de la population qui sont confrontées à des obstacles structurels et systémiques pour assurer leur sécurité alimentaire. En prenant en compte les obstacles au jardinage, le programme Get Growing parvient à fournir des aliments durables et sains à celles et ceux qui sont souvent exclu·es des programmes de jardins collectifs.
Le Service des parcs a vite constaté que le meilleur moyen d’atteindre ces groupes à risque était de collaborer avec des associations locales qui connaissent mieux leurs besoins. Cette collaboration a également permis à la municipalité d’apporter une aide efficace en intervenant là où se trouvent ces populations plutôt que d’attendre qu’elles s’identifient elles-mêmes et qu’elles suivent le processus d’inscription mis en place par la Ville.
Ce programme compte désormais 67 partenaires locaux parmi des organismes de santé publique, des prestataires de services en santé mentale, des organisations d’aide aux personnes immigrées et réfugiées, des prestataires de services sociaux ainsi que des organismes œuvrant pour l’accès à des logements abordables. Les organisations partenaires fournissent à leurs bénéficiaires et à leur famille du matériel de jardinage ainsi que des plants de légumes cultivés dans les serres de la Ville. Ils peuvent ainsi les utiliser dans leur propre jardin ou dans un jardin collectif près de chez eux. Get Growing offre à ses partenaires l’autonomie nécessaire dans leur programme pour distribuer le matériel de jardinage de la manière qui répond le mieux aux besoins de leurs publics.
Julia Ford, coordonnatrice des systèmes alimentaires de la Ville de Victoria, nous explique que ce programme ne pourrait fonctionner sans ces associations partenaires. « Ceci nous permet d’augmenter considérablement notre impact et d’aider des groupes à risque au sein de la population qui, autrement, n’auraient pas forcément d’interaction avec la municipalité. »
Appuyant le propos de Julia, notre sondage public de cette année a révélé que plus de 30 % des citadin·es ne savent pas vers qui se tourner s’ils rencontrent des problèmes ou souhaitent faire des commentaires sur leur parc. En collaborant avec des organisations locales qui entretiennent des relations étroites avec les résident·es des quartiers, la Ville de Victoria peut venir en aide à des personnes qui se sentent déconnectées des services municipaux.
Après quatre années d’existence, on estime la production de produits frais à 400 000 livres, soit près de 181 000 kg. Par ailleurs, une évaluation des personnes participant à ce programme a révélé que la grande majorité d’entre elles estimaient qu’il avait amélioré leur bien-être mental, leur consommation d’aliments sains et leur niveau global d’activité physique. Cette initiative démontre ce que l’on peut faire dans les parcs lorsque l’on adopte une perspective de santé publique.
« Je pense que ce programme illustre comment les Services des parcs peuvent exploiter les ressources existantes de manière innovante pour promouvoir activement la santé publique et améliorer la prévention. Selon moi, le secteur des parcs reconnaît l’importance de l’utilisation passive des parcs et de l’accès aux espaces verts pour la santé mentale et le bien-être. Mais comment pouvons-nous soutenir activement les membres de la population qui veulent paver la voie vers des utilisations plus innovantes de l’espace public ? Comment pouvons-nous aider les gens à explorer de nouvelles activités récréatives qui ont du sens et qui sont accessibles et équitables ? »
Julia Ford, Coordonnatrice des systèmes alimentaires de la Ville de Victoria
Ce rapport de recherche documente certains impacts sociaux d’initiatives mises en œuvre par des groupes citoyens ou des organisations à but non lucratif et qui visent l’appropriation citoyenne de parcs à Montréal – qu’ils soient reconnus ou non par les autorités municipales. Pour ce faire, les activités de trois groupes ou organisations ont été étudiées : Biquette-Écopâturage (parc Maisonneuve), Mobilisation 6600 Parc-nature MHM (Parc-nature MHM) et UrbaNature Éducation (falaise Saint-Jacques).
Les résultats reposent sur trois principaux outils de collecte : des grilles d’observation, un questionnaire et des guides d’entretien. Au total, l’équipe a réalisé quinze périodes d’observation de juillet à octobre 2023. Près de 200 personnes ont répondu au questionnaire, en ligne et sur place, et l’équipe a réalisé 9 entretiens avec des personnes impliquées dans la réalisation des initiatives.
Pour chaque cas étudié, le rapport explique l’origine et l’évolution de l’initiative, décrit les activités réalisées et l’environnement dans lequel ces activités ont lieu, brosse un portrait du profil sociodémographique et d’engagement des personnes qui réalisent ou participent à ces initiatives et documente l’impact de ces initiatives sur le bien-être, l’attachement au parc et à la nature, et la création de liens sociaux du point de vue de ces personnes.
L’étude établit quatre constats pertinents pour le réseau des Ami∙es des parcs de Montréal :
Ce travail de recherche a été rédigé par David Smith, Ph. D., chercheur et conseiller en transfert au CÉRSÉ (Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté), Émilie Guay-Charpentier technicienne de recherche au CÉRSÉ, et France Lavoie, professeure en Techniques de recherche et de gestion des données au Collège de Rosemont. L’étude est la troisième et dernière phase d’un projet de recherche s’intitulant « Initiatives d’appropriation citoyenne des parcs urbains à Montréal : modèles, enjeux, stratégies et résultats sociaux », réalisé de 2020 à 2024. Ce projet est financé par le Fonds d’innovation sociale destiné aux collèges et aux communautés (FISCC) du Conseil fédéral de recherches en sciences humaines (CRSH), en partenariat avec Ami∙es des parcs et le Centre d’écologie urbaine.
Ami·es des parcs se réjouit d’annoncer l’arrivée de trois nouveaux partenaires dans son réseau national Parcs Cœur vital en pleine expansion : Edmonton River Valley Conservation Coalition* à Edmonton, le Jardin botanique de Toronto* et Ecology Action Centre* à Halifax.
Lancé en 2021, le réseau Parcs Cœur vital est le seul programme au Canada dont l’objectif est de maximiser l’impact et les avantages des grands parcs urbains du pays. Ces espaces essentiels offrent aux citadines et citadins la possibilité de créer des liens enrichissants avec la nature et avec les autres, et donnent aux villes une longueur d’avance pour atténuer les effets des changements climatiques.
Les grands parcs urbains requièrent souvent plus de ressources pour leur entretien, leur exploitation et leurs activités, ainsi que des solutions innovantes pour relever les défis qui leur sont propres. Le réseau Parcs Cœur vital regroupe autour d’une communauté de pratique des organisations œuvrant pour un grand parc aux quatre coins du Canada. Grâce à ce programme, elles peuvent bénéficier d’un financement direct pour financer des activités d’intendance et de restauration environnementales offertes au public, renforcer les capacités au sein des groupes citoyens œuvrant pour un parc et entre eux (en particulier dans les quartiers méritant l’équité), et mettre en œuvre des mesures d’évaluation et communiquer sur le travail collectif réalisé.
L’Edmonton River Valley Conservation Coalition, le Jardin botanique de Toronto et l’Ecology Action Centre viennent de rejoindre les trois partenaires fondateurs de notre réseau : Stanley Park Ecology Society* à Vancouver, High Park Nature Centre* à Toronto, et Les Amis de la montagne à Montréal. Ils s’ajoutent ainsi aux nouveaux membres que nous avons accueillis en 2023, comme Everett Crowley Park Committee* et Free the Fern Stewardship Society* à Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, Rowntree Mills Park à Toronto et le Corridor écologique de Darlington à Montréal.
L’Edmonton River Valley Conservation Coalition (ERVCC) se consacre à la protection, à la préservation et à la régénération du réseau de ravins et de la vallée de la rivière Saskatchewan Nord à Edmonton (Alberta). La vallée fluviale est un « ruban de verdure » de 7 284 hectares (18 000 acres) constituant le plus grand parc urbain au Canada. Dirigée par des bénévoles, la coalition collabore avec de nombreux groupes et initiatives de conservation, dont Swim Drink Fish*, Edmonton Native Plant Society*, Shrubscriber* l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et Root for Trees* afin d’encourager des activités de conservation et de restauration en partageant des connaissances, en collaborant en matière d’intendance environnementale, en informant le public et en menant des campagnes de plaidoyer.
Grâce au programme Parcs cœur vital, la coalition entend accélérer la plantation d’arbres et de plantes en collaboration avec Root for Trees, améliorer la surveillance de l’eau* conjointement avec Swim Drink Fish, soutenir les programmes Tree Equity* et Bird Friendly Edmonton*, et lancer un nouveau programme pilote pour la restauration des sentiers* avec la municipalité. Toutes ces initiatives contribuent également à la création d’emplois en misant sur le pouvoir populaire pour réduire les émissions de carbone de la ville. De plus, l’organisation envisage de demander à ce que cet espace reçoive l’appellation de parc urbain national.
Le Jardin botanique de Toronto (ou TBG pour Toronto Botanical Garden en anglais) se compose de divers types de jardins couvrant près de 1,6 hectare (4 acres) à Toronto, se trouvant à proximité de la ravine de la vallée du Don*, du ruisseau Wilket* et des jardins Edwards Gardens*. Couvrant prochainement un site de plus de 14 hectares (35 acres), le TBG fait actuellement l’objet d’un projet d’expansion* sans précédent, qui vise à répondre à des objectifs précis, à favoriser des liens profonds avec la nature, et à avoir un impact positif sur son écosystème unique et aux alentours.
Avec le soutien du programme Parcs cœur vital, le TBG lancera un projet pilote reposant sur une série d’activités comprenant des promenades accessibles dans les ravines, des initiatives de science participative et de conservation des semences ainsi qu’un festival d’automne coïncidant avec les Journées des ravins de la Ville de Toronto*. Ces activités visent à permettre au public de se familiariser davantage avec les réseaux de ravines de la ville et d’encourager les activités de restauration environnementale.
L’Ecology Action Centre est une organisation environnementale dirigée par ses membres en Nouvelle-Écosse depuis 1971. Dans l’objectif de créer une ceinture verte à Halifax* (un réseau de parcs et d’espaces verts protégés et en bonne santé), l’organisation a établi de solides partenariats avec des organisations écologiques locales représentant trois sites clés : Purcells Cove Backlands*, Blue Mountain-Birch Cove Lakes*, et Sandy Lake-Sackville River*.
En tant que partenaire du programme Parcs Cœur vital, l’Ecology Action Centre élargira ses programmes de randonnées existants afin de sensibiliser et mobiliser davantage le public dans ces parcs, mener des recherches sur les espèces envahissantes locales par le biais de programmes de science participative, et tester de nouvelles activités en sondant notamment les usagères et usagers de ces parcs. L’organisation apportera son soutien à la réserve naturelle de Blue Mountain-Birch Cove Lakes qui étudie également la possibilité de faire désigner cet espace naturel comme parc urbain national*.
Accueillir de nouveaux membres dans le réseau Parcs cœur vital nous permet de créer des liens différents (mais tout aussi importants) : entre les parcs d’une même municipalité et avec ceux de différentes municipalités; entre les organisations établies de longue date et celles nouvellement créées; et entre différents types de grands parcs urbains, tels qu’ils sont façonnés par l’évolution de nos villes.
En favorisant l’établissement de liens entre différents parcs situés dans les mêmes centres urbains (Vancouver, Edmonton et Saskatoon, Toronto, Montréal et Halifax), le réseau Parcs cœur vital permet aux membres de s’apporter un soutien mutuel pour relever des défis souvent similaires : gestion des espèces végétales envahissantes, interactions entre les animaux sauvages et conséquences des changements climatiques (et à œuvrer pour l’élaboration de politiques locales afin d’y remédier). En servant de passerelle de communication entre les villes, notre programme permet de sensibiliser les groupes citoyens œuvrant pour un parc aux nouveaux défis qu’ils rencontrent (et souvent également rencontrés par d’autres) et de présenter de nouveaux modèles de collaboration et de gouvernance conjointe offrant d’éventuelles solutions facilement transférables.
Depuis 2021, notre programme a évolué pour tenir compte de la grande diversité des grands parcs urbains. Ceux-ci comprennent les parcs d’origine de notre réseau, comme Stanley Park à Vancouver, High Park à Toronto et le Mont-Royal à Montréal – qui représentent des parcs de destination très prisés depuis longtemps. Notre réseau comprend aussi des projets de « réutilisation adaptative » comme le parc Everett Crowley et son réseau de sentiers Champlain Heights à Vancouver, ainsi que le corridor écologique de Darlington à Montréal – un ancien site d’enfouissement et un ancien corridor ferroviaire, respectivement – dont la revitalisation permet de créer de nouveaux espaces verts essentiels pour des quartiers méritant l’équité. Notre réseau se compose également de corridors écologiques, comme les ravins, les vallées fluviales et les ceintures vertes, qui continuent à résister au développement urbain tandis que les villes gagnent rapidement du terrain tout autour d’eux.
Les grands parcs urbains du Canada constituent des espaces naturels vitaux qui méritent notre soutien. Quels que soient leur emplacement et leur histoire, et quelle que soit la date à laquelle leurs programmes de conservation et de préservation ont été établis officiellement, chacun d’entre eux offre aux habitant·es des villes la possibilité de maintenir des liens essentiels avec la nature et avec leurs concitoyen·nes.
De plus, les parcs membres du réseau Parcs Cœur vital offrent souvent des avantages multiples et favorables aux résident·es des quartiers urbanisés et méritant l’équité qui les fréquentent. Pour ce faire, ces parcs proposent des programmes et activités accessibles qui favorisent de manière tangible la santé physique et mentale ainsi que la qualité de vie des usager·es de ces parcs et de leurs bénévoles. En améliorant ces parcs, nous améliorons la vie des habitant·es.
Grâce à notre programme Parcs Cœur vital, nous nous réjouissons de contribuer à fournir des ressources collectives, des occasions de réseautage, le renforcement des capacités, des mesures d’évaluation, des outils de communication ainsi que des activités de plaidoyer pour nos nouveaux partenaires (l’Edmonton River Valley Conservation Coalition*, le Jardin botanique de Toronto* et l’Ecology Action Centre*) afin de favoriser leur croissance continue, et aussi d’améliorer le travail en cours de tous nos membres existants.
À la fin du mois de juin 2024, 13 ans après avoir fondé l’organisation, je quitterai mon poste de codirigeant d’Ami·es des parcs.
À cette occasion, je repense aux nombreux changements positifs qui se sont produits dans les parcs urbains du Canada depuis 2011 et au rôle particulier qu’a joué Ami•es des parcs. Beaucoup de chemin a été parcouru, que ce soit mon parcours personnel, dans l’organisation, et au sein de l’incroyable écosystème des parcs urbains du Canada.
Depuis nos tout débuts, l’objectif d’Ami•es des parcs a toujours été de créer des liens : entre les gens et la nature, entre les personnes d’un même quartier lors de rencontres fortuites dans des lieux publics, et entre leaders et initiatives audacieuses susceptibles d’améliorer nos parcs.
L’origine des Ami•es des parcs reflète d’ailleurs bien ce thème. En 2010, j’ai publié un document pour la Metcalf Foundation intitulé « Fertile Ground for New Thinking* » présentant mes idées pour améliorer le système des parcs de Toronto. Dans mes recommandations finales, je suggérai la création d’une ONG dédiée aux parcs de la ville. À l’époque, je n’avais absolument pas l’intention de créer ou de diriger une telle organisation. Cependant, ma publication a inspiré un groupe de personnes enthousiastes qui m’ont incité à lancer cette ONG. En retour, j’ai réussi à les persuader de faire partie des membres fondateurs de notre Conseil d’administration et de nos bénévoles. Nous nous sommes alors lancés dans un plan audacieux visant à aider le plus grand nombre de personnes possibles à se considérer comme des leaders pour les parcs urbains et à les relier aux outils dont ils ont besoin pour créer de grands parcs pour tout le monde.
Le 12 avril 2011, Ami·es des parcs a officiellement vu le jour lors du Sommet des parcs de Toronto. Cette occasion nous a permis de nouer les premiers contacts avec des spécialistes des parcs et des activistes émergents dans la ville. À partir de ces conversations animées, nous avons commencé à établir une force collective pour soutenir et pérenniser des espaces verts dynamiques dont toutes et tous en ville puissent profiter pleinement.
Depuis lors, le groupe original, constitué de membres du Conseil d’administration et de bénévoles, s’est développé de manière exponentielle : Ami•es des parcs compte aujourd’hui plus de 25 employé•es travaillant dans nos bureaux à Vancouver, Toronto et Montréal. Notre Conseil d’administration national compte des spécialistes de l’aménagement urbain et du développement citoyen. Nous avons également rallié des milliers de personnes à notre cause : notre Réseau national rassemble désormais 1 400 groupes citoyens œuvrant pour des parcs dans 35 villes du pays. Nous octroyons des micro-subventions à des groupes citoyens de 21 zones urbaines du Canada pour animer leurs parcs.
En créant Ami•es des parcs, notre objectif était de susciter un mouvement en faveur des parcs urbains, susceptible de changer radicalement la façon dont notre société perçoit la valeur de ces espaces verts publics. Il s’agissait d’un projet ambitieux. Toutefois, grâce à notre collaboration avec des partenaires et responsables de groupes citoyens fantastiques, je pense que nous avons accompli notre mission.
Les parcs du Canada ont connu beaucoup de changements – principalement positifs – ces 13 dernières années. C’est avec beaucoup de fierté que nous avons modestement contribué à ces transformations. Pour ce faire, nous avons mené des recherches cruciales sur les tendances et les possibilités dans les parcs. Nous avons aussi travaillé avec les autorités et les responsables de parcs pour soutenir des politiques novatrices.
Les résultats :
La hausse importante de la fréquentation des parcs au plus fort de la pandémie n’était pas un phénomène isolé : je n’avais jamais vu autant de gens fréquenter les parcs et les utiliser de manière aussi innovante. Les parcs nous permettent de rester en contact avec notre cercle amical, de célébrer des événements, de gérer un deuil, de goûter de nouveaux plats, d’écouter de la musique et de découvrir des expositions d’art. Ils sont la clé de voute de la diversité, de la richesse et du dynamisme de la vie urbaine.
C’est en nous appuyant sur cette conviction que nous avons conçu nos programmes de bourse, nos formations et nos activités de réseautage. Ces programmes ont aidé des centaines de personnes à transformer leurs parcs en centres communautaires dynamiques. Nous avons constamment défendu la valeur unique des parcs : avec notre plateforme axée sur les parcs pour les élections municipales de 2014 à Toronto, avec nos articles sur I’importance des parcs urbains, avec nos conférences nationales et avec notre Rapport sur les parcs urbains du Canada.
Ils ne sont pas de simples fioritures, mais font partie intégrante de l’essence même de nos quartiers. Grâce à nos recherches, nous avons pu mesurer et démontrer l’impact qu’ils ont sur notre bien-être physique et mental. Nous avons aussi montré qu’ils peuvent servir d’antidotes au fléau actuel de l’isolement social et de la solitude.
Les personnes absentes des parcs sont tout aussi importantes que celles qui y sont présentes. Grâce à des programmes comme Susciter le changement, notre organisation invite les groupes confrontés au manque d’équité à participer à la planification et à la mise en œuvre de nos programmes. Cette collaboration nous permet de tirer parti de leurs connaissances et de leurs expériences pour rendre les parcs plus accessibles. Avec le lancement de nos activités et la diffusion des enseignements que nous en avons tirés, nous avons observé une plus grande intégration des mesures d’équité dans les stratégies de planification et d’acquisition des parcs dans les municipalités du pays.
Comme l’a dit Rena Soutar, de la Commission des parcs de Vancouver : « il n’existe pas d’espace culturellement neutre n’ayant pas été modifié par les êtres humains. » Pendant la Conférence des ami·es des parcs de 2022, trois des principaux spécialistes Autochtones des parcs du Canada, Rena Soutar, Lewis Cardinal et Spencer Lindsay, ont abordé la question du colonialisme dans les pratiques de gestion des parcs. Ils ont aussi expliqué la manière d’intégrer les principes de réconciliation et de décolonisation dans ce que nous appelons les parcs. À cet égard, la Commission des parcs de Vancouver a décidé de lancer des programmes de cogestion et d’intendance avec des groupes Autochtones. Dans le même temps, Edmonton a commencé à travailler étroitement avec des leaders Autochtones pour le projet kihcihkaw askî*, le premier parc culturel urbain Autochtone du pays.
Avec les changements climatiques, les parcs urbains deviennent de plus en plus essentiels pour atténuer les vagues de chaleur, absorber les eaux de ruissellement et protéger la faune et la flore, ainsi que la population. Notre organisation a joué un rôle de pionnier en montrant le potentiel des parcs pour atténuer les changements climatiques et nous permettre de nous y adapter.
La taille des parcs n’est pas la seule caractéristique importante d’un parc. Les petits espaces verts peuvent aussi avoir un impact important sur notre bien-être. Avec l’augmentation de la densification de nos villes et du coût des terrains, des sites autrefois négligés, comme les zones en dessous des autoroutes, la chaussée, les corridors électriques, les lignes de chemin de fer et même d’anciennes décharges, se transforment peu à peu en de magnifiques espaces naturels. Grâce à nos recherches* et à notre soutien financier*, des projets innovants comme le sentier Meadoway et le parc linéaire The Bentway à Toronto ont pu voir le jour, de même que le parc Flyover à Calgary.
Nous en demandons beaucoup aux services des parcs municipaux. Les parcs sont de plus en plus fréquentés. Cependant, le personnel municipal est désormais chargé de traiter les questions relatives aux personnes itinérantes, à l’équité, à la réconciliation avec les groupes Autochtones, à l’atténuation des changements climatiques et aux méthodes d’adaptation. Selon moi, leur travail est toutefois devenu plus intéressant et plus gratifiant, car il a la possibilité d’avoir un impact positif sur nos villes et nos quartiers. Mais ce travail est aussi devenu plus complexe qu’avant. C’est pourquoi l’une des principales priorités de notre organisation est désormais de soutenir les membres du personnel municipal et de les mettre en relation.
La démographie augmente rapidement dans les villes du Canada, mais les budgets alloués à leurs parcs ne suivent pas cette hausse. Si cette tendance se poursuit, je m’inquiète de ce à quoi ressembleront nos parcs dans 13 ans. Sans un financement adapté, il n’y aura pas assez de parcs pour répondre aux besoins de la population. Nous risquons de glisser vers un modèle à l’américaine, où le manque d’aides publiques a engendré une crise pour les parcs que les philanthropes et les conservatoires de parcs privés ont dû résoudre. Bien que les partenariats et la philanthropie représentent d’excellentes ressources, elles ne remplacent en rien la dotation financière adéquate des services des parcs municipaux.
Pour les parcs urbains, faire preuve d’imagination en collaborant avec des partenaires communautaires n’est plus l’exception; c’est presque devenu la règle. Qu’il s’agisse de travailler avec des bénévoles locaux ou de créer des conservatoires de parcs officiels, les services des parcs commencent à collaborer avec des partenaires surprenants afin d’enrichir les ressources des parcs et non de les remplacer. Depuis ses débuts, notre organisation plaide en faveur de ce genre de partenariats*. Nous avons ainsi contribué à établir et à cultiver certains modèles de partenariat pour les parcs* parmi les plus importants au Canada. En parallèle, le gouvernement fédéral a commencé à jouer un rôle de plus en plus actif dans le secteur des parcs urbains. Jusqu’à présent, le Canada faisait partie des rares pays dont le gouvernement fédéral ne régissait pas directement les parcs urbains. Après la création du parc urbain national de la Rouge à Toronto, celui-ci a toutefois entrepris un processus visant à créer six nouveaux parcs urbains nationaux à travers le Canada au cours des prochaines années. Des provinces comme l’Ontario, qui ont historiquement évité de créer des parcs provinciaux dans les villes, se sont également engagées dans ce sens. Ami•es des parcs se réjouit de travailler avec les gouvernements et de soutenir ces initiatives qui changent la donne.
Ami·es des parcs n’a pas inventé la mobilisation citoyenne dans les parcs : certaines personnes le faisaient déjà bien avant 2011 partout au Canada. Cependant, nous avons joué un rôle essentiel en les réunissant, en amplifiant leur voix, en communiquant leurs réussites, et en inspirant les autres. Nous leur avons surtout permis d’avoir plus facilement accès à des ressources et à supprimer les obstacles pour les aider à dynamiser les parcs et améliorer leur quartier.
Ces 13 dernières années, le système des parcs urbains du Canada a connu des changements incroyablement positifs. Je suis fier de dire qu’Ami·es des parcs a joué un rôle important pour parvenir à ces avancées.
En passant le flambeau, je suis convaincu que l’équipe d’Ami·es des parcs – en collaboration étroite avec le gouvernement, le public et les bailleurs de fonds – continuera à susciter des changements positifs dans les décennies à venir. Je sais qu’elle fera tout son possible pour que chaque personne bénéficie de manière égale des avantages des espaces verts publics.
Parcs et bien-être : peu importe le parc, les bénéfices pour la santé sont indéniables. Qu’ils soient grands ou petits, riches en histoire ou conçus de manière unique, les parcs peuvent-ils rivaliser avec les emblématiques « parcs de destination » du Canada ? D’après les dernières recherches du réseau Parcs Cœur vital, la réponse est claire : oui, et la clé est de faire de la place aux activités d’intendance environnementale.
Depuis sa fondation en 2021, le programme Parcs Cœur Vital s’est imposé comme le seul réseau national dédié à maximiser les effets positifs et l’influence des grands parcs urbains canadiens, rassemblant des organismes à but non lucratif œuvrant dans ces parcs à travers le pays. En 2023, le réseau Parcs Coeur Vital a analysé deux années de données issues de sondages menés auprès des bénévoles et personnes visitant les trois parcs fondateurs — Stanley Park*, High Park* et le parc du Mont-Royal — afin d’évaluer leurs bienfaits sur la santé et le bien-être.
Nos premiers rapports des Parcs Coeur vital démontrent que l’usage des parcs améliore la santé et le bien-être, à condition que les personnes les utilisant se sentent connectées avec la nature. Les participant·es à des activités d’intendance (programmes axés sur la nature qui invitent les bénévoles à prendre soin de la terre) rapportent de forts liens sociaux et avec la nature qui les rendent plus heureux·ses et en meilleure santé par rapport à d’autres activités liées aux parcs. Malheureusement, les résultats démontrent qu’il existe des disparités d’engagement dans l’intendance des parcs entre différentes communautés. La bonne nouvelle est que l’intendance environementale et les bienfaits pour la santé qui en découlent peuvent souvent être accessibles dans des endroits inattendus.
Compte tenu du fait que la plupart des résident·es des villes ne vivent pas à proximité de parcs historiques de destination tels que Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, nous nous sommes demandé si différents types de grands parcs urbains, allant de nouveaux projets de réutilisation adaptative à des artères non aménagées comme des vallées fluviales, contribuent également à la santé des citoyens.
Pour le vérifier, nous avons mené des sondages en ligne et en personne auprès de 86 bénévoles qui s’impliquent dans les programmes des quatre nouveaux partenaires du programme Parcs Coeur vital : Free the Fern Stewardship Society* et Everett Crowley Park Committee* au sud de Vancouver, Meewasin Valley Authority* à Saskatoon, et Corridor écologique Darlington à Montréal. Au cours de la période allant d’août à novembre 2023, les personnes interrogées ont expliqué en quoi les activités d’intendance environnementale jouent sur leur bien-être et les incite à adopter des comportements respectueux de l’environnement.
Nos rapports 2023 sur les Parcs Cœur vital réitèrent les tendances observées dans nos rapports de 2022. À partir de sondages menés auprès de bénévoles dans les nouveaux Parcs Coeur vital, nous avons constaté que :
Grâce à ces connexions avec la nature, nous avons constaté que :
Ces résultats sont similaires à ceux recueillis auprès des personnes faisant de l’intendance environnementale dans des parcs de destination en 2022.
En outre, nous avons examiné quels éléments des parcs favorisent la connexion avec la nature et, par conséquent, ont une influence positive plus marquée sur la santé. Les bénévoles de 2023 déclarent que les endroits qui favorisent le mieux la connexion avec la nature et le bien-être sont les sentiers (25 %) ; les zones naturelles qui comprennent la faune, les forêts et les plantes indigènes (30 %) et autour de l’eau (15 %).
Les bénévoles affirment également que les endroits suivants inhibent le sentiment de connexion avec la nature : les espaces gris/pavés (33 %) ; les espaces trés fréquentés (16 %) ; les installations de loisirs, y compris les installations sportives, les terrains de jeux et d’autres structures (21 %) ; les pelouses entretenues ainsi que les plantes non indigènes (17 %) et les zones avec déchets (12 %).
Les résultats indiquent que les espaces naturalisés jouent un rôle essentiel dans l’établissement de liens solides avec notre environnement. Toutefois, aménager des espaces naturalisés au cœur des zones urbaines est un défi de taille. Les nouveaux Parcs Cœur Vital ont élaboré leurs propres approches novatrices pour offrir aux quartiers urbains diversifiés les bienfaits de la nature à proximité.
Plus de la moitié des bénévoles (55 %) déclarent ressentir un sentiment de calme, de tranquillité ou de bonheur lorsqu’ils sont à Everett Crowley Park.
« Notre plus grand accomplissement est que ces améliorations écologiques ont un effet bénéfique sur la santé mentale et physique des personnes, en particulier celles qui vivent dans la communauté de Champlain Heights. »
Damian Assadi, Président de Everett Crowley Park Committee et directeur chez Free the Fern
Le réseau de parcs et de sentiers répond aux besoins du quartier en s’intégrant à des infrastructures essentielles, comme le très fréquenté centre communautaire de Champlain Heights* et les installations sportives, tout en offrant des éléments qui favorisent la connexion avec la nature. Free the Fern mène de nombreux projets, dont une forêt de guérison, reconnue par la Fondation David Suzuki* pour son soutien aux peuples Autochtones et à leurs descendants. Ils ont également mis en place une forêt nourricière Autochtone* dont les fruits, baies et autres aliments bénéficient tant pour les personnes en situation d’insécurité alimentaire que pour la faune, les oiseaux et les insectes.
Le Corridor écologique Darlington à Montréal est également un projet de réaménagement adaptatif. Il intègre une ancienne voie ferrée qui se connecte à la biodiversité du Mont-Royal à travers une série d’interventions menées dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Ce quartier densément peuplé et à faible revenu comprend de nombreux éléments qui entravent la connexion avec la nature, tels que des espaces pavés, des foules provenant des universités voisines, de nombreuses installations sportives et des déchets générés par de nombreux commerces et restaurants locaux.
« En dépit des perturbations, la ville est un écosystème où nous pouvons favoriser la prospérité des espèces en créant des habitats adaptés. Mais l’écosystème regorge aussi de personnes qui entretiennent des liens avec les endroits où elles vivent. En harmonisant l’attachement des individu·es à leur environnement avec les besoins des écosystèmes, une approche socio-écologique parvient à créer des connexions bénéfiques pour les deux parties. »
Alexandre Beaudoin, Initiateur du projet du Corridor écologique Darlington
Darlington parvient à équilibrer biodiversité, sécurité alimentaire et résilience climatique en réinstaurant des interactions avec la nature au cœur de l’environnement urbain. Ils le font à travers des pots géants de jardinage placés tout au long du corridor où les résident·es peuvent réserver un pot, suivre des cours de jardinage gratuits et cultiver leurs propres produits comestibles et fleurs. Darlington entretient une forêt nourricière et des jardins communautaires le long du parcours, permettant aux résident·es d’accéder aux fruits, aux baies et aux plantes médicinales. Selon un tiers (33 %) des bénévoles de Darlington, ces forêts nourricières sont les lieux où ils se sentent le plus connecté·es avec la nature. Sensible aux bienfaits de l’eau sur le bien-être, Darlington rénove également un étang thérapeutique pour les patient·es d’un institut local de réhabilitation, dont les capacités sensorielles, langagières, auditives et motrices sont altérées.
Sous la direction de la Meewasin Valley Authority*, la vallée de Meewasin couvre 6 700 hectares et s’étend sur 75 kilomètres le long de la rivière Saskatchewan Sud, traversant et dépassant Saskatoon. Situé au cœur de Saskatoon, Meewasin offre à plus de 2 millions de visiteur·ses par an la possibilité d’explorer ses écosystèmes uniques grâce à un réseau de sentiers étendu. Les retours sur Meewasin ont été incroyablement positifs, avec près de la moitié des bénévoles ayant fourni des commentaires supplémentaires sur les programmes et souhaitant plus d’opportunités d’intendance environnementale !
Andrea Lafond, directrice générale de Meewasin, explique qu’il existe plusieurs façons de s’engager :
« Meewasin aspire à offrir des expériences enrichissantes aux visiteurs : enseigner la durabilité, comment être un bon gardien de notre environnement naturel au quotidien, et comment rester impliqué grâce au bénévolat, aux dons ou au partage d’informations. »
Andrea Lafond, Directrice générale de Meewasin
La vallée de Meewasin, préservée de tout développement urbain, permet à diverses communautés de profiter de la nature en toute quiétude. Les améliorations apportées au sentier Meewasin rendent le parc et ses programmes plus accessibles aux résident·es de toutes les régions de Saskatoon, y compris les quartiers nord, sud et centraux. L’accès aux activités de Meewasin ne se limite pas aux personnes mobiles ; l’organisation propose également des activités en ligne. L’application Meewasin* met en valeur les usages traditionnels des terres, des rivières et des plantes médicinales de la région pour illustrer la synergie entre les savoirs Autochtones et les connaissances écologiques.
Les grands parcs urbains ne peuvent être caractérisés par une seule définition. Que ce soit des parcs centenaires comme Stanley Park, High Park et le parc du Mont-Royal, ou d’autres formes novatrices, ces espaces offrent des bienfaits avérés pour la santé et le bien-être des habitant·es. Les rapports 2022 et 2023 des Parcs Coeur vital démontrent que le facteur le plus important pour prédire la santé et le bien-être est la connexion avec la nature. Avec la densification croissante des villes canadiennes, il reste beaucoup à faire pour récupérer les espaces « intermédiaires » et créer des liens significatifs avec les diverses communautés qui les entourent.
Les initiatives de Free the Fern, Everett Crowley Park Committee, Meewasin Valley Authority et Corridor écologique Darlington s’étendent le long des sentiers de quartier, des vallées fluviales et des corridors ferroviaires, des endroits qui résistent au développement urbain, pour nourrir et enrichir les communautés locales. Ils offrent des programmes de bien-être et des opportunités d’intendance environnementale, ainsi que l’accès à de la nourriture, des soins de santé, des partages de connaissances et d’autres formes de connexion. Cela leur permet de soutenir et d’enrichir à la fois les capacités de leurs propres organisations et la vie des résident·es qui les entourent.
Ce qui importe le plus pour un parc, ce n’est pas leur nom mais la connexion qu’il crée avec les individu·es. C’est grâce aux nombreuses caractéristiques, programmes et activités d’intendance offerts à plusieurs reprises par les Parcs Coeur vital que les communautés ressentent cette connexion. Répondez à l’appel de la nature et découvrez ce que l’intendance environnementale peut vous offrir !
Téléchargez nos rapports 2023 sur l’intendance environnementale :
Téléchargez nos rapports 2021-2022 sur l’intendance environnementale :
Alexandre Beaudoin, fondateur du Corridor écologique Darlington de Montréal, est biologiste et possède deux maîtrises en durabilité environnementale et en socio-écologie. Le Corridor écologique Darlington met ces deux disciplines en action en améliorant la connectivité écologique entre le Mont-Royal et Montréal. Il aborde simultanément la biodiversité, la sécurité alimentaire et la résilience climatique.
Dans cet entretien, Alexandre Beaudoin nous parle de l’approche socio-écologique qui guide ce projet. Alexandre fera une présentation lors de la conférence 2023 d’Ami·es des parcs.
Je travaillais comme assistant dans le domaine de la conservation pour Les Amis de la montagne quand nous avons constaté la disparition des renards de la montagne. Les renards comptent parmi les plus grands mammifères présents dans la ville et sont emblématiques du mont Royal. Leur disparition était donc un événement tragique.
Trois ans plus tard, les renards ont commencé à revenir sur la montagne. Nous nous sommes alors demandé : « Que pouvons-nous faire pour aider les renards à traverser la ville et parvenir jusqu’à la montagne? C’est cette question qui nous a poussés à créer le Corridor écologique Darlington. Nous savions que les animaux utilisaient les voies ferrées au nord de la montagne pour traverser la ville. Nous voulions donc établir un passage pour relier la voie ferrée à la montagne.
À l’époque, je travaillais à Invest in Montreal et comme consultant en biodiversité à l’Université de Montréal. Nous avons vu une occasion de relier les parcs, les espaces publics et les espaces verts pour connecter à la montagne le nouveau campus scientifique MIL de l’Université de Montréal.
En 2014, nous avons présenté l’idée du corridor au directeur de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Lui et son équipe ont été très enthousiastes.
Ensemble, nous avons installé 44 grands pots de fleurs dans les rues principales afin que les personnes vivant à proximité du corridor puissent commencer à imaginer le projet dans leur quartier et y participer en jardinant.
Votre question est au cœur de tout ce que nous faisons pour amener la nature en ville. C’est le même défi auquel nous sommes confrontés au mont Royal. Cette forêt favorisant la biodiversité accueille aussi plus de 5 millions de personnes par an.
Pour répondre à ce dilemme, nous avons donc dû adopter une approche socioécologique.
La ville est un écosystème, mais un écosystème très perturbé dans lequel nous pouvons créer un habitat permettant aux espèces de prospérer. Cet écosystème est aussi composé de personnes ayant des liens forts avec les endroits où elles vivent.
Une approche socioécologique vise ainsi à équilibrer l’attachement qu’ont ces personnes avec les endroits où elles vivent avec les besoins des écosystèmes. Elle établit aussi de nouveaux liens entre les deux, dans l’intérêt de chacun.
Au début, j’étais uniquement focalisé sur les exigences écologiques du corridor. Mais ma façon de penser a évolué. Ce corridor se trouve dans un environnement urbain où il fait extrêmement chaud en été, avec des risques pour la santé des résident·es. Par ailleurs, 77 % des personnes qui vivent à proximité sont des nouveaux arrivants à faible revenu. Beaucoup sont exposés à l’insécurité alimentaire.
Nous avons collaboré avec Multi-Caf, une organisation défendant la sécurité alimentaire qui est très appréciée et est présente dans l’arrondissement depuis 32 ans. Ils souhaitent défendre l’écologie, mais leur mandat est d’abord d’aider la population. Leur point de vue a permis de faire évoluer notre mission et de renforcer le volet social de notre approche socioécologique. Ici, les gens n’ont pas les moyens de donner de leur temps pour jardiner sans rien recevoir en retour.
Nous avons donc ajouté une nouvelle parcelle au corridor et l’avons dédiée à l’agriculture urbaine. Le directeur d’un hôpital de réadaptation se réjouit de la possibilité de créer un lien entre alimentation et santé, et nous a fourni une parcelle que les résident·es peuvent utiliser pour jardiner. Quant à la municipalité de l’arrondissement, elle a offert un espace dans le parc pour des jardins collectifs.
Il y a un an, ce projet aurait été beaucoup plus axé sur l’écologie et la sylviculture. Aujourd’hui, notre approche est également sociale, et c’est une bonne chose.
En septembre dernier, j’ai commencé un doctorat étudiant la manière dont le corridor peut faire évoluer les mentalités des gens sur leur relation avec la nature et la biodiversité. Cet été, nous allons créer une microforêt de 400 arbres. Ce sera un verger visible dans le parc. En voyant ce verger, les gens se seront enthousiastes et se diront : « il se passe quelque chose ici ». Les membres de notre équipe porteront nos t-shirts, et les gens auront envie de s’adresser à eux pour en savoir plus sur le projet. Au lieu d’aller sur notre site web ou de nous téléphoner, ils viendront à notre rencontre dans le quartier. La question est donc de savoir comment les gens peuvent-ils nous identifier plus facilement? Quels arguments pouvons-nous présenter à propos du projet pour changer les mentalités?
Ce genre de projets de plus grande envergure et avec plus de visibilité transforment à la fois les paysages et les mentalités.
Les parcs sont des endroits de prédilection pour changer les mentalités. Les gens ont un lien fort avec ces endroits, et nous devons conserver ces liens tout en défendant l’écologie.
Voilà en quoi consiste l’approche socioécologique.
Le service de l’Aménagement et du Développement durable de la Ville de Montréal a été le premier partenaire avec qui nous nous sommes associés. Son but était d’améliorer la qualité de vie en ville tout en réduisant les eaux de ruissellement et l’effet des îlots de chaleur. Ce projet les a aidés à atteindre leurs objectifs.
Grâce au corridor, la municipalité a également pu atteindre ses objectifs de développement social et écologique. Le quartier de Darlington compte désormais un nouvel ambassadeur, grâce aux liens forts et étroits que nous avons établis dans le quartier.
Notre objectif initial reposait sur la gouvernance, l’établissement de relations institutionnelles et de liens avec les gens vivant à proximité du corridor. Par la suite, nous avons élargi notre champ d’action et nos relations au sein du quartier. Je pense que c’était la bonne approche.
Le fait de travailler avec Invest in Montreal et l’Université de Montréal a certainement permis d’ouvrir des portes auprès de la municipalité. J’ai ainsi occupé deux fonctions : l’une en tant que membre d’Invest in Montreal, et l’autre en tant que membre du public. Et ces deux fonctions étaient complémentaires.
Nous pouvons aussi attribuer une part de notre succès au fait que notre projet aide nos partenaires à atteindre leurs objectifs.
Ce projet permet à l’Université de Montréal d’être au service du public et de rester en contact avec celui-ci. De plus, 19 étudiant·es de Maîtrise travaillent sur ce projet, ce qui permet ainsi à l’université de concrétiser son mandat d’enseignement.
L’ouverture d’esprit de la municipalité a aussi eu une grande importance. Le personnel municipal qui travaille à Côte-des-Neiges est vraiment très engagé. Travailler à Côte-des-Neiges ne fait généralement pas partie du plan de carrière des fonctionnaires. Celles et ceux qui choisissent de travailler et de rester ici sont souvent attachés à ce quartier. Souvent, lorsqu’il n’est pas possible de concrétiser certaines idées cette année, nous travaillons ensemble pour élaborer les politiques requises pour ouvrir de nouvelles perspectives l’année suivante.
Chaque partenaire a apporté son propre regard sur le projet, ce qui nous a permis de voir le corridor un peu différemment à chaque fois. Ils ont fourni des perspectives nouvelles et précieuses qui ont redessiné les contours de ce projet et du futur espace.